L'association EPI Jacques Baudé À l'occasion des 50 ans de l'EPI, le Secrétariat national a demandé à Jacques Baudé, adhérent de la première heure, Secrétaire général de 1981 à 1994, Président en 1994 et 1995, de compléter le texte qu'il avait rédigé pour le quarantième anniversaire de l'association « Quelques points de repère dans une histoire de 40 ans ». Cette « tentative d'historique », selon les propres termes de son auteur, est largement inspirée des documents cités en notes et en références. On s'y reportera toutes les fois que nécessaire. Le Secrétariat EPI Le contexte (les années 50-60) • Dans la seconde moitié des années 50, les universités, instituts et laboratoires comptent une vingtaine d'ordinateurs. Des enseignements et des diplômes scientifiques se mettent en place. Pour plus de détails on se reportera à Pour une histoire de l'informatique dans l'enseignement français, premiers jalons, par Émilien Pélisset, publié dans Système éducatif et révolution informatique (Cahiers de la FEN) : voir en fin d'article. • Le mot « ordinateur » est créé en avril 1955 par Jacques Perret. • En 1966, c'est l'affirmation d'une informatique française, en 1967, la création de la CII, puis le Plan Calcul promu par la Délégation à l'informatique, la préparation du VIe Plan et « l'impératif industriel », l'élargissement européen du début des années 70 (projet UNIDATA...). • L'enseignement supérieur, la recherche, les IUT s'équipent. L'informatique progresse également dans plusieurs lycées techniques. Création du bac H (techniques informatiques). Quelques expériences très ponctuelles ont lieu dans des établissements d'enseignement général (Toulouse, Grenoble, La Celle Saint Cloud, Marly...). Création de l'EPI Dès sa création en 1971, l'EPI prône la complémentarité des approches. Ce sera le fil conducteur au cours de ces 50 années. • En mars 1970 a lieu, à Sèvres, le Séminaire du Centre d'Études et de Recherches pour l'Innovation dans l'enseignement (CERI-OCDE) pour L'enseignement de l'informatique à l'école secondaire. Il est évident pour tous les participants qu'une action importante doit être entreprise dans le domaine de la formation des enseignants à l'informatique. Il s'en suivra, pour la France, les premiers stages « lourds » d'un millier d'enseignants chez les trois constructeurs (IBM, CII, et Honeywell-Bull). • Dès leurs premières réunions d'ensemble, les stagiaires ressentirent la nécessité d'une structure spécifique d'accueil, d'échange d'informations, de réflexions, qui permette, en toute occasion, leur expression collective indépendante. C'est ainsi que fut créée, par les stagiaires 1970-1971, l'association Enseignement Public et Informatique (EPI). Son premier Président fut Marcel Massard. • L'association est déclarée à la Préfecture de Paris le 1er février 1971 (Journal officiel du 12 février 1971) et constituée lors de l'assemblée générale du 10 juin. Son premier siège était au 110 rue de Grenelle Paris 7e ; il fut transféré ensuite au 29 rue d'Ulm, puis aux locaux successifs de l'EPI. Les statuts, à peine modifiés depuis, sont en ligne. Article 2 : cette association a pour but de susciter et d'encourager toutes les actions visant à diffuser l'utilisation de l'informatique et des technologies de l'information et de la communication, pourvu que ces actions soient compatibles avec la défense et la promotion du service public de l'éducation et de la formation continue. Cette décennie aura comme dominante l'EAO (Enseignement Assisté par Ordinateur, l'EPI n'aimant guère de mot « assisté » !). Dans les Clubs, se pratique la programmation. L'EPI y jouera un rôle important. • Création en 1970, au Ministère de Éducation nationale, d'une Mission à l'informatique dont le responsable est Wladimir Mercouroff. • Dès le premier éditorial du Bulletin (décembre 1971) se manifeste le souci de complémentarité des approches qui sera le fil d'Ariane de l'EPI tout au long de ces 50 années : « ... Notre attitude doit rester accueillante à l'égard des diverses expériences pédagogiques. L'introduction de l'informatique se présente actuellement, semble-t-il, sous trois aspects :
Si la politique du ministère consiste à favoriser la deuxième solution, et malgré l'intérêt d'un tel choix qui facilite les rapports entre les différentes spécialités, nous pensons que nous devons nous intéresser à ces trois types d'expériences. L'avenir nous dira quelle est la voie la plus sûre. Mais peut-être s'agit-il de trois aspects complémentaires qui devraient coexister. En tout cas, nous ne pouvons ni ne devons choisir dès maintenant... » Se manifeste également la volonté de peser sur le déploiement de l'informatique dans le système éducatif et d'être de toutes les concertations : « Membres de l'enseignement public, nous ne devons pas nous laisser déposséder de nos responsabilités. C'est à nous qu'il appartient de dire comment nous utiliserons et comment nous n'utiliserons pas l'informatique. » • De 1972 à 1976, les adhérents de l'EPI joueront un rôle très actif dans l'expérience des « 58 lycées » (Mitra 15 et T 1600). Nous ne reviendrons pas ici sur cette opération et renvoyons au rapport Dix ans d'informatique dans l'enseignement secondaire, 1970-1980 (voir en fin d'article). L'EPI se développe (campagnes actives d'adhésion notamment dans le centres de formation et dans les établissements équipés – collèges, lycées, universités...). • Les leçons des premiers stages tirées, la formation approfondie dite « lourde » se déroulera, à partir de l'année 1971-1972, en milieu universitaire dans quatre centres : IUT de Nancy, de Toulouse, IMAG de Grenoble et ENS de St Cloud (ici à mi-temps). Comme l'avait souhaité l'EPI, l'encadrement fut « panaché » (enseignants du supérieur et enseignants du secondaire, du terrain), le recrutement des stagiaires resta pluri-catégoriel et pluridisciplinaire. L'ouverture du centre de Rennes en 1973 n'augmenta pas l'effectif annuel qui passa de 90 à 80. Ainsi de 1970 à 1976, 528 collègues furent formés (140 « mathématiciens », environ 200 « littéraires », plus de quarante « économistes »...). Le souci de former des équipes en rapport avec les établissements équipés prévalut sur celui d'une répartition géographiquement satisfaisante, cela n'alla pas sans problème, compte tenu du grand nombre de candidatures. Dans le même temps, le CNTE de Vanves diffusa un cours par correspondance rédigé par un groupe d'enseignants, souvent membres de l'EPI, et complété par deux fois deux jours d'applications sur ordinateur. Cette formation dite « légère » concerna plus de 5 000 collègues. Enfin, nombreux furent ceux qui se formèrent « sur le tas » et/ou en dehors de l'expérience. • À l'Assemblée générale de 1972, Pierre Muller succède à Marcel Massard à la présidence de l'EPI. • L'EPI et la recherche pédagogique L'EPI a toujours insisté sur l'importance de la recherche pédagogique pour ce qui concerne l'utilisation pertinente des technologies nouvelles dans l'enseignement. Nombre de ses adhérents sont impliqués dans des actions de recherche de l'Institut. Ainsi, l'EPI a, depuis sa création, entretenu des liens étroits avec l'INRP (participation à des actions communes, coéditions...) ouvrant largement ses colonnes aux travaux de recherche en liaison avec le terrain et faisant régulièrement le point sur les différentes recherches menées par l'Institut. Avec la formation des enseignants, la recherche pédagogique est une des préoccupations constantes de l'association comme en témoignent ses écrits (manifestes, déclarations...) et ses interventions auprès des pouvoirs publics. En 1972, débutait la publication du Bulletin de liaison INRP (15 numéros, des numéros spéciaux, celui d'avril 1973 étant le premier manuel du LSE réédité et complété en janvier 1975). Au total plus de 2 500 pages diffusées sans compter les feuilles d'information adressées par ailleurs. Nombre d'auteurs sont des membres de l'EPI. • Comme les Bulletins de liaison, les Bulletins de l'EPI témoignent de la richesse des activités et de la diversité des sujets abordés (langage d'auteur pour le n° 5 en 1973, docimologie dans le n° 6, activité modélisante et langage dans le n° 7 en 1974, lexicologie dans le n° 10 en 1975...). Les actions pour obtenir les moyens nécessaires n'étaient pas oubliées : que d'évocations des heures effectives de décharge de service ! • Les clubs informatiques : Si l'accord se fit très tôt entre l'administration, les syndicats et l'EPI pour ne pas envisager, pour l'informatique, la création d'une discipline nouvelle d'enseignement général et une catégorie particulière d'enseignants, l'initiation des élèves à l'informatique fut encouragée par l'EPI dont les adhérents animèrent très tôt de nombreux et actifs clubs informatiques. Un nombre non négligeable d'élèves a réalisé, dans le cadre de ces clubs, des travaux remarquables comme en témoigne le concours de programmes AFCET-EPI. Les 103 dossiers retenus (émanant de collégiens mais surtout de lycéens) correspondaient à des travaux réalisés avant le 1er décembre 1980 pour la grande majorité dans l'ambiance intellectuelle des clubs informatiques en liaison avec les différentes disciplines. L'EPI a publié, en juin 1982, un numéro spécial de son Bulletin consacré aux travaux des 16 premiers lauréats. • Plusieurs membres de l'EPI participent à la mise au point du LSE sur le MITRA 15 au lycée de La Celle Saint Cloud. Période éprouvante où les plantages succèdent aux plantages ! Il faut la foi bien chevillée au corps pour pratiquer, dans ces conditions, l'EAO naissant avec les élèves et convaincre les collègues de faire de même. On lira avec profit l'article d'Yves Noyelle, un des « pères » du langage : « La Saga du LSE et de sa famille (LSD/LSG/LST) ». • L'EPI fit la promotion du système LSE qui assurait une compatibilité et une portabilité bien supérieures à ce qu'aurait permis alors toute autre combinaison. (Le premier manuel LSE fut un numéro spécial du Bulletin de liaison de l'INRP – celui d'avril 1973, réédité et complété en janvier 1975 – avant le numéro spécial EPI en 1981 et les coéditions EPI-CRDP). • Pour ce qui concerne les matériels : parmi ses multiples interventions, l'EPI plaida pour que l'implantation des ordinateurs se fasse en fonction des équipes d'enseignants formés, ayant des projets pédagogiques. Ainsi les moyens attribués à ces personnels (décharges de service) ne nécessitaient pas une répartition rigide entre travaux dans les groupes de recherches pédagogiques et activités dans les établissements équipés. • L'histoire française de l'introduction de l'informatique dans l'enseignement a privilégié les lycées. Pourtant, dès les origines, la place tenue par les professeurs puis par les élèves des collèges, notamment dans l'expérience des 58 lycées, a été importante ; elle est le plus souvent ignorée. Avant même toute décision administrative d'équipement ou de formation spécifiques, dans le cadre des « 58 lycées » comme en dehors, à la seule initiative de « volontaires motivés », un travail considérable a été effectué dans les collèges. L'EPI y a toujours compté de nombreux adhérents. L'appellation trompeuse « d'expérience des 58 lycées » fut donnée après que collèges et lycées aient été séparés (loi de 1975 sur les CES). Pour les actions de l'EPI concernant plus spécifiquement le Collège, il convient de se reporter à : L'informatique au collège. Introduction et éléments pour un historique, dossier EPI n° 4, supplément au Bulletin de mars 1984. • 1974 : Valéry Giscard d'Estaingt, Président de la république, succède à Georges Pompidou, décédé. • En 1976, à la suite d'un « plan d'austérité », l'expérience des 58 lycées est mise en attente, avec interruption des formations « lourdes ». Suivront cinq années sans nouveaux équipements, sans véritable formation. Le « vivier » des formés « lourds » va s'appauvrir ce qui compromettra les opérations ultérieures. Pour l'EPI commence une certaine « traversée du désert ». Elle perd beaucoup de ses adhérents et s'épuise en interventions pour défendre les décharges de service effectives et lutter contre l'arbitraire préludant à leur attribution. Les Bulletins sont de plus en plus espacés. • Le rapport Nora-Minc, L'informatisation de la société, est remis en janvier 1978 au Président Giscard d'Estaing qui, en novembre, demande au gouvernement d'élaborer un nouveau plan informatique pour accroître l'efficacité et la compétitivité du système économique. • En février 1979, le Ministère de l'Industrie et la mission informatique proposent au MEN le financement du début d'un plan d'équipement visant à la généralisation des équipements des lycées en micro-ordinateurs. 10 000 micro-ordinateurs sont annoncés. On change de braquet. • Au cours de l'année scolaire 79-80, Jacques Arsac propose au Directeur des lycées et collèges, Jean Saurel, une expérimentation dans quelques lycées de la région parisienne d'un enseignement optionnel de l'informatique. L'EPI suit les choses de près et rencontre le Directeur des lycées. Un débat s'instaure dans l'association. Faut-il ou non une discipline d'enseignement général en informatique ? Le souci de pluralité des approches tend à faire pencher pour l'affirmative. Discipline optionnelle ou pas ? • À l'Assemblée générale 1979 de l'EPI : Michel Julian succède à Pierre Muller. • Rédaction du Premier Manifeste de l'EPI, Pour étendre et diversifier l'introduction de l'informatique dans l'enseignement : « Nul ne peut ignorer l'informatique dans le monde moderne. Elle nous concerne tous comme travailleurs, comme consommateurs, comme citoyens, et elle nous concerne d'autant plus qu'elle a des implications, non seulement dans le domaine matériel, mais aussi dans celui de la pensée et de la communication. En tant qu'outil pédagogique, elle peut s'appliquer à tous les niveaux d'enseignement. Mais elle ne doit pas se limiter à cela. Elle doit aussi devenir un élément de culture générale dont tous les élèves puissent bénéficier. (...) Il faut prendre comme critère essentiel les objectifs pédagogiques des enseignants , relancer les formations en donnant priorité à la formation approfondie d'un an, développer la recherche en équipes pluridisciplinaires dans un centre national et des centres académiques, attribuer au moins l'équivalent d'un demi poste pour l'animation des établissements équipés... » • Se fondant sur ce manifeste, le Bureau de l'EPI multiplie les interventions auprès des autorités administratives (Direction des Lycées, Direction des Collèges, Direction des Écoles) et alerte les syndicats et les associations concernées. • Grâce aux initiatives des enseignants, le LSE est adapté aux micro-ordinateurs. L'EPI rédigera, par la suite, le manuel LSE accompagnant les micro-ordinateurs SIL'Z 16 de Léanord. • En 1979, il est décidé d'accompagner l'équipement des établissements par une « formation légère » donnée sur place pour les volontaires. L'EPI obtient son étirement à deux semaines (le plus souvent 4 séquences de 3 jours) mais doit attendre 1981 pour que les formations approfondies soient relancées. • Nathan, pionnier en la matière, publie depuis quelques années la revue Éducation et informatique exclusivement consacrée à l'EAO. Cette revue pédagogique avait comme rédacteur en chef Wladimir Mercouroff et comme rédacteur en chef adjoint Christian Lafond. Son n° 37 de septembre-octobre 1980 comprend un dossier « Avantages (inconvénients ?) pédagogiques de la simulation sur ordinateur », voir la « présentation du dossier » par Jacques Hebenstreit et l'article « Simulation et enseignement des Sciences naturelles » de Jacques Baudé, Christian Bravard, Jean Yves Dupont, membres de l'EPI. Les responsables de l'EPI et nombre de ses adhérents, notamment les formateurs, s'engagent résolument dans l'opération IPT qui malheureusement souffrira d'une interruption brutale. L'EPI est représentée par son secrétaire général au Comité Scientifique National (CSN) chargé du suivi de l'option informatique. • Le 25 novembre 1980 a lieu le colloque « Le mariage du siècle : éducation et informatique » sous la présidence effective du Ministre de l'Éducation, Christian Beullac, et du Ministre de l'Industrie, André Giraud. L'EPI est naturellement présente. (Voir l'intervention de Monsieur Christian Beullac, Ministre de l'Éducation.) Jean Saurel, Directeur des Lycées et collèges, que l'EPI a eu l'occasion de rencontrer à plusieurs reprises, se prononce pour une complémentarité des approches : « ... Nous continuerons dans la voie qui a été ouverte depuis 1970, par l'utilisation de l'informatique comme outil pédagogique dans les disciplines ; mais en même temps, à partir de la rentrée 1981-82, nous allons faire un certain nombre d'expériences dans les lycées sous la forme d'enseignement optionnel, et peut-être dans les collèges, en ce qui concerne l'enseignement de l'informatique. Nous ouvrons 10 ou 15 expériences pour essayer d'y voir clair. » (page 32 des Actes du colloque). • 1980 un départ pour les écoles. En 1980 commence à se développer un plan d'équipement des Écoles normales et de formation des personnels, en même temps que se réunit régulièrement une « cellule de réflexion » sur l'introduction de l'informatique dans les écoles, à l'initiative de la Direction des Écoles. • En 1981, le signataire de cet article, alors Secrétaire général de l'EPI, prend en charge les publications de l'Association. Le numéro 21, qui suit le n° 18 !, lancera le départ de la nouvelle forme du Bulletin de l'EPI (qui deviendra Revue en 1993). Sa diffusion sera élargie et sa périodicité trimestrielle est établie. Elle sera améliorée au fil des années jusqu'à son ultime parution papier, le n° 104 de décembre 2001. La Revue électronique EpiNet prendra le relais. (Lire l'éditorial du Bulletin n° 21). • 1981, élection de François Mitterrand, gouvernement de Gauche (Alain Savary, ministre de l'Éducation nationale). Dès le 20 mai 1981, l'EPI demande audience au nouveau Ministre de l'Éducation nationale et, à l'annonce du « gel » du plan informatique, multiplie les interventions à tous les niveaux administratifs (particulièrement au Cabinet du Ministre), sollicite l'appui des syndicats, des associations de spécialistes... La réaction d'Alain Savary est rapide : le 3 juillet 1981, une mission est confiée à Claude Pair et Yves Le Corre. Le 23 juillet, une note annonce pour la rentrée l'accroissement des formations et des équipements, la mise en place expérimentale de l'option informatique en classe de seconde et une importante phase de concertation. Le rapport Pair-Le Corre (pour lequel l'EPI a été largement auditionnée), remis le 15 octobre 1981, va accélérer encore le processus. Nous en publiions une analyse détaillée dans de Bulletin de l'EPI de mars 1983. Le nouveau gouvernement donne la priorité aux « technologies nouvelles » dans le système éducatif : enseignements technologiques, option informatique des lycées, reprise des formations lourdes, mission informatique du Centre National de Documentation Pédagogique, responsables informatiques dans les académies, opération « 84 collèges », plan « 100 000 micros » et plan « Informatique pour tous » (IPT) – voir ci-dessous. Le texte intégral du rapport Pair-Le Corre est en ligne. • C'est le retour à l'impératif industriel, l'affirmation d'une informatique française, la « généralisation » dans les entreprises, l'Éducation nationale doit suivre. Une fois de plus, les décisions sont politiques au plus haut niveau. Et c'est bien ainsi. On a trop souffert (et on souffrira trop souvent par la suite) du manque de décisions politiques ou de décisions qui détruiront les acquis antérieurs. Il semble que ce soit une constante du Ministère de Éducation nationale. Les ministres se succèdent à un rythme soutenu. L'EPI en a connu 18 depuis sa fondation en 1971 (voir le tableau en annexe). • Assemblée générale 1981 : Président : Michel Julian, Secrétaire général : Jacques Baudé ; Trésorier : Michel Canal ; Affaires générales : Jacques Lucy. • Relance de l'association. L'AG décide notamment de la publication d'un manuel « LSE pour TOUS ». Dans le cadre de l'expérience des « 58 lycées » la Délégation à l'informatique avait passé contrat avec l'École Supérieure d'Électricité pour la définition d'un langage adapté aux besoins de l'enseignement secondaire. Ce sera le Langage Symbolique d'Enseignement (LSE). D'usage simple et de syntaxe française, il permet de larges échanges autour de la conception, de la mise au point et de la diffusion de logiciels pédagogiques créés de toutes pièces par une communauté active d'enseignants. L'EPI publie en octobre 1981 un numéro spécial de son Bulletin, LSE pour TOUS. On peut lire dans la préface : « Uniquement soucieux de combler un vide, les auteurs souhaitent faire de cet ouvrage un témoignage concret de l'action de l'EPI au service des enseignants et des élèves. » Les auteurs sont cachés dans l'EPIgramme... pour un manuel, en page 5 !
Ce premier manuel aura un grand succès et sera suivi par une nouvelle édition et par plusieurs coéditions EPI-CNDP (en 1982 et 1985) et deux dossiers EPI sur le système LSE. • Nombre de membres de l'EPI, de part leurs compétences, vont exercer des responsabilités dans les instances administratives et organismes impliqués dans le déploiement de l'informatique au sein du système éducatif (ministère, rectorats, CNDP-CRDP, INRP...). • La recherche pédagogique va bon train. De nombreuses équipes INRP, associant chercheurs et gens du terrain, créent une première génération de logiciels pédagogiques. Par exemple, en français, dès 1974 Bertrand Ott, professeur au lycée de Savigny sur Orge et militant EPI, conçoit, en LSE sur mini-ordinateur Mitra 15, le logiciel d'entraînement à la lecture rapide LIRA (EPI-INRP), basé sur les travaux de François Richaudeau, d'abord diffusé dans les « 58 » lycées. Sa vie sera longue. Au fur et à mesure de l'évolution du matériel, l'EPI prendra en charge son adaptation et sa diffusion, disquette EPI-4. D'abord porté sur micro-ordinateurs (R2E-Micral, Sil'Z, Logabax...) avec un corpus adapté aux collèges, puis sur compatible PC et enfin, augmenté d'un corpus école, sur MO5-MO6-TO7-TO9 pour une utilisation en nanoréseaux (ou autonome avec la cartouche LSE). Longtemps seul en son genre, des milliers d'exemplaires de LIRA seront diffusés par l'EPI à un prix dérisoire. À la fin des années 80, d'autres logiciels, souvent plus performants, verront le jour, notamment Elmo puis Elsa de AFL (Association Française pour la Lecture). L'EPI passe la main, mais étant donné son rapport qualité/prix, de nombreuses écoles ou collèges commanderont encore LIRA qu'ils utiliseront, souvent, conjointement avec un autre. (Lire : « Pourquoi la lecture rapide ? » de B. Ott, dans les Bulletins 22, 23 et 24, de juin, sept. et déc. 1981, ou « La pédagogie de LIRA » de B. Ott, A. Kapur et al., dans Informatique et pédagogie. Des outils pour tous, numéro spécial EPI de juin 1986). • Claude Pair, Directeur des Lycées, met en place un Comité Scientifique National (CSN) chargé du suivi de l'option informatique, composé de : M. André Danzin, président de l'AFCET. M. Michel Lucas, professeur à l'Université de Nantes ; M. Germain Odermatt, IGEN ; M. Georges Septours, alors directeur de l'INRP ; M. Jacques Baudé, enseignant au lycée de La Celle Saint Cloud et Secrétaire général de l'EPI (« Informations générales. Option informatique en seconde », Bulletin de l'EPI n° 26 de juin 1982, page 4). • En 1982, l'EPI rencontre le ministre Alain Savary. De cette rencontre naîtra l'idée d'un grand colloque national « Informatique et enseignement » mobilisant les plus hauts responsables du pays (voir plus loin). • À l'Assemblée générale de 1982 : Émilien Pélisset succède à Michel Julian à la présidence de l'EPI. Le siège social de l'EPI est transféré au lycée Pierre Corneille de La Celle Saint Cloud, premier lycée d'enseignement général (avec Vandoeuvre-les-Nancy) à être équipé d'un MITRA 15 dès 1972 et établissement où enseignent le Secrétaire général, le Trésorier et plusieurs membres de l'association. L'EPI y dispose une salle attenante à la salle informatique. En contre partie, elle participe activement au club informatique, au libre service et à l'assistance des collègues pratiquant l'EAO (sigle de l'époque désignant l'Enseignement Assisté par Ordinateur) Une option informatique fonctionne dans la tradition de ce lycée puisqu'un premier enseignement optionnel expérimental d'informatique date du début des années 70 (voir références en fin d'article). • En juin 1982, la MITIF (Mission des techniques nouvelles, de l'innovation pédagogique et de la formation), annonçait l'élaboration du schéma directeur pour l'informatique, la télématique et l'audiovisuel. Le texte de l'EPI, remis au cabinet du ministre de l'Éducation nationale, a été publié dans le Bulletin EPI n° 28 de décembre 1982. • L'expression « informatique pédagogique » couramment utilisée par l'association et largement reprise, a été lancée par l'EPI dès les années 80. Elle englobe à la fois – dans l'esprit de ses créateurs – l'informatique « outil » pour les différentes disciplines et l'informatique « objet » d'enseignement. Nous avons vu que l'idée de complémentarité des approches remonte à la fondation de l'EPI (1971). Une mise au point sera faite par le président de l'EPI dans l'éditorial du numéro de décembre 1987. • Assemblée générale 1983 de l'EPI, les 21 et 22 octobre à l'Institut National de l'Éducation Populaire de Marly-le-Roi. Les responsables des Régionales logent sur place ou chez des collègues parisiens. Sur la photo, de gauche à droite : François Fillol, Émilien Pélisset, Jacques Baudé et Michel Devaud au magnétophone. • Les 21 et 22 novembre 1983 a lieu, sur proposition de l'EPI au ministre Alain Savary et avec la participation active de l'Association, un grand colloque « Informatique et enseignement ». Ce colloque a connu une affluence record et a permis aux très nombreux visiteurs de participer à de nombreuses tables rondes et à des démonstrations très variées souvent proposées par les adhérents de l'EPI. L'association reçoit le Président de la République et le Premier Ministre sur son stand.
- Le discours d'ouverture d'Alain Savary, ministre de l'Éducation nationale, • Le stand EPI au Salon Educatec 1983 : au mur, la première affiche de l'EPI et son bonhomme créé par André Poly. Sur cette affiche : • Dans les écoles (suite) : une circulaire (Direction des Écoles, 24 mars 83) définit les trois directions dans lesquelles s'engage l'informatique à l'école. Cf. « Informatique à l'école : introduction et éléments d'histoire » (Dossier EPI n° 6) et « La revue de l'EPI : 18 ans d'articles sur les pratiques en TIC à l'école primaire » de Jacques Béziat (Revue EPI n° 100). • En 1984, Jean-Pierre Chevènement succède à Alain Savary. • Le 9 octobre 1984, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Pierre Chevènement confère à l'EPI un agrément relatif à la coopération des mouvements pédagogiques et des associations de spécialistes (BOEN n° 38 du 25-10-1984). • En couverture 4 des Bulletins de l'EPI est régulièrement publiée et mise à jour la liste des responsables des 26 Régionales. • Le 25 janvier 1985, Laurent Fabius, Premier Ministre, présentait à la presse le Plan « Informatique Pour Tous ». Cette opération souvent décriée, surtout par celles et ceux qui ne l'ont pas connue, a eu le mérite de faire prendre conscience de l'importance de l'informatique pour le système éducatif et au-delà pour l'ensemble de la société. Elle s'est largement appuyée sur les enseignants issus des formations « lourdes » dont un grand nombre était des membres de l'EPI. Ce plan conçu pour la durée a été malheureusement interrompu pour l'essentiel par un changement de gouvernement. On trouvera la plaquette de 144 pages, décrivant les finalités, enjeux, et mise en oeuvre de l'opération « Informatique Pour Tous », et une présentation du Plan dans le Bulletin n° 37 de mars 1985. Sans négliger les difficultés et les risques du plan IPT, l'EPI approuve ce plan très ambitieux qui confirme ses analyses : dès 1971, l'association affirmait sa vocation à rassembler tous les enseignants qui allaient être progressivement concernés par l'informatique ; déjà en 1976, elle faisait des « propositions pour une généralisation de l'introduction de l'informatique dans l'enseignement » car « nul ne peut ignorer l'informatique dans le monde moderne » (Bulletin de l'EPI n° 14, 3e trimestre 1977). Depuis, elle a souvent dénoncé les tergiversations, les lenteurs, les fausses prudences masquant mal l'hostilité à l'informatisation. Ce plan, qui doit s'inscrire dans la durée (qu'il n'aura pas), semble vouloir faire bouger les choses. • Nombre de formés « lourds » adhérents de l'EPI participeront activement, à tous les niveaux, à la réalisation de ce plan. On peut lire dans l'éditorial du n° 38 (juin 1985) : « ... rien n'aurait été possible sans les connaissances, l'expérience et le dévouement des formateurs qui répondirent favorablement à l'appel qui leur fut lancé. La plupart de ces collègues sont membres de l'EPI. L'association a également, en cette affaire, tenu son rôle habituel : rôle d'information, de liaison mais aussi d'aide directe notamment par la mise à disposition gratuite de deux de ses Dossiers, du logiciel LIRA... » Mais plus loin, pointe une certaine réserve, sur une opération menée parfois à la hussarde : « Dans la perspective actuelle de la généralisation rapide de l'informatique, une fuite en avant par l'accumulation des moyens matériels et logiciels ne pourra longtemps retarder le moment des choix pédagogiques fondamentaux. Aussi exhaustif qu'il soit, le catalogue des usages possibles de l'ordinateur ne saurait suffire. Le développement accéléré de pratiques hétéroclites rend de plus en plus pressante la nécessité d'une intégration cohérente de l'informatique dans l'ensemble des cursus et des domaines scolaires et universitaires. Cela n'ira pas sans problèmes et les enseignants doivent être associés à l'indispensable débat. » • La rubrique « Pédagogique » du Bulletin de l'EPI foisonne de pratiques dans les différentes disciplines mais aussi dans l'option informatique des lycées qui continue son développement. • De nombreux articles de la rubrique « Technique » portent sur les matériels et les logiciels, notamment sur les MO5, TO7, le nanoréseau et sur LSE, Basic, Logo et d'autres langages. • Par les deux arrêtés des 23 avril et 14 novembre 1985, l'informatique entre dans la scolarité obligatoire ; pour les écoles elle est même prioritaire – il est vrai qu'à ce niveau, il y a beaucoup de priorités. On passe ainsi de l'expérimental à l'institutionnel et tous les enseignants des écoles et des collèges sont concernés. Conjuguée avec le dispositif de masse d'IPT, cette entrée devrait favoriser le large débat sur l'informatique pédagogique tant réclamé par l'EPI. Et dans la circulaire « L'école maternelle - Son rôle, ses missions » du 30 janvier 1986, à propos des activités scientifiques et techniques à l'école maternelle, on peut même lire page 62 : « Des objets informatisés tels que robots pédagogiques et automates ("tortue", jouets programmables, etc.) peuvent rendre des services à l'école maternelle. » (cf. « L'informatique dans les écoles et les collèges », Bulletin de l'EPI n° 41 de mars 1986). • Par décision du 21 mars 1985, le ministre J.-P. Chevènement, confère à l'EPI l'habilitation prévue par l'instruction n° 82-218 du 19 mai 1982 « relative aux mises à disposition de membres des personnels de l'éducation nationale au bénéfice des mouvements et associations prolongeant l'action du service public de l'éducation nationale. » (BOEN n° 19 du 09-05-1985). • Les publications EPI se multiplient : - L'informatique à l'école. Concours de programmes AFCET-EPI • L'EPI publie en 1985 un nouveau Manifeste « Pour un développement pertinent et efficace de l'informatique dans l'enseignement », on y lit : « La finalité et les orientations fondamentales de l'EPI, exprimées en 1971 et solennellement affirmées dans le premier manifeste, n'ont pas changé. Mais dépassant toute prévision, l'informatique progresse partout, créant un terrain particulièrement exposé aux entreprises les moins désintéressées et où fleurissent curieusement une foule d'opinions irrationnelles. L'évolution des matériels, une accélération de l'équipement dans l'Éducation nationale, le plan Informatique Pour Tous, ont donné une autre dimension à l'informatique pour l'enseignement qui se diversifie et s'étend plus rapidement aux lycées d'enseignement professionnel, aux collèges et surtout aux écoles. Il en résulte un changement de perspective, aussi ce manifeste définit-il un cadrage nouveau pour les activités de l'EPI. » ... et en conclusion (pour ceux qui auraient tendance à prendre les membres de l'EPI pour des ayatollahs de l'informatique) : « Rien ne prouve que l'introduction de l'informatique dans l'enseignement soit d'elle-même un progrès décisif ; entreprise sans discernement, elle pourrait avoir des conséquences néfastes. Les progrès techniques et le développement rapide appellent des recherches, des expérimentations, des confrontations nombreuses. Des besoins nouveaux sont ainsi créés. Dans un proche avenir les domaines privilégiés devraient être ceux de la formation et de la recherche. Au-delà, quelles que soient les possibilités futures actuellement imprévisibles, toute perspective de progrès implique des choix clairement énoncés pour éliminer les incohérences génératrices de gaspillages. Cela suppose la mise en place, à côté des décideurs, d'organismes permanents de réflexion, d'incitation, de proposition, de coordination. Concertation préalable, transparence des procédures et publication des décisions sont les garanties élémentaires de bonne administration et de démocratie sans lesquelles il ne saurait y avoir de réussite du déploiement de l'informatique dans l'enseignement. » • La lettre du Ministre Jean-Pierre Chevènement du 29 octobre 1985, mérite d'être relue, 25 ans après, dans son intégralité. Adressée aux recteurs, inspecteurs d'académie, chefs d'établissements et directeurs d'écoles, elle a été publiée dans le Bulletin de l'EPI de décembre 1985. L'association soulignait à l'époque que « malgré ses imperfections et ses lacunes ce texte répond à des attentes de l'EPI. Ainsi il rend caducs les textes antérieurs des directions pédagogiques. Il est dommage qu'il soit si elliptique sur les formations, qu'il n'envisage pour les logiciels que la procédure d'évaluation et qu'il oublie la recherche pédagogique ». Néanmoins, les lettres ministérielles des successeurs de J.-P. Chevènement atteignirent rarement la qualité de celle-ci. • Pendant toutes ces années, l'EPI entretient des liens soutenus avec les principaux syndicats enseignants et notamment la FEN et le SNES. Les membres du Bureau national de l'EPI participent aux Congrès de ces syndicats, rencontrent périodiquement leurs responsables et leurs fournissent des notes détaillées sur le développement de l'informatique dans le système éducatif. • La chute de l'éditorial du numéro 41 (mars 1986) a quelque chose de prémonitoire : « N'oublions pas que, dans peu d'années, nous enseignerons à des élèves ayant une pratique, une expérience informatiques. L'ordinateur n'est pas un outil comme un autre ; l'informatique désacralise les savoirs, bouscule les méthodes, stimule les initiatives, met en cause notre système scolaire. Ainsi, dans la scolarité obligatoire, que de progrès restent encore à réaliser avant de pouvoir envisager de faire de l'informatique une discipline à part entière, ce qui parait pourtant, à terme, inéluctable ! » É. Pélisset, Président de l'EPI, le 22 février 1986. • En 1986, transfert du siège social au 13 de la rue du Jura Paris 13e. • À la suite des élections législatives de 1986, Jean-Pierre Chevènement est remplacé par René Monory. • Lors de sa première conférence de presse, le 14 avril, le nouveau ministre indique que les prochaines semaines verraient des décisions dans une série de domaines dont l'informatique pour tous. Dans celle du 28 avril, répondant à une journaliste, il déclare « Je vous en parlerai quand je serai davantage prêt » et évoque l'ouverture informatique des écoles. Mais L'EPI, reçue au cabinet du ministre, a quelques motifs de s'inquiéter. • On assistera bientôt à la disparition de la Mission des technologies nouvelles qui a suivi de peu celle de la « Délégation Trigano » privant le plan IPT de ses organes nationaux de pilotage. Ceux qui critiquent l'opération IPT seraient bien inspirés de tenir compte de cette nouvelle donne. Objet d'appréciations brutales, souvent péjoratives, le CNDP est menacé d'amputation sévère particulièrement dans sa production de logiciels d'enseignement. « Les logiciels sont l'affaire de professionnels » apprend-on rue de Grenelle (ou plutôt rue de Bellechasse). Par contre le CSN pilotant l'option informatique est maintenu. • Dans le Bulletin n° 43 de septembre 1986, on peut trouver le répertoire des publications EPI de 1981 à 1986. • Développement de l'informatique dans l'enseignement. Circulaire n° 86-330 du 3 novembre 1986 (BOEN n° 39 p. 2893-94). Extrait de ce curieux texte : « ... il conviendra d'apprendre aux élèves à considérer l'informatique non seulement comme discipline nouvelle, dont l'étude ne sera d'ailleurs entreprise que dans l'enseignement supérieur ou – sur option – au lycée, mais surtout comme un ensemble d'outils, de méthodes et de démarches, qui permettent de prolonger la pensée et l'action humaine. C'est dans cet esprit que l'on évitera l'enseignement de la programmation, conçue comme apprentissage de langages permettant de réaliser des logiciels... » Nous nous interrogeons sur les finalités de cette nouvelle politique. • 1987 s'annonce année difficile pour l'association comme pour beaucoup d'autres organisations, pour les enseignants publics, pour le service public en général. Déjà en novembre 1985, avait été noté le ralentissement de la croissance de l'association. Malgré la participation multiforme de l'EPI à l'opération Informatique Pour Tous, les espoirs placés dans ce plan, d'un essor au moins comparable à celui des années 1980 à 1984, sont déçus. Le pilotage national fait maintenant défaut, les enseignants qui s'étaient impliqués avec enthousiasme, se désengagent. Certains parleront de politique « en dents de scie » basée sur la destruction totale ou partielle de ce que les prédécesseurs ont pu faire. Là où la continuité serait particulièrement nécessaire, on préfère l'esprit de chapelle. • Dans l'éditorial du Bulletin n° 46, « Des logiciels », l'EPI prend clairement position sur la politique des logiciels du ministre (René Monory) et les menaces qui pèsent sur le service public dans ce domaine. « L'EPI ne cesse de répéter que, compte tenu des besoins à satisfaire, des efforts à faire, tous les secteurs offrant du logiciel doivent être mobilisés, qu'ils soient publics ou privés. Tout doit être fait pour maintenir et valoriser le potentiel acquis notamment par le service public car nombre d'applications pédagogiques ne sauraient intéresser les entreprises privées. » • L'EPI poursuit la diffusion du logiciel de lecture rapide LIRA et de la disquette Maternelle qui, malgré un avis défavorable de l'inspection générale (pour LIRA), connaissent un franc succès. • L'éditorial du Bulletin 47 (sept. 1987), « Propos de rentrée », traduit un certain désenchantement : « L'informatique pédagogique n'étend guère son territoire, elle ne s'installe pas vraiment dans l'école alors que la perplexité, voire un certain désenchantement progressent. (...) L'ensemble fonctionne car un "noyau dur" résiste et surmonte les difficultés ; il est composé d'enseignants compétents, certes en nombre limité, mais "changeant de casquettes" au gré des besoins, payant de leur personne et s'engageant sans réserve. Ce potentiel doit être conforté, il faut le développer, le renouveler. Grâce à ce "noyau dur", il se fait beaucoup de choses et souvent très intéressantes, avec l'informatique dans l'enseignement. Le bulletin de l'EPI qui n'a jamais été si fourni (le record est à nouveau battu avec ce numéro) en porte toujours témoignage. » • Dans l'éditorial du n° 48 (décembre 1987), « Informatique pédagogique », le président de l'EPI fait le point sur à la fin de la dix-septième année : « Il est hors de question de retracer ici la place de l'EPI dans le déploiement de l'informatique dans l'enseignement ; plus de 7 000 pages ont été publiées à des milliers d'exemplaires sans compter les interbulletins, les circulaires... Aucune association, aucun organisme, pas même la Section Informatique et Enseignement de l'INRP (qui a tant fait pendant plus d'une dizaine d'années) n'ont autant apporté. Il serait immodeste de vouloir apprécier la qualité d'un tel ensemble mais qui contestera que notre association – la première historiquement – n'est aussi première par l'expérience accumulée, les efforts de réflexion et de proposition, les activités déployés en faveur du développement de l'informatique et pour la qualité de l'enseignement ? Aussi, découvrir que l'on emprunte beaucoup à nos publications, oubliant souvent de nous citer, ne va pas sans nous procurer une satisfaction légère, teintée d'ironie, car ainsi se propagent nos idées et les concepts qui les expriment. Pour ne prendre qu'un exemple, arrêtons-nous au succès actuel de l'expression INFORMATIQUE PÉDAGOGIQUE qui fut lancée par l'EPI et longtemps contestée par d'autres. Cette expression trouve son sens dès la naissance de l'association (Éditorial du Bulletin n° 1 de 1971)... » Beaucoup n'ont pas compris, ou n'ont pas voulu comprendre, le sens d'« informatique pédagogique », expression que l'EPI utilise couramment à partir des années 80 quand toute équivoque entre informatique-outil et informatique-objet d'enseignement a été levée par la création expérimentale de l'option des lycées que l'association suit de très près (elle est représentée au sein du Comité Scientifique National par son Secrétaire général). • Présenté officiellement le 15 décembre 1987 par M. René Monory, le « Plan pour l'avenir de l'éducation nationale » ne consacre guère que deux pages, très brèves, à l'utilisation de l'informatique dans l'enseignement. Le Bulletin EPI n° 49 reproduit des extraits du chapitre III intitulé : « les actions éducatives : Six stratégies pour réussir ». • On y trouve également une lecture du rapport Lesourne : Éducation et société demain. « À la recherche des vraies questions » qui s'interroge notamment sur « les relations futures entre système éducatif et technologies de l'information » (p. 268-271). Commentaire sévère de l'EPI : « L'informatique est rejetée en une perspective lointaine et peut-être l'une des "vraies questions" que ce rapport affirme rechercher – mais ne pose pas – est-elle celle de son avenir immédiat. » • 1988 : réélection de François Mitterrand à la Présidence de la République. Dissolution de l'Assemblée nationale. Gouvernement de Gauche. Ministre de l'Éducation nationale : Lionel Jospin. • Deux ans après le lancement du « Nouveau plan national informatique », on peut lire dans l'éditorial du Bulletin n° 50 (juin 1988) « ... Sans sous-estimer les éléments positifs de ces actions, ne faut-il pas souligner le décalage entre la réalité présente et les annonces solennelles dont les effets médiatiques sont encore dans les mémoires ? Où en sont les nouvelles orientations (simulation, bases de données...), la généralisation de l'option des lycées, le grand marché français de progiciels éducatifs, la nouvelle pédagogie des usages de l'outil informatique ? Les retards accumulés, le repli sur des secteurs limités traduisent un certain essoufflement. Le désenchantement gagne nombre d'enseignants parmi les plus "impliqués". » Rappelons que le tirage du Bulletin est de 5 000 exemplaires, l'EPI ayant plus de 3 500 adhérents. Plusieurs centaines de Bulletins sont adressés gratuitement aux différents responsables administratifs, associatifs, politiques... On remarquera tout particulièrement la richesse de la rubrique pédagogique de ce n° 50. • On peut lire dans l'éditorial du Bulletin n° 51 (sept. 1988) alors que Lionel Jospin a succédé depuis plusieurs mois à René Monory : « On assiste en fait à l'abandon des objectifs rappelés régulièrement depuis l'expérience des années 1970 et pour la poursuite desquels ont été rassemblés tant de moyens matériels et humains, tant de savoir-faire et de compétences nouvelles. Le gâchis risque d'être bientôt irrémédiable dans ces secteurs où la technique évolue si vite que tout retard est difficilement rattrapable. (...) La relance de l'informatique pédagogique s'impose d'urgence. Elle nécessite un engagement politique ferme et clair susceptible de créer une nouvelle dynamique. Elle ne se fera pas sans la mobilisation de tous ceux qui sont intéressés et d'abord des enseignants. (...) Dans une lettre du 1er juin 1988, l'EPI écrit à Lionel Jospin : "le retour à la concertation abandonnée depuis deux ans, pourrait sans doute contribuer utilement au nouveau départ que nous souhaitons pour l'informatique pédagogique française et l'évolution de l'enseignement". » • Les audiences se succèdent (Matignon, cabinet de Lionel Jospin, etc.). • Assemblée générale 1988 de l'EPI : Roland Ramis succède à Émilien Pélisset qui prend sa retraite. Vice-Président : Jacques Lucy ; Secrétaire général : Jacques Baudé ; Trésorier : Jean-Luc Porcher. Déplorant l'absence d'une politique globale en matière d'informatique pédagogique, l'AG a mandaté le Bureau national pour s'adresser solennellement au Président de la République. La lettre postée le 24 octobre est reproduite en pages 4 et 5 du Bulletin n° 52 de décembre 1988. L'EPI sera reçue peu après par M. Bernard Pêcheur, Conseiller de François Mitterrand pour l'éducation. Extrait du communiqué de presse du 28 octobre : « L'Assemblée générale de l'EPI s'adresse au Président de la République et lui demande de rappeler solennellement l'attachement à la politique de développement de l'informatique pédagogique française qu'il a si souvent manifesté de 1981 à 1986 et notamment dans ses déclarations au Colloque national de novembre 1983. La relance de cette politique est urgente dans un domaine où les évolutions sont si rapides que tout retard est difficile à rattraper. Avec la reprise de la concertation, abandonnée depuis plus de deux ans, ce rappel pourrait susciter un nouvel élan parmi les enseignants. » • L'EPI rencontre (comme elle le fait régulièrement) les responsables des principaux syndicats enseignants et sollicite leur soutien. • Le premier Colloque francophone sur la didactique de l'informatique, organisé par l'association Enseignement Public et Informatique (EPI), s'est tenu à l'Université Paris Descartes les 1er, 2 et 3 septembre 1988. • L'Association Francophone pour la Didactique de l'Informatique (AFDI) a été fondée, de fait, à la suite de ce premier colloque de 1988. Ses statuts n'ont été officiellement déposés à la Préfecture de Paris qu'en juillet 1995. L'association, régie par la loi du 1er juillet 1901, était hébergée 13 rue du Jura, 75013 Paris, au siège de l'EPI, membre fondateur. L'AFDI a été active dans la décennie 90, prenant l'initiative de quatre autres colloques : Namur les 30, 31 août et 1er septembre 1990, Sion du 6 au 11 juillet 1992, Québec les 6, 7, 8 avril 1994 et Monastir les 10, 11, 12 avril 1996. Par la suite, avec la disparition progressive, pas seulement en France, des enseignements de niveau scolaire directement liés à l'informatique, elle est entrée en sommeil. • Depuis l'année dernière (1988) se confirme l'impression que le nouveau gouvernement n'accorde pas à l'informatique une place de choix dans l'enseignement. L'absence de textes nationaux d'orientation incite nombre de responsables académiques à reprendre les moyens attribués à l'informatique pédagogique. L'EPI craint le désengagement de nombreux enseignants mais pas seulement : • « L'abandon c'est aussi celui de Thomson, de Matra, la faillite de FIL-CAMIF, la "prudence" de plus en plus manifeste des éditeurs privés de logiciels éducatifs, l'irrégularité et souvent la disparition de tant de publications pédagogiques... L'EPI ne reste-t-elle pas seule, à l'échelle nationale, à faire connaître à tous par son bulletin régulier ce que font les collègues du terrain ? De même nombre de ceux qui s'étaient intéressés et avaient beaucoup consacré à l'entreprise se désengagent, sont désenchantés. Le gaspillage du potentiel humain s'accroît dangereusement. » (extrait de l'éditorial du n° 53 de mars 1989). • L'EPI écrit à 500 députés et sénateurs, et intervient auprès des présidents des principales associations de parents. • Le 27 janvier 1989, note aux Commissions disciplinaires et communiqué de presse « il est urgent que l'informatique pédagogique retrouve la place qu'elle n'aurait jamais dû perdre ». Demandes d'audience à Messieurs Michel Rocard, Lionel Jospin et Bernard Pêcheur, Conseiller social du Président de la République. Audience, le 27 février, au cabinet du ministre Lionel Jospin. Ainsi vont les choses et les responsables de l'EPI se demandent souvent s'ils ne consacrent pas trop de temps à ces démarches ! Heureusement qu'il y a par ailleurs, les publications, les échanges avec les collègues, la pratique avec les élèves... • L'EPI obtient que l'informatique ne soit pas oubliée par le projet de loi d'orientation sur l'éducation. Nous revenons de loin car pendant des mois le mot « informatique » est resté désespérément absent des textes présentés par Lionel Jospin, Ministre d'État. Il s'agit de la mention suivante, intégrée dans un rapport annexé au projet de loi d'orientation sur l'éducation, daté du mois d'avril 89, page 15 : « L'informatique est une technique et une science autonome. Mais c'est également un outil d'enseignement permettant une meilleure individualisation de l'apprentissage, des situations pédagogiques nouvelles et le développement de capacités logiques et organisatrices. Elle peut être notamment mise au service des élèves qui courent un risque d'échec scolaire. Son développement à l'École, amorcé depuis 1970 et renforcé grâce au plan informatique pour tous, sera poursuivi et appuyé par un effort de recherche pédagogique. » (éditorial du Bulletin n° 54) C'est peu et beaucoup compte tenu du contexte ! • L'EPI s'adresse personnellement aux Députés et Sénateurs ayant soutenu son action. Elle leur fait parvenir les principales propositions d'action de l'association pour la relance d'une politique globale de déploiement de l'informatique s'inscrivant dans la durée et privilégiant les facteurs humains. • Courant 1989, l'EPI publie un Répertoire des articles parus dans les Bulletins numéros 1 à 54 et dans les différents Dossiers. Ce répertoire de 80 pages, en tant que supplément au Bulletin trimestriel, sera adressé à tous les adhérents et largement diffusé. • L'éditorial du Bulletin n° 55 (septembre 1989) est une fois de plus sur le thème de la formation des enseignants, thème central des démarches de l'EPI depuis sa création. « Monsieur Trincal, Directeur adjoint du Cabinet, lors de l'audience qu'il a accordée à l'EPI le 26 juin au nom du Ministre d'État, Ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, s'est montré favorable à notre proposition d'introduction des NTE dans la formation initiale de tous les enseignants, avec intégration dans les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) des compétences actuellement disponibles dans les Centres Académiques de Formation à l'Informatique Pédagogique. » Pour l'anecdote, le Directeur adjoint du cabinet, lors de cette audience, a eu ce mot : « L'EPI est la mémoire de l'informatique pédagogique dans notre pays ! » Bien vu, Monsieur le Directeur. • Dans ce Bulletin n° 55, on peut lire une contribution du groupe « Logiciel » de l'EPI : « Les technologies nouvelles sont toujours un facteur porteur pour la modernisation du système éducatif. Un plan global et cohérent associant État et Collectivités Locales pourrait être développé : c'est dans ce contexte que nos propositions logicielles prendraient toute leur place. » Comme tous les textes importants de l'association, cette contribution sera adressée aux différents responsables du système éducatif. • Lionel Jospin, Ministre d'État a bien voulu reconnaître dans une lettre à M. André Delelis, sénateur du Pas-de-Calais, qu'en donnant régulièrement son point de vue l'EPI était conforme à sa mission (cf. Bulletin n° 56, rubrique « Documents », page 32). Effectivement, depuis sa création, l'EPI se veut force de proposition ; c'est dans cet esprit qu'elle fait fonctionner des commissions de réflexion faisant largement appel à l'ensemble des adhérents par l'intermédiaire des Régionales. • L'Assemblée générale du 21 octobre 1989 demande aux deux commissions « Logiciels » et « Formations » de prolonger leurs travaux en vue de nouvelles interventions auprès des Pouvoirs publics. • En 1989, l'EPI signe une convention avec l'équipe du GREDIP (Groupement de recherche en didactique de l'informatique pédagogique) pour distribuer une série de transparents destinée à la formation, MS-DOS Transparent (une mise à jour en sera faite en 1993). L'année suivante l'EPI prendra en charge la diffusion d'une version remaniée de La Micro-informatique Transparente, initialement éditée avec le CRDP de Créteil. • Le rapport sur Les nouvelles technologies dans l'enseignement général et technique dit « Rapport Grandbastien », du nom de son auteur Monique Grandbastien alors professeur d'informatique à l'Université Nancy I, est remis aux ministres en septembre 1989. Une décennie sous le signe de l'alternance et de la cohabitation, qui connaîtra cinq ministres de l'Éducation nationale (L. Jospin, J. Lang, F. Bayrou, C. Allègre et à nouveau J. Lang) ce qui ne facilite pas la continuité d'une politique éducative. Un exemple caricatural sera donné par l'option informatique supprimée par L. Jospin (ou plutôt par ses conseillers) rétablie par F. Bayrou et supprimée à nouveau par C. Allègre (ex-conseiller spécial de L. Jospin) ! Et tout cela sur fond d'effets de manche sur l'importance de l'informatique dans la société. • Malheureusement les choses ne progressent guère : « En ce début d'année 90, force est de constater que l'informatique pédagogique et les Nouvelles Techniques de l'Information et de la Communication en général, restent quasi absentes des débats actuels. Mais y a-t-il seulement débat ? Le sujet n'était pas véritablement abordé dans le questionnaire "Quel enseignement pour demain ?" (...) Le Bureau national, entouré d'un certain nombre de collègues experts, a lu très attentivement les rapports des missions sur l'enseignement des différentes disciplines (cf. rubrique "Nous avons lu"). Quelle déception devant l'insuffisance (et parfois l'absence totale) de prise en compte des apports de l'informatique pédagogique à l'enseignement ! » (Extrait de l'éditorial du Bulletin n° 57). • L'EPI continue de faire ce qui est « conforme à sa mission » (dixit Lionel Jospin) : dans la rubrique « Documents » du Bulletin n° 57 de mars 1990 on peut lire la contribution du groupe « Formation » de l'EPI. • C'est si vrai que le MEN reconnaît le travail important de l'association par la convention MEN-EPI (22 mars 1990) et le rétablissement de la MAD plein-temps supprimée par René Monory. L'EPI dispose à nouveau d'une MAD plein temps et de trois MAD (mi-temps). Tout cela peut sembler contradictoire avec le peu de cas que le MEN attribue aux revendications récurrentes de l'EPI notamment celles concernant la formation des enseignants et l'enseignement de l'informatique. L'EPI est écoutée mais pas forcément entendue ! • L'EPI est reçue par Robert Chapuis, secrétaire d'état chargé de l'enseignement technique. • Dans son Bulletin de juin 1990, l'EPI publie le discours de Robert Chapuis, au salon Studéo (Sicob), au cours de la session sur l'introduction des nouveaux outils dans le système éducatif (25 avril 1990) et fait le commentaire suivant dans l'éditorial du Bulletin n° 58 : « Malgré quelques réserves (place insuffisante faite au service public en matière de création de logiciels répondant aux besoins réels des enseignants, non prise en compte de la nécessité d'une structure de pilotage nationale indispensable, à nos yeux, dans un domaine aussi fragile nécessitant une politique cohérente se développant dans la continuité) ce discours traduit une analyse lucide de la situation actuelle et présente un certain nombre d'orientations correspondant aux propositions de l'EPI. (...) Le Bureau EPI considère le discours de M. Robert Chapuis comme un élément positif de nature à contribuer à la relance de l'informatique pédagogique ; il prend acte et attend les manifestations tangibles de cette volonté politique exprimée au niveau national. » • Deuxième colloque francophone sur la didactique de l'informatique, à Namur les 30, 31 août et 1er septembre 1990. Les Actes seront publiés aux Presses Universitaires de Namur en 1991. • Mais l'EPI s'élève, une fois de plus, dans l'éditorial du Bulletin n° 59 (sept. 1990), contre la priorité donnée au matériel sans véritable dessein éducatif clairement défini : « Le rôle de l'Éducation nationale n'est pas de créer des marchés, surtout des marchés protégés, mais de définir une politique cohérente et prospective. » Cette priorité donnée aux matériels (qui dépendront de plus en plus des collectivités locales) sur les moyens humains, et notamment la formation des enseignants, est une constante qui perdure encore aujourd'hui. • Assemblée générale de 1990 : Jacques Lucy succède à Roland Ramis à la présidence de l'EPI. • Déclaration de l'AG-1990, « Pour le développement de l'informatique pédagogique dans le système éducatif » : « Le moment est venu d'identifier les problèmes posés au système éducatif susceptibles d'être en partie résolus par le recours à l'informatique. Quels sont les besoins, exprimés par les enseignants, les élèves et par la société dans son ensemble, et comment l'informatique peut-elle contribuer à les satisfaire ? Le moment est venu d'apprécier la place de l'informatique et des techniques qui lui sont liées, dans les différentes activités et dans les différentes disciplines, de définir les contours d'une nouvelle culture générale... » Lors d'audiences ultérieures, nous avons pu nous rendre compte que ce texte (comme beaucoup d'autres) avait eu un retentissement important auprès des responsables du ministère. Nous reproduisons l'intégralité des propositions de cette assemblée générale du 20 octobre 1990, elles ont servi de bases aux démarches de l'association au cours de l'année 1991. * créer une mission permanente placée directement sous la responsabilité du Ministre d'État, rassemblant des compétences réelles et qui aurait à faire des propositions pour le moyen et le long termes ; cette mission étant l'interlocutrice privilégiée des responsables académiques, * définir une politique globale, cohérente, se développant dans la continuité et la durée, et s'appuyant résolument sur la concertation, * définir pour chaque étape du cursus scolaire des objectifs globaux à atteindre, des compétences à acquérir, qui nécessiteront les actions conjointes des différentes disciplines, du CDI, du travail indépendant..., * donner la priorité, dans l'enseignement général comme dans les enseignements technologiques et professionnels, à l'intégration de l'informatique dans les différentes disciplines ; ce qui n'exclut pas la possibilité d'enseignements spécifiques de l'informatique, * prévoir explicitement l'utilisation de l'outil informatique dans les programmes d'enseignement et dans les recommandations pédagogiques, réexaminer les contenus et les méthodes d'enseignement, * reconnaître et amplifier, conformément à la loi d'orientation sur l'Éducation (rapport annexé), l'importance de la recherche pédagogique dans le développement de l'informatique à l'École. En utilisant les compétences existantes, faire le point sur les acquis tout en poursuivant la recherche de voies nouvelles, * intégrer l'informatique pédagogique dans les formations initiales et continues de tous les enseignants ; les compétences actuelles des Écoles Normales et des Centres de formation à l'informatique pédagogique devant être intégrées aux IUFM, * créer un Atelier National Logiciel chargé de la production et de la diffusion de logiciels répondant aux besoins exprimés des enseignants. Les activités de cet atelier seraient complémentaires de celles du secteur privé, une collaboration devant s'établir entre eux, * créer une commission nationale des matériels, où les enseignants utilisateurs seraient représentés, qui serait l'interlocutrice privilégiée des responsables académiques, * prévoir des moyens d'animation dans les écoles et les établissements scolaires et universitaires sans lesquels matériels et logiciels ne seront que très insuffisamment utilisés, * équiper chaque salle de réunion d'enseignants d'au moins un ordinateur et une imprimante, * prévoir de très larges facilités pour l'achat de matériels et de logiciels par les enseignants et la possibilité de prêts gratuits de moyenne ou longue durée pour les enseignants et les futurs enseignants (IUFM), * lancer, dans la concertation, une large réflexion prospective : de puissants moyens technologiques seront progressivement accessibles au grand public, il y a là un risque d'inégalité que l'école se doit de compenser. » • L'éditorial du Bulletin n° 60 (décembre 1990) exprime une certaine impatience, car beaucoup de discours mais peu d'actes (sauf la menace de suppression qui pèse sur l'option informatique des lycées !) : « Depuis des années, l'EPI affirme avec force que l'informatique dans l'enseignement est facteur de progrès, qu'elle peut contribuer à apporter des solutions aux problèmes de diversification des approches et des voies de formation, qu'elle permet de moderniser les contenus et les méthodes d'enseignement, qu'elle permet aussi l'autonomie et le travail personnel des élèves, le soutien de ceux qui connaissent des difficultés... En octobre 88, nous attirions l'attention du Président de la République sur le risque, grave pour l'avenir, de renoncement à ce qui faisait l'originalité de la démarche française : l'informatique comme levier de novation de l'enseignement dans son ensemble, élément significatif de la future "culture générale", instrument de démocratisation de la formation (cf. Bulletin 52, pages 4 et 5). ... le temps n'est plus aux discours ; il faut agir, faire des choix, prendre des décisions (pas forcément toujours coûteuses) et s'y tenir. Il faut faire preuve d'imagination, se garder du conservatisme si l'on veut que l'École réponde aux exigences légitimes des élèves, dont l'essentiel de la vie professionnelle se déroulera au siècle prochain. » • 1991 - L'EPI s'arrête un moment sur ses 20 années d'existence dans l'éditorial du numéro de mars 1991 et en profite pour renouveler ses propositions pour l'avenir : « Fallait-il ou non commémorer cet anniversaire en se tournant vers le passé ou au contraire considérer qu'il ne s'agit que d'une étape, que beaucoup reste à faire et que seul l'avenir, tous comptes faits, nous importe ? Le Bureau national a choisi la seconde attitude, ne faisant au passé que la concession du répertoire des articles parus en 20 ans, quelque chose comme 10 000 pages dont les deux tiers concernent l'informatique pédagogique. La version papier de ce répertoire augmente de 90 pages le volume de ce Bulletin n° 61, tandis que la version informatique est proposée gracieusement à tous les adhérents qui en feront la demande avant le 15 mai 1991. (cf. bon de commande)... » • À l'invitation de Yannick Simbron, l'EPI est présente au Congrès de la FEN du 4 au 8 février à Clermont-Ferrand. Ces journées permettent aux responsables de l'EPI de renforcer les contacts avec les différents syndicats de la FEN et les associations laïques. Un texte de 10 pages est remis aux délégations présentes. • Dans ce même numéro 61 l'EPI publie une note adressée à Didier Dacunha-Castelle, président du Conseil National des Programmes (CNP) : « L'EPI s'est toujours montrée attachée à l'option informatique des lycées tout en essayant de la faire évoluer en vue de son amélioration. Aussi, il ne nous semble pas que sa suppression pure et simple constitue un progrès. Nous pensons fortement que cette option est améliorable et si une réelle volonté existait (l'option jusqu'à présent n'a reçu que bien peu de soutiens) ses défauts (que nous connaissons bien et que nous avons été longtemps les seuls à dénoncer) pourraient être facilement corrigés. La plupart des arguments avancés contre cette option nous paraissent très contestables. » (extrait). On verra comment, essentiellement pour récupérer des postes d'enseignants, l'option sera supprimée. Certes, l'option informatique des lycées n'avait pas que des qualités mais elle était améliorable. On a préféré la supprimer comme on noie un chien après l'avoir accusé de la rage. On lira ou relira l'excellente Tribune Libre « Baroud d'honneur » signée Christian Hudowicz. • Courant 1991, publication d'une disquette Répertoire informatisé des publications de l'EPI : Plus de 2 000 références, facilement accessibles grâce à un thesaurus de 5 000 clés classées par rubriques : années, numéros, auteurs, domaines, matières, niveaux, mots clés généraux. Liste de tous les mots figurant dans un titre, listes des objets cités et étudiés dans un article (logiciels, base de données...). Ce répertoire sera régulièrement mis à jour au cours des années. Il est aisé de voir – pour ceux qui veulent le voir – que l'EPI ne se consacre pas qu'à la promotion de l'option informatique. Si c'était le cas, elle en serait bien mal récompensée ! • Fidèle à la complémentarité des approches, les groupes de réflexion disciplinaires de l'EPI poursuivent leur travail. Dans le Bulletin n° 62 (juin 1991) sont publiés des textes émanant des groupes de Physique, de Biologie-Géologie, de Philosophie, de Langues vivantes et du groupe École Élémentaire. Ils font suite à des textes déjà parus ; d'autres suivront. Y sont associées deux mises au point de groupes de la DLC15 (en Histoire-Géographie et en Sciences Expérimentales). • Toujours à propos de la formation des maîtres, dans ce même numéro, l'EPI publie de larges extraits de : Formations initiale et continue des maîtres aux nouvelles technologies éducatives : propositions de l'UCAFIAP (Union des Centres Académiques de Formation à l'Informatique et à ses Applications Pédagogiques, proche de l'EPI). • Juin 1991 : reconduction de la convention MEN-EPI. • L'éditorial du Bulletin n° 63 (sept. 1991) revient sur l'évolution nécessaire de la culture générale : « La mission fondamentale du système éducatif reste, sans conteste, de permettre à tous les individus d'avoir prise sur leur environnement présent et à venir. Une telle maîtrise suppose nécessairement une compréhension des choses, des autres, des événements. Tel a toujours été le rôle de la culture générale. Ce rôle demeure d'évidence dans des contextes qui se transforment de plus en plus rapidement. Et notre société se doit de proposer aujourd'hui une conception de la culture qui intègre, aux côtés de ses composantes humaniste et scientifique, une composante technique où l'informatique et les techniques associées ont naturellement leur place. Les responsables au plus haut niveau en ont maintenant conscience ; c'est ainsi qu'au cours de sa conférence de presse sur la rénovation pédagogique du lycée, Lionel Jospin Ministre d'État, Ministre de l'Éducation nationale a déclaré : "Je revendique la mission fondamentale culturelle de l'École. Je pense que la mission culturelle de l'École, c'est aussi d'intégrer la finalité professionnelle des formations, la dimension technique de la culture moderne." Et dans le dossier de presse distribué à cette occasion on peut lire que "L'enseignement doit donner à l'informatique une place à la mesure du rôle qu'elle joue dans notre société". » Malheureusement, il y a loin des déclarations aux actes. L'EPI a l'impression qu'il y a dans ces déclarations quelque chose de machinal qui ne correspond pas réellement aux convictions des responsables du MEN. Elle souhaite se tromper... mais la menace de suppression de l'option informatique des lycées n'est pas de nature à la rassurer. « Alors que les décisions qui se préparent engagent, pour des années, l'évolution de l'enseignement en France, l'Assemblée générale de l'association Enseignement Public et Informatique (EPI) réunie à Paris le 19 octobre 1991 : * constate que le décalage s'accroît entre les déclarations officielles, qui font de plus en plus de place à l'informatique, et les réalités. Il est significatif à cet égard qu'une des premières propositions avancées, en matière d'informatique, soit la suppression de l'option des lycées. * s'inquiète de la place insuffisante faite à l'informatique et à ses applications pédagogiques dans les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) et demande que les technologies modernes soient effectivement prises en compte dans les formations initiale et continue, dans les programmes d'enseignement de l'École à l'Université, et dans les concours de recrutement des maîtres. Sans des décisions et des mesures rapides, quel sens restera-t-il à une telle déclaration : "L'enseignement doit donner à l'informatique une place à la mesure du rôle qu'elle joue dans notre société" (conférence de presse de L. Jospin, Ministre d'État, Ministre de l'Éducation nationale, 25 juin 1991, dossier de presse) ? » • Coédition EPI-INRP (1992) : Actes du colloque qui s'est tenu au CREPS de Châtenay-Malabry les 28-29-30 janvier 1992 L'intégration de l'informatique dans l'enseignement et la formation des enseignants, édités par Georges-Louis Baron et Jacques Baudé, 1992, 286 pages. Elle sera suivie de plusieurs autres coéditions de 1992 à 2002. • « Sur la suppression de l'option informatique confirmée récemment par la publication de la grille de seconde (BOEN n° 4 du 23 janvier 1992) tout a été dit et écrit dans les précédents Bulletins, nous n'y reviendrons pas. Il nous est maintenant proposé le cadre des Ateliers de pratique. L'EPI a fait des propositions précises à la Direction des Lycées et Collèges, elles sont publiées dans la rubrique « Documents ». Il s'agissait de contrebalancer des propositions minimalistes qui auraient inéluctablement transformé ces ateliers en clubs. Le Cabinet du Ministre a arbitré pour des APIC d'une durée de deux ans avec validation en cours de formation et note comptant pour le bac. Il y a là une possibilité intéressante d'un enseignement original qui mérite d'être prise en considération ; en attendant mieux. » (Éditorial du Bulletin n° 65). • Ne jouant pas la politique du pire, l'EPI fait des propositions de contenus pour les APTIC. Elle continue d'abonder les rubriques « Pédagogie » et « Technique » du Bulletin (on parle aussi de revue). [Pour plus de détails, sur la première suppression de l'option informatique, voir l'« historique de l'option informatique dans les années 80 et 90 » cité en en fin d'article]. Remarquons au passage que la suppression de l'option informatique n'a pas entraîné le développement de l'utilisation de l'informatique dans les autres disciplines. Cela se saurait ! C'était pourtant un des arguments du MEN pour supprimer l'option. Or, les enseignants engagés dans cet enseignement savaient parfaitement que, dans la majorité des lycées, l'option, par les compétences qu'elle générait parmi les enseignants et les élèves, créait un terrain favorable à l'utilisation des « outils » informatiques dans les différentes disciplines : assistances technique et pédagogique, élèves formés... • Dans ce même Bulletin n° 65, une note EPI du 02-12-1991, « À propos des propositions du conseil national des programmes pour l'évolution des collèges » (extrait) : • Un autre regard lucide sur la réalité du terrain que l'EPI connaît bien : Un problème de rapport Q/P (éditorial du n° 66) : Aucun individu "normal" ne souhaite a priori compliquer sa tâche, celle de l'enseignant est déjà lourde ; au contraire chacun cherche naturellement le rapport qualité/prix le plus favorable possible. Nous sommes actuellement pour des raisons diverses dans une phase où, pour la grande majorité des enseignants, le prix à payer est trop lourd et donc le rapport jugé dérisoire. » Cette analyse est-elle démodée ? • Dans une note au ministère, la commission « collège » de l'EPI définit « Les compétences informatiques d'un élève en fin de collège ». • Troisième rencontre francophone de didactique de l'informatique à Sion du 6 au 11 juillet 1992. Les Actes EPI - AFDI - IUKB seront publiés en 1993 et mis en ligne par la suite. • Déclaration de l'Assemblée générale 1992 qui ne craint pas de se répéter, sachant ce qui se prépare concernant la deuxième approche ! « Pour une culture générale en informatique à l'école, au collège et au lycée » : « Dans les contextes culturel, industriel, économique et scientifique actuels tout élève À DROIT dans le système éducatif, à une formation informatique. L'EPI, depuis plus de 20 ans, propose deux approches non exclusives mais complémentaires : La culture en informatique d'un élève en fin d'études secondaires en serait la résultante. » • La rubrique « Pédagogie » poursuit régulièrement la publication de témoignages et de pratiques dans les différentes disciplines en France mais aussi à l'étranger, ainsi, à titre d'exemple, on relève dans ce n° 68 : un article sur l'informatique pédagogique au Brésil et le compte-rendu d'un séminaire franco-soviétique sur l'apport de l'informatique à l'éducation. • 1993 : Les élections législatives sont remportées par la Droite. Cohabitation Mitterrand-Chirac. François Bayrou, ministre de l'Éducation nationale. • Dans le débat confus sur l'utilisation des calculatrices aux examens et concours, l'EPI, dans son éditorial « Vous avez dit calculatrices ? », prône la mise en place d'un groupe d'experts et une large concertation : « ... le Ministère se doit de mettre en place une structure constituée d'enseignants du terrain, de concepteurs d'épreuves, de responsables des examens et concours... susceptible de débloquer (même avec des solutions provisoires) une situation qui ne peut plus durer, et de faire des propositions à moyen et à plus long terme. De nouveaux textes réglementaires doivent être publiés d'urgence. Ce groupe d'experts devra également pratiquer la concertation, se tenir proche du terrain, des membres compétents des GTD, et tenir compte de l'évolution rapide des matériels. C'était déjà dans l'esprit du texte issu de l'Assemblée générale EPI en 1990 quand il proposait la création d'une commission nationale permanente de veille technologique et de réflexion sur l'usage des matériels informatiques. » • L'Association des Universités Partiellement ou Entièrement de Langue Française et l'Université des Réseaux d'Expression Française (AUPELF-UREF) organisent des journées d'études sur les « Banques de données littéraires », en 1989 et 1990 à l'université Sorbonne nouvelle (Paris 3), en 1991 à l'université de Limoges dans le cadre de son « Université de la francophonie ». Alain Vuillemin, alors membre du bureau national de l'EPI, en a réuni les textes qui ont été publiés, avec la collaboration de l'EPI, en mai 1993 aux Presses de l'Universités de Limoges (PULIM) sous le titre Les banques de données littéraires, comparatistes et francophones. Cet ouvrage, largement diffusé dans le réseau de la francophonie, reste une référence historique des débuts de l'essor spectaculaire qu'a pris aujourd'hui l'édition électronique. (Voir, entre autre, « Informatique et littérature comparée » d'Alain Vuillemin dans la Revue de l'EPI n° 75 de sept. 1994.) • Éditorial du n° 70 de juin 1993 prend le nouveau ministre au mot : « Le Ministre [F. Bayrou] ayant proposé de restaurer la capacité d'indignation, nous nous permettons de nous indigner que l'informatique et le traitement moderne de l'information et de la communication n'aient pas leur juste place au lycée, dans l'intérêt des élèves de ce pays. » • L'EPI adresse des lettres à MM. F. Bayrou, Ministre de l'Éducation nationale, F. Fillon Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, et G. Septours, Inspecteur général de l'Éducation nationale. • L'EPI sera reçue quelque temps après : « Reçus le 24 juin par Monsieur François Bayrou, Ministre de l'Éducation nationale, nous lui avons présenté l'association, ses finalités, ses actions et ses propositions. Nous lui avons fait part de notre inquiétude concernant la place insuffisante faite à l'informatique et aux technologies associées dans le système éducatif. Le Ministre, faisant référence au chapitre "La révolution technique" de son livre, nous a assuré qu'il était très sensible au développement des technologies modernes et nous a donné le sentiment qu'il avait la volonté d'agir dans ce domaine. Courant août, une Direction de l'information et des technologies nouvelles était créée au ministère en remplacement de la Direction de l'information et de la communication. C'est pour nous, qui demandons depuis plusieurs années (cf. AG-1990) un "pilotage" au plus haut niveau, une satisfaction et un espoir de voir avancer notre dossier. » (extrait de l'éditorial du n° 71, sept. 1993). • Par ailleurs, l'EPI a été reçue début juin par le Recteur Lostis, Conseiller auprès de François Fillon, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Nous lui avons rappelé l'impérieuse nécessité d'une formation des enseignants à l'informatique et aux technologies associées, notamment dans le cadre des IUFM. Une note sera adressée au ministre. • Malheureusement, sur la nécessité d'un enseignement des notions et concepts informatiques, les choses n'avancent guère du côté du ministère. L'option informatique est une des rares options à ne plus être offerte aux élèves des lycées, les ateliers de pratique des technologies de l'information et de la communication se mettent très difficilement en place. Pourtant sur ce terrain l'EPI se sent un peu moins seule. En rubrique « Documents » du Bulletin n° 71 se trouve la motion sur les technologies nouvelles adoptée au dernier Congrès national du SNES. • L'EPI écrit à nouveau au ministre, F. Bayrou (14 octobre 1993) pour demander le rétablissement de l'option informatique et également la création (qui semble oubliée) d'un groupe technique disciplinaire (GTD) « Nous nous permettons d'insister pour que l'informatique et les technologies nouvelles en général ne soient pas oubliées au moment où les Groupes Techniques Disciplinaires sont réorganisés », et lui adresse trois Notes : • Déclaration de l'Assemblée générale 1993 (extrait) : • Publication d'Hypermédias et apprentissages 2, une deuxième coédition EPI-INRP, Sous la direction de G.-L. Baron, J. Baudé, B. de La Passardière. Actes des deuxièmes journées scientifiques qui ce sont tenues à Lille les 24 et 25 mars 1993. Cette manifestation scientifique, organisée dans un contexte francophone, a réuni environ 200 participants venant de Belgique, Canada, France, Grande Bretagne, Italie, Suisse, USA... Cette participation révèle, dans la tradition des applications éducatives de l'informatique, la pluralité des disciplines concernées (informatique, psychologie, sciences de l'éducation...) et la diversité des contextes d'application : recherche, enseignement, industrie. • Le 24-11-1993, Xavier Darcos, Conseiller auprès du Ministre de l'Éducation nationale, écrit à l'EPI : « Vous avez bien voulu m'adresser la déclaration solennelle de l'Assemblée générale de l'EPI qui s'est réunie le 6 novembre dernier. Comme vous le savez, nous sommes d'accord sur vos principes... J'ajoute que les retards que vous regrettez sont essentiellement liés à des contraintes budgétaires et que nous sommes les premiers à les déplorer. » Contraintes budgétaires ou absence de volonté politique ? Voici les dernières lignes de cet l'éditorial « Ce n'est pas nous qui le disons » (2 mars 1994) : • Le 21-02-1994 l'EPI adresse une Note au Directeur des lycées et collèges, « Pour un enseignement de l'informatique et des technologies associées à tous les élèves de seconde », puis écrit à nouveau au ministre François Bayrou à propos des concertations en cours : « L'EPI est en mesure de présenter des propositions précises et concrètes reposant sur une expérience collective d'enseignants et de formateurs dont les compétences sont reconnues sur le terrain et par le Ministère de l'Éducation nationale. » • L'éditorial du Bulletin n° 74 (juin 1994) est une Lettre ouverte au ministre de l'Éducation nationale : « Nous souhaitons dire ici – comme nouvelle contribution au débat national – ce qui, selon nous, doit caractériser notre école à l'aube du XXIe siècle... » • Ce même Bulletin reproduit 10 propositions, parmi les 155 faites par le Ministre le 9 mai à Paris, qui concernent l'apprentissage méthodologique, la technologie, l'enseignement à distance, l'audiovisuel et l'informatique. Ces propositions, après une nouvelle phase de concertation, constitueront les bases du « nouveau contrat pour l'école » qui sera présenté courant juin à la Sorbonne, en présence d'Édouard Balladur, Premier Ministre (informations complémentaires sur 36-14 DIALOG). On notera notamment la proposition 58 : « De nouvelles options sont créées en Éducation Physique et Sportive, en Informatique et en Histoire des Arts (rentrée 94). » Il est clair pour tout le monde que la décision de rétablissement de l'option informatique est le résultat des interventions de l'EPI relayées par le SNES. • Quatrième rencontre francophone sur la didactique de l'informatique (Québec 6, 7 et 8 avril 1994). Les Actes AFDI-AQUOPS seront diffusés sur cédérom par l'AQUOPS. • En juin 1994, l'EPI publie une Mini-bibliographie à l'usage des étudiants et des enseignants, concernant les technologies nouvelles et l'informatique pédagogique. Elle sera diffusée à plusieurs milliers d'exemplaires. • En rubrique « Documents » du Bulletin n° 75 (sept. 1994) un commentaire EPI des décisions du Ministre dans son Nouveau Contrat pour l'École qui nous concernent plus particulièrement. « Dans nombre d'entre elles nous voyons l'amorce d'une ouverture vers les technologies nouvelles qui reste à concrétiser. » • Lettre du 26 septembre 1994 de F. Bayrou au député M. Terrot dans laquelle le ministre précise sa politique : « Par votre courrier du 2 juin 1994 vous me faites part des préoccupations de l'association Enseignement Public et Informatique concernant la prise en compte de l'informatique et des technologies nouvelles dans le Nouveau Contrat pour l'École que je me propose de mettre en oeuvre et vous souhaitez obtenir des éléments d'informations à ce sujet... » • Assemblée générale 1994 : Jacques Baudé succède à Jacques Lucy à la présidence de l'EPI, Secrétaire général : Jean-Bernard Viaud. Déclaration de l'AG « Pour une évolution du système éducatif à l'aube du XXIe siècle » : une fois de plus « Ce nouveau texte, approuvé par l'Assemblée générale de l'EPI réunie le 19 novembre 1994 à Paris, se donne comme objectif d'attirer l'attention de l'ensemble de nos collègues et des différents responsables politiques, administratifs, syndicaux, associatifs... sur les implications du développement considérable des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication sur le système éducatif, et sur l'obligation qu'il a d'évoluer dans l'intérêt des jeunes et de la société toute entière. Ce texte riche et mesuré, impossible à résumer ici, a valu à l'association un abondant courrier. • Sortie de « Maternelle et Cycles d'apprentissage n° 3 et n° 4 » (série EPI-JEUX) Ces programmes, conçus par Thierry Pélégry de l'école de Moussey, à l'origine pour le nanoréseau (1988 : MAT 1 et 2), ont été portés sur PC par l'EPI à la demande des collègues qui appréciaient leur qualité pédagogique. Ils en conservent la présentation simple mais ont l'avantage de fonctionner sur tous les PC, y compris les plus anciens avec ou sans Windows. La série se composera au total de 4 disquettes comprenant 80 jeux. D'abord vendues au prix coûtant, les disquettes EPI-JEUX seront diffusées gratuitement et uniquement en téléchargement dans le cadre de la Bourse de Logiciels de l'EPI (voir ci-dessous) sous la référence 1000.JX. Elles passeront ensuite en libre. • L'éditorial du Bulletin n° 77 (mars 1995) « Informatique, technologies nouvelles et formation » revient une fois de plus sur le problème récurrent et mal traité de la formation des maîtres : « les formations sont en régression : fermeture des CFIAP, diminution des crédits des MAFPEN, insuffisance de la plupart des IUFM sur le terrain de l'informatique et des technologies nouvelles en général... » Comment développer les différents volets de l'informatique pédagogique sans former correctement les enseignants. Une question que l'on pose depuis 40 ans ! • Dans ce même Bulletin, la réponse de François Bayrou au député Jacques Floch l'informant de la création d'une option informatique en classe de seconde : « ... C'est pourquoi, j'examinerai avec intérêt les propositions et réflexions menées par l'association "Enseignement Public et Informatique" et plus particulièrement leur requête concernant la place faite à l'intégration de l'informatique et des technologies nouvelles dans l'enseignement et la formation. » • Publication également d'une note EPI à Luc Ferry, Président du Conseil National des Programmes : « L'informatique et les technologies associées au collège », note rédigée, à sa demande, à l'issue de la rencontre qu'il nous a accordée le 17-11-1994. • Création d'une Bourse d'échanges gratuits de logiciels : première annonce en mars 1995, premier catalogue en juin 1995. Sur le site EPI :
La bourse sera retirée de la page d'accueil début 2009. Elle est depuis signalée dans l'archive de l'EPI, comme branche active mais non mise à jour. • Nouvelle coédition EPI-INRP (1995), Pour une utilisation raisonnée de l'ordinateur dans l'enseignement secondaire, sous la direction de Jean-François Lévy. Analyses de pratiques et propositions pour un meilleur usage des instruments micro-informatiques. • 1995 : Jacques Chirac succède à François Mitterrand à la Présidence de la République. François Bayrou se succède à lui-même. • Conférence de presse de rentrée : rien sur l'informatique et les technologies nouvelles. En réponse à une question sur leur présence à l'école primaire, le ministre répond cassette vidéo. Deux pages sur les technologies nouvelles dans le Dossier de presse : les innovations portent sur le multimédia et l'enseignement à distance pour les « options accessibles à tous », l'initiation aux langues vivantes (K7) et les « grands chantiers ». Sans nier l'intérêt à terme de plusieurs de ces approches, l'EPI souhaiterait une meilleure prise en compte de la réalité vécue. Qui reconnaît dans ces « chantiers » l'informatique pédagogique ? Il y a pourtant encore beaucoup à faire. Toujours cette fuite en avant qui dispense de consolider et de développer les pratiques actuelles... Par ailleurs, comment les enseignants et formateurs peuvent-ils se sentir concernés et mobilisés quand, dans les textes et programmes officiels, les « éventuellement », « lorsque cela est possible » ou « on pourrait »..., viennent tempérer toute allusion furtive à l'informatique et aux technologies nouvelles. Qui ne sont plus si nouvelles que ça d'ailleurs ! • Rétablissement d'un enseignement de l'informatique en classe de seconde (BOEN n° 33 du 14-9-95) À la suite des interventions conjointes de l'EPI et du SNES (cf. plus haut) François .Bayrou – qui a reçu l'EPI – rétablit l'option informatique (voir ci-dessous). • Déclaration de l'Assemblée Générale 1995 (extrait) : « Réunie à Paris le 14 octobre 1995, l'assemblée générale de l'EPI se réjouit de la création, suite à la demande de l'association, d'un enseignement de l'informatique en classe de seconde conçu "pour donner à l'ensemble des élèves une base de formation en informatique et leur permettre une utilisation raisonnée de l'ordinateur dans les différentes disciplines" (BOEN n° 18 du 4 mai 1995). L'assemblée générale de l'EPI déplore néanmoins l'insuffisance de l'horaire et des moyens d'accompagnement (matériels, logiciels, formation des enseignants...) et elle demande avec force que tout soit fait pour que cet enseignement puisse se développer dans les meilleures conditions possibles. » [Se reporter à l'« historique de l'option informatique », en fin d'article]. • Assemblée générale 1995 : Jean-Bernard Viaud succède à Jacques Baudé qui prend sa retraite. • L'EPI ne néglige pas la technologie, elle publie un dossier destiné essentiellement aux collèges, mais pas seulement, proposé par Gérard Molinangault alors au bureau de l'EPI pour la techno, Interface parallèle et robotique. • La rubrique « Pédagogie » de la Revue n° 80 (décembre 1995) est essentiellement consacrée à l'enseignement des Lettres et à celui de l'Histoire-Géographie. • Mais les actions d'un « noyau dur » d'enseignants sur tous les fronts, aussi importantes et nécessaires qu'elles soient, ne peuvent à elles seules créer les conditions d'une généralisation indispensable et urgente de l'informatique pédagogique. Celle-ci nécessite une politique globale du MEN que l'EPI attend toujours en dépit de ses demandes toujours renouvelées. « Est-il besoin de rappeler que pour nous c'est à l'École, service public, d'assurer la formation de tous les élèves à l'utilisation raisonnée de l'ordinateur et des technologies associées. C'est au système éducatif de compenser les inégalités et en particulier en matière d'alphabétisation informatique, car ces inégalités génèrent de nouvelles formes d'exclusion. » (éditorial de la Revue 81, mars 1996). • Mise à jour 1996 du Répertoire informatisé des publications de l'EPI. • L'éditorial de la Revue n° 82 de juin 1996, déplore le manque de volontarisme et de globalité de la politique du MEN en matière d'informatique pédagogique : Si l'informatique est bien présente dans le programme de Technologie du collège, « Malheureusement, les programmes des autres disciplines sont en régression par rapport à ceux de 1985 pour la prise en compte des techniques de l'information et de la communication... » Pour ce qui concerne l'enseignement de l'informatique au lycée « A-t-on, oui ou non, la volonté de créer un nouvel enseignement pour tous les élèves de seconde et optionnel en première et terminale. Si oui, il s'agit d'une décision "politique" dont le MEN doit assurer la globalité. On ne fera pas vivre un tel enseignement sans mettre en place dès maintenant des formations spécifiques pour les enseignants et futurs enseignants, sans donner des moyens aux Recteurs, sans reconnaître institutionnellement les compétences des enseignants qui acceptent de s'engager dans l'aventure... » • L'EPI rencontre la Commission Fauroux le 22 mars 1996 et – à sa demande – lui adresse une note de 4 pages dont elle reproduit de larges extraits. • Cinquième rencontre francophone de didactique de l'informatique, les 10, 11 et 12 avril 1996 à Monastir (Tunisie) Les Actes INBMI-AFDI seront publiés par l'imprimerie officielle de la république tunisienne, Tunis, 510 pages. • Nouvelle coédition (1996) EPI-INRP, Hypermédias et apprentissages 3, sous la direction de É. Bruillard, J.-M. Baldner et G.-L. Baron. Cet ouvrage fait suite aux deux volumes qui ont rendu compte des journées « Hypermédias et Apprentissages » tenues en 1991 et 1993. • Un défi qui reste à relever : nous reproduisons ici la chute de l'éditorial de la Revue n° 83, « Après la vache et le mouton... l'ordinateur ? », signé Jean-Bernard Viaud : « La formation des futurs citoyens aux nouvelles technologies, outre la maîtrise de leur usage, c'est aussi l'apprentissage de la "Démocratie électronique". C'est apprendre très tôt aux jeunes à ne pas s'enfermer dans une logique de consommateurs passifs mais à jouer un rôle en connaissant les procédés, à savoir prendre le recul nécessaire face à une information surabondante, en donnant à tous les moyens de la sélectionner, de l'évaluer, de la maîtriser, de l'exploiter et de la gérer. Pratiquement rien n'est prévu dans les instructions et programmes de l'École pour une formation aux contenants et contenus de cette nouvelle société de l'information. C'est un véritable défi qui est lancé à l'École, sera-t-il enfin relevé ? » • Déclaration de l'Assemblée générale 1996 de l'EPI : « Un défi et une urgence pour le système éducatif : intégrer les technologies modernes » : Rien n'est prévu, ou si peu, à l'École pour la formation de l'élève à une lecture nouvelle combinant images, textes, symboles, sons et au développement de l'autonomie de la pensée critique, de l'esprit de synthèse permettant de gérer la réponse au pouvoir de séduction de l'image et à ses manipulations... » _____________________ Au fil des années, les assemblées générales, quitte à se répéter, soulèvent ainsi l'ensemble des problèmes accompagnant le déploiement de l'informatique et des TIC dans le système éducatif. Ces déclarations servent notamment à demander et obtenir des audiences auprès des plus hauts responsables (Élysée, Matignon, Ministère de l'Éducation nationale...) des syndicats, des associations de parents, etc. C'est ainsi que l'EPI jouera, et continue de jouer, un rôle important dans l'intégration de l'informatique (au sens large du terme) au sein du service public d'Éducations nationale. • À la entrée 1996, mise en place par François Bayrou, la deuxième Option informatique des lycées démarre en seconde et en première. Pour faciliter l'enseignement de cette option, l'EPI publie une brochure de 200 pages, format A4, accompagnée de 2 disquettes, Matériaux pour l'Option Informatique n° 1. Elle rassemble des exemples de progressions pédagogiques et des fiches de travail conçues par des collègues qui enseignent l'option et ont accepté de les mettre à la disposition de tous. L'année suivante, à l'arrivée de l'option en terminale, est publié un second volet de 250 pages, avec 5 disquettes, Matériaux pour l'Option Informatique n° 2. • 1997 : L'EPI est consultée et auditionnée par le député Yves Haby, chargé d'une mission sur les manuels et le cartable électronique. Au Sénat et à l'Assemblée nationale des élus de toutes tendances, contactés par l'EPI, adressent au Ministre de l'Éducation, François Bayrou, des questions orales ou écrites sur les thèmes de la formation des enseignants et des élèves aux nouvelles technologies, de l'équipement des établissements en matériel informatique, des logiciels, de l'utilisation de ces nouveaux auxiliaires électroniques aux examens... • 1997 : à la suite d'une dissolution inattendue, retour d'un gouvernement de Gauche. Deuxième cohabitation Chirac-Jospin. Ministre de l'Éducation nationale : Claude Allègre. • À l'occasion de la campagne électorale le Bureau national de l'EPI adresse un courrier, accompagné de la déclaration de l'Assemblée générale d'octobre 1996, à de nombreuses personnalités, candidats et responsables des différentes formations politiques. (Cf. l'éditorial de la Revue n° 86). • L'EPI, SPECIF, SNESUP et SNES adressent le 26 juin 1997, à Claude Allègre ministre de l'Éducation nationale, une lettre signée par les quatre présidents de ces organisations ; ils font part de leur préoccupation concernant la place des TIC dans le système éducatif : « ... Nous considérons qu'une politique d'ensemble est nécessaire. Elle concerne la formation, les équipements, les contenus disciplinaires, le développement de produits éducatifs... » • L'EPI se félicite que le Premier ministre, Lionel Jospin, exprime clairement, dans le discours prononcé le 25 août 1997 à Hourtin devant l'Université de la Communication, une volonté politique forte pour mener les réformes nécessaires en matière de technologies de l'information et de la communication. « Sur le thème "Préparer l'entrée de la France dans la société de l'information", Lionel Jospin a défini les priorités et indiqué qu'il s'agissait d'un enjeu décisif pour l'avenir de notre pays, d'un défi politique et d'une préoccupation essentielle de son gouvernement. (...) nous avons pris acte de la confirmation de la mise en oeuvre de ces décisions lors des audiences au Ministère de l'Éducation nationale et à Matignon. Nous y avons rencontré des interlocuteurs compétents et connaissant le dossier, ce qui ne fut pas toujours le cas dans d'autres circonstances. (...) Pour ce qui concerne le système éducatif nous ne pouvons que souscrire aux priorités fixées puisqu'elles vont dans le sens des analyses et des propositions de l'EPI : • Dans la déclaration de l'Assemblée générale 1997, l'EPI continue de prôner la complémentarité des approches. Il s'agit de former des citoyens qui permettront à notre pays de relever les défis économiques et culturels du XXIe siècle. L'EPI se montre préoccupée depuis des années par le retard de la France en matière d'informatique et de TIC en général. Ce sera un des thèmes importants lors des ses interventions au cours de la prochaine décennie. • L'EPI a mis en place dès juin 1996 un nouveau site Web offrant à la communauté éducative un ensemble de moyens pédagogiques : mise en ligne de structures d'échanges, de fonds documentaires, de fiches, catalogue illustré de la bourse des logiciels, messagerie très fréquentée (demandes d'informations, de conseils pédagogiques et techniques). Le site EPI est largement visité (quelques milliers de personnes par semaine) et des centaines de sites francophones ont établi des liens avec lui. En cohérence avec l'ensemble de ses démarches, l'EPI développe des actions sur le réseau Internet avec, à l'occasion des Netd@ys, la mise en ligne de nouveaux services sur son site Web à l'adresse (actuellement inactive) : Ce dispositif est complété par un partenariat EPI/CRDP de Versailles à l'adresse www.ac-versailles.fr/epi (URL inactivée depuis), dédié plus particulièrement à l'Option Informatique des lycées. L'EPI développera ses services sur Internet par la création, en octobre 1998, du magazine électronique gratuit EPI.Net paraissant tous les 15 jours. • Les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement. Plan présenté par Monsieur Claude Allègre et Madame Ségolène Royal lors de la conférence de presse du 17 novembre 1997 : • Dans un communiqué de presse du 20 novembre 1997, l'EPI « se réjouit du plan de développement des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication annoncé par les ministres Claude Allègre et Ségolène Royal, le 17 novembre 1997. L'EPI prend acte de la volonté du gouvernement de mettre en place des actions prioritaires et de financer des mesures favorisant tous les usages pédagogiques innovants de la maternelle à l'université. Il est enfin reconnu ce que l'EPI déclare depuis des années : ces technologies, de nature à améliorer dans bien des situations l'acte d'enseigner et celui d'apprendre, nécessitent pour leur développement une politique volontariste dans les domaines des matériels, des logiciels, des contenus enseignés, de la formation des maîtres... L'EPI, forte d'une réflexion et d'une expérience de terrain de plus de vingt-sept années, se doit de rappeler la nécessité de convaincre la grande majorité des enseignants. On ne pourra y parvenir que par la qualité des contenus proposés, leur adéquation avec les programmes enseignés dans les différentes disciplines et une formation qui permette de maîtriser raisonnablement les outils informatiques et leurs apports pédagogiques. L'association Enseignement Public et Informatique apportera sa contribution à la réussite de ce plan ambitieux pour le système éducatif et le pays tout entier ». • Dans l'éditorial de la Revue n° 89 « État d'urgence », le président de l'EPI fait référence à une enquête du Monde : « La France manque d'informaticiens. C'est d'autant plus inquiétant pour l'avenir de notre pays que ce déficit, de l'ordre de 10 000 aujourd'hui, devrait atteindre les 150 000 à court terme avec d'une part, les besoins résultant des adaptations des systèmes informatisés au passage en l'an 2000 (puis à l'euro en 2002), et d'autre part la nécessité de pourvoir les nouveaux emplois créés par le développement des Technologies de l'Information et de la Communication. (...) Pour l'instant au-delà des déclarations, nous constatons que globalement sur le terrain, excepté ça et là les habituelles initiatives locales ou « vitrines » dont on nous rebat les oreilles, la situation n'évolue guère et le peu d'empressement pour la mise en oeuvre des nouvelles mesures est tout aussi remarquable : insuffisance, diminutions voire suppressions des dotations horaires pour l'option informatique, de postes de technologie en collège, quand ce n'est pas un inspecteur interdisant à une collègue d'utiliser avec ses élèves le logiciel qu'elle a réalisé !... » • Lecture EPI du programme d'action gouvernemental « Préparer l'entrée de la France dans la société de l'information ». Les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement (extrait) : • 1998 : « Faire connaître les réalisations particulièrement exemplaires, la Revue de l'EPI s'y emploie depuis de longues années avec très prochainement le relais du Web Epi pour atteindre plus efficacement celles et ceux déjà présents sur le réseau. » (Éditorial de la Revue n° 90). • « Loin de nous l'idée que rien ne va, au contraire. Le travail sur le terrain de milliers d'enseignants, dans les établissements, les rectorats, le ministère, etc., les mesures concrètes prises ici et là par les responsables administratifs, sont des réalités tangibles. Il existe des raisons d'espérer dont la moindre n'est pas le rappel constant par Claude Allègre de l'importance des Technologies de l'Information et de la Communication. » (Éditorial de la Revue n° 91, sept. 1998). • Déclaration de l'Assemblée générale 1998. Cette fois l'AG de l'EPI choisit de mettre l'accent une fois de plus sur les formations : « La formation des enseignants aux Technologies nouvelles, demandée par l'EPI depuis des années, voire des décennies, reste une des mesures les plus urgentes. L'effort important annoncé dans ce domaine pour la formation initiale en IUFM ne sera crédible que s'il s'accompagne corrélativement d'une évolution progressive des programmes scolaires et des concours de recrutement. Parallèlement, les usages pédagogiques et les compétences de terrain doivent être recensés et reconnus institutionnellement pour servir de point d'appui à une formation continue de proximité et à une généralisation des pratiques... » • Fondation de l'Association Française des Sciences et Technologies de l'Information (ASTI), en octobre 1998. Premier Président : Malik Ghallab (LAAS-CNRS). L'EPI en est un des membres fondateurs (JO du 20-12-1998). • 15 octobre 1998 : parution du premier numéro d'EPInet, à l'initiative de François Jarraud entouré rapidement d'un groupe de collègues. Ce magasine électronique de l'EPI, EPInet, complète (tous les 15 jours) la Revue de l'EPI et les dossiers thématiques édités par l'association, en diffusant une information immédiate. [EPInet > Epi.net > Epinet > EpiNet] • Deuxième suppression de l'option informatique des lycées par les mêmes conseillers visionnaires. « La France n'a plus besoin d'informaticiens », c'est ce que l'EPI a entendu lors d'une audience au cabinet de ministre... La prospective en action. Voir « l'historique de l'option informatique. Troisième partie ». • Éditorial de la Revue n° 93 (extrait) : « Chacun connaît maintenant le contenu de la réforme des lycées et chacun jugera sur pièce. Pour ce qui nous concerne nous avons déjà tout dit sur la nécessité d'une approche complémentaire et nous n'avons pas l'intention de nous répéter ici. Les contacts que nous avons eus avec le cabinet du Ministre nous ont montré à l'évidence que faute de moyens supplémentaires des choix avaient été faits : l'informatique dans les disciplines, la mise à niveau des élèves n'ayant pas rencontré l'ordinateur au collège, l'utilisation de l'informatique dans les TPE (voir notre proposition d'élargissement de la définition de TPE "informatiques"), et plusieurs options comprenant de l'informatique (informatique de gestion et de communication, IESP, systèmes automatisés, productique). Ce n'est évidemment pas négligeable même si nous pensons que le système éducatif, et notamment tout ce qui concerne le secteur sensible des "technologies nouvelles", mérite un effort exceptionnel de la nation au lieu de recourir aux habituels transferts de moyens. L'EPI, qui n'est pas au pouvoir, est intervenue à tous les niveaux pour le maintien d'un enseignement d'informatique de culture générale qu'elle persiste à considérer comme indispensable. Elle regrette que l'amendement présenté en ce sens au Conseil Supérieur de l'Éducation ne soit pas retenu par le Ministère bien que faisant l'objet d'un large consensus et d'un vote favorable (30 voix pour et une seule contre). Il est néanmoins acquis que les élèves en seconde cette année pourront continuer l'option informatique en première et terminale. • Dans l'éditorial de la Revue 94, l'EPI rend compte d'une rencontre instructive au cabinet du ministre le 22 janvier 1999 : « À l'évidence donc, les discours et les textes, même bien intentionnés, ne suffisent plus : s'ils commencent à correspondre aux aspirations des « pionniers » par contre ils sont très décalés par rapport aux attentes des enseignants de base dont le quotidien devient de plus en plus difficile (notamment au collège) et qui ne voient pas en quoi les TIC peuvent résoudre leurs problèmes. Faut-il le leur reprocher alors qu'encore trop peu de moyens ont été déployés pour les informer, pour les convaincre, pour les former à l'utilisation pédagogique de ces outils qui, au-delà de leur importance pour la formation et l'avenir du futur citoyen... » Par ailleurs, il semble bien que le sort de l'option informatique soit scellé et non négociable... • Les connaisseurs apprécieront la réponse de Claude Allègre à André Santini, ancien ministre, alerté par l'EPI : « Le réforme du lycée telle q'elle a été présentée le 4 mars au Conseil Supérieur de l'Éducation ne prévoit pas la suppression de l'option informatique mais au contraire une généralisation de son enseignement... » (9 avril 1999). Toujours le fossé entre les déclarations et les actes, le tout mâtiné de mauvaise foi... • Toujours soucieuse de complémentarité des approches, l'EPI publie une Lettre de cadrage sur les TIC et leur prise en compte dans les programmes de chaque discipline. Ces propositions ont été élaborées après concertation avec Monsieur Jean-Michel Bérard, Inspecteur général de l'éducation nationale, suite à la lettre de mission du 29 mars 1999 que lui a adressée le Ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie. « Mais de quoi l'EPI se mêle-t-elle ? » a-t-on entendu dans les couloirs du ministère. Savoureux, pour une association qui oeuvre depuis bientôt 30 ans dans ce domaine et qui n'a pas cessé de faire des propositions constructives, dont beaucoup ont été reprises d'ailleurs. Reprises sans en citer l'origine, mais peu importe, l'essentiel est ailleurs. • Informatique à l'école (tome 2), faisant suite à la brochure Informatique à l'école, l'EPI – qui compte de nombreux adhérents parmi les enseignants de l'école primaire – publie la deuxième partie de ce dossier thématique et continue la diffusion des Dossiers Matériaux pour l'option informatique n° 1 et n° 2. • L'EPI, dans le cadre de sa bourse de logiciels, diffuse depuis 1997 le cédérom Educampa1, comprenant notamment « 1000 Mots pour apprendre à lire », shareware de Jean-Marc Campaner, unanimement apprécié par les enseignants de l'école primaire. En 1999, avec l'accord et le soutien de l'auteur, nous avons adapté ce logiciel à l'anglais et à l'allemand, « 1000 Mots pour apprendre à lire en français, en anglais et en allemand » en partant d'un corpus établi à partir des manuels de lecture en usage dans chaque langue. L'objectif pour l'élève est l'initiation à la lecture de sa langue native et l'approche d'une langue étrangère s'appuyant sur 14 types d'exercices. • L'éditorial de la Revue 95 (sept. 1999) pose à nouveau le problème toujours repoussé de la reconnaissance institutionnelle des compétences. « Autant la passion suffisait aux "pionniers" autant l'appel systématique au bénévolat ne peut plus convenir dans la situation actuelle. Les premiers retours de l'enquête de rentrée de l'EPI sont édifiants à cet égard. Beaucoup trop de tâches nouvelles assaillent les collègues compétents et déjà certains, lassés de les assurer le plus souvent bénévolement ou bien au-delà des heures attribuées, ont décidé de ne plus s'investir. Le risque est grand de voir leur exemple suivi par de nombreux autres qui n'en peuvent plus de poser des Rustines sur tout ce qui ne va pas en matière de NTIC dans les établissements. Un statut assorti de moyens s'impose pour ces personnels. » • Nouvelle coédition INRP-EPI (1999) : Les Actes du 4e colloque Hypermédias et Apprentissages. • L'EPI revient à nouveau, dans l'éditorial de la Revue 96 de décembre 1999, sur la politique des logiciels : « Un débat de fond est en train de s'instaurer sur l'implication des pouvoirs publics dans une politique volontariste des logiciels. Il fait suite à des débats plus anciens – survenus probablement trop tôt – dans lesquels l'EPI s'était à l'époque engagée. Une fois de plus l'association entend apporter sa contribution car il s'agit aussi de la maîtrise intellectuelle par les enseignants de leurs outils professionnels. » • Et la déclaration de l'Assemblée générale 1999 porte encore et encore sur la formation des maîtres mais aussi sur les personnes-ressources : « Des conditions incontournables » (extrait). L'EPI par sa connaissance intime du terrain dit souvent où le bât blesse : « On ne dira jamais assez qu'un des freins puissants à l'utilisation des TICE est l'insuffisante confiance en eux de trop d'enseignants vis à vis d'une technique qu'ils ne dominent pas. Les rapports fragiles entre les élèves et les enseignants reposent en grande partie sur la compétence reconnue à ces derniers sur le plan de la connaissance et des savoir-faire. Or, il y a très loin de l'utilisation solitaire et hésitante de l'ordinateur à son utilisation collective avec la classe entière. A fortiori quand il s'agit de le faire utiliser par les élèves en tant qu'acteurs conscients maîtrisant ces technologies et non comme des consommateurs passifs. Ceux et celles qui n'ont jamais enseigné ne comprennent pas forcément cela. N'est-ce pas une des raisons essentielles au fait que la plupart des enseignants utilisent l'ordinateur chez eux (essentiellement à des fins de bureautique et de liaison Internet) mais que peu le pratiquent – du moins dans l'enseignement général – avec leurs élèves ? Nous voyons là l'impérieuse et urgente nécessité de la formation des maîtres mais aussi de la mise en place de personnes-ressources. » La formation des enseignants reste, depuis sa création, la revendication numéro un de l'EPI. Faut-il rappeler que l'association a été créée par les premiers stagiaires en formation « lourde » au cours de l'année scolaire 1970-71 ? • En 1996, l'EPI rassemble un ensemble d'articles, déjà publiés, intéressant particulièrement l'informatique dans le primaire, Informatique à l'École primaire. Devant l'afflux des commandes, en 1999 l'EPI propose une seconde brochure Informatique à l'École primaire n° 2, accompagnée de 5 disquettes, elle connaîtra un égal succès. • Comme tous les ans depuis 1991, nouvelle mise à jour, 1999, du répertoire informatisé des articles EPI depuis 1971, en téléchargement sur le site. • À titre indicatif, on pourra consulter les activités de l'EPI au cours de l'année scolaire 1998-1999, dans les Informations générales de la Revue n° 96. Sans abandonner ses dossiers traditionnels (formation des enseignants, logiciels pédagogiques, utilisation de l'informatique et des TIC dans l'ensemble des disciplines, recherche pédagogique...) comme en témoignent les nombreux articles publiés et les démarches de l'association, l'EPI consacre une partie de son énergie à la promotion d'un enseignement de culture générale informatique. Ce dossier a encore besoin de son militantisme. Elle a la satisfaction de recevoir des soutiens de plus en plus nombreux, notamment du monde universitaire. • 2000 : La Revue EPI trimestrielle de 240 pages n'a pas d'équivalent au plan national, ni même européen, selon l'enquête récente d'une agence spécialisée dans la publicité éditoriale. Diffusée en France mais aussi à l'étranger elle est particulièrement appréciée pour la richesse et la qualité des contributions. Adressée aux responsables administratifs (Ministère, Inspection, Rectorats, IUFM...) ainsi qu'à la presse, elle contribue à faire largement connaître les réalisations du terrain. Son lectorat, notamment dans les établissements scolaires, peut être estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes. • L'éditorial de la Revue n° 98 (juin 2000) commente le Schéma Stratégique des Systèmes d'Information et des Télécommunications (S3IT), un texte de 148 pages signé par Jack Lang et Roger-Gérard Schwartzenberg. On y apprend, en pages 39 et 40, que le total des dépenses informatiques représentait, en 1998, 1 % du budget du MENRT... ce qui apparaît « relativement faible » selon les termes des rapporteurs qui ont le sens de la litote. • Dans la rubrique « Documents » de cette Revue, des textes sur la mise à niveau informatique en classe de seconde à la rentrée 2000, sur les équipements des établissements publics du second degré en TIC et sur les Travaux personnels encadrés (TPE). • En septembre 2000, l'EPI adresse une note Pour un enseignement de culture générale de l'informatique et des TIC au lycée, à Jean-Pierre Finance, conseiller du Ministre de l'Éducation nationale. Elle se termine par : « Il va de soi que le dossier de la formation initiale et continue des enseignants à l'informatique et aux Technologies de l'Information et de la Communication est à faire avancer en parallèle. » • La Revue n° 99 publie un article d'Antoine Petit (Vice-président de SPECIF) « Plaidoyer pour un enseignement de STIC et la création de concours, agrégation puis Capes, correspondants. » • À partir du moment où le ministère de l'Éducation nationale refuse un enseignement de culture générale d'informatique, l'EPI considère qu'il est de sa responsabilité de consacrer une grande partie de son action à la promotion de ce dossier. Se faisant, les responsables de l'association savent parfaitement qu'ils cesseront de recevoir toute aide du MEN. Cela leur a été dit très élégamment au cabinet du ministre. • L'EPI continue de publier expériences, pratiques et témoignages sur l'utilisation de l'informatique et des TIC dans l'ensemble des disciplines, et naturellement sur l'enseignement de l'informatique. Notre proposition de pluralité des approches n'a rien à faire de la conjoncture ! • La Revue n° 100 commémore, un peu en avance, les 30 ans de l'EPI : son éditorial « 30 ans déjà » rappelle les principales actions de l'Association. À cette occasion, la rédaction de la Revue a demandé aux ex-présidents s'ils accepteraient d'écrire quelques lignes, de témoigner. Ils ont tous répondu favorablement car toujours proches de l'EPI. Dans une lettre au ministre Jack Lang, l'EPI renouvelle le souhait, qu'elle a déjà exprimé lors de la mise en place des GTD, de voir créer un groupe d'experts « Informatique et Technologies de l'Information et de la Communication » à la fois pour ce qui concerne les apports transversaux des TIC, omniprésentes dans le monde contemporain, et l'enseignement des notions et concepts indispensables à une bonne maîtrise des « outils ». Ce souhait sera entendu. • Parution d'une nouvelle coédition EPI-INRP, Les technologies dans la classe. De l'innovation à l'intégration, sous la direction de Georges-Louis Baron, Éric Bruillard, Jean-François Lévy. • EPIJEUX-WIN : Nouveaux jeux EPI pour maternelle et élémentaire. • Pour une intégration de l'informatique et des TIC à la culture générale du citoyen du troisième millénaire. Texte présenté par l'EPI aux Premières Rencontres des Sciences et Technologies de l'Information - Paris-La Villette, 24-27 avril 2001 (Actes, pages 129-130). • Dans le cadre de ses rencontres régulières avec les principaux syndicats d'enseignants, l'EPI rencontre successivement en 2001 : Gérard Aschieri (Secrétaire général de la FSU), le syndicat des enseignants (SE) et l'UNSA-Education. Comme chaque année, l'association est invitée au Congrès national du SNES. • Le Bureau national de l'EPI se pose la question du maintien de la Revue sous sa forme actuelle. Le mouvement des adhésions et des abonnements, ainsi que le courrier reçu, tendent à montrer une certaine désaffection pour la forme papier qui répond mal à un besoin de lecture sélective et immédiate se développant avec la pratique d'Internet. • Le nombre d'abonnés au Magazine électronique EPI.Net croît régulièrement et dépasse largement celui des adhérents et abonnés à la Revue papier. Cette situation, s'ajoutant aux effets de l'augmentation importante des coûts d'impression et de routage, n'est pas sans conséquences sur l'équilibre financier de l'association. EPI.Net est un service gratuit pour l'usager mais qui a un coût pour l'association ! La Revue papier est payante mais beaucoup plus coûteuse encore (secrétariat, imprimerie, routage, pour ne citer que les principaux postes). Une formule « tout numérique » est envisagée, les activités éditoriales de l'EPI se concentrant sur EPI.Net, structure légère, et sur le site EPI. • Nouvelles technologies e-éducation - Les nouvelles mesures proposées par Jack Lang, Ministre de l'Éducation nationale, Discours de Jack Lang du 20 août 2001 - Université d'été de la communication - Hourtin (Revue de l'EPI n° 103) Comment ne pas relever ce passage dans un long texte fort intéressant ? Le ministère n'est pas à une contradiction près ! Qui a bien pu écrire ce texte ? Ainsi va la politique chaotique du MEN en matière d'enseignement de l'informatique. • 2001 : Revue n° 104, dernier numéro de la Revue papier de l'EPI. Le relais est pris par EPInet, Revue électronique gratuite, qui en est alors à son numéro 46. Extrait de l'éditorial de ce numéro 104 : Pour cet ultime numéro 104, nous avons demandé au comité de lecture de sélectionner parmi les éditoriaux, articles, déclarations, forums et autres billets d'humeur ceux qu'il souhaiterait voir rassemblés. Les seules contraintes imposées étant, d'une part, de choisir dans les numéros antérieurs à l'année 1999 (car l'expérience prouve que les collègues conservent souvent les plus récents) et, d'autre part, d'éviter, dans toute la mesure du possible, les articles trop liés aux disciplines. Ce qui suit résulte donc d'un survol subjectif de 30 années de publication dans le Bulletin puis la Revue de l'association. S'il s'agit d'une gageure, de quelques choix parmi des milliers de pages, tous les thèmes récurrents de l'EPI y sont néanmoins représentés : formation des enseignants bien sûr, recherche pédagogique, enseignement de l'informatique, pluridisciplinarité... » Pour ce qui concerne EPInet, depuis le premier numéro, en octobre 1998, l'EPI a recensé et évalué environ 20 000 sites pédagogiques que l'on peut retrouver dans les archives classées par numéros et par disciplines. D'autres magazines électroniques, de nombreux sites personnels, associatifs ou institutionnels en proposent aussi, compilations forcément redondantes. Avec la multiplication des moteurs de recherche de plus en plus performants ces ressources sont maintenant facilement accessibles. L'EPI pense donc que le moment est venu de faire évoluer EPInet en prenant clairement le relais de la Revue papier et en privilégiant les articles de fond. Le sommaire du Magazine électronique Epinet n° 46 (janvier 2002) : Éditorial, Informations générales, Formations, Notes et articles, Savoir-faire, Écoles, Dans les disciplines, Outils et logiciels, Informations Epi. • Par ailleurs l'EPI diffuse une nouvelle coédition INRP/EPI : Actes du 5e colloque Hypermédias et Apprentissages, Grenoble 2001. • Éditorial du n° 47 d'EpiNet (extrait) « Nous en sommes donc à la 5e année de publication de ce magazine dont le nombre d'abonnés s'accroît régulièrement. Nous rappelons qu'EpiNet s'inscrit dans un dispositif plus large qui comprend le magazine (et ses archives), le site web de l'association, les logiciels pédagogiques et les publications papier. La dernière en date étant Hypermédias et Apprentissages n° 5. Il s'agit d'un travail d'équipe, aussi l'éditorial est naturellement signé collectivement : « L'équipe de rédaction ». • Pour amorcer la pompe de la rubrique « Articles » l'équipe de rédaction met en ligne un certain nombre d'articles intéressants déjà parus dans la Revue papier, comme : « Socrate au pays des ordinateurs » de Charles Duchâteau, universitaire Belge, fin connaisseur du développement de l'informatique dans les systèmes éducatifs et qui nous a souvent fait l'amitié de publier dans les colonnes de l'EPI, ou « Enseigner l'informatique » de Jacques Arsac, professeur à l'université Pierre et Marie Curie, qui a été le promoteur d'un enseignement de culture générale de l'informatique au lycée. • Mystérieuse attaque sur la liste Epi_mag qui diffuse EPInet. Mais « mystérieuse » n'est probablement pas le mot juste. • Éditorial du numéro 49 d'EpiNet : Un événement : sortie du cédérom « 15 ans d'articles de la Revue de l'EPI » 1 700 articles - 1 000 auteurs. « La Revue de l'EPI, depuis sa création en 1971, a témoigné de l'action de l'association et de tous ceux qui sur le terrain, par des pratiques innovantes, ont contribué au développement et à l'utilisation de l'informatique et des nouvelles technologies dans le système éducatif. Il n'était pas envisageable de regrouper l'ensemble de ces publications pour des raisons de volume et surtout d'intérêt, certains articles étant "datés". Nous avons donc retenu pour la période des quinze dernières années un peu plus de 1 700 articles et documents concernant 1 000 auteurs. Ce cédérom, pour PC sous Windows 95, 98, Me, 2000, XP, est compatible Mac Intosh (Lecteur de PDF spécifique à télécharger). Les fichiers peuvent aussi être lus sous Linux (mais avec un moteur de recherche limité). Par la suite, le contenu du cédérom sera mis en ligne par Alain Kapur, responsable du site EPI. • Refonte du site EPI. La synthèse est faite entre le Magazine Epinet et la Revue électronique, de fait un sous-ensemble du Magazine, qui s'appellera désormais EpiNet : la Revue électronique de l'EPI. Le site est restructuré avec l'apparition de nouvelles rubriques. Les rubriques « ITIC : Enseignement de l'informatique et des technologies de l'information et de la communication », en liaison avec les actions de l'EPI, et « Historique des TICE en France » sont en préparation. La diffusion d'EpiNet s'accroît. • Déclaration du Bureau national de l'association Enseignement Public et Informatique (EPI) à propos de la « lettre aux enseignants » (extrait) : « Le Bureau national de l'EPI, réuni à Paris le 9 mai 2003, déplore que le Ministre de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche, dans sa lettre adressée à l'ensemble des enseignants, ne retienne pas les technologies de l'information et de la communication parmi les dossiers "de grande envergure". • Dans le n° 58 d'EpiNet, un dossier « modélisation-simulation » reprenant des articles déjà parus. « Curieusement, la simulation peine encore à s'imposer dans l'enseignement. Ce n'est pourtant pas une démarche nouvelle comme en témoignent les articles que nous vous proposons ici parus d'une part dans le Bulletin de l'APBG (en 1978... déjà) et dans le chapitre "modélisation-simulation" des Actes du colloque L'intégration de l'informatique dans l'enseignement et la formation des enseignants (coédition INRP-EPI, 1992). » • Dans EpiNet n° 60 l'EPI publie le texte intégral de la soutenance de thèse de Jacques Béziat, membre du Bureau national de l'EPI. Cette thèse, sous la direction de G.-L. Baron, a été présentée publiquement le mercredi 19 novembre 2003 à l'Université Paris V. « Technologies informatiques à l'école primaire. De la modernité réformatrice à l'intégration pédagogique innovante. Contribution à l'étude des modes d'inflexion, de soutien, d'accompagnement de l'innovation. » • Dans le même numéro, un article « Pour une culture générale intégrant l'Informatique et les Technologies de l'Information et de la Communication » signé Jacques Baudé, Président d'honneur de l'association : « Il est devenu pratiquement impossible de trouver le moindre article concernant les technologies (dites encore "nouvelles") dans l'enseignement sans tomber sur la phrase rituelle "L'informatique qui irrigue les différentes disciplines ne doit pas être une discipline dans l'enseignement secondaire". Avec quelques variantes dans la forme, l'idée "politiquement correcte" – quel que soit le bord politique – est toujours la même : les jeunes sont censés "maîtriser" (ce verbe si peu adapté à la situation revient très souvent) l'outil-ordinateur grâce à sa pratique dans les différentes disciplines. Une discipline spécifique serait non seulement inutile mais encore nuisible. Et si l'on y regardait de plus près ? » Cet article, et d'autres qui suivront dans la première décennie du XXIe siècle, montrent que l'EPI n'abandonne pas le combat pour un enseignement de culture générale en informatique, en complémentarité de l'approche, quelque peu défaillante, dans les différentes disciplines et activités. Ces deux combats sont menés de front. Auquel s'ajoute celui sur les logiciels libres, une vieille tradition de l'EPI depuis LSE (les sources des logiciels en LSE étaient déjà largement diffusées dès les années 70...). • La rubrique Logiciels libres se développe. Des articles sur le libre paraissent, ainsi dans le n° 61 « Coopération ou concurrence ? » par Jean-Pierre Archambault : « Des logiques contradictoires coexistent dans le domaine de la connaissance. La science subit l'intrusion dans sa sphère d'enjeux économiques et de logiques de concurrence qui vont à l'encontre des valeurs et des modes de fonctionnement traditionnels de la recherche. Mais, inversement, on assiste à une espèce de retour aux fondamentaux de la production de la connaissance, incarné par les logiciels libres. D'un côté concurrence et enclosures, de l'autre coopération et espaces publics. » L'EPI développe d'ailleurs d'excellentes relations avec les organisations qui font la promotion du Libre (Aful, April, Sésamath, Framasoft, etc.). • L'EPI élargit ses contacts avec les pays étrangers. Par exemple, dans le n° 65 d'EpiNet (mai 2004), un article de Mariola Gańko-Karwowska : « Informatique et TIC en Pologne » • La Bourse de diffusion continue de s'enrichir de nouveaux logiciels (sept nouveaux en mai 2004). • Dans le n° 66 (juin 2004) un article important, repris de la Revue, « L'informatique outil pédagogique mais aussi objet de connaissance », de Jean-Pierre Archambault (CNDP - Mission Veille technologique et industrielle) : « ... les technologies de l'information et de la communication objet d'enseignement, car composante de la culture générale : un enjeu majeur de formation des hommes, des travailleurs et des citoyens de la société d'aujourd'hui et de demain. (...) Un enseignement de l'informatique pour tous les élèves au lycée (à l'instar de ce qui se fait au collège dans le cours de technologie) serait de nature à susciter des vocations et à créer un large vivier de futures personnes compétentes. Car l'on sait bien l'importance de la précocité des apprentissages. » • L'EPI se veut optimiste sur la Loi d'orientation sur l'École. Le n° 69 d'EpiNet (novembre 2004) reproduit les principaux extraits, du projet de loi d'orientation sur l'École proposé par François Fillon, concernant l'informatique et les TIC, accompagnés des premiers commentaires de l'EPI. : « ... des avancées incontestables par rapport au rapport Thélot. Il est intéressant de voir comment ces propositions seront accueillies par la représentation nationale et de suivre ensuite comment elles seront mises en musique. Pour l'instant, nous n'avons noté aucune réaction défavorable au volet "informatique" de ce projet. Il semble bien qu'il n'y ait plus personne pour nier la nécessité d'une certaine maîtrise des TIC par l'ensemble de la société et pour minimiser le rôle incontournable du système éducatif. C'est en soi un progrès incontestable par rapport à un passé pas si lointain. » ... mais relève les premières contradictions dans le n° 70 (décembre 2004) à propos de la suppression des TPE. Dans la proposition n° 4 : « Repenser les filières du lycée et moderniser le baccalauréat » on peut lire : « Les Travaux personnels encadrés (TPE) seront prévus seulement en 1re pour privilégier en terminale la préparation du baccalauréat. » Plus franchement, F. Fillon, au cours de l'émission « 100 minutes pour convaincre » avait invoqué une autre raison, plus prosaïque, pour cette suppression : « je n'ai pas les moyens de conserver les TPE et de dédoubler les classes de langues » ! Ainsi perdure cette détestable habitude des ministres de l'Éducation nationale successifs de supprimer, avant toute évaluation, les innovations mises en place par leurs prédécesseurs. Cette fois le couperet est tombé sur une démarche qui, après bien des vicissitudes, commençait à s'imposer. Les TPE sont malheureusement une des rares occasions, souvent la seule, de pratiquer dans l'enseignement secondaire une certaine interdisciplinarité, de mettre les élèves en situation de recherche et de travail en équipe, de valoriser la soutenance orale de leurs travaux. Ajoutons que les TPE sont souvent l'occasion de finaliser l'utilisation de l'ordinateur et des TIC en général ce qui compense le peu de place qu'elles occupent dans trop de disciplines. Même si les TPE présentaient ici et là quelques dérives, ils étaient une tentative, une de plus (souvenons-nous de l'option informatique des lycées), pour redonner quelques initiatives aux élèves. • Nouveau cédérom EPI : compilation comprenant « 1000 Mots en français, anglais, allemand » + 23 EpiJeux-Win. • Interview de Jean-Pierre Demailly, Professeur à l'université Grenoble I, directeur de l'Institut Fourier, membre de l'Académie des sciences (EpiNet n° 74 d'avril 2005). • 2005 sera l'année où l'EPI décide de mettre son patrimoine en ligne, en particulier le contenu du cédérom « 15 ans d'articles EPI 1985-2001 ». L'ensemble des sommaires de la Revue est reconstitué avec, attaché à chaque ligne, l'article complet en pdf (et aussi, pour certains, en html). Puis, s'appuyant sur le répertoire informatisé, est créée une bibliographie complète par numéro avec mots clés ou par auteur donnant un accès direct aux articles et documents. C'est sur cette base qu'est envisagé un archivage pérenne de notre fonds. Le domaine de compétence de l'EPI le porte naturellement vers l'archive ouverte EduTice, nouvellement créée par l'équipe Tématice avec laquelle l'association met en place un partenariat. • L'EPI dans Tématice-Edutice : Tématice est une réalisation de la Maison des Sciences de l'Homme de Paris, soutenue par le Ministère délégué à la Recherche, et en partenariat avec le Centre pour la Communication Scientifique Directe (CCSD/CNRS), l'INRP, l'EPI et l'ATIEF. Deux articles de présentation dans EpiNet n° 75 : « Qu'est-ce que Tématice et Edutice ? La place de l'EPI » de Jacques Baudé et « Tématice. Un site web de partage des savoirs » de Françoise Thibault. Grâce au travail d'Alain Kapur, responsable du site EPI, et de l'équipe Tématice, l'essentiel des articles parus dans les différentes publications de l'association est en ligne dans la collection « Revue de l'EPI ». Les coéditions de l'EPI (avec l'INRP ou l'AFDI) feront l'objet de collections particulières. Plus tard (en 2008), dans le prolongement des éditions papier, la collection EPI recevra, regroupées par volumes annuels, les revues électroniques EpiNet à partir de 2002. Cette collection est toujours maintenue à jour. • L'analyse des textes officiels. Une des fonctions de l'EPI consiste à faire connaître, à analyser, voire à critiquer, les textes officiels. Ainsi à propos des Technologies d'information et de communication dans l'enseignement scolaire (BOEN n° 34 du 22 septembre 2005, Circulaire n° 2005-135 du 9-9-2005 - MEN-DT-DESCO). Cette fonction sera assumée régulièrement au fil des années. • Dans EpiNet n° 81 l'EPI s'exprime sur le Socle commun des connaissances et compétences, et enseignement de « l'informatique et des TIC » : « Au moment où le Haut Conseil de l'Éducation se consacre à l'élaboration d'un "Socle commun des connaissances", institué par la loi d'orientation pour l'école du 23 avril 2005, l'association Enseignement Public et Informatique (fondée en 1971) tient à rappeler la position qui est la sienne depuis des années compte tenu de son expérience du terrain... » • Dans EpiNet n° 84, « Lecture EPI de la loi DADVSI » (15 avril 2006). Citons simplement la chute ! « ... Et si cette loi, paradoxalement et malgré certaines mesures de répression qui peuvent se révéler dangereuses, servait de tremplin au Libre ? Si, pour prendre l'exemple des enseignants, des formateurs et des chercheurs qui nous intéressent directement, la parade n'était pas d'amplifier et de promouvoir toutes les structures, tous les espaces du "Libre" avec lesquels les échanges ne posent aucun problèmes légaux ? Le mouvement déjà bien amorcé ne pourrait que s'amplifier à la satisfaction du plus grand nombre. Une façon, pour un temps, de se passer de l'exception pour l'enseignement, la formation et la recherche... » • EpiNet n° 87 de septembre 2006 : nous avons lu et commenté le Plan en faveur des technologies de l'information appliquées à l'Éducation, discours de Gilles de Robien, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le 14-09-2006 à Poitiers. « Bref, la montagne accouche une fois de plus d'une souris... » • EpiNet n° 88 d'octobre 2006 : un numéro dans lequel il est beaucoup question du B2i que l'EPI suit avec beaucoup d'attention. « Nous avons lu » La nature du B2i lui permet-elle d'atteindre ses objectifs ? de Jean-François Cerisier, Université de Poitiers (ERT IRMA) ; Université de Paris-VIII (GRAME/CEMTI) : « Les résultats des premières études disponibles confirment que le manque de connaissances et de compétences ne saurait être uniquement compensé par des apprentissages spontanés par la pratique. En ce sens, le choix fondateur du B2i qui réfute la nécessité d'un enseignement technologique me paraît dangereux... » Est-il besoin de préciser que nous sommes totalement d'accord avec l'auteur ? • EpiNet n° 89, Lecture EPI des recommandations du HCE pour la formation des maîtres. Extrait des commentaires de l'EPI : « Le Ministère de l'Éducation nationale persiste dans l'orientation qui est la sienne depuis de longues années : "l'informatique ne s'apprend pas au lycée d'enseignement général, elle se pratique dans les différentes disciplines et activités." Le HCE lui emboîte le pas sans état d'âme. La démarche peut paraître séduisante. Est-elle pour autant pertinente ? Les mathématiques sont également un outil pour les autres disciplines, tous les élèves doivent donc se les approprier. La réponse institutionnelle, la seule possible, est de les étudier pour elles-mêmes. Il en va de même pour l'apprentissage de la langue maternelle. Pourquoi en serait-il autrement de l'informatique et des TIC ? (...) Mais cela le Haut Comité l'ignore superbement. • EpiNet n° 90 de décembre 2006 publie des extraits de L'économie de l'immatériel. La croissance de demain, Maurice Lévy, Jean-Pierre Jouyet. Rapport de la commission sur l'économie de l'immatériel remis à Thierry Breton, début décembre 2006 (extraits : réflexions générales - enseignement secondaire). L'économie de l'immatériel est une chance. Sachons en tirer parti. L'EPI fera état à maintes reprises de plusieurs extraits de ce rapport. Il lui sera reproché parfois de trop se préoccuper d'économie. Il est un fait que nombre d'enseignants, qui n'ont pas le sentiment d'être intégrés directement à la vie économique (sécurité de l'emploi ?), acceptent mal ce genre de discours et préfèrent parler pédagogie. • Le 20 janvier 2007, l'EPI s'adresse aux candidats à la présidence de la République : « ... L'association Enseignement Public et Informatique (EPI), forte d'une expérience de plus de 35 années dans le domaine de l'informatique et des technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement et la formation, considère qu'une des réponses importantes au retard de la France dans le numérique passe par le système éducatif... » Par ailleurs, l'EPI s'associe à l'April pour adresser un questionnaire aux candidats (opération candidats.fr). Les réponses soit à la lettre EPI, soit au questionnaire, seront publiées dans les numéros suivants d'EpiNet, 93, 94 et 95. On retiendra particulièrement celle du futur Président de la République (extrait) : « ... Je considère que l'enseignement informatique prévu au socle commun des connaissances et des compétences doit être renforcé, et inclure notamment l'enseignement des bases essentielles à l'écriture de programmes informatiques. Face aux jeunes Américains, Indiens, Chinois, Canadiens, Québécois, etc. les jeunes Français sont encore largement néophytes en matière de capacité à écrire du code informatique (seuls 16 % des internautes de moins de 30 ans savent écrire un programme). Pourtant cette capacité à écrire du code est la clé de l'indépendance face à la technique. La solution passe par la refonte des programmes éducatifs consacrés à l'informatique, trop centrés sur la pratique, et le renforcement des moyens consacrés à ces formations informatiques. À l'échelle d'une génération, l'enjeu est majeur : en se concentrant sur la pratique, on crée une génération dépendante de la technique ; en se concentrant sur la technique, on crée une génération autonome et capable d'inventer toutes sortes d'usages... » • Une note EPI : Pour un enseignement de culture générale « Informatique et Technologies de l'Information et de la Communication » est adressée, entre les deux tours de l'élection présidentielle, à un certain nombre d'associations et de professionnels de l'informatique. • Le 26 août, l'EPI adresse une demande d'audience au Président de la République. Le 25 septembre, Jean-Pierre Archambault et Jacques Baudé, chargés du dossier « Enseignement de l'informatique » au sein de l'EPI et coordonnateurs du groupe ITIC de l'ASTI, ont été reçus par Jean-Baptiste de Froment, conseiller technique du Président pour l'éducation. • L'EPI ayant proposé à l'ASTI, dont elle est membre fondateur, la création d'un groupe Informatique et TIC (ITIC) – et le Bureau de l'ASTI l'ayant accepté – la première réunion fondatrice a lieu le 28 septembre 2007 sur le campus de Jussieu, Paris 5e. Le compte-rendu de cette réunion précise l'origine et les finalités de ce groupe qui se réunira régulièrement et travaillera beaucoup par Internet (liste mélusine). Les comptes-rendus des réunions successives et les mises à jour de la liste des membres du groupe sont à la fois sur le site ASTI et sur le site EPI (Bloc-Notes > Dossier en cours > groupe ITIC). • Assemblée générale 2007 : Jean-Pierre Archambault succède à Jean-Bernard Viaud à la présidence de l'EPI. • Éditorial du n° 100 : « Le numéro 100, déjà... » signé par J.-P. Archambault, Président de l'EPI, et A. Kapur, responsable d'EpiNet et du site EPI. • Continuant ses démarches, l'EPI est reçue par Mark Sherringham, conseiller de Xavier Darcos, Ministre de l'Éducation nationale et par la Commission Attali auprès de laquelle elle plaide pour un enseignement spécifique de l'informatique au lycée dans le contexte du rôle de l'informatique et des TIC dans « l'économie de l'immatériel ». • Le groupe ITIC de l'ASTI rédige, le 28 novembre 2007, un texte important qui sera largement diffusé : « Pour un enseignement de l'Informatique et des Technologies de l'Information et de la Communication au lycée ». Par ailleurs, le groupe met en place des groupes de travail : « École », « Collège », « Formation des maîtres », « International »... En décembre 2007, il comprend déjà plus de 60 membres (Cf. Bloc-Notes EPI). • Le groupe ITIC de l'ASTI diffuse un communiqué (11-01-2008), « L'enseignement de l'Informatique et des Technologies de l'Information et de la Communication (ITIC) au collège » : « C'est pourquoi il nous semble nécessaire et urgent que la discipline spécifique Technologie soit officiellement désignée au collège pour remplir cette fonction (apprentissages de base des notions techniques "ITIC"), tout en considérant que cet enseignement est complémentaire de l'utilisation de l'Informatique et des Technologies de l'Information et de la Communication dans toutes les autres disciplines. » (EpiNet n° 101). À mettre en liaison avec les analyses d'Ignace Rak, membre du groupe Collège (« Sondage sur les conditions de validation obligatoire du B2i collège », « Les apprentissages fondamentaux en ITIC collège ignorés - supprimés ? », « 1996-2008 - Apprentissages aux TIC au collège : faits historiques et d'actualité », « Compte-rendu de l'entrevue avec la mission E-educ sur l'enseignement des TIC au collège »...). • Le groupe ITIC de l'ASTI, en liaison étroite avec l'EPI, publie une « Proposition de programme de formation à l'informatique et aux TIC pour les classes de Seconde, Première et Terminale » (04-03-2008). « Un tel enseignement est de nature à créer les conditions d'une bonne utilisation des outils informatiques dans les autres disciplines de par la maîtrise qu'il contribuerait à donner aux élèves. De ce point de vue aussi, sa valeur ajoutée est donc indispensable. "Objet" et "Outil" d'enseignement, loin de s'opposer, sont complémentaires et se renforcent mutuellement. » (EpiNet n° 103). • L'Assemblée générale de l'ASTI vote une motion de soutien aux travaux du groupe ITIC (20 mars 2008). • L'EPI multiplie les initiatives : rencontres avec les professionnels de l'informatique (Stéria et le Syntec informatique...), rencontres avec des universitaires et chercheurs (Gérard Berry au Collège de France...) Le groupe ITIC organise un séminaire aux rencontres de l'Orme sur la culture et l'enseignement de l'informatique, les modalités pédagogiques à même de dispenser une solide et véritable culture informatique. (EpiNet 104, 105). • Le « Printemps Pédagogique », les 28 et 29 mai 2008, co-organisé par la SPECIF et l'EPI, est consacré à l'enseignement de l'informatique au lycée et en première année à l'université. • Deux rencontres importantes ont lieu, à Matignon et à l'Assemblée nationale. (EpiNet 105). • Déclaration SPECIF-EPI (29 mai 2008). Les participants au « Printemps pédagogique », organisé conjointement par la Société des Personnels Enseignants et Chercheurs en Informatique de France et l'EPI, déclarent « qu'un enseignement des fondements de l'informatique, par des professeurs d'informatique, doit débuter avec l'enseignement scolaire, notamment sous la forme d'une discipline à part entière au lycée ». • Le numéro 107 d'EpiNet (sept. 2008) propose la première partie d'un ensemble de textes sur les TICE dans les classes préparatoires aux Grandes Écoles. Ils correspondent à des interventions faites lors du colloque international ePrep 2008, « Les TICE, pour quelle efficacité pédagogique ? », qui s'est déroulé à Supélec les 16 et 17 mai 2008. L'EPI, soucieuse de continuité entre les différents ordres d'enseignement (de la maternelle à l'université), était naturellement présente. Une deuxième partie puis une troisième seront présentées dans les les numéros suivants d'EpiNet. • Dans un rapport, publié le 15 juillet 2008, l'Académie des Sciences parle de « discipline informatique » pour le lycée et préconise clairement son enseignement. Elle a mis en place en son sein une commission spécialisée sous la direction de Gérard Berry, qui auditionne l'EPI et le groupe ITIC de l'ASTI. (EpiNet n° 107). • Ce numéro d'EpiNet publie également « Pour un enseignement de l'informatique et des TIC », signé Maurice Nivat, membre correspondant de l'Académie des sciences, et Jean-Pierre Archambault, Président de l'EPI. • Dans la même rubrique « Articles » des différents numéros d'EpiNet, de nombreux documents concernant l'utilisation de l'informatique par les différentes disciplines et activités (langues, physique-chimie, maths, CDI, orientation, etc.). L'EPI déroule son fil d'Ariane et se préoccupe toujours de la complémentarité des approches. Pour elle, ses démarches pour un enseignement général de l'informatique n'excluent en rien son attachement à l'utilisation de l'informatique et des TIC par l'ensemble des disciplines et activités. Les actions de l'association au cours de ces 40 années en témoignent clairement. Les témoignages, réflexions, pratiques pédagogiques concernant l'utilisation de l'informatique et des TIC dans l'ensemble des disciplines représentent des milliers de pages du Bulletin, de la Revue, des Numéros spéciaux et des Dossiers EPI ! Cette approche est celle préconisée par le MEN dans le cadre du « politiquement correct ». Sans moyens suffisants, notamment en terme d'enseignants correctement formés, elle se développe très lentement. Trop lentement à nos yeux. Mais elle existe et l'EPI n'y est pas pour rien. En revanche, l'introduction et le développement d'un enseignement général de l'informatique (pas seulement au lycée) est un dossier qui a encore besoin du militantisme d'une association comme l'EPI, rejointe par d'autres organisations. • Le 24 septembre 2008, l'EPI et le groupe ITIC-ASTI (Jean-Pierre Archambault et Gilles Dowek) ont été reçus par le Recteur Jean-Paul de Gaudemar, qui pilote la mission sur la réforme du lycée, et Érick Roser, IGEN de mathématiques. L'objet de la rencontre portait sur l'opportunité de créer un enseignement de l'informatique au lycée. • Un module « Informatique et société numérique » en seconde. Le Ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, annonce le 21 octobre 2008 que, parmi les disciplines nouvelles introduites dans le cadre de la réforme du lycée, figure « Informatique et société numérique ». Un module sera proposé en classe de seconde à la rentrée 2009. L'EPI et le groupe ITIC de l'ASTI feront une proposition de programme (EpiNet 109) L'EPI sera auditionnée par le groupe d'experts ministériel pour l'élaboration de ce module. Voir par la suite ce qu'il en adviendra. • Educatec-Educatice. l'EPI y organise, le 29 novembre 2008, une conférence : « Comment donner une culture générale informatique à tous les élèves ? » animée par J.-P. Archambault, à laquelle participeront notamment, Gérard Berry (Collège de France) et Gilles Dowek (École Polytechnique). Le compte-rendu sera dans EpiNet n° 111.
• Le soutien de SPECIF (Société des Personnels Enseignants-Chercheurs en Informatique de France) au programme d'informatique au lycée proposé par le groupe ITIC de l'ASTI et l'EPI (octobre 2008) : • Dans le numéro 110 d'EpiNet, à titre d'exemple : « La chronologie des principales démarches de l'EPI au cours de l'année 2008 ». L'EPI ne ménage pas sa peine. • « La réforme du lycée est reportée à la rentrée 2010. L'EPI va bien entendu continuer à s'impliquer pour contribuer à la réussite de ce chantier important de l'enseignement de l'informatique et des TIC au lycée. Dans la concertation la plus large, aussi bien avec le MEN et l'Académie des Sciences qu'avec ses partenaires au premier rang desquels l'ASTI et SPECIF. » (« Culture informatique et culture numérique », éditorial d'EpiNet n° 111). • EpiNet continue la publication d'articles allant bien au-delà de l'enseignement de l'informatique dans le secondaire : art numérique, TICE à l'université, etc. • L'EPI et le groupe ITIC de l'ASTI ont été reçus le 28 avril au secrétariat d'état chargé de la prospective et du développement de l'économie numérique. Cette entrevue a été l'occasion de dire combien « il était incontournable pour une économie moderne de pouvoir s'appuyer sur une bonne culture générale informatique, pour les spécialistes de haut niveau dont le pays manque bien sûr mais, en réalité, pour tous car l'informatique est dans toutes les entreprises au XXIe siècle ; et qu'une bonne culture générale passait nécessairement par un enseignement de la science informatique en tant que tel. (...) Surtout qu'avec une bonne culture scientifique informatique, "l'on fait d'une pierre trois coups". L'on forme bien le futur professionnel mais aussi le citoyen éclairé et l'utilisateur averti. » (« D'une pierre trois coups », éditorial du n° 115). • Intervention de J.-P. Archambault, « Présentation du groupe ITIC et des ses travaux », au troisième colloque Didapro, le 21 avril 2008. (EpiNet 116). • L'EPI et le groupe ITIC-ASTI reçus à la DGESCO. « Jean-Pierre Archambault, Président de l'EPI et membre du Bureau de l'ASTI, et Gilles Dowek, professeur d'Informatique à l'École Polytechnique et membre du groupe ITIC de l'ASTI, ont été reçus le mardi 2 juin 2009 à la Direction Générale de l'Enseignement Scolaire du Ministère de l'Éducation nationale par Élisabeth Monlibert, Sous-directrice des écoles, des collèges et des lycées généraux et technologiques, et Véronique Fouquat, Chef du bureau des programmes d'enseignement. Ils ont présenté la réflexion et l'action de l'EPI et du groupe "Informatique et TIC" de l'ASTI en faveur de la création d'une discipline informatique en tant que telle au lycée. Ils ont rappelé les projets "Un module informatique et société numérique en classe de seconde" et "Proposition de programme Seconde Première Terminale" que le groupe ITIC de l'ASTI a élaborés. La rencontre a donné lieu à des échanges riches et approfondis portant à la fois sur les questions de fond qui sont posées et les réponses éducatives concrètes à leur apporter, notamment : quels contenus scientifiques pour un enseignement de l'informatique en classe de seconde, dans l'ensemble des séries générales et technologiques, sous la forme d'une discipline dans les séries scientifiques, en particulier en S ? Quelles modalités de formation des professeurs appelés à assurer de tels enseignements ? Mise en place d'expérimentations en classe de seconde à la rentrée 2009. » (Bloc notes Epi/10-06-2009). • Communiqué de l'EPI (12 juin 2009) à propos des Préconisations sur la réforme du lycée faites par Richard Descoings. (EpiNet 116). • Publication du rapport 2009 du SNRI (Stratégie Nationale de Recherche et d'Innovation) dans lequel on peut lire : « Dès les cycles primaire et secondaire, un enseignement d'informatique doit viser l'acquisition de bases solides en matière de programmation et d'algorithmique, de représentations numériques des textes, des images et des sons, d'architecture des machines, de réseaux, de bases de données, etc. Pour être efficaces, ces cursus doivent développer la continuité du raisonnement depuis la conception de l'expression algorithmique jusqu'à sa réalisation effective et prendre au lycée la forme d'une discipline scolaire en tant que telle. L'acquisition de ce socle de base pourrait ensuite attirer les meilleurs étudiants vers ces disciplines et pourrait éviter également que les filles ne se détournent de ce type d'études par méconnaissance de la réalité du domaine. » (EpiNet 117, rubrique « Nous avons lu »). • Audience au Cabinet du Ministre de l'Éducation nationale. Jean-Pierre Archambault et Gilles Dowek, au nom de l'EPI et du groupe ITIC de l'ASTI, ont été reçus le 24 septembre par Érick Roser, Conseiller du Ministre de l'Éducation nationale pour les affaires pédagogiques. La rencontre portait sur la question de la création d'une discipline informatique d'enseignement général au lycée. Elle a donné lieu à des échanges riches, approfondis et prolongés. J.-P. Archambault et G. Dowek ont indiqué que, selon eux, une telle discipline était indispensable au 21e siècle de par les besoins de l'économie et de la société numériques. Ils ont également souligné que l'informatique, une des trois grandes familles de la science d'aujourd'hui, devait trouver sa place au lycée, sous la forme d'un enseignement spécifique, en tant que composante de la culture générale scientifique des élèves, dans le contexte de la réforme du lycée.
(Bloc notes Epi/28-09-2009). • Computer Science Unplugged, L'informatique sans ordinateur. L'EPI a participé à l'adaptation française de Computer Science Unplugged, libre, sous licence Creative Commons et gratuite, qui est mise en ligne sur le site d'Interstices. • Un enseignement de spécialité optionnel en Terminale S : « Informatique et sciences du numérique ». Dans son discours devant le Conseil supérieur de l'Éducation, le jeudi 10 décembre 2009, s'exprimant sur la réforme du lycée, Luc Chatel a notamment déclaré : « à l'heure de la société de l'information et de la connaissance, la France a besoin plus que jamais de compétences scientifiques en informatique. Aujourd'hui l'informatique représente 30 % de la recherche et développement dans le monde. Aujourd'hui l'informatique est partout. Nous ne pouvons pas manquer ce rendez-vous majeur et c'est la raison pour laquelle nous proposons en série S une spécialisation "informatique et sciences du numérique". » (éditorial du n° 120, décembre 2009). L'EPI et le groupe ITIC de l'ASTI se félicitent de ce qui est une réelle et première avancée constituant une véritable rupture avec la situation antérieure. Il reste à transformer l'essai, ce qui passe par l'indispensable formation des enseignants. (Communiqué de l'EPI et du groupe ITIC-ASTI du 27 novembre2009). • L'enseignement de l'informatique en France et à l'étranger (décembre 2009). • L'EPI, longtemps seule à promouvoir le dossier d'un enseignement de l'informatique dans le secondaire, constate avec satisfaction la convergence de ses idées avec celles d'universitaires de plus en plus nombreux. Ainsi on peut lire sur LeMonde.fr du 12-11-2009 un article signé Pierre Corvol, administrateur du Collège de France, et Michel Cosnard, président-directeur général de l'Inria, « Élargir l'enseignement de l'informatique : un enjeu national » (extrait) : « Il n'est plus légitime de devoir attendre une spécialisation dans le cadre d'études supérieures pour bénéficier d'une explication des fondamentaux de l'informatique. Cet enseignement doit s'étendre à des publics plus jeunes pour qui comprendre les fondements d'Internet est tout aussi crucial que connaître le principe de l'attractivité terrestre. Depuis cette année, le programme de mathématiques en classe de seconde intègre une des notions clés de l'informatique : l'algorithmique. C'est un premier pas, nous nous en réjouissons, mais il faut aller encore plus loin. » (Nous avons lu, EpiNet 119). • Nombre de collègues perçoivent la synergie entre l'enseignement de l'informatique et le libre. Voir les articles signés du Président de l'EPI, Jean-Pierre Archambault. En témoigne également le Communiqué de presse de l'April du 5 janvier 2010 : Option « Informatique et sciences du numérique » au lycée : une première avancée avant un mouvement de fond ? « L'April est un observateur particulièrement attentif de l'évolution de l'usage et de l'enseignement de l'informatique dans le système éducatif. L'April a toujours été favorable à ce que l'informatique soit une composante à part entière de la culture générale scolaire de tous les élèves sous la forme notamment d'un enseignement d'une discipline scientifique et technique. Cette demande figurait dans le cahier "Éducation" de l'initiative Candidats.fr dont il a été question plus haut en 2007. » (EpiNet 121). • L'EPI fait évoluer sa rubrique Enseignement de l'Informatique et des Technologies de l'Information et de la Communication, en affinant les sous rubriques des sélections classées. À côté des « Réflexions et articles généraux », la division « Démarches et pratiques pédagogiques » se diversifie (Matériels, réseaux... ; Information, données ; Algorithmique, programmation, langages ; Informatique et Société ; ce qui concerne la formation des enseignants et la didactique ; des ressources diverses), de la division « Rapports et documents officiels et textes d'orientation » sont extraits les programmes officiels, propositions et projets, et toujours ce qui se passe à l'étranger. L'EPI et le groupe ITIC de l'ASTI invitent les enseignants intéressés et concernés à enrichir cette rubrique avec leurs documents et leurs réflexions. Depuis sa création, le site de l'EPI se veut espace de rencontre, dialogue, mutualisation, réflexion... pour les enseignants de France et de la Francophonie. • « Enseignement de l'informatique au lycée », compte-rendu de la rencontre Société Mathématique de France-EPI-SPECIF (20-11-2009) par Michel Granger. Cette réunion « ... a montré l'importance d'une concertation entre mathématiciens et informaticiens. Bien entendu la réflexion de la SMF sur les sujets abordés dans cette réunion, qui avait un caractère exploratoire, ne fait que commencer. La SMF souhaite y contribuer en partenariat avec toutes les associations intéressées. Les mathématiciens seront amenés à se positionner sur ces questions qui engagent l'avenir de tout l'enseignement des sciences. » (EpiNet 122). • L'EPI est seule à relever dans ses notes de lecture sur le rapport Fourgous, pourtant hautement médiatisé, « le B2i actuel ne peut qu'accentuer les inégalités entre les élèves, dues à leur origine sociale », et plus loin cette phrase sans ambiguïté « la mise en place d'une matière informatique est une nécessité dans une société où tout fonctionne via le numérique ». Deux phrases passées à travers le filtre du « politiquement correct » ! (EpiNet 123). • EpiNet renforce la publication de témoignages et de pratiques à l'étranger (Argentine, Suisse, Belgique, Cameroun, Maroc, Tunisie, etc.). • Formation des enseignants pour l'enseignement de spécialité « Informatique et sciences du numérique en Terminale S » : une audience au cabinet de Luc Chatel auquel l'EPI et le groupe ITIC de l'ASTI avaient écrit le 12 mars : • La rubrique « Enseignement de l'informatique » du site EPI s'enrichit de nouvelles expérimentations. • Suite à l'audience du 22 mars 2010 (cf. ci-dessus) Jean-Pierre Archambault, Gérard Berry, Gilles Dowek et Maurice Nivat ont élaboré une « Proposition de programme pour la formation des professeurs qui seront chargés de l'enseignement de spécialité optionnel "Informatique et sciences du numérique" en Terminale S » à la rentrée 2012. Ce texte a été discuté avec les groupes ITIC de l'ASTI et de l'EPI, avec des membres de l'association SPECIF qui fédère la communauté des enseignants en informatique à l'Université, ainsi qu'avec plusieurs autres collègues enseignants et/ou chercheurs. (Rubrique « ITIC », EpiNet n° 125 de mai 2010). « Cette proposition de programme correspond aux connaissances informatiques qui doivent être maîtrisées par un enseignant de la discipline informatique au lycée. Il comporte les quatre domaines qui constituent l'informatique : information, langage, algorithmique et machine. La formation des enseignants devrait commencer à la rentrée 2010 dans un certain nombre d'universités. Ses modalités concrètes sont en cours d'examen. Cette formation donnera lieu à validation pour l'obtention d'une "certification complémentaire" à laquelle pourront aussi prétendre des enseignants ayant déjà le niveau requis, sans qu'ils aient à suivre les formations proposées. La proposition de programme comprend quelques questions sur la spécificité de la pédagogie de l'informatique au lycée. » (« L'informatique au lycée : rentrée 2010 et rentrée 2012 », éditorial d'EpiNet n° 125). • « Le paysage de la culture générale scientifique scolaire a changé lors de l'année scolaire qui vient de s'écouler. En effet, l'informatique est (re)devenue une discipline d'enseignement général en tant que telle avec la création d'un enseignement de spécialité optionnel "Informatique et sciences du numérique" en Terminale S à la rentrée 2012. Il s'agit d'un véritable changement de paradigme dans l'enseignement secondaire. Certes, il ne s'agit que de la Terminale S mais une voie est réouverte après une perte de temps qui s'exprime en décennies. De plus, l'informatique est explicitement présente dans des enseignements d'exploration qui vont démarrer en seconde à la prochaine rentrée ("Sciences de l'ingénieur en classe de seconde générale et technologique", "Méthodes et pratiques scientifiques", "Création et innovation technologiques"). De plus, le Bac STI2D comportera une spécialité SIN "Système d'information et Numérique". » (« Un changement de paradigme », éditorial d'EpiNet n° 126). • L'enseignement de la discipline informatique au lycée donne lieu à des tables rondes dans les manifestations éducatives, par exemple aux Rencontres de l'Orme 2010, la table ronde animée par Jean-Pierre Archambault et réunissant Gérard Berry, professeur au Collège de France et membre de l'Académie des Sciences, Gilles Dowek, professeur à l'École Polytechnique et Maurice Nivat, membre de l'Académie des Sciences. (De gauche à droite sur la photo : M. Nivat, G. Berry, J.-P. Archambault et G. Dowek). De nombreuses initiatives sont prises. D'une manière générale, cet enseignement donne lieu à des coopérations diverses associant les mondes de l'enseignement scolaire, de l'enseignement supérieur et de la recherche, de la science (INRIA, Académie des Sciences, Collège de France). • L'EPI et le groupe ITIC-ASTI-EPI axent une grande partie de leur réflexion sur la formation des enseignants. Ils publient un nouveau texte « Vers une formation des enseignants chargés de la spécialité Informatique et sciences du numérique en terminale S » qui complète la « Proposition de programme de formation pour les enseignants chargés de la spécialité Informatique et sciences du numérique en terminale S ». (EpiNet n° 126). • Les 24 et 25 septembre 2010 se tient à Corinthe, dans le cadre du colloque ICTE, le Symposium DIDAPRO « Enseigner et apprendre l'informatique : perspectives francophones ». À l'ordre du jour : des réflexions sur l'informatique discipline scolaire pour tous et pour spécialistes, les modalités de formation en informatique et les stratégies didactiques, les concepts informatiques sous-jacents aux moteurs de recherche qu'il faut enseigner. L'EPI y participe activement. (Lire l'intervention de Jean-Pierre Archambault « L'informatique discipline scolaire. Un long cheminement »). • La question de la réactivation de l'Association Francophone de Didactique de l'Informatique (AFDI) pourrait se poser. • Il y a toujours des enseignements à retenir du passé. Au moment où le MEN redécouvre un enseignement général d'informatique au lycée, l'EPI publie en trois parties : « L'option informatique des lycées dans les années 80 et 90 » (EpiNet 128 et 129). Et par souci de complémentarité, elle revient sur Le rapport d'évaluation de l'expérience dite « des 58 lycées » où il était surtout question d'Enseignement Assisté par Ordinateur (EAO) qui voisinait néanmoins avec les Clubs informatiques. À une époque où tout va site vite et où beaucoup ont tendance à penser que le monde est né avec eux, l'EPI considère qu'il est de sa compétence de rappeler les expériences passées, ne serait-ce que pour pas en renouveler les erreurs. • Salon Educatec-Educatice 2010 : nouvelle table ronde sur « Un enseignement Informatique et sciences du numérique en Terminale S ». Table ronde animée par Jean-Pierre Archambault, et réunissant Robert Cabane, IGEN de mathématiques, titulaire d'une lettre de mission signée par le Ministre de l'Éducation nationale pour l'organisation de cet enseignement ; Gilles Dowek, directeur de recherches à l'INRIA ; Abdellatif Kbida, professeur de mathématiques ; Thierry Viéville, directeur de recherches à l'INRIA (souffrant, il a été remplacé à la dernière minute par Monique Grandbastien, professeur à l'Université Henri Poincaré de Nancy). (De gauche à droite sur la photo : M. Grandbastien, A. Kbida, J.-P. Archambault, R. Cabane, G. Dowek). On trouvera le programme des conférences et tables rondes dans EpiNet 129 et le compte-rendu de la table ronde dans EpiNet 130. • La formation des enseignants pour ce nouvel enseignement a démarré dans les académies de Versailles et de Grenoble. Elle doit s'étendre à d'autres académies. • Le Comité sur l'enseignement de l'Académie des Sciences s'exprime sur la réforme du lycée (25 novembre 2010). Il propose des ajustements importants qui devraient être décidés dès que possible. Et sur tous ces dossiers, le comité souhaite un processus ouvert de concertation, impliquant activement les communautés scientifiques, les sociétés savantes et tenant compte de ses propres travaux et réflexions... Le Comité attire fortement l'attention des pouvoirs publics sur « l'état sinistré » de la formation continue du corps enseignant, sur les nombreuses possibilités d'amélioration et sur l'urgence des décisions à prendre. (Nous avons lu « L'Académie des Sciences et la réforme du lycée », EpiNet n° 130). • Il est significatif et symbolique que l'éditorial du dernier numéro d'EpiNet de l'année 2010 porte sur la formation des enseignants. L'EPI, fondée par les premiers enseignants en formation approfondie, n'a cessé pendant 40 ans de réclamer une formation de qualité des enseignants à l'informatique et aux technologies associées. Nous sommes loin du compte. Nous touchons là le facteur limitant essentiel qui obère le déploiement de l'informatique et des TIC dans le système éducatif. Tout en gardant le cap de « la complémentarité des approches » l'EPI amplifie ses efforts, avec d'autres, pour obtenir des pouvoirs publics une intégration de l'informatique dans l'enseignement de culture générale. L'omniprésence de cette science qui sous-tend le numérique, les besoins d'informaticiens, nécessitent des efforts considérables du système éducatif. Cette décennie verra la création d'ISN, SNT, NSI et la création d'un Capes NSI. L'EPI n'est plus seule, les choses évoluent même si elles évoluent trop lentement. Ainsi la pratique du numérique dans les différentes disciplines et activités ne se développe pas à la mesure de son intérêt didactique et pédagogique. Toujours et encore l'insuffisante formation des enseignant·e·s. Dans un communiqué du 19 mars 2011, l'association Enseignement Public et Informatique se félicite de la publication sur Éduscol du projet de programme « Informatique et Sciences du Numérique » (ISN) pour la classe de Terminale S à la rentrée 2012. Ce projet de programme est en phase avec les propositions (approche et contenus scientifiques) que l'EPI et le groupe ITIC-ASTI-EPI ont faites pour le lycée (Seconde, Première et Terminale) et avec les propositions « Pour une formation des enseignants chargés de la spécialité Informatique et sciences du numérique en terminale S », co-signées par J.-P. Archambault, président de l'EPI, G. Berry, G. Dowek et M. Nivat. Dans un communiqué du 6 juillet 2011, l'EPI annonce la parution d'un manuel pour la formation des professeurs Introduction à la science informatique dirigé par Gilles Dowek et édité par le CRDP de Paris. Il est sous licence Creative Commons (paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification). Gérard Berry, professeur au Collège de France, membre d'honneur de l'EPI, en a écrit la préface. Il compte dix sept auteurs, dont le président de l'EPI. Les choses se précisent : un changement de paradigme • Des éléments du contexte La première édition française du concours Castor Informatique s'est déroulée du 14 au 18 novembre 2011. Dans plus de 500 établissements, plus de 46 000 participants (7 680 lycéens et lycéennes et 38 698 collégiens et collégiennes) ont travaillé, seuls ou en binômes, sur 18 questions pendant 45 minutes. Organisé à l'initiative de l'ENS de Cachan, l'association France-IOI et l'INRIA, le concours Castor a pour objectif de promouvoir l'informatique auprès des collégiens et lycéens. L'Académie des Sciences, met en place (en janvier 2012) une commission sur l'enseignement de l'informatique, avec l'objectif de proposer une vision d'ensemble de cet enseignement, de la maternelle à l'université, à l'horizon 2020. Elle est coprésidée par les académiciens Gérard Berry et Maurice Nivat, Gilles Dowek en est le secrétaire. • Un premier frémissement : l'enseignement ISN en terminale scientifique À la rentrée 2012 Les élèves de terminale série S peuvent opter (selon leur établissement) pour un enseignement de spécialité « Informatique et sciences du numérique » (ISN). L'objectif de cet enseignement n'est pas de former des experts en informatique, mais plutôt de fournir aux élèves quelques notions fondamentales et de les sensibiliser aux questions de société induites. Il s'agit d'un enseignement d'ouverture et de découverte des problématiques actuelles, adapté à la société d'aujourd'hui, qui valorise la créativité et contribue à l'orientation. Selon les vœux de l'EPI qui a l'expérience de l'option informatique des lycées des années 80-90, il convient de mettre les élèves en situation d'activité aussi souvent que possible. Une pédagogie de projet est à privilégier pour favoriser l'émergence d'une dynamique de groupe. Dans ce cadre, le professeur joue un rôle central : il impulse et coordonne les projets, anime les débats et met en place l'évaluation et ses modalités. L'informatique étant connexe à de nombreux domaines, il est utile d'envisager un travail pluridisciplinaire : la complémentarité des approches, associée à la richesse d'un travail collaboratif, joue un rôle stimulant pour les élèves et les équipes pédagogiques. Une épreuve de spécialité informatique et sciences du numérique est prévue à la session 2013 du baccalauréat général, série scientifique. • Le 16 juin 2012, le groupe ITIC-EPI-SIF demande, avec ses partenaires, que les mesures qui suivent soient prises dans la législature à venir :
• Le groupe ITIC-EPI-SPECIF s'adresse, le 5 février 2012, aux candidats à l'élection présidentielle et fait un certain nombre de propositions pour les 5 années à venir. (Les comptes rendus des réunions du groupe sont en ligne sur le site EPI) • L'EPI publie un communiqué le 8 février 2012. • L'EPI s'adresse aux enseignants d'ISN. • Sous la pression (l'EPI n'est plus seule) les choses évoluent... La proposition du candidat Hollande est d'étendre cette spécialité optionnelle (ISN) aux séries L (littéraire) et ES (économico-sociale) du bac général et à toutes celles du bac technologique, « en l'adaptant dans son contenu aux exigences variées des différentes séries ». Un Inspecteur général pour l'informatique a été nommé : Laurent Chéno. Il a commencé ses consultations. Dans ce cadre, il a rencontré l'EPI et SPECIF afin de connaître leur analyse de l'évolution de l'enseignement de l'informatique. Les annonces de François Hollande, Président de la République, et Vincent Peillon, ministre, : « L'école du XXIe siècle doit se mettre à l'heure du numérique. (...) Ceux qui le souhaitent auront donc la possibilité d'accéder à une initiation aux langages informatiques et à la programmation, au sein des options "spécialité numérique" que nous étendrons à l'ensemble des séries des baccalauréats général et technologique ».
• Un certain nombre d'actions convergentes où l'EPI est présente • Avis de l'Académie des sciences sur la refondation de l'enseignement • Sortie d'un premier manuel scolaire, fin août 2012, préfacé par Gérard Berry, à l'intention des élèves de Terminale S qui choisiront l'enseignement de spécialité Informatique et Sciences du numérique à la rentrée 2012. Ce manuel (collectif sous la direction de Gilles Dowek) explique les concepts fondamentaux de l'informatique en développant, dans quatre parties, les quatre thèmes du programme de la spécialité ISN : Langage et Programmation, Algorithmique, Information, Machines. Entre exposés de connaissances et exercices, une large place est accordée aux activités pratiques ainsi qu'aux ouvertures vers un certain nombre de questions de société liées au développement du monde numérique. • L'informatique, cela s'apprend ! Parmi les nombreuses interventions de Gérard Berry, informaticien, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des Sciences, et membre d'honneur de l'EPI, notons cette chronique dans Les Échos, 19/11/2012 (extrait). • Le rapport de l'Académie des sciences. Après un avis sur la refondation de l'enseignement, évoqué plus haut, l'année 2013 a vu en mai l'adoption par l'Académie de son rapport L'enseignement de l'informatique en France – Il est urgent de ne plus attendre. L'Académie préconise la création dans le secondaire d'une discipline de science informatique pour tous et pour l'ensemble des niveaux. Son enseignement doit débuter dès le collège au même titre que celui de la physique ou de la biologie, après une sensibilisation à l'école primaire. Mais il ne doit pas être à caractère optionnel, puisque ce sont bien tous les citoyens qui sont déjà confrontés à des questions qui ne pourront se résoudre que grâce à une véritable compréhension du monde numérique, rendue possible par une initiation à la science informatique. Plusieurs membres du groupe ITIC-EPI-SIF ont participé aux réflexions qui ont conduit à ce rapport. (Communiqués EPI du 25 mai 2013 et du 26 juin 2013) • Le Conseil National du Numérique (CNNum), dans sa séance du 18 juin 2013, s'associe à l'initiative de l'Académie et publie, en octobre 2014, un important document de 119 pages : JULES FERRY 3.0 Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique dans lequel on peut lire page 29 : « Recommandation 1 :
Le CNNum insiste sur les liens avec les autres disciplines et sur la formation des enseignants. • Le 9 janvier 2014 paraît le pré-rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, intitulé Faire connaître et partager les cultures scientifiques, techniques et industrielles : un impératif, rédigé exclusivement par des parlementaires, et mis en ligne. Il préconise de « reprendre les recommandations du rapport de l'Académie des sciences en ce qui concerne la formation des professeurs dans le domaine de l'informatique ». Dans les classes primaires, il se prononce pour « l'introduction d'une initiation à l'informatique dans les programmes, en mêlant les activités sur ordinateur et les activités de compréhension de l'informatique » ; au collège, pour « un véritable enseignement informatique » ; dans les lycées, pour « l'enseignement obligatoire de l'informatique en seconde, première et en terminale sans exclure une option de spécialité plus approfondie en terminale » ; et « pour la continuation et le développement de l'enseignement de l'informatique dans les séries techniques et professionnelles ». • Le 14 mai 2014, Mmes Corinne Erhel (décédée depuis) et Laure de La Raudière, députées, ont présenté le rapport de la Commission des affaires économiques sur le développement de l'économie numérique française. « L'Éducation nationale est également confrontée à de forts enjeux... Aujourd'hui, l'Éducation nationale est confrontée à celui de la conversion numérique : former au numérique et former aux métiers du numérique, afin d'apprendre à chacun à se mouvoir dans ce monde changeant et de former, aussi, des innovateurs radicaux... L'Éducation nationale comme l'Enseignement supérieur n'apparaissent pour l'heure pas assez agiles pour répondre avec une suffisante réactivité aux enjeux qui leur sont adressés. » Le rapport fait les propositions suivantes :
Les deux députées ont déposé une proposition de loi (enregistrée le 11 juin 2014) visant à rendre obligatoire l'enseignement du codage informatique à l'école. • Pour se détendre (si l'on peut dire...) La Société Informatique de France (SIF) prend l'initiative, en avril 2014, d'une lettre ouverte à François Hollande, Président de la République, concernant l'enseignement de l'informatique . Les signataires demandent au Président de la République de faire entrer l'informatique en tant que discipline à part entière dans le système éducatif français, avec des initiations à l'école primaire et une entrée dès le collège. De créer un Capes et une agrégation d'informatique. Elle a été signée par plusieurs centaines de personnes : deux anciens Premiers Ministres, Michel Rocard et Lionel Jospin... ce dernier à l'origine de la première suppression de l'option informatique des lycées ! Souvenir douloureux pour l'EPI... • Une volonté d'extension manifeste (mais pas forcément pour tout le monde) La direction du numérique pour l'éducation (DNE), est créée au mois de mars 2014, Parole de Directrice en octobre 2014 : Mme Catherine Becchetti-Bizot interviewée par Educavox : « ... pas de nouvelle discipline (...) culture commune à injecter dans chaque discipline (...) Il est urgent, mais il ne faut pas se précipiter car « le milieu scolaire ne peut pas évoluer du jour au lendemain de manière brutale... ». Un « du jour au lendemain » qui date de la décennie 60... (voir première partie). • Le socle commun des connaissances Le Conseil supérieur des programmes dans son rapport sur le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture remis à Benoît Hamon, on peut notamment lire (Domaine 1) : « L'élève sait que les équipements informatiques utilisent une information codée et il est initié au fonctionnement, au processus et aux règles des langages informatiques ; il est capable de réaliser de petites applications utilisant des algorithmes simples. » Ainsi que : « Ce domaine (Domaine 4) comprend un vaste pan de la culture regroupant les mathématiques, l'informatique, les sciences de la vie et de la Terre, la physique, la chimie, la technologie. (...) En abordant les sciences dès le début de l'école primaire et en les pratiquant de façon active jusqu'à la fin du collège, l'élève se familiarise avec la démarche scientifique. Il est initié à la démarche d'investigation grâce à des pédagogies adaptées ou en étant confronté à des problèmes ouverts. » Le Décret n° 2015-372 du 31 mars 2015 relatif au socle commun de connaissances, de compétences et de culture précise : « Les langages pour penser et communiquer : ce domaine vise l'apprentissage de la langue française, des langues étrangères et, le cas échéant, régionales, des langages scientifiques, des langages informatiques et des médias ainsi que des langages des arts et du corps ; ». • L'avis des parents et des Français en général Pour la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves), à propos de la réforme du collège, « ... il faudrait bien sûr ajouter de nouveaux contenus comme la programmation informatique... ». La PEEP (Fédération des Parents d'Élèves de l'Enseignement Public) s'est prononcée très tôt en faveur d'un enseignement de l'informatique. Dans une enquête réalisée du 17 au 21 octobre 2015 auprès de 3 077 adhérents : 3 parents sur 4 sont favorables à ce qu'une initiation à l'informatique soit mise en place dès le primaire, la majorité estimant toutefois qu'elle ne doit pas se faire au détriment d'autres matières. Pour près de la moitié des parents (46 %), cette initiation doit se faire dans le cadre scolaire et être obligatoire pour tous (49 %) afin d'assurer un enseignement de qualité et une égalité territoriale. Dans le secondaire, l'intérêt des parents pour l'informatique est encore plus grand. En effet, 86 % sont favorables à ce que les élèves abordent l'informatique au collège et 92 % au lycée. Par ailleurs, 70 % d'entre eux estiment que l'enseignement de l'informatique doit y être obligatoire, et 2 sur 3 sont favorables à ce que celle-ci devienne une discipline à part entière enseignée par des professeurs ayant suivi une formation spécifique (Capes, agrégation). Les parents ne sont que 20 % à penser qu'un autre enseignant peut assurer l'apprentissage de cette matière dans le secondaire après une rapide formation. Événement important, les 14, 15 et 16 mai 2015, la PEEP (Fédération des Parents d'Élèves de l'Enseignement Public), forte de 200 000 adhérents, a tenu son 93e Congrès national à Lille, dont l'ouverture officielle s'est faite en présence de Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Le thème de ce congrès était « l'École au cœur du numérique ». Jean-Pierre Archambault (EPI), Gilles Dowek, Colin de la Higuera (SIF), participent à une table ronde sur l'enseignement de l'informatique. Plus généralement, les Français ne sont pas en reste : le baromètre Syntec Numérique – BVA indique que « trois Français sur quatre souhaitent que l'enseignement de la programmation informatique soit intégré aux cursus scolaires ».
• Le groupe ITIC-EPI-SIF élabore, communique aux responsables et fait largement connaître, ses propositions de programmes pour l'école, le collège et le lycée. • Saisine de Mme Najat Vallaud-Belkacem qui s'adresse à Michel Lussault (Président du Conseil supérieur des programmes (CSP) le 26-01-2015 (extrait de la page 2) : • Conférence de presse de François Hollande en février 2015 « Dans le cadre du plan numérique à l'école, l'option "Informatique et sciences du numérique" pourrait être généralisée à tous les bacs. » « Une grande école du numérique sera créée. » Avec cette annonce, faite lors de la conférence de presse, François Hollande a surpris tout le monde. Y compris le ministère de l'Éducation. • Rentrée 2015 : Au BOEN spécial n° 2 du 26 mars 2015 est paru le programme d'enseignement de l'école maternelle. Ce qui est attendu en fin d'école maternelle :
L'EPI se souvient de la Tortue Logo, programmable par cartes, des années 80. Une sensibilisation douce à la programmation est possible sans ordinateur... Au lycée, en classe de seconde, au titre de second enseignement d'exploration, un nouvel enseignement d'une durée d'1h30 hebdomadaire est offert – dans un certain nombre de lycées – au choix des élèves en classe de seconde générale et technologique : Informatique et création numérique (ICN) L'ambition de cet enseignement est d'amener les élèves à comprendre que leurs pratiques numériques quotidiennes sont rendues possibles par une science informatique rigoureuse. Sa mise en place intervient de manière progressive et il appartient aux recteurs d'organiser la montée en charge de l'enseignement dans leur académie. • Communiqué de la Société Informatique de France (SIF) et de l'association Enseignement Public et Informatique (EPI) : « Enseigner l'informatique , il est temps de s'inscrire dans la durée » (5 octobre 2015). • Proposition présentée par Jean-Pierre Archambault pour l'EPI, le 9 octobre 2015, • L'EPI et la SIF sont reçue en audience le 14 octobre par le Recteur Jean-Marc Monteil (nommé, en mars 2015, à la tête d'une mission sur la politique numérique pour l'Éducation nationale par le Premier Ministre Manuel Valls) et Alain Séré, Inspecteur général. Nous avons rappelé notamment l'importance décisive de la formation des enseignants pour la réussite des politiques d'intégration de l'informatique et du numérique dans le système éducatif. La formation concerne l'ensemble des enseignants, une bonne culture générale informatique étant une condition du développement des usages pédagogiques du numérique. Au delà, nous avons souligné qu'enseigner l'informatique suppose qu'il y ait des professeurs compétents ... pour enseigner l'informatique. Cela implique une formation en informatique comparable à celle par exemple en physique pour enseigner la physique, en biologie pour enseigner la biologie, • L'EPI partenaire de Class'Code (mars 2016) Class'code est un projet ambitieux visant à former les éducateurs, animateurs, enseignants au code et à la pensée informatique. Ce projet est donc tout à fait dans la lignée des projets promus et soutenus par l'EPI. Les valeurs et ambitions de Class'Code sont aussi les nôtres ! Ce qui n'empêche pas l'EPI de réclamer au MENSR (ce qu'elle fait depuis sa création en 1971) la formation initiale et continue de tous les professeurs et la validation de ces formations. • Rentrée 2016 Au BOEN spécial du 26 novembre 2015 : programmes d'enseignement de l'école élémentaire (cycles 2 et 3) et du collège (cycle 4). Pour ce qui concerne le « numérique », on trouve 236 occurrences en 255 pages (version odt). Il s'agit pour l'essentiel de l'adjectif numérique associé à outil, dispositif... Pour ce qui concerne l'informatique, l'algorithmique, la programmation on note : Cycle 2 (CP-CE1-CE2) 6-7-8 ans Cycle 3 (CM1-CM2-6e) 9-10-11 ans Sans oublier les activités péri-scolaires et l'apprentissage de la programmation (« codage ») Il faut ici saluer le travail de bénévoles qui essaient de compenser les insuffisances du système éducatif. Mais, pour l'EPI, il ne peut s'agir que de mesures d'urgence qui ne sont pas à l'échelle du problème. Il faut se rappeler qu'il y a 10 millions d'élèves à l'école primaire et au collège. Par ailleurs, le périscolaire se développe très inégalement en fonction des moyens des municipalités. Il risque ainsi d'être générateur d'injustice sociale. Une de plus. Cycle 4 (collège) La dimension informatique se trouve dans les programmes de mathématiques (thème E : algorithmique et programmation) et de technologie (l'informatique et la programmation) Les élèves s'initient à la programmation dans une démarche de projet. Ils découvrent la notion de variable et d'affectation, de séquence d'instructions, de boucle, d'instruction conditionnelle. On pourra se référer à une lecture EPI de ces programmes pour ce qui concerne l'informatique, l'algorithmique, la programmation. Au lycée : Programme d'enseignement facultatif d'informatique et création numérique (ICN) en premières ES, L et S (rentrée 2016) et terminales ES et L (2017) Classes de première (enseignements facultatifs) ES, L, S = 2h. Classes terminales (enseignements facultatifs) ES, L = 2h. L'ambition de cet enseignement est d'amener les élèves à approfondir et développer des connaissances scientifiques et techniques en informatique, de leur faire découvrir les multiples applications dans d'autres champs disciplinaires et de leur faire comprendre combien le traitement automatisé de l'information y est devenu déterminant. Il vise un triple objectif :
Cet enseignement prend appui sur les connaissances en informatique introduites au collège en mathématiques et en technologie et, le cas échéant, prolonge l'enseignement d'exploration « informatique et création numérique » (ICN) de la classe de seconde sans en faire un prérequis. Il privilégie un apprentissage par la mise en activité des élèves. « Dans l'élaboration du projet, l'enseignant aide les élèves à s'organiser et à répondre à un certain nombre de points... ». Des exemples de projets et d'activités associées y sont proposés :
(Ce qui n'est pas sans rappeler – à internet près – les projets des décennies 80 et 90 pour l'option informatique où l'EPI a joué un grand rôle) L'intitulé ICN (et non ISN) signifie qu'il s'agit de dépasser la transmission de connaissances scientifiques pour aller vers la création numérique... Il est d'ailleurs à noter que la liste des connaissances à acquérir ou à consolider en est en annexe 3 : Repères. Les effectifs ICN en premières S-ES-L à la rentrée 2016 : 1 757 élèves (dont 433 filles) soit 0,46 % des élèves de ces séries, dans 151 lycées. (communiqué par Laurent Chéno, IGEN, le 30-03-2017) Projet d'ajustement du programme de spécialité Informatique et sciences du numérique de la classe terminale scientifique Publication du Conseil supérieur des programmes - 24 novembre 2016. Suite à la saisine de la ministre du 19 juillet 2016, un groupe de travail a été chargé de revoir et ajuster le programme de la spécialité « Informatique et sciences du numérique » de la classe terminale scientifique. Groupe de travail auquel ont participé des membres du groupe ITIC-EPI-SIF. Le projet qu'il a remis a été adopté par le CSP le 24 novembre 2016. • En janvier 2017, la SIF et l'EPI, avec le soutien de l'Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques (UPS) et de la Conférence des grandes écoles (CGE), adressent une « Lettre ouverte aux candidates et candidats à la Présidence de la République ». Elles souhaitent interpeller et questionner les candidates et candidats à la Présidence de la République sur des enjeux sociétaux et éducatifs essentiels. Extrait :
• En 2017 se met en place un parcours continu de la seconde à la terminale À l'évidence, de par les actions menées, la situation évolue. Dans la circulaire de rentrée 2017 parue au BOEN n° 10 du 9 mars 2017, on peut lire : Mais le compte n'y est pas notamment pour ce qui concerne la formation des enseignants. Pour former des millions et des millions d'élèves, leur donner la culture générale de leur époque, le service public d'éducation est irremplaçable. • Communiqué EPI du 6 avril 2017 (extrait) « L'EPI souhaite que le prochain gouvernement prenne d'urgence les décisions qui s'imposent pour former l'homme et la femme, le travailleur et le citoyen du 21e siècle dans une société où l'informatique et le numérique sont omniprésents. Comme le déclarait l'Académie des sciences dans son rapport de mai 2013, à propos de l'enseignement de l'informatique : Il est urgent de ne plus attendre. » Ainsi, depuis des décennies, l'EPI alerte les pouvoirs publics sur l'impérieuse nécessité de former les enseignants. Tous les enseignants à l'utilisation des outils numériques dans leurs disciplines respectives et, certains d'entre eux, à l'enseignement de la science et technologie informatique. Ces derniers doivent être formés, comme leurs collègues des autres disciplines, au cours d'un cursus universitaire conduisant aux concours du Capes et de l'agrégation (externes, internes). Une enquête réalisée en 2016 montre les limites encore actuelles de l'utilisation pédagogique des ressources numériques, en raison d'une formation insuffisante, l'autoformation des enseignants étant majoritaire. Un fossé existe entre les avantages pédagogiques qu'offrent les outils numériques et leur utilisation par le corps enseignant, peu de professeurs ayant une pratique intégrée au quotidien. Tout cela donne l'impression qu'une minorité « vitrine » (toujours « pionnière » en... 2017, les débuts de l'informatique pédagogique remontant aux années 70 du siècle précédent) fait croire que le magasin est « achalandé ». Guère surprenant quand on pense aux carences fortes qui persistent dans la formation initiale et continue des enseignants. Insuffisance notoire des formations encore et toujours. Un autre sujet préoccupe l'association celui des GAFAM. L'argumentation du MEN consiste à dire : les GAFAM sont là, les élèves utilisent leurs outils, c'est un fait établi nous n'y pouvons rien. L'EPI publie un communiqué le 25 mai 2017 et le 7 juillet , elle se joint à plusieurs associations : CREIS-Terminal, , la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), la Fédération des Parents d'Élèves de l'Enseignement Public (PEEP), la Ligue des droits de l'Homme (LDH), la Ligue de l'Enseignement, et la Société Informatique de France (SIF) pour adresser une lettre à Jean-Michel Blanquer, Ministre de l'Éducation nationale, et à Mounir Mahjoubi, Secrétaire d'État chargé du Numérique. Le n° 198 d'EpiNet (octobre 2017) est consacré à un hommage à Maurice Nivat. Pionnier de l'informatique théorique française, Maurice Nivat était professeur honoraire à l'université Paris-Diderot et membre de l'Académie des sciences. Personnalité forte et attachante, il laisse une œuvre scientifique vaste et profonde et a formé nombre de chercheurs qui sont maintenant parmi les « grands noms » de leurs domaines respectifs. Il avait accepté d'être membre d'honneur de l'EPI et nous proposait régulièrement des articles de réflexion sur l'enseignement de l'informatique dans les enseignements scolaires. Il participait régulièrement aux réunions du groupe ITIC-EPI-SIF. Historique du groupe « Enseignement de l'informatique et des TIC » (ITIC) de l'EPI :
Le 3 novembre 2017, l'EPI est auditionnée par l'Inspection générale. En effet, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a chargé un groupe d'inspecteurs généraux de travailler sur l'enseignement de l'informatique. Il a commencé à rencontrer des acteurs universitaires spécialistes de l'enseignement de l'informatique, des acteurs institutionnels ou du monde économique impliqués dans le secteur du numérique, des acteurs de la formation en informatique et évidemment l'EPI.
• Le problème récurrent de la formation des enseignants reste le sujet de préoccupation majeure pour l'EPI. Les choses avaient assez bien commencé dès les années 70 où les formations avaient précédé ou accompagné les matériels. Mais il s'agissait de petits nombres. Très vite, avec le déploiement des matériels, il est apparu que le facteur limitant principal était le manque d'enseignants formés et ceci pour les différentes approches. Dans le Rapport Grandbastien remis au ministre en 1989, on peut lire au sujet de l'option informatique en voie de développement : « ... en phase de généralisation, la formation continue ne peut fournir les enseignants nécessaires et aucune procédure de formation initiale n'est venue prendre le relais ; aucune procédure de qualification ne reconnaît la compétence des maîtres ; il y a là une situation anormale qu'il faut régulariser de façon urgente. (...) » Et dans son rapport d'étape d'avril 1990, le Comité scientifique national chargé du pilotage de l'option informatique écrivait « ... une solution stable ne peut venir que de l'intégration de la formation en informatique des enseignants dans leur formation initiale, ce qui implique que les futurs IUFM la prennent en compte. » En effet, une politique ambitieuse ne peut éternellement reposer sur l'enthousiasme de ce qu'il faut encore (en 2017) appeler des pionniers ! Le problème récurrent de la formation des enseignants à l'informatique n'est toujours pas résolu : insuffisance des ESPE dans ce domaine, ni Capes ni agrégation, seulement une option informatique au Capes de mathématiques. Avec une constance qui dépasse les 22 ministres que l'EPI a connus depuis sa création, le MEN refuse d'ouvrir correctement ce dossier. Un cap et des mesures transitoires Le cap, c'est une discipline informatique pour tous les élèves et des professeurs d'informatique avec un Capes et une agrégation d'informatique comme c'est le cas pour les autres disciplines. Mais une montée en charge est incontournable avec des mesures transitoires : certifications pour les professeurs des écoles dans les ESPE, des Capes et agrégations bivalents, externes et internes, des listes d'aptitude, des habilitations du type de celles prévues pour les enseignants d'ISN et un renforcement de la formation continue. L'essentiel est d'avoir de l'imagination et une volonté d'avancer. L'option informatique au Capes de mathématique À la session 2017, le Capes de mathématique propose deux options : mathématique et informatique. Pour l'option informatique, la première épreuve d'admissibilité (écrite) et la première épreuve d'admission (orale) sont des épreuves d'informatique. Les deuxièmes épreuves de mathématique sont communes aux deux options. « La SIF soutient sans réserve ce nouveau Capes qui ouvre la porte de la reconnaissance de la discipline informatique dont la France a besoin » (communiqué du 18-12-2015) Tout en s'engageant à être vigilante à ce que le programme, au-delà de la version publiée pour la session 2017, couvre l'ensemble des grands domaines de l'informatique. Il semble qu'il y ait, à la session 2017, beaucoup moins de candidats que de postes offerts. Mais il est trop tôt pour porter une jugement. Sinon, que le problème de fond de la nécessité d'un Capes et d'une agrégation d'informatique n'est toujours pas tranché. Les MOOCs : devant les grands nombres (cf. plus de 800 000 enseignants école-collège-lycée) ), l'étroitesse des budgets et l'impréparation du système... les MOOCS semblent à beaucoup la solution. Il y a là un beau sujet pour une prochaine conférence. Mentionnons Class'Code qui propose de former médiateurs, animateurs et enseignants à la « culture code » via une formation hybride couplant un parcours MOOC en ligne et des temps d'échange présentiel. Un module ICN se propose d'aider les enseignants de cette spécialité. La main à la pâte : créée en 2011 par l'Académie des sciences, les Écoles normales supérieures de Paris et de Lyon, la Fondation La main à la pâte est un laboratoire d'idées et de pratiques innovantes cherchant à améliorer la qualité de l'enseignement des sciences à l'école et au collège, dans la dynamique initiée par le prix Nobel Georges Charpak en 1995. L'opération comprend un volet informatique. (voir notamment : « 1,2,3... codez! ») Mais la formation doit se penser plus globalement. Complémentarité des approches encore et toujours. Si un enseignement de l'informatique en tant que tel est indispensable au XXIe siècle, d'autres « bonnes raisons » d'utiliser l'ordinateur à l'école ne manquent pas. Celui-ci vient ainsi enrichir la panoplie des instruments pédagogiques de l'enseignant. Il se prête à la création de situations de communication « réelles » ayant du sens, notamment pour des élèves en difficulté. Il constitue un élément de motivation, il favorise l'activité, l'initiative, la créativité. Avec internet, l'accès à des ressources pédagogiques semble infini. L'informatique s'immisce dans des objets, des méthodes et des outils des savoirs constitués, transformant leur « essence », et leur enseignement doit en tenir compte. C'est particulièrement vrai pour les enseignements techniques et professionnels. Mais, peu ou prou, toutes les disciplines sont concernées : les mathématiques, notamment par l'impact des outils de calcul ; les sciences expérimentales avec la simulation et l'expérimentation assistée par ordinateur (EXAO) ; la géographie avec les systèmes d'information géographique (SIG), etc. L'ordinateur est également un instrument de travail à la fois personnel et collectif pour les enseignants, les élèves et la communauté éducative, en particulier dans le cadre des espaces numériques de travail (ENT). Il existe une complémentarité entre l'outil pour enseigner et l'objet d'enseignement qui, loin de s'opposer, se renforcent mutuellement. [Jean-Pierre Archambault]
• En 2017, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a chargé un groupe d'inspecteurs généraux de travailler sur l'enseignement de l'informatique. Ce groupe est composé de trois IGEN : Samuel Viollin, qui le pilote, Laurent Chéno et Christine Gaubert-Macon. Il a commencé à rencontrer des acteurs universitaires spécialistes de l'enseignement de l'informatique, des acteurs institutionnels ou du monde économique impliqués dans le secteur du numérique, des acteurs de la formation en informatique. En tant que président de l'EPI, Jean-Pierre Archambault a été auditionné le 3 novembre. Il a mis l'accent sur l'enjeu fort de donner à tous les élèves la culture générale de leur époque qui comporte la science et technique informatique car elle sous-tend tous les aspects et réalisations de la société numérique. Cette discipline doit avoir au collège et au lycée ses professeurs spécialisés titulaires d'un Capes ou d'une agrégation de la science et technique informatique. Ce que l'EPI demande depuis des décennies. Cette question de la formation des enseignants est décisive car elle est une condition nécessaire pour que notre pays puisse faire face aux défis de notre époque. • Rencontre EPI, SIF, SGEN-CFDT le 23 juin. • Le problème des GAFAM - Communiqué EPI du 25 mai 2017 (extrait) - La Ligue des droits de l'Homme, le Creis-Terminal, l'EPI, la Ligue de l'Enseignement, la PEEP et la SIF, la FCPE étant excusée, ont rencontré, le 27 novembre 2017, la Mission sur Les données numériques à caractère personnel au sein de l'Éducation nationale. La rencontre s'est inscrite dans la continuité de la demande d'audience que nous avions faite au ministre de l'Éducation nationale suite au courrier du directeur du numérique du 12 mai 2017, courrier qui a suscité une grande et légitime émotion de la part des parents d'élèves, de syndicats d'enseignants, d'associations. Nous avons réaffirmé que l'on ne doit pas donner les clés de la maison Éducation nationale aux GAFAM et rappelé que si les GAFAM sont là, c'est aussi parce que l'institution éducative les y invite depuis de longues années. • Le 5 décembre 2017, la Société Informatique de France (SIF) et l'association Enseignement Public et Informatique (EPI) ont été auditionnées dans le cadre de la concertation sur la réforme du baccalauréat, mission pilotée par Pierre Mathiot. La réforme du baccalauréat impliquant une réforme du lycée, la réflexion a porté essentiellement sur l'enseignement de l'informatique au lycée. Avant l'entretien, nos interlocuteurs avaient reçu une note de l'EPI : « Un enseignement de l'informatique de culture générale pour tous les élèves. Pourquoi et comment » parue dans le numéro 11 de 1024, le bulletin de la SIF. En décembre 2017, Epinet fête son 200e numéro. Au sommaire : quelques articles sélectionnés parus dans Epinet depuis une vingtaine d'années et l'historique d'Epinet depuis sa création le 15 octobre 1998. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, a installé les membres du Conseil scientifique de l'Éducation nationale et a présenté leurs missions, mercredi 10 janvier 2018 au ministère de l'Éducation nationale. Nous nous réjouissons que Gérard Berry, membre d'honneur de l'EPI, fasse partie de ce conseil qui « va éclairer la décision politique sur les grands enjeux éducatifs de notre temps ». Du 31 janvier au 1er février 2018 a lieu le Congrès 2018 de la SIF sur le thème « L'informatique au carrefour des sciences ». Le 6 février, l'EPI participe à la journée scientifique à la mémoire de Maurice Nivat. Du 7 au 9 février 2018 a lieu à Lausanne le colloque Didapro 7- DidaSTIC. Depuis 2003, ce colloque explore, dans la lignée des colloques francophones pour la didactique de l'informatique, les thèmes autour de l'enseignement et de l'apprentissage de l'informatique. L'EPI y est représentée. • La réforme « Blanquer » : le Ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer présente le projet de réforme du baccalauréat et du lycée le 14 février. Ce projet comporte une discipline de spécialité « Numérique et sciences informatiques » en Première et Terminale et, dans le socle de culture commune de Première et Terminale, un enseignement « Humanités scientifiques et numériques ». L'informatique, omniprésente dans la société au 21e siècle devient, enfin, une discipline à part entière au lycée. L'EPI qui, depuis des décennies, œuvre pour un enseignement d'informatique de culture générale pour tous les élèves et pour une formation plus approfondie se félicite de ces mesures. L'enseignement « Numérique et sciences Informatiques » sera de 4h/semaine en Première et de 6h/semaine en Terminale. Les élèves auront à choisir, parmi 11 disciplines proposées, 3 disciplines en Première et 2 en Terminale. Selon l'EPI : « il faudra suffisamment de professeurs formés pour assurer ces enseignements car on court le risque d'une offre très inégalitaire selon les établissements et les territoires ! » et il faut « sans attendre, créer un Capes et une agrégation d'informatique ». Sans oublier le renforcement de la formation continue car on ne pourra pas satisfaire les besoins affichés sans recourir aux professeurs en poste, notamment de lycée, mais peut-être aussi de collège. Pour l'EPI, les « Humanités numériques » doivent avoir un contenu scientifique informatique. S'intéresser aux apports de l'informatique aux autres disciplines n'a pas de sens quand on ignore ce qu'est l'informatique. Et au moment où l'intelligence artificielle est dans tous les discours comme un domaine d'avenir essentiel, la France manque cruellement de spécialistes qualifiés. Il va donc falloir en former en nombre. Il va falloir susciter des vocations. On sait que les vocations prennent souvent forme à l'adolescence. Et toujours cette tendance à esquiver les problèmes de formation comme si celle-ci relevait de la génération spontanée. Alors qu'elle demande une forte mobilisation institutionnelle pour l'informatique nouvelle discipline d'enseignement. Mais le cadre général de la réforme du lycée n'est pas sans susciter des interrogations et de sérieuses inquiétudes quant à sa faisabilité, son organisation concrète dans les établissements. À la lecture de certaines notes de service du ministère, on peut légitimement se demander si les réels objectifs de la réforme du lycée ne sont pas de réduire l'offre scolaire, de faire des économies et ainsi d'aggraver les inégalités entre les établissements et les élèves. • Audition de l'EPI à l'Assemblée nationale • En novembre 2018 la SIF et l'EPI publient un communiqué. « Des mesures urgentes à prendre pour réussir l'enseignement de l'informatique et du numérique au lycée à la rentrée 2019 » dans lequel ils rappellent une fois de plus qu'« On ne réussira pas l'enseignement de l'informatique sans professeurs en nombre suffisant et suffisamment formés ». En effet, quel que soit l'avenir de la réforme du lycée, il est dans le sens de l'Histoire scientifique, sociétale et industrielle de notre pays d'intégrer un enseignement de l'informatique et du numérique dans l'enseignement général et d'y mettre les moyens matériels et humains indispensables. • Peu après est annoncée la création d'un Capes d'informatique. L'informatique devient une discipline à part entière en tant que telle, avec ses enseignements et ses professeurs spécialistes. Il était plus que temps. Un verrou a sauté, celui des tergiversations, dérisoires et incompréhensibles au vu des enjeux sociétaux, pour avoir des concours de recrutement dédiés. Il ne reste plus qu'à souhaiter que l'agrégation d'informatique ne se fasse pas trop attendre. Le quantitatif maintenant... Le contenu du concours du Capes est en cours d'élaboration. Comme pour les autres disciplines il devra être nécessairement en relation étroite avec les contenus enseignés. Le professeur d'informatique, comme ses collègues, n'est pas un spécialiste pointu d'un domaine de sa discipline mais un généraliste qui a une bonne vue d'ensemble de sa discipline, une maîtrise approfondie de type culture générale. • Le programme de la spécialité NSI a été publié. Il porte sur les grands domaines de la science et technique informatique, l'algorithmique, les langages et la programmation, la théorie de l'information, les matériels et les réseaux. On pourra se référer à l'analyse de ce programme et aux propositions de modifications rédigées par la SIF à l'occasion de l'invitation de la DGESCO (Direction générale de l'enseignement scolaire) à la rencontrer fin juin pour échanger sur le contenu de ce programme. Le programme des deux années couvre un large spectre de la science informatique. « En cela, il devrait enfin permettre aux lycéens de se construire une représentation plus juste de cette science multi-facettes et de ses applications, en montrant concrètement que l'informatique ne se résume pas à la programmation... Cependant, après étude, notamment en collaboration avec les formateurs du DIU Enseigner l'Informatique au Lycée et les enseignants en cours de formation, le programme de NSI paraît, au regard de la maturité des lycéens et du temps dévolu à la spécialité, trop ambitieux. » NSI figure parmi les 10 enseignements de spécialité les plus choisis par les élèves, en 8e position avec 26 614 demandes représentant 8,4 % du total des demandes . Le ministère y voit un « début prometteur pour un enseignement nouveau autour duquel s'enclenche une vraie dynamique ». Dont acte. Cet enseignement de spécialité a débuté en première (4 heures) , dans un certain nombre d'établissements, à la rentrée 2019. Et en terminale (6 heures) à la rentrée 2020. • Le programme de SNT consiste en 7 thématiques : internet, le web, les réseaux sociaux, les données structurées et leur traitement, localisation, cartographie et mobilité, informatique embarquée et objets connectés, la photographie numérique. Interstices.info a rassemblé une sélection d'articles et de podcasts en fonction de ces thématiques du programme. L'EPI juge ce programme « quelque peu ambitieux pour des élèves n'ayant pas déjà rencontré pour l'essentiel les notions scientifiques et techniques informatiques qui le sous-tendent. Et sans qu'une progression didactique ne soit explicitement proposée. L'EPI aurait préféré un programme dont la logique et la progression seraient structurées par les notions scientifiques et techniques que les élèves doivent s'approprier, ces notions s'appuyant sur des aspects de thématiques qui les justifient et les illustrent. Et ces thématiques sont sources de motivation pour les élèves car elles renvoient à leur vécu d'usagers de l'informatique ». Néanmoins l'EPI considère comme une avancée significative cet enseignement pour tous les élèves de seconde. Il a démarré à la rentrée 2019 et pose, une fois de plus, le problème récurrent de la formation des enseignant·e·s ! La SIF a proposé un document de réflexion qui présente une analyse du programme avec ses forces et ses faiblesses et émet des propositions . Elle souligne notamment qu'« attaquer le programme sous un angle thématique, qui relève en partie des usages actuels, ne permet pas nécessairement d'abstraire les concepts informatiques qui demeureront présents pour des usages futurs ». • L'éternel problème de la formation des maîtres. Dans l'éditorial du 15 juin 2019 nous écrivions : « Si les créations de NSI et de SNT à la rentrée 2019, suite à celle d'ISN en 2012, fruits des actions menées depuis des années par l'EPI, la SIF et d'autres acteurs, constituent de réelles avancées, subsistent des obstacles à la réussite de leur mise en œuvre, en premier lieu la formation des enseignants ». SNT requiert des professeurs solidement formés en informatique. Pour cette nouvelle discipline qui s'adresse à tous les élèves de Seconde, la situation est inquiétante. Des formations de deux, trois jours sont organisées dans les académies. Deux, trois jours c'est pour le moins très peu pour enseigner une discipline ! Pour la spécialité NSI, ouverte en Première à la rentrée, les choses se présentent mieux. En effet, il y a le terreau des professeurs en poste qui actuellement enseignent ISN. Des DIU d'informatique (diplômes inter-universitaires) se mettent en place à leur intention, dans toutes les académies. Devant ces nouveaux enseignements, la Société Informatique de France (SIF) organise une journée, le 17 avril 2019, intitulée « La spécialité informatique au bac (NSI) : une immense opportunité pour l'enseignement supérieur » La matinée étant consacrée à la mise en place de la spécialité NSI d'aujourd'hui au Bac 2021, l'après-midi à l'impact de la spécialité NSI dans le supérieur à la rentrée 2021 et au-delà. L'EPI est partenaire de la journée. Pour permettre le choix des spécialités par les élèves, la communauté universitaire des enseignants d'informatique se doit de préciser ses attentes. L'université va voir arriver des étudiants ayant suivi NSI et d'autres qui n'auront pas pu ou pas choisi de suivre la spécialité. Comment gérer l'hétérogénéité qui en découlera ? Démarrer de zéro pour tout le monde ne sera plus possible. Il faudra proposer des remises à niveau en début de cursus avec des parcours adaptés, donner des heures d'enseignement supplémentaires à ceux qui en auront besoin. Mais la question est posée de comment faire pour accueillir un double public dans un contexte de moyens limités, ne permettant pas de généraliser une 4e année. Les classes préparatoires aux grandes écoles représentent un enjeu important ayant une incidence réelle sur le choix de NSI par les lycéens. Faudra-t-il avoir fait NSI pour entrer dans une classe préparatoire ? Il est essentiel d'offrir aux bacheliers ayant suivi NSI une « vraie » formation informatique en CPGE en créant une filière « mathématiques informatique » [Jean Pierre Archambault, éditorial du n° 215 d'EpiNet, mai 2019]. En Classes préparatoires aux grandes écoles, au sein de la filière Mathématiques-Physique, va être créée à la rentrée 2021 une voie informatique dans une filière MPI. Un DIU-classes préparatoires va être organisé à l'intention des professeurs des autres disciplines qui enseignent l'informatique. Et l'agrégation d'informatique est annoncée pour 2022, 2023. La rentrée 2019 voit donc la mise en place d'enseignements nouveaux : en seconde, SNT (Sciences Numériques et Technologies) et, en première, la spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques). Et un CAPES Numérique et Sciences Informatiques a été officiellement créé . La session 2020 proposera ce concours qui recrutera de futurs enseignants d'informatique pour les classes de SNT et NSI du lycée. • Un Capes a (enfin) été créé. Des préparations à ce Capes Numérique et Sciences Informatiques, ouvriront dès la rentrée septembre 2019 . Les besoins sont importants. Cela suppose qu'un nombre significatif de postes soient ouverts dès 2020 et qu'un plan pluriannuel ambitieux, c'est-à-dire correspondant aux besoins, soit mis en place. Et pour la création d'une agrégation d'informatique, il est urgent de ne plus attendre. En effet, les besoins sont importants. SNT s'adresse à tous les élèves de seconde. On ne peut pas se satisfaire de formations de deux, trois jours. Quelques jours, c'est pour le moins très peu pour enseigner une discipline, surtout quand on ne la connaît pas. SNT, c'est de l'informatique et il ne faudrait pas qu'il se réduise aux usages. Et, truisme, pour enseigner de l'informatique il faut des professeurs d'informatique. Pour la spécialité NSI, ouverte en première à la rentrée, les choses se présentent un peu mieux avec les professeurs en poste qui actuellement enseignent ISN. Des DIU d'informatique (diplômes inter-universitaires) se mettent en place à leur intention, dans toutes les académies. Il faut aussi les ouvrir aux professeurs volontaires, qui n'enseignent pas ISN mais qui sont diplômés en informatique, car ce n'est pas le trop-plein qui menace. • Dans l'éditorial d'EpiNet de mai 2019, l'EPI attire l'attention sur le caractère « délicat » de la mise en œuvre de la réforme du lycée. Les craintes se confirment. Le « libre choix » des élèves se révèle être relatif. Le contexte général hypothèque quelque peu la réussite de la création de ces enseignements d'informatique NSI et SNT, création qu'il faut absolument réussir. Si nous nous sommes félicités (et nous nous félicitons) de ces créations, avancées auxquelles nous avons contribué par nos actions, nous confirmons nos inquiétudes quant au cadre de la réforme du lycée (philosophie générale et conditions de mise en œuvre) dans lequel elles s'inscrivent. En cette rentrée, nous aurions voulu pouvoir savourer en toute quiétude ces créations... mais, outre le manque d'enseignants formés, les nuages s'accumulent. Un plaisir un peu gâché... • Les sciences souvent maltraitées. L'EPI souligne un aspect essentiel de la réforme du lycée dont on ne parle pas suffisamment. D'une manière générale, malgré les créations de NSI et SNT, les sciences sont maltraitées, ce qui est paradoxal dans la société d'aujourd'hui. Dans le tronc commun en première, 16h, il y a 12h de matières littéraires et de sciences humaines, 2h d'EPS et... 2h d'enseignement scientifique, les mathématiques ayant quasiment disparu.
• En décembre 2019, la SIF a publié une note sur la mise en place de la spécialité NSI en classe de Première. Elle a été faite notamment à partir de la publication par la DEPP (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du MEN) des premiers résultats statistiques sur le choix des spécialités par les élèves entrés en classe de Première générale en 2019. On peut estimer à près de 17 % de filles dans les « classes » de NSI (à titre de comparaison, il y avait environ 28 % de filles inscrites dans l'enseignement de spécialité ISN de Terminale S). De leur côté, les choix les plus courants des « triplettes » de spécialités donnent des taux de féminisation très poussés sur certaines combinaisons (comme « Humanités Littérature et Philosophie, Langues Littérature, SES » avec 85 % de filles) et très faibles sur d'autres (comme « Mathématiques, Numérique & Sciences informatiques, Physique-Chimie » avec 13,4 %). Pour la SIF, « il est indispensable de s'interroger sur ce déséquilibre flagrant au moment même où ce nouvel enseignement démarre. Tout semble se passer comme si, dans le processus d'orientation, les choix des élèves étaient généralement déterminés par leur sexe, manifestant un défaut d'ouverture préjudiciable tant à la société qu'aux intéressés, captifs de logiques de décision qui les dépassent. L'absence de mobilisation de l'institution sur cette question fondamentale est profondément regrettable». • L'EPI s'associe à ce jugement De même pour la répartition géographique, on peut se poser la question « quelle particularité pourrait donc avoir la Bourgogne, par rapport à l'Île-de-France, pour que les élèves choisissent de faire des sciences industrielles plutôt que de l'informatique, et vice-versa ? » On retrouve cette disparité avec deux groupes d'académies numériquement importants. Pour la SIF, « une action forte, au niveau du ministère, paraît ici encore nécessaire pour que les choix des élèves s'appuient sur leurs appétences et sur les réalités socio-économiques des territoires ». La disparition des élèves de NSI entre la première et la terminale est un autre sujet d'inquiétude. Écoutons des collègues : « L'ouverture de la spécialité NSI de terminale dans mon établissement est fortement compromise à la rentrée prochaine... seuls 4 à 5 élèves sur 20 souhaiteraient continuer l'aventure l'année prochaine. C'est dommage car j'avais 12 élèves motivés et intéressés. Mais, après visite des salons, et des établissements d'enseignement supérieur où le discours était : "sans Maths et Sciences-Physiques point de salut", le choix a été fait assez vite pour eux ». On note que les rapporteurs de la Commission des Affaires culturelles et de l'Éducation de l'Assemblée nationale « plaident en faveur de la possibilité de maintenir, en Terminale, 3 spécialités, afin d'apaiser les inquiétudes des élèves, qui craignent que l'abandon d'une spécialité limite leurs choix dans l'enseignement supérieur, et de compenser la réduction de l'offre d'options par les établissements, qui découle de leur choix d'offrir une palette large de spécialités »
Pour ce qui concerne les épreuves communes de contrôle continu, beaucoup d'établissements sont en proie à une extrême tension. Les E3C posent de multiples problèmes, pratiques et pédagogiques : divulgation des sujets sur les réseaux sociaux, conditions de passage des épreuves, difficultés de correction en ligne... Pourtant de nombreuses difficultés étaient prévisibles et enseignants et parents d'élèves avaient alerté le ministre à plusieurs reprises.
La pandémie Covid 19 Les enseignants sont mobilisés pour assurer la continuité pédagogique, la continuité des apprentissages. Ils rivalisent d'ingéniosité pour assurer cette continuité à distance avec leur propre matériel, en dépit des difficultés techniques, ou dans les établissements quand ils ne sont pas fermés. Mais le distanciel montre ses limites. Il faudra s'en souvenir. Le numérique n'a pas vocation à supprimer le présentiel. Si la pandémie souligne aux yeux de beaucoup de parents le rôle irremplaçable des enseignants (enseigner est un métier), elle montre aussi le rôle lui aussi irremplaçable du présentiel. De ce point de vue, elle montre que l'école « de demain » devra nécessairement s'inscrire dans la continuité. La dynamique que crée le groupe classe est fondamentale. Ajoutons que, plus que jamais, la situation d'exception actuelle met en évidence le rôle irremplaçable d'une fonction publique de qualité, disposant de moyens matériels et humains. Un chapitre s'ouvre sur les nouveaux rapports entre le numérique et le système éducatif. * Ainsi, depuis 50 ans, l'EPI contribue activement à l'intégration et au développement de l'informatique et des TIC dans le système éducatif, de la maternelle à l'université. Elle milite depuis des décennies pour l'utilisation de l'informatique et de ce qu'on a appelé longtemps les technologie de l'information et de la communication (TIC) dans les différentes disciplines et activités – des milliers de pages ont été publiées dans les différentes publications de l'association – mais aussi pour un enseignement de l'informatique en tant que tel au collège et au lycée dans les enseignements généraux et technologiques. Le devoir impérieux du système éducatif est de préparer les jeunes au monde dans lequel ils vivront leur vie de citoyen et leur activité professionnelle. Ce monde est, et sera de plus en plus « numérique » Ils devront être en capacité de le comprendre, sinon de le dominer. Et pour le comprendre, il ne suffit pas de cliquer et d'utiliser l'ordinateur simplement comme un nouveau média. Des savoir-faire mais aussi des connaissances solides sont indispensables. Si les savoir-faire peuvent s'acquérir par la pratique (à l'École et plus souvent hors de l'École) pour les connaissances on n'a rien inventé de mieux (quoi qu'en disent les marchands d'e-learning) qu'un enseignement structuré par des enseignants dominant leur sujet. Il en est ainsi pour les disciplines traditionnelles, pourquoi le refuser pour l'informatique dont l'impact sur les individus et sur la société est et sera si considérable ? L'utilisation de l'informatique par les disciplines, pour laquelle l'EPI a tant fait, se développe lentement, trop lentement. La formation informatique des enseignants reste très insuffisante... tout cela traduit une politique mal assurée, quelque peu chaotique et donc un manque de cohérence qui ne s'explique pas seulement par un manque de moyens. Souhaitons que l'EPI, carrefour d'idées, instance critique et force de proposition, continuera, comme elle le fait depuis 50 ans, de fédérer, de donner son avis (même quand on ne lui demande pas !), d'ouvrir ou de consolider des pistes, bref d'assumer sa vocation. Rappelons que l'EPI, dont les adhérents et sympathisants sont des membres de l'Éducation nationale, enseignants ou chercheurs pour leur immense majorité, est ce qu'on appelle une association de spécialistes, comme il en existe dans les autres disciplines scolaires. Sa démarche est une démarche éducative et civique portée par le désir d'améliorer la formation des jeunes générations qui auront à évoluer dans un monde de plus en plus « numérique ». Comme cet historique le montre, la conception de l'EPI concernant la place de l'informatique et du numérique dans l'éducation est d'intérêt général, large et ouverte : l'informatique outil pédagogique et l'informatique objet d'enseignement sont complémentaires et se renforcent mutuellement. Rien à voir avec un quelconque lobby comme on peut l'entendre parfois. « L'EPI entend développer [ainsi] sa contribution au progrès du service public d'Éducation nationale ». Cette phrase fut de longues années en couverture 2 du Bulletin papier. Elle reste plus que jamais d'actualité. Janvrier 2021 Jacques Baudé
L'auteur remercie tout particulièrement Alain Kapur, responsable du site EPI, pour la mise en page de cet article et pour les nombreuses précisions qu'il a apportées concernant les publications de l'EPI. Cet article est sous licence Creative Commons (selon la juridiction française = Paternité - Pas de Modification). ANNEXES Références bibliographiques AFDI, l'Association francophone pour la didactique de l'informatique. Ses statuts ont été déposés à la Préfecture de Paris qu'en juillet 1995. L'association, régie par la loi du 1er juillet 1901, était alors hébergée 13 rue du Jura, 75013 Paris, au siège de l'EPI, membre fondateur. L'AFDI n'a jamais été déclarée dissoute : Archambault Jean-Pierre (2008). « Les travaux du groupe Informatique et TIC de l'ASTI : Un programme informatique pour le lycées ». Intervention au troisième colloque Didapro, le 21 avril 2008 : Archambault Jean-Pierre (2010). « À propos de la formation aux logiciels libres ». EpiNet n° 126 de juin 2010 : Association Enseignement Public et Informatique (1971). Premier éditorial de décembre 1971, Bulletin de l'EPI n° 1 : Association EPI (1971). Séminaire pour « l'enseignement de l'informatique à l'école secondaire » Les conclusions du séminaire, organisé par l'OCDE (OCDE/Centre pour la Recherche et l'Innovation dans l'enseignement) avec la collaboration de la Direction de la coopération du MEN, au Centre International d'Études Pédagogiques de Sèvres, 9 au 14 mars 1970 : Association EPI (1981). À propos du concours AFCET 1981 « L'informatique à l'école. Paru dans le Bulletin de l'EPI n° 22 de juin 1981, pages 59-65 : Association EPI (1984). « Introduction et éléments pour un historique ». L'informatique au collège Dossier EPI n° 4, supplément au Bulletin de mars 1984 : Association EPI (1984). « Introduction et éléments d'histoire », Informatique à l'école, Dossier EPI n° 6, sept. 1984 : Association EPI (1992). « Pour une culture générale en informatique à l'école, au collèges et au lycée ». Texte approuvé par l'Assemblée générale de l'association Enseignement Public et Informatique réunie le 17 octobre 1992, Bulletin de l'EPI n° 68 de décembre 1992 : Association EPI. Éditoriaux et documents des Bulletins de l'EPI n° 37 à 70 puis de la Revue de l'EPI n° 71 à 104 : Association EPI. Voir également l'archive ouverte Archive-Edutice : Et pour les historiens du futur, rappelons que les Bulletins, Revues et les différentes publications de l'EPI ont été réglementairement déposés à la Bibliothèque nationale. Y consulter notamment la rubrique « Informations générales » (non en ligne). Baron Georges-Louis (1989). La constitution de l'informatique comme discipline scolaire. Le cas des lycées. Thèse. 1987 : Baron Georges-Louis (1990). « L'informatique en éducation - Le cas de la France », Revue française de pédagogie. Années 1990-1992, p. 57-77 : Baron Georges-Louis et Baudé Jacques (1992). L'intégration de l'informatique dans l'enseignement et la formation des enseignants, Actes du colloque qui s'est tenu au CREPS de Châtenay-Malabry, les 28-29-30 janvier 1992. Une coédition EPI-INRP : Baron Georges-Louis, Bruillard Éric & Komis Vassilis (2011). Les actes du Colloque sur la didactique de l'informatique. Patras – Grèce : Baudé Jacques (2010). « L'option informatique des lycées dans les années 80 et 90 » Baudé Jacques (2012). « L'informatique dans les écoles, collèges et lycées français. », intervention au colloque : « Vers un musée de l'Informatique et de la Société Numérique en France ? » au CNAM-Paris le 8 novembre 2012 : Baudé Jacques (2017). « Éléments pour une histoire de l'enseignement de l'informatique dans l'enseignement général en France », exposé au CNAM. Baudé Jacques (2014 à 2021). Les articles dans la rubrique « Histoire » de 1024, le Bulletin de la Société informatique de France : L'option informatique (n° 2) - L'expérience des 58 lycées (n° 4) - Opération Informatique pour tous (n° 5) - Le système LSE (n° 7) - L'AFDI (n° 9) - Le séminaire de Sèvres (n° 11) - Écoles et collèges (n° 12) - Le Mariage du siècle (n° 13) - etc. Bron Alain (1988). « Le plan d'études, une initiation obligatoire à l'informatique pour tous les élèves suisses. » Bulletin de l'EPI (Enseignement Public et Informatique) 1988 : Didapro-DidaSTIC : Huit colloques francophones et cinq colloques francophones de didactique de l'informatique (AFDI) : https://www.didapro.org/ Duchâteau Charles (1992). « Peut-on définir une "culture informatique" ? ». Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix. Paru dans JRI (Journal de Réflexion sur l'Informatique) Institut d'Informatique, FUNDP, Namur, n° 23/24, octobre 1992, p. 34-39 : Duchâteau Charles (1994). « Socrate au pays des ordinateurs » Revue de l'EPI n°74 de juin 1994, p.159-177 : Grandbastien Monique (1989). « Extraits du rapport de Monique Granbastien » (paru à La Documentation française, Collection des rapports officiels) – article du Bulletin de l'EPI n°56 de décembre 1989, p. 55-74 : Noyelle Yves (1989). « La saga du Lse et de sa famille (LSD-LSG-LST) », Bulletin de l'EPI n° 54 , Association EPI 1989, p.216-234 : Pair Claude et Le Corre Yves (1981). L'introduction de l'informatique dans l'éducation nationale, Rapport remis à Alain Savary le 15 octobre 1981 : Pélisset Émilien (1985). « Pour une histoire de l'informatique dans l'enseignement français, premiers jalons » in Système éducatif et révolution informatique, Collection Recherches, Les cahiers de la FEN, 1985, 192 pages. Republié par l'EPI (septembre 2002) : On pourra lire également : Queniart et Yolin (1971). Introduction de l'informatique dans l'enseignement secondaire par MM. Ingénieurs-élèves des Mines. Ce rapport présente une étude qui a été réalisée d'octobre 1970 à juin 1971 à la demande du Ministère de l'Éducation nationale – plus précisément du Chargé de Mission à l'Informatique, Monsieur W. Mercouroff – dans un but extrêmement concret puisque les réalisations qui en découlent doivent être faites dans le cadre du VIe Plan. Pitié et Scherer (1972). Introduction de l'informatique dans l'enseignement secondaire, étude effectuée d'octobre 1971 à juin 1972 par MM. Pitié et Scherer, en prolongement des travaux précédents. On y trouve notamment une recherche sur l'enseignement de l'informatique, sous la direction de M. Lumbroso, Chef de la Division Informatique au Département de la Recherche et de la Formation de l'OFRATEME, au lycée de la Celle Saint-Cloud, où enseignaient plusieurs membres et futurs membres de l'EPI. Les prémisses d'une option informatique dès le début des années 70. INRP (1981). « Dix ans d'informatique dans l'enseignement secondaire », 1970-1980, Recherches pédagogiques n° 113, INRP, 4e trimestre 1981. Sur le site EPI : - La rubrique historique de l'EPI : https://www.epi.asso.fr/revue/histosom.htm - Les Archives d'EpiNet : https://www.epi.asso.fr/epinet.htm Sur votre moteur de recherche préféré : site:epi.asso.fr [mots clés] Sur Wikipedia : - La page EPI: https://fr.wikipedia.org/wiki/Enseignement_public_et_informatique - Le langage LSE : https://fr.wikipedia.org/wiki/LSE_( langage_de_programmation) - Le plan Informatique pour tous : http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_informatique_pour_tous - Histoire de l'enseignement de l'informatique en France : - Enseignement de l'informatique en France (période 2012-2016) : à partir de 2012, les programmes scolaires du premier degré et du second degré ont progressivement réintroduit des notions d'informatique : Sur Archive Edutice : Rappel chronologique
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