Table ronde au Salon Educatec-Educatice Un enseignement « Informatique et sciences du numérique » en Terminale S Une table ronde d'Educatice 2010 a été consacrée à l'enseignement de spécialité optionnel « informatique et sciences du numérique » créé en Terminale S pour la rentrée 2012 [1]. Animée par Jean-Pierre Archambault, chargé de mission au CNDP-CRDP de Paris, elle a réuni Robert Cabane, IGEN de mathématiques, titulaire d'une lettre de mission signée par le Ministre de l'Éducation nationale pour l'organisation de cet enseignement ; Gilles Dowek, directeur de recherches à l'INRIA ; Monique Grandbastien, professeur à l'Université Henri Poincaré de Nancy et Abdellatif Kbida, professeur de mathématiques dans l'académie de Nancy-Metz.
Après les présentations des intervenants, un large débat s'est installé avec la salle. Cet enseignement constituera une « alphabétisation numérique » d'enseignement général à l'occasion de la réforme des lycées [2]. Un groupe d'experts est mis en place pour la définition du programme, les grands domaines de la science informatique étant incontournables, à savoir l'algorithmique, la programmation et les langages, la théorie de l'information, les machines et les réseaux. Le programme sera prêt en février 2011. Comme les autres disciplines, l'informatique a ses spécificités pédagogiques et didactiques, avec une articulation équilibrée (cours, TD de mise en activité et TP). L'objectif est de faire naître l'interrogation à partir de situations banales et d'apporter ensuite des réponses, et non l'inverse. Les notions scientifiques fondamentales enseignées doivent permettre aux élèves de comprendre la face « invisible » des utilisations, créations applications et enjeux de l'informatique. Les réalisations doivent être conduites dans différents domaines (graphisme, imagerie, communication, sécurité, prise de décision...). Les questions sociétales, par exemple libertés informatiques, doivent s'ancrer dans des questions scientifiques et techniques (sécurité, confidentialité, cryptage...). L'objectif d'appropriation de concepts informatiques est central, contrairement à la situation du B2i où en plus on évalue des choses que l'on n'enseigne pas. La formation des enseignants a démarré dans les académies de Versailles et de Grenoble. Elle s'étendra ensuite aux autres académies, avec un format de 60 heures sur un semestre avec des séances à distance. Des certifications complémentaires seront organisées dans chaque académie avec des jurys comprenant des universitaires. Un manuel à l'intention des enseignants est en cours d'élaboration (éditeur CRDP de Paris). Un partenariat tripartite Ministère-INRIA-CNDP doit être mis en place pour réaliser une plate-forme facilitant l'accès aux ressources pédagogiques existantes (Interstices, Fuscia, site de l'EPI...), la création de nouvelles ressources, les échanges entre enseignants, les questions aux universitaires et chercheurs... Dans un premier temps, une formation est proposée à des enseignants de physique, mathématiques et STI pour des raisons logistiques. Cependant des aménagements peuvent être prévus dans des régions qui auront des difficultés de recrutement dans ces disciplines. Un recrutement souple s'adresse à des enseignants capables de maîtriser le sujet mais aussi d'accrocher les élèves et de les passionner. Ces enseignants devront aussi pouvoir s'appuyer sur l'expertise des collègues d'autres disciplines dans le cadre des établissements. Le travail d'équipe apparaît important pour la préparation des cours, mais un seul enseignant par classe de Terminale doit être la référence dans ce domaine. Dany Hamon NOTES [1] Un enseignement « informatique et sciences du numerique » en terminale S. [2] Le bac STI2D proposera, lui, une spécialité « Système d'Information et Numérique ». ___________________ |
Rapports et Documents | Informatique et TIC |