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L'introduction de l'informatique
dans l'éducation nationale

Rapport de MM. Claude Pair et Yves Le Corre
remis à Alain Savary le 15 octobre 1981
 

À la demande de plusieurs collègues intéressés par l'Histoire du déploiement de l'informatique dans le système éducatif français, nous reproduisons ici le rapport de MM. Claude Pair et Yves Le Corre remis à Alain Savary, Ministre de l'Éducation nationale, le 15 octobre 1981.

Rappelons qu'à la suite du retour de la Gauche au pouvoir en mai 1981, le SGEN demande au nouveau Ministre de l'Éducation nationale, Alain Savary, le « gel » du plan informatique. Aussitôt, l'EPI soutenue par les syndicats de la FEN intervient directement auprès du ministre. La réaction de ce dernier est rapide : le 3 juillet 1981, une mission est confiée à Claude Pair et Yves Le Corre. Le 23 juillet, une note annonce pour la rentrée l'accroissement des formations et des équipements, la mise en place expérimentale de l'option informatique en classe de seconde et une importante phase de concertation. Le rapport Pair-Le Corre (auquel l'EPI a activement participé), va accélérer encore le processus.

Nous conseillons, par ailleurs, la lecture de :

À propos de ce rapport : http://www.epi.asso.fr/revue/25/b25p028.htm
et « Quelques points de repère dans une histoire de 40 ans :
L'association Enseignement Public et Informatique de février 1971 à février 2011 »
http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h11epi_jb.htm

Extraits de la rubrique Historique du site EPI :
« Quelques jalons pour un historique de l'informatique dans le système éducatif français »
http://www.epi.asso.fr/revue/histosom.htm

 

Introduction

   Ce rapport a pour but de préparer des décisions et de nouvelles réflexions.

   Aussi nous ne reviendrons pas longuement sur l'importance de l'introduction de l'informatique dans l'enseignement. L'informatique est à la fois une technique, un phénomène de civilisation, un outil d'enseignement, une science autonome et formatrice.

   Si le fait qu'elle est une technique justifie l'existence de classes destinées à préparer certains élèves aux professions qu'elle ouvre, il faut que tout élève se soit trouvé à son contact pendant sa scolarité, pour qu'il puisse dominer ce phénomène de civilisation, qu'il ait pu poser les questions nécessaires à sa compréhension et recevoir des réponses suffisantes.

   Ce contact peut se faire à l'occasion de l'emploi de l'informatique comme outil d'enseignement, qu'il s'agisse d'enseignement assisté par ordinateur, de développement des capacités logiques par diverses formes de programmation ou de documentation automatisée. On peut penser qu'il faudra dans les années à venir aller plus loin et introduire une véritable discipline informatique pour les élèves. Ce point étant encore controversé, nous avons proposé l'ouverture d'un nombre limité d'options informatiques, dans des conditions qui permettront de tirer des conclusions des résultats obtenus.

   Depuis 1970, une importante réflexion a été accumulée, notamment au niveau des lycées. Ces dernières années, bien que ce travail se soit poursuivi il a été quelque peu vicié par un certain manque d'autonomie de l'Éducation nationale vis à vis de partenaires extérieurs qui a conduit à trop insister sur le matériel par rapport à l'indispensable formation des personnels. Plus généralement, on n'a pas assez tenu compte des besoins pédagogiques et la concertation n'a pas été suffisante.

   Le rapport qui suit est le résultat d'une large consultation qui a montré un large consensus sur les principes suivants :

  • priorité à la formation
  • concertation et décentralisation
  • caractère essentiel de la recherche
  • application de l'informatique non seulement à l'enseignement mais également à la documentation pédagogique et à l'information sur l'éducation
  • large appel à l'enseignement supérieur
  • aide aux jeunes en difficulté scolaire
  • valorisation des expériences antérieures.

   Après avoir indiqué les objectifs (ch1), le rapport traite de la recherche pédagogique (ch2) et de la formation des enseignants (ch3). Les moyens c'est-à-dire l'introduction des micro-ordinateurs (ch4), de la télématique « grand public » (ch5) et Éducation nationale (ch6) ainsi que la réalisation et la diffusion des logiciels (ch7) sont ensuite décrits. Les structures proposées (ch8) précèdent la conclusion (ch9).

   Les annexes portant la même numérotation que le chapitre qui leur correspond sont regroupées à la fin du rapport.

   L'informatique dans l'enseignement supérieur n'est pas considérée sauf lorsque celle-ci intervient pour la formation, la recherche, et le développement dans les autres ordres d'enseignement.

 
1. Les objectifs

   Le rôle de 1'éducation dans le contexte social et économique actuel est considéré comme primordial. La population concernée ne se limite pas aux jeunes en formation initiale mais à ceux qui ont quitté l'école sans qualification, et aux personnes plus âgées qui souhaitent reprendre leurs études.

   Les objectifs poursuivis par l'Éducation nationale à l'aide des nouveaux moyens technologiques basés sur l'informatique sont les suivants :

  • Éveiller les esprits à la discipline et au contexte informatique.
  • Appliquer ces moyens à :
    • l'assimilation des connaissances
    • la formation de l'esprit logique
    • la réflexion personnelle ou collective
    • la documentation pédagogique
    • l'information sur l'éducation et le passage à la vie active.
  • Les appliquer en particulier aux jeunes en difficulté scolaire (cas sociaux, handicapés, isolés, immigrés...).
  • Permettre à l'enseignant de les adapter facilement à sa classe et aux circonstances.
  • Assurer l'existence de produits pédagogiques d'expression et de culture française adaptés à ces moyens et capables de concurrencer les productions étrangères.
  • Étudier l'impact de ces moyens en vue de les adapter, de les développer et de définir leur rôle et leurs caractéristiques futurs.

Les considérations suivantes doivent être respectées :

  • Obtenir l'accord des personnes de l'Éducation nationale concernées
  • Éviter les inégalités sociales qui pourraient être induites
  • Corriger au contraire ces inégalités par cette technologie
  • Tenir compte des acquis et des expériences multiples déjà effectuées
  • Assurer la compabilité des produits et des matériels
  • Pouvoir suivre et évaluer l'expérience dans les établissements scolaires
  • Assurer la protection et la diffusion des didacticiels produits par l'Éducation nationale.

 
2. La recherche

2.1. La recherche pédagogique

   Le Ministère de l'Éducation nationale doit développer les recherches assurant une meilleure efficacité du système éducatif dans la Nation,, Or la recherche pédagogique et en sciences de l'éducation a été asphyxiée pendant plusieurs années dans les Universités ; l'Institut National de la Recherche Pédagogique ne dispose pas des moyens qui lui permettraient de remplir sa fonction. Il est surprenant que le Ministère de l'Éducation nationale y attache aussi peu d'intérêt.

   L'une des raisons réside vraisemblablement dans la difficulté d'évaluer et d'exploiter les travaux de recherche en pédagogie. Or, l'emploi de l'Enseignement Assisté par Ordinateur (EAO) permet dans certains cas de parvenir à des observations mesurables. Le contrôle de ses effets sur les élèves permet par réaction d'améliorer l'utilisation de cet outil.

2.2. La recherche technologique

   Simultanément, les constructeurs des technologies nouvelles essayent de leur affecter un rôle éducatif. Plusieurs grandes sociétés américaines et japonaises vendent du matériel informatique pour l'enseignement. Elles préparent plus ou moins bien des produits pédagogiques (didacticiels) qu'elles cherchent à diffuser au grand public et à l'étranger. Six sociétés installées en France commencent à diffuser des didacticiels étrangers dans le secteur privé (Industrie, Banques, Enseignement...). Quelques sociétés françaises y travaillent également. Plusieurs éditeurs français d'ouvrages scolaires se préparent à accueillir cette nouvelle forme de production pour l'enseignement .

   Les motivations des constructeurs ne sont pas toujours celles de l'Éducation nationale. Il importe que le Ministère qui en a la charge joue un rôle déterminant sur la nature et la qualité des produits éducatifs et des terminaux qui les utilisent. Sinon, ceux-ci seront définis par des considérations qui pourraient être étrangères à l'éducation et étrangères à notre culture.

2.3. Nature des recherches à effectuer

Les recherches peuvent porter sur :

  • les caractéristiques des terminaux (en particulier des vidéodisques)
  • les caractéristiques des moyens de communication
  • la nature et la présentation des informations à échanger
  • le dialogue homme-machine pour l'éducation, l'information, la documentation
  • les formes d'enseignement à distance
  • la rédaction des didacticiels
  • la résolution de problèmes
  • les jeux éducatifs
  • les aspects psycho-sociologiques
  • la participation à la vie locale
  • les aspects ergonomiques
  • les évaluations
  • les applications particulières aux différents handicapés

2.4. Les équipes de l'INRP

   Trois équipes de l'INRP travaillent sur quelques-uns de ces sujets. Elles ne regroupent qu'une quinzaine de chercheurs et techniciens de statuts divers (chef de travaux, certifié, assistant, instituteur, ingénieur, technicien). Ces chercheurs sont secondés par 6 professeurs détachés (dont : 3 à mi-temps) pour encadrer 300 enseignants qui, sur le terrain, bénéficient en moyenne de 4 heures de décharge au niveau hebdomadaire.

   La gestion de ces heures de décharge au niveau national est d'une complexité qu'il importe d'éliminer.

   Certains travaux s'effectuent en liaison avec le CRDP, les CDDP et les écoles normales.

2.5. Les équipes universitaires

   Ces équipes travaillent dans les universités, les IREM, le CNAM, le CNRS, le Musée de la Villette, l'INRIA.

   Une douzaine d'universités comportent des équipes s'intéressant à l'EAO. D'autres équipes travaillant ou non dans ces mêmes universités se consacrent à d'autres sujets connexes : micro-informatique, logiciels, intelligence artificielle, sciences de l'éducation.

2.6. Les équipes de recherche d'autres ministères

   Le CNET, dans son centre de Lannion, réalise de nombreux travaux sur la télématique appliquée à l'enseignement, sur la synthèse de la parole appliquée à la correction des malentendants, sur les caractéristiques ergonomiques des terminaux, sur les dialogues simples Homme-Machine.

   L'IDATE de Montpellier (Institut pour le Développement et l'Aménagement des Télécommunications et de l'Économie) a été chargé d'une étude d'impact de la Télématique en Lozère, en particulier dans ses applications à l'éducation.

   Le CCETT de Rennes {Centre Commun d'Études de Télévision et de Télécommunications) a travaillé sur les applications des techniques modernes à la formation permanente.

   D'autres Ministères ont leurs propres équipes de recherche sur ce sujet : Défense, Agriculture...

2.7. Importance d'une cohésion INRP - Universités

   Sans l'apport des équipes universitaires, le Ministère de l'Éducation nationale aurait moins de chercheurs sur l'application des technologies nouvelles à l'éducation que le Ministère des PTT ou que le secteur privé.

   Les travaux des multiples équipes universitaires doivent être coordonnés. Cette tâche revient naturellement à l'INRP et à son Conseil scientifique, II importe que des travaux sur thème puissent être effectués par des équipes communes à l'INRP (ou aux CRDP et CDDP) et aux Universités. Pour éviter la dispersion des efforts, il est nécessaire de réunir des équipes dans quelques laboratoires à créer à Paris et en Province.

   On pourrait penser à une structure calquée sur celle de l'INRP : les équipes universitaires tout en appartenant à leur université relèveraient également de l'INRP qui leur fournirait des moyens pour accomplir une recherche déterminée sur programme.

   Les équipes de qualité ainsi constituées seraient en mesure de collaborer efficacement avec les autres laboratoires qui travaillent sur le même sujet.

2.8. Propositions

   Les recherches sur les applications pédagogiques de l'informatique doivent être développées et valorisées pour :

  • Mettre au moins les dispositifs utiles en veillant à la qualité des produits et à la lutte contre les échecs scolaires.
  • En préparer les retombées culturelles et industrielles.
  • En contrôler les aspects nuisibles : accroissement des inégalités, robotisation, contrôle informatique...

   Il faut ainsi à l'INRP :

  • préciser le rôle de l'INRP par rapport au CNDP, aux CRDP, aux équipes universitaires,
  • créer une nouvelle direction de programme pour l'informatique et un laboratoire de télématique,
  • mettre à sa disposition en 1982 la dizaine d'enseignants et la dizaine d'ingénieurs ou techniciens qui lui sont nécessaires pour remplir son programme minimum actuel (annexe A.2.),
  • Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules, ajuster son programme de recherche par concertation entre ses chercheurs, son Conseil scientifique et la Mission de la Recherche
  • prévoir une harmonisation des statuts des chercheurs et des techniciens avec ceux du CNRS ou des équipes universitaires
  • déconcentrer la distribution des heures de décharges aux enseignants qui seraient affectés à des commissions académiques (cf. chap. 7 et 8). Ceux-ci devraient recevoir des propositions de recherches présentées par les établissements.

   Dans l'enseignement supérieur :

  • soutenir les équipes actuelles, en susciter de nouvelles
  • faciliter les liaisons avec l'INRP (éventuelle intégration des équipes universitaires dans l'INRP selon le modèle IN2P3*
  • distribuer les tâches selon un programme national piloté par l'INRP
  • développer les contrats avec l'INRP à l'aide de crédits mis dans ce but à la disposition de son Conseil scientifique
  • créer dès le début de 1982 au moins un poste de technicien de recherche auprès de chacun des centres universitaires de formation de formateurs (leur besoin global est indiqué en 3.6.).

   Par rapport à l'ensemble des équipes :

  • assurer une concertation avec les autres ministères
  • être informé de l'ensemble de l'effort national
  • assurer des travaux de recherche communs avec le CNET, l'IDATE, le CCETT...
  • disposer d'une instance d'évaluation des travaux des chercheurs
  • prévoir à moyen terme la création de GIS groupant plusieurs dizaines de chercheurs et de techniciens d'origines diverses.

 
3. La formation : les enseignants et l'informatique

3.1. Généralités

   L'informatique est à la fois un outil d'enseignement, une science et une technique. L'enseignement de cette technique est l'objet de formations professionnelles qui n'entrent pas dans le champ de ce rapport, mais dont il faut envisager le développement avec prudence au niveau de l'enseignement secondaire et avec détermination à celui de l'enseignement supérieur. En dehors de ces formations, il ne paraît pas actuellement souhaitable de créer pour l'enseignement secondaire un corps d'enseignants d'informatique et ceci même si l'enseignement d'une discipline informatique devait se développer pour les élèves (Voir l'annexe A.3 : introduction expérimentale de la discipline informatique dans l'enseignement comme option de la classe de seconde dans 12 lycées.) En effet, l'informatique peut aider à un décloisonnement entre les disciplines qui est aujourd'hui particulièrement nécessaire. D'autre part, dans l'enseignement élémentaire et secondaire, elle a pour principal intérêt ses applications dans les divers domaines de l'activité humaine, et son aspect formateur ne saurait se séparer de ses applications. Enfin, le marché de l'emploi informatique est actuellement très tendu et il serait difficile et peu souhaitable sur le plan de l'intérêt général d'y recruter des enseignants.

   Au contraire, les enseignants de toutes disciplines doivent pouvoir employer l'informatique comme outil d'enseignement et parler à leurs élèves de son insertion dans la Société. Dans tout ce qui suit, le mot « enseignant » doit être entendu au sens large. Il recouvre par exemple les personnels de documentation, de l'administration et les conseillers pédagogiques.

3.2. Les rôles des enseignants

1) Tous les enseignants devraient donc posséder : une connaissance générale de la nature de l'informatique et de ses applications dans la société d'aujourd'hui et la compétence nécessaire pour employer des didacticiels dans leur enseignement.

2) Cet emploi des didacticiels posera cependant des problèmes techniques et même pédagogiques qui ne pourront être résolus par tous les enseignants s'ils sont laissés à eux-mêmes. D'autre part, la gestion quotidienne d'un ensemble d'ordinateurs demande du temps et une certaine compétence. Il faut donc envisager l'existence d'équipes d'animation (voir annexe A.3 une liste de leurs tâches). Ces équipes devraient jouer également un rôle dans la production des didacticiels. Des décharges au titre de l'animation devraient être affectées aux établissements équipés pour être réparties aux membres de l'équipe d'animation.

3) La formation des enseignants aux deux niveaux précédents, l'encadrement de la production du logiciel, la recherche pédagogique, l'enseignement de l'informatique dans des options spécialisées, demandent des connaissances plus approfondies, conduisant à des enseignants à double compétence leur discipline et l'informatique.

   Pour les lycées et les collèges, il faut obtenir assez rapidement les trois niveaux précédents par une formation légère de tous les volontaires au niveau 1, la constitution d'une équipe d'animation au niveau 2, une formation approfondie au niveau 3. Ceci est déjà en cours dans les lycées, bien que le niveau 2 n'ait pas été assez clairement envisagé jusqu'à présent Pour les lycées d'enseignement professionnel et les collèges, il faut insister d'abord sur le niveau 3 pour créer des didacticiels et expérimenter.

   Le cas des écoles est plus délicat. Les objectifs et l'opportunité même de l'introduction de l'informatique restent à définir. Privilégier l'enseignement « spécial » est sans doute souhaitable. Pour permettre d'approfondir les réflexions, la formation au niveau 3 de professeurs d'école normale  et quelques instituteurs est nécessaire dans l'immédiat.

3.3. La formation continue

3.3.1. La formation légère (niveau 1)

   Elle s'adresse à des professeurs volontaires. Cependant, pour que le choix soit fait en connaissance de cause, elle pourrait être précédée d'une information, d'une demi-journée par exemple, destinée à tous les professeurs et effectuée par discipline sous la responsabilité des IPR ; il serait bon que le contenu de l'information et les documents correspondants soient préparés sur le plan national : le CNDP pourrait en être chargé.

   La formation légère doit être effectuée dans chaque établissement dans l'année de son équipement. Elle peut être reprise ensuite pour les enseignants qui ne l'auraient pas suivie cette année-là.

   Elle a un double objectif :

  • pour tous les enseignants volontaires, les former au niveau 1 : familiarisation avec l'informatique et ses applications, emploi de l'enseignement assisté par ordinateur

  • dégager une équipe d'animation comportant au moins une personne par discipline (ou groupe de disciplines volontaires).

   Après un tronc commun, il est possible d'envisager un partage entre les professeurs plus intéressés par la programmation et ceux qui sont plus intéressés par l'EAO. L'ensemble de cette formation doit durer au moins 80 heures. Puis un suivi devrait être assuré pour les enseignants engagés dans des travaux personnels et pour la formation de l'équipe d'animation.

   La formation sera assurée par une équipe de professeurs formateurs de plusieurs disciplines. L'un d'eux sera désigné comme responsable. Un formateur ne devrait être responsable que d'un établissement ; il pourrait intervenir dans 1 à 3 autres.

   L'organisation et la répartition de la formation dans le temps doivent être proposées par l'établissement dans sa demande d'équipement. Après avis de la commission académique de l'informatique, elles seront mises au point par discussion entre le chef d'établissement et le responsable de formation.

   Il faudrait envisager d'effectuer la formation en dehors du service en payant aux enseignants qui la suivent une partie du temps qu'ils y consacrent, par exemple une heure année pour l'ensemble de la formation.

   Tous les formateurs d'une académie constitueront une équipe académique. Un IPR devrait être désigné pour coordonner et suivre leur travail. Cet IPR recevrait une formation préalable ; l'information des inspecteurs généraux, des IPR, des chefs d'établissement est d'ailleurs à envisager à ce même niveau.

3.3.2. La formation à l'animation (niveau 2)

   Elle commence en même temps que la formation légère. Puis, chaque année, l'équipe d'animation fait état, dans le rapport qu'elle doit fournir à la commission académique, des besoins de formation complémentaire qu'elle ressent. La commission organise les formations nécessaires avec l'aide de l'enseignement supérieur (centres de stage, IREM), des formateurs, du CRDP.

3.3.3. La formation approfondie (niveau 3)

   Elle est effectuée pendant un an dans des centres universitaires : en 1981-1982, 11 centres : en province à Grenoble, Lille, Lyon, Nancy, Nice, Poitiers, Rennes, Toulouse, et dans la région parisienne à Jussieu, Saint-Cloud (ENS), Ulm (ENS). Le programme est placé en annexe A.3. Ces centres auront une activité de Formation, de Recherche et de Développement.

   Le nombre de stagiaires en formation, qui est d'un peu plus de 200 en 1981-1982, devrait croître légèrement dans les années ultérieures. Cela devrait amener à ouvrir de nouveaux centres.

   Il est demandé aux centres d'assurer aussi un suivi des anciens stagiaires, une animation, une recherche. En particulier, le suivi de l'option expérimentale d'informatique est assuré en 1981-1982 par des centres précédents.

   La formation des professeurs de sciences et techniques économiques devant enseigner l'informatique est de ce même niveau. Il conviendrait d'examiner quels liens doivent exister entre les deux types de formation.

3.4. La formation initiale

   Toutes les formations évoquées plus haut sont des formations continues. Il serait souhaitable qu'elles puissent être relayées par la formation initiale, en tout cas avant le moment où devront être recrutés des enseignants en grand nombre.

   La formation initiale doit porter à la fois sur l'informatique elle-même et sur son emploi dans l'enseignement et la documentation.

   L'initiation à l'informatique devrait faire l'objet d'une unité de valeur dans toutes les formations universitaires conduisant à l'enseigner : (DEUG, instituteurs, licence...). Cette unité de valeur serait bien liée la discipline principale de 1'étudiant. D'autre part, dans l'année de formation professionnelle (écoles normales, centres de formation à 1'enseignement spécial, centres de formation de PEGC, ENNA, CPR), serait intégrée une formation qui insisterait sur l'insertion de l'informatique dans l'enseignement.

   L'objectif est d'atteindre ainsi le niveau 1 précédent pour tous les enseignants recrutés et de leur permettre un accès facile au niveau 2. Le niveau 3 devra toujours être acquis en formation continue si on poursuit le choix de ne pas recruter de spécialistes d'informatique. Une autre possibilité serait de créer des formations universitaires et des concours de recrutement mixtes, informatique plus une autre discipline ; cette idée intéressante paraît difficile à mettre en oeuvre dans l'immédiat.

3.5. Le rôle de l'enseignement supérieur

   L'enseignement supérieur joue un rôle essentiel tant pour la formation continue que pour la formation initiale, sans oublier la recherche en didactique. Il faut donc envisager un renforcement important en enseignants d'informatique, dont le nombre est déjà très insuffisant pour la formation de professionnels de l'informatique. Il faut aussi penser à former des enseignants du Supérieur appartenant à d'autres disciplines pour qu'ils puissent enseigner l'informatique à leurs étudiants et poursuivre des recherches de didactique sur l'introduction de l'informatique dans leurs disciplines. Enfin, des options de DEA « informatique et enseignement » pourraient être créées pour favoriser une recherche dans ce domaine.

3.6. Propositions :

- Organiser selon les principes ci-dessus :

  • la formation légère (une centaine d'heures) assurée par des enseignants issus de la formation approfondie, en liaison avec les IPR et avec le CNDP et les CRDP,
  • l'animation : des heures de décharge doivent, sur proposition de l'établissement, y être affectées,
  • la formation approfondie : 200 à 300 stagiaires par an dans une quinzaine de centres de stage liant universités et CRDP. Donner à chaque centre de stage la triple vocation ; Formation, Recherche, Développement ; y créer 2 postes d'enseignant en informatique, 1 poste administratif et 1 poste de technicien et apporter un crédit particulier pour son activité en Formation,

- Organiser pour les conseillers en orientation et les documentalistes une option sur la documentation automatisée.

- Faire participer les professionnels de l'informatique à la formation dans le cadre du congé formation.

- Favoriser la création de clubs « informatiques » dans les établissements.

- Créer un nombre important de postes d'informatique dans l'Enseignement supérieur.

- Créer des options de DEA « informatique et enseignement ».

 
4. Les micro-ordinateurs

4.1. Applications des ordinateurs à l'enseignement

   Les ordinateurs de taille importante contrôlent les grandes banques de données nationales ou internationales et les grands réseaux internationaux d'enseignement assisté par ordinateur (exemple PLATO).

   La puissance des micro-ordinateurs croît sans cesse, la facilité et la qualité du dialogue interactif s'améliorent régulièrement alors que les prix baissent. Les nouveaux matériels présentent des fonctions graphiques et des possibilités de raccordement à différents périphériques (passeur de vue, magnétoscope, magnétophone, vidéodisque...) qui en font un outil assez complet pour différentes applications pédagogiques. Les micro-ordinateurs deviennent un matériel « grand public ». Cependant, les micro-ordinateurs doivent être reliés entre eux ou à un ordinateur de taille plus importante pour consulter les banques de données non locales et pour assurer l'exploitation du dialogue pédagogique.

   L'enseignement peut être individualisé à l'aide d'un dialogue personnalisé. Il peut également faire l'objet d'un travail d'équipe pour les élèves. L'ordinateur est aussi générateur d'un travail d'équipe des professeurs, même de disciplines différentes. Il leur permet de contrôler, critiquer et améliorer leur propre enseignement.

4.2. Application à la documentation pédagogique

   Le micro-ordinateur peut gérer localement un petit fichier de documentation pédagogique. Le logiciel correspondant doit tenir compte des procédures standard et peut être plus ou moins conversationnel.

   Plusieurs expériences disparates ont été effectuées par des chercheurs de l'INRP, des spécialistes du CNDP, des CDDP, des CRDP, des enseignants de lycées équipés, des clubs divers, etc.

   Le CRDP de Lyon, en accord avec celui de Grenoble et en liaison avec les Centres de Documentation et d'Information (CDI) de plusieurs établissements voisins, a effectué un important travail. II pourrait être retenu comme centre témoin afin que les solutions qui y seront appliquées puissent inspirer les autres expériences dans un souci de compatibilité. Il importe de définir une procédure uniforme de la saisie documentaire locale. Le fichier pourrait être informatisé. Un logiciel standard pourrait être réalisé pour permettre la gestion de ce fichier local et sa consultation.

   L'échange d'informations entre les CDI ou des centres de taille plus importante peut être résolu par des réseaux télématiques (voir ch. 5 et 6).

4.3. Application à la diffusion de l'information sur l'éducation

   II s'agit de délivrer des informations sur les programmes scolaires ou universitaires, les examens, les professions, les carrières, les débouchés...

   En particulier, l'ONISEP gère à l'Éducation nationale une banque de données sur ce sujet. Une partie est transcrite sur fiches ou fait l'objet de brochures sur un sujet déterminé. Une partie plus réduite est diffusée sur Télétex (Antiope ou Télétel).

   Les conseillers pédagogiques, dans les CIO (Centres d'Information et d'Orientation) ou lors de leur passage dans les CDI, ainsi que les documentalistes des CDI, participent à la diffusion de cette information.

   L'informatique peut les aider localement, un micro-ordinateur pouvant gérer un fichier et permettre sa consultation selon un mode conversationnel. Les élèves eux-mêmes pourraient procéder ainsi à une première approche de leur problème et être mieux à même de conduire ensuite leur conversation avec le conseiller.

   Là encore, une liaison télématique avec les serveurs serait particulièrement utile. Cependant, lorsqu'il s'agit de besoins locaux, il est important de pouvoir gérer son potentiel informatique sans avoir besoin d'en référer à un ordinateur central.

4.4. Problèmes pratiques concernant les micro-ordinateurs

4.4.1. Marchés futurs

   La procédure d'étude et d'acquisition paraît satisfaisante. On pourrait cependant étudier si quelques simplifications ne seraient pas possibles dans l'avenir, tout en améliorant la concertation avec les constructeurs. Il faut noter que le marché de l'Éducation nationale présente une grande importance pour les constructeurs français.

   Il est souhaitable que tous les marchés prévoient la possibilité d'une extension en nombre. Cette disposition permettra aux établissements désirant acquérir du matériel sur leurs ressources propres de le faire dans le cadre du marché, en bénéficiant de ces conditions. Dans ce cas, ils devraient être dispensés d'un passage en Commission Ministérielle de l'Informatique ; il leur suffirait d'informer la Commission.

4.4.2. Évolution du matériel

   La principale amélioration à prévoir est la communication entre les micro-ordinateurs d'un même établissement, pour éviter les recopies multiples de disquettes et permettre au professeur de recueillir des informations sur le travail de l'ensemble des élèves de sa classe.

   Ultérieurement, le raccordement à un réseau national devra être envisagé.

4.4.3. L'installation et l'entretien du matériel

   Une enquête demandée à l'Inspection générale de l'Administration et à la Direction des lycées fera le point sur les conditions d'installation, de réception, de fonctionnement et d'entretien des matériels.

   Le coût de l'entretien est élevé et risque d'être insupportable à terme dans une optique d'accroissement du nombre des établissements équipés. Il faut trouver, en collaboration avec les constructeurs, des formules permettant de le réduire. Dans l'attente des suggestions de l'Inspection Générale, on peut donner les idées suivantes, étant entendu que des solutions différentes devront sans doute être appliquées selon les cas et qu'il ne paraît pas souhaitable de se passer complètement des constructeurs en ce domaine.

  • former à la maintenance des techniciens appartenant à l'Éducation nationale (le CNDP a un projet en ce sens, mais les constructeurs de matériel devraient y collaborer) et considérer que dans chaque établissement un technicien a une partie de son service affectée à cette tâche.
  • dans les centres de stage approfondi, consacrer une partie de la formation à la connaissance et à l'entretien du matériel, de manière à ce que certains professeurs puissent assurer une maintenance « de premier niveau ».
  • assurer le transport chez le constructeur des matériels en panne ; il faudra alors acquérir un nombre un peu plus grand de micro-ordinateurs pour chaque établissement, de manière à assurer le remplacement des matériels en dépannage.

4.5. Propositions

  • Étendre à 2 040 micro-ordinateurs et 370 imprimantes les deux marchés autorisés en juillet 1981 (ceux-ci portaient, pour les besoins les plus urgents sur 1 250 micro-ordinateurs et 322 imprimantes). La répartition envisagée est donnée en annexe A.4.
  • Préparer, en plus de la poursuite du plan d'équipement des établissements scolaires, l'équipement des CIO, des CDI et des CRDP pour l'information et la documentation.
  • Charger le CNDP de définir, après une large consultation, l'utilisation du micro-ordinateur pour la documentation et l'information pédagogiques en envisageant toutes les liaisons souhaitables (archives, musées, bibliothèques publiques, banques de données, ANPE, AFFA, APEC et autres associations).
  • Charger le CRDP de Lyon d'expérimenter les applications documentaires sur micro-ordinateurs.
  • Charger un CIO de la région parisienne d'expérimenter les applications à l'information.
  • Leur donner les moyens correspondants.
  • Suivre régulièrement l'utilisation et le fonctionnement des micro-ordinateurs (un livre de bord par appareil).
  • Participer à la maintenance du matériel (créer des postes de techniciens auprès de certains établissements, des Centres universitaires et des CRDP).
  • Effectuer, avec une société de service, une étude générale sur les liaisons entre ordinateurs pour les applications à l'enseignement, à la documentation et à l'information.
  • Développer avec l'INRP les dispositifs nécessaires ou utiles sur les micro-ordinateurs : cartes spéciales, prises pour périphériques divers, connections rapprochées...
  • Définir en conséquence les caractéristiques des marchés futurs.
  • Créer à l'INRP un laboratoire de micro électronique à côté ou dans le laboratoire de Télématique (ch. 2).

Nota : Les CDI jouent un rôle très important dans le milieu scolaire. Il en faut un dans chaque établissement. Or, il en manque environ un millier. Les LEP et les établissements des zones rurales sont particulièrement défavorisés. L'installation de ces CDI doit aller de pair avec l'équipement informatique des établissements ou des CDI eux-mêmes.

5. Télématique « grand public »

5.1. Apport de la télématique à l'éducation

   L'éducation utilise certains moyens de distribution de l'information non seulement en classe, mais aussi à domicile ou sur le lieu de travail. Cette information ne se limite pas à l'acquisition de connaissances, mais à des documentations bibliographiques et à des renseignements permettant de choisir une orientation (carrières, emplois, débouchés). Certaines de ces informations doivent être remises à jour à des cadences incompatibles avec l'impression de documents écrits distribués par courrier postal. Leur préparation, leur gestion et leur distribution peuvent être réalisées par des moyens télématiques, (couplant informatique et télécommunications) qui se développent rapidement.

   L'une des techniques est celle du Vidéotex : affichage sur un écran grand public (ex : un poste de télévision) de messages diffusés par les ondes porteuses de la Télévision (procédés Antiope ou Epeos en France) ou transportées par le réseau téléphonique (procédé Télétel en France). Le procédé Télétel et les expériences lancées à ce sujet par le Ministère des PTT sont décrits en annexe A.5.

   L'Éducation nationale est concernée :

  1. Par les produits qu'elle diffuse elle-même : informations, données locales, enseignement interactif ;
  2. Par les didacticiels produits par d'autres Ministères et diffusables par Télétel : initiation à l'informatique, enseignement agricole... ;
  3. Par l'introduction de terminaux Télétel dans ses propres établissements ou dans des établissements d'enseignement conventionnés.
  4. Par l'existence de didacticiels préparés par des sociétés privées, en particulier à partir de produits étrangers.

   L'Éducation nationale participe aux travaux du CEESI (Centre d'Étude et d'Expérimentation des Systèmes d'Information) qui coordonne l'introduction des données provenant des différents ministères et organismes.

   Dans la région de Vélizy, les PTT fournissent 2 500 équipements à des abonnés volontaires. Une centaine d'autres, ainsi que les lignes de raccordement sont mis à la disposition de l'Éducation nationale qui doit fournir le poste de télévision et assurer le coût des communications téléphoniques.

   Il était prévu d'installer les terminaux dans 7 services du Ministère, 24 établissements scolaires et 50 familles d'élèves.

   Dans les Alpes de Haute Provence, une école normale et 2 collèges devraient être équipés cependant qu'une quinzaine d'autres terminaux devraient être répartis dans des lieux publics (Mairie, Poste...).

5.2. Participation de l'Éducation nationale à 1'expérimentation de Vélizy

   L'Éducation nationale a préparé 2 700 pages d'informations administratives (ONISEP, CNEC, DAFCO, Inspection Académique) et 450 pages de données locales (liste en annexe A.5).

   La Direction Générale des Télécommunications (DGT), avec l'aide d'une société de service, a installé une vingtaine de didacticiels issus de l'expérience des 58 lycées. La gestion de ces didacticiels est effectuée sur un serveur installé au Musée de la Villette.

   Il est apparu que l'INRP ne pouvait suivre cette expérience que dans une dizaine d'établissements où des équipes d'enseignants demandaient à y participer avec leur classe, c'est-à-dire avec un nombre suffisant de terminaux.

Il est important d'équiper l'ensemble des CDI de la région, les organismes concepteurs (ONISEP, CNEC, DAFCO, Inspections Académiques) et de conserver une réserve pour satisfaire les besoins éventuels d'un LEP ou d'un établissement pour handicapés. L'intérêt de terminaux au domicile de certains élèves n'est pas apparu. Les implantations à prévoir sont indiquées en annexe A''5.

   La participation de l'Éducation nationale au projet pilote Télétel-Vélizy est une expérience dont les résultats seront plus particulièrement étudiés sous 4 aspects :

  • comportement des enfants et des adolescents utilisateurs quels que soient les programmes concernés (circulation sur une arborescence, procédures d'échanges de questions et réponses, lisibilité des textes et des schémas sur écran, etc.)
  • modalités d'utilisation en situation d'enseignement (à l'initiative d'un professeur ou d'un documentaliste, en situation de travail autonome, etc.)
  • intégration du vidéotex dans le système éducatif (emplacement des terminaux, maintenance, évolution des attitudes des différentes catégories de personnel, coûts d'exploitation, etc.)
  • conditions d'appropriation et de contrôle de l'outil par les usagers (élèves et maîtres).

   L'évaluation de l'efficacité pédagogique des programmes d'EAO éventuellement transférés sur Télétel sera effectuée sous l'autorité de l'Inspection Générale des disciplines concernées.

   L'INRP coordonne l'exécution du projet et son suivi expérimental. Il est également chargé de produire les rapports intermédiaires d'avancement et le rapport final.

5.3. Les projets en Alpes de Haute Provence , Lozère, Lot et Garonne, Haute-Loire

   Il s'agit de distribuer les productions de l'Éducation nationale dans différents lieux publics : mairies, postes, écoles... Seul, le projet concernant les Alpes de Haute Provence est suffisamment préparé (une vingtaine d'implantations) et est suivi avec attention par le Préfet et par l'Inspecteur d'Académie. Des équipes pédagogiques d'enseignants sont prêtes à accueillir le système dans les collèges de Forcalquier et de Rietz ainsi qu'à l'école normale de Digne. Cette expérience devrait permettre le désenclavement de zones isolées.

   Il importe de soutenir ce projet financé par la DATAR en y participant par l'écriture de pages documentaires régionales (coût : environ 50 000 F. en vacations sur 1981 et 1982).

   Le projet de la Lozère, piloté par l'IDATE de Montpellier est jusqu'à ce jour resté bien décevant. Il ne pourrait être repris qu'en modifiant profondément les conditions de l'expérimentation : il faut consulter les instituteurs, les rassurer sur l'avenir de l'éducation dans ce milieu géographiquement désavantagé, conforter le rôle de l'Inspecteur d'Académie par rapport à celui de l'IDATE.

   Les deux autres projets semblent au point mort.

5.4. Propositions

  • Participer à l'expérience de Vélizy, à celle du Musée de la Villette et à celle des Alpes de Haute Provence.
  • Ne pas participer aux autres expériences tant que les enseignants ne seront pas demandeurs et que les conditions de participation ne seront pas précisées (Lot et Garonne, Lozère, Haute-Loire...) ;
  • Diffuser, avec l'accord de l'INRP, les 3 000 pages d'informations déjà préparées par l'Éducation nationale (avant diffusion, l'INRP devrait signer un « bon à tirer ») ;
  • Donner à l'INRP la possibilité de poursuivre avec des équipes enseignantes la réalisation des pages consacrées aux ressources documentaires locales ;
  • Décupler, en liaison avec le Musée de la Villette, le nombre des didacticiels provenant de l'Éducation nationale (donc 200 didacticiels au lieu d'une vingtaine actuellement) ;
  • Assurer la qualité pédagogique et technique de ces didacticiels par le contrôle du comité de pilotage (MEN, DGT, ADI, Musée) et celui de la commission pédagogique (cellule des lycées, CNDP, Musée) ;
  • Donner à l'INRP les moyens de tirer les conclusions de l'expérience avec les enseignants des établissements équipés, avec les enseignants équipés habitant la région de Vélizy, avec des équipes universitaires intéressées et en comparant avec les résultats de l'opération canadienne comparable en Ontario ;
  • Demander aux médecins scolaires de contrôler les effets de l'expérience (vision, postures devant le terminal, etc.) ;
  • Créer une commission de concertation Éducation nationale-PTT ;
  • Ne pas diffuser dans le public les didacticiels produits par l'Éducation nationale avant qu'ils aient été expérimentés dans les classes ;
  • Demander aux Ministères concernés (PTT, Communication) de retarder la diffusion des didacticiels produits par des sociétés privées tant que le débat national prévu sur la télématique n'aura pas apporté ses propres conclusions et tant que les conditions d'une concurrence convenable ne seront pas réalisées. (Voir annexe A.5 : Instruction Publique et Instruction « Grand public »).

 
6. Télématique « Éducation nationale »

6.1. Les systèmes de communication

   Différents systèmes de communication peuvent être utilisés pour l'enseignement lui-même ou comme aide à l'enseignement : recherche documentaire, banque de données, contact avec un serveur d'enseignement assisté par ordinateur, appel à un enseignant, interrogations sur les débouchés...

   Chaque système a ses caractéristiques de communicabilité, de volume, de délai, de coût... :

  • Par la poste : courrier, cassettes, disquettes ;
  • Par le réseau téléphonique ordinaire : téléphone classique et « mains libres », audiophonie, téléécriture, télécopie, vidéotex interactif (TELETEL) ;
  • Par des liaisons spécialisées (lignes téléphoniques spéciales, fibres optiques), réseaux, (TRANSPAC), télécopie rapide ;
  • Par ondes hertziennes (éventuellement par satellite) radio,
    télévision, visiophonie, vidéotex diffusé (ANTIOPE, EPEOS).

   Certains de ces procédés, sans la contribution de l'informatique peuvent apporter une aide nouvelle à l'éducation, en particulier dans les zones géographiquement défavorisées. Il s'agit de faciliter les communications interpersonnelles : téléphone à mains libres, audiophonie, téléécriture, audiographie, visiophonie, télécopie. L'INRP a expérimenté ces techniques de convivialité à Saint-Quentin, Rennes, Montreuil-Bellay et l'envisage dans les régions isolées comme les Îles du Ponant.

   De son côté, la DATAR avec le soutien de différents CRDP a organisé des applications similaires dans d'autres zones géographiquement défavorisées comme la Haute-Loire (collèges), la Lozère (écoles primaires) et les Alpes de Haute Provence (préscolaire). Ces expériences doivent être soutenues par des EMALA (Équipes Mobiles de Liaison et d'Animation) qui ont fait leurs preuves dans la région de Clermont-Ferrand, alors que l'expérience dans la Lozère a été mal engagée mais que les Alpes de Haute Provence sont intéressées.

   Le Ministère des PTT soutient ces expériences et est disposé à participer à d'autres projets de nature télématique intéressant spécifiquement l'éducation :

  • Documentation pédagogique,
  • Information et Orientation scolaire et universitaire,
  • Enseignement à distance.

6.2. Le projet « Documentation CNDP - CRDP- CDDP - CDI »

   L'Éducation nationale s'intéresse aux réseaux documentaires comme la base Questel connectée sur Télétel, via Transpac.

   La Direction de l'Information Scientifique et Technique (DIST) se préoccupe, au Ministère de l'Éducation nationale, des problèmes documentaires de l'Enseignement Supérieur, du CNRS et de la Bibliothèque nationale.

   Le CNDP et ses relais régionaux CRDP et CDDP sont responsables de la documentation pédagogique. Plusieurs tentatives disparates d'automatisation ou de standardisation ont été entreprises par plusieurs CRDP, tant au point de vue local (exemple l'expérience de Lyon) que sur le plan régional ou national (exemple les travaux des CRDP de Toulouse, Bordeaux...).

   Les CDI, éléments particulièrement vivants, situés dans les établissements, sont partagés entre leur intérêt pour la documentation pédagogique et leur incitation à seconder les conseillers d'orientation.

   Tous ont besoin d'un processus interactif permettant d'atteindre les sources d'information plus ou moins lointaines et redondantes.

   Le projet « documentation » consiste à créer un réseau automatisé de documentation pédagogique jusqu'au niveau des CDI. Il importe de profiter des travaux réalisés dans plusieurs CRDP, en particulier à Toulouse et Bordeaux qui sont capables d'automatiser les fonctions de catalogage. Mais il faut aussi unifier la gestion au niveau national et en cherchant la compatibilité avec d'autres banques de données pédagogiques francophones de la CEE (Eudised* sur réseau Euridice) ou du Québec.
European Documentation and Information System for Education, présente un thésaurus multilingue, est alimenté par le CNRS, l'INRP ou le CNDP.

   Il faut donc

  • choisir un langage documentaire {vocabulaire structuré, thésaurus, outils d'indexation),
  • définir une structure des informations,
  • adopter un logiciel d'interrogation conversationnel,
  • considérer le mode de gestion des prêts et ventes de documents.

6.3. Le projet « Réseau d'information CNDP - CDI - CIO - ONISEP »

   II s'agissait de distribuer par Télétel les informations ONISEP dans 100 CIO et CDI de la circonscription de taxe téléphonique de Paris.

   Il est apparu :

  • que les informations ONISEP préparées sur Télétel étaient insuffisantes pour les conseillers d'orientation qui demandent à pouvoir utiliser la totalité de la banque ONISEP.
  • que les informations ONISEP seraient heureusement complétées par des documentations CNDP, CEREQ, SEIS, ANPE, INSEE, APEC, AFPA...
  • qu'un dialogue conversationnel élaboré, du type de ceux exploités aux USA et au Canada, rendrait service aux usagers,
  • que les documentalistes des CDI ne devaient pas se trouver en situation de harcèlement sur des sujets qui ne sont pas toujours de leur compétence et que la liaison CDI - CIO devait être très étroite.
  • que les documentalistes sont par contre intéressés à consulter des banques de données factuelles, économiques, démographiques, climatiques, dont ils pourraient animer la réalisation au sein de l'établissement, etc. D'autres documents pédagogiques (jeux d'orientation, jeux de documentation, revue de presse...) sont également demandés.

   Les projets déjà étudiés en ce domaine ont à être précisés. Les opérations et leur calendrier devraient pouvoir être définis dans un délai de trois mois. Pour cela, un Comité technique comprenant des spécialistes de la DIST, de l'INRP, du CNDP, des CRDP, des bibliothèques, des CDI, et des CIO pourrait, dans un cadre budgétaire défini, présenter des propositions pratiques en se basant sur les nombreuses études déjà effectuées et sur celles que les deux sociétés de service consultées précédemment par l'ADI pourraient reprendre rapidement. Il faut, en particulier, définir avec les documentalistes et les utilisateurs la politique que doit mener le CNDP sur la documentation pédagogique, et en particulier la documentation sur l'utilisation des moyens informatiques et télématiques en pédagogie. Il faut également étudier avec les conseillers pédagogiques les caractéristiques des informations à diffuser (voir annexe A.6).

6.4. Les projets « Enseignement à distance »

   Le procédé Antiope permet de diffuser des pages sur un écran de télévision pendant les temps morts entre deux balayages. Il est expérimenté par les émetteurs des Buttes Chaumont et de Lyon. D'autres émetteurs doivent présenter des cours spéciaux pour les agriculteurs (Pau) en association avec l'ADER (Association de Développement de l'Économie Rurale).

   Le procédé Epéos (Télémessagerie) permet de diffuser des pages enregistrées par réception sélective sur un magnétoscope en dehors des heures d'émission pour le public. Il est expérimenté à Clermont-Ferrand.

   Le procédé Télétel, selon un projet DGT-Education Nationale, pourrait être utilisé pour l'enseignement à distance. Il s'agirait, dans l'Académie de Paris ou de Rennes, de mettre à disposition d'une centaine d'élèves des terminaux annuaires qui leur permettraient de converser avec un serveur du CNEC (Centre National d'Enseignement par Correspondance). Ce projet s'inspire d'une expérience du Québec sur l'enseignement du français par enseignement programmé (questions à choix multiples) et pourrait être appliqué à l'enseignement du portugais à des enfants d'immigrés (13 000 demandes). Cette possibilité est l'une des composantes d'un projet global qui aurait pour but de combler le retard de la France dans le domaine de l'enseignement à distance (et d'éviter la dispersion), sur les bases suivantes :

  • individualisation de l'enseignement,
  • diminution des délais de transmission des documents de travail,
  • automatisation et accélération des procédures rétroactives,
  • humanisation des rapports enseignants-enseignés,
  • installation de centres de réception locale équipés de média légers.

   Des expériences probantes et des opérations de dimension significative sont conduites à l'étranger : Universités « sans mur », travaux européens (Union européenne de radiodiffusion, Comités spécialisés du Conseil de l'Europe). La nécessité d'être à l'écoute des demandes et d'utiliser des réseaux ou des émetteurs locaux (radio ou télévision) conduit à un projet régional.

   Un tel projet intéresserait également d'autres ministères que celui de l'Éducation nationale et ne pourrait être réalisé sans une étroite collaboration avec l'Établissement Public Régional correspondant.

   Une implantation régionale favorable étant celle de Rennes (proximité du nouveau CNEC, du CCETT et du CNET), il faudrait examiner cette possibilité avec les différentes autorités responsables, le Ministère des PTT et celui de la Communication. L'étude préalable doit porter sur les objectifs, les hypothèses, les méthodes et les moyens tant au plan socioculturel qu'aux plans éducatif, économique et technique.

6.5. Propositions

  • Charger l'INRP de présenter un plan coordonnant les expériences réalisées avec les différents moyens de communication.
  • Assurer la présence de l'Éducation nationale dans les projets Communication-Éducation des autres ministères et de la DATAR
  • Préciser les projets « Documentation » (Lyon - Toulouse - Bordeaux) et « Information » (région parisienne) en tenant le plus grand compte des impératifs de compatibilité.
  • Le CNEC doit préciser le projet national d'enseignement diffusé par Télétel qu'il envisage d'installer dans son nouveau Centre de Rennes.
  • Un projet régional doit être préparé en 1982 en vue de réaliser un système de téléenseignement moderne et efficace.

 
7. Les logiciels

7.1. Produire des didacticiels de qualité

   L'un des principaux goulets d'étranglement de l'introduction de l'informatique dans l'enseignement est l'insuffisance des didacticiels en nombre et en qualité. La définition et l'écriture de didacticiels de bonne qualité exigent plusieurs centaines d'heures pour produire une heure d'enseignement. Elle demande donc une organisation quasi industrielle. Un marché international commence à se créer, sur lequel il importe de savoir si la France aura une autre place que celle d'un débouché.

   Les objectifs sont donc de produire des didacticiels fiables, de bonne qualité pédagogique, et que les enseignants puissent adapter à leurs classes et à leur personnalité. Il faut d'autre part diffuser ces produits et aussi les faire connaître, ce qui est évidemment lié à la formation et à l'animation.

   Deux principes pouvant orienter le mode de production sont décentralisation et coordination. Décentralisation car il faut partir de l'expérience des professeurs et de l'importante population de producteurs potentiels qu'ils constituent. Mais ceci doit être tempéré de trois remarques :

  • la nécessité d'équipes étant donné l'ampleur et la difficulté du travail ;
  • l'exigence de qualité qui ne sera vraisemblablement pas atteinte par toutes les équipes ; il faut faire émerger des équipes sur qui on puisse compter ;
  • la nécessité d'une évaluation de cette qualité, à la fois technique et pédagogique, et de l'existence de normes qui facilitent amélioration, modification, utilisation.

   Ces trois remarques conduisent à imposer une coordination forte.

   Une autre question qui se pose est celle de la place respective des actions publiques et de l'initiative privée.

   Enfin, la création d'un langage de haut niveau pour l'écriture des didacticiels serait un élément important pour obtenir des produits fiables et faciles à modifier. L'action de l'Agence de l'Informatique en ce sens est à suivre avec attention.

7.2. Les étapes de création d'un didacticiel

   Après avoir défini un besoin qui conduit à spécifier un didacticiel, il faut le produire et l'évaluer, puis le diffuser. Ultérieurement, son emploi conduit encore à des modifications plus ou moins profondes.

a) La définition des besoins

   Elle peut venir de l'existence d'un problème mal résolu dans l'enseignement traditionnel, de la prise de conscience de cas où l'EAO peut jouer un rôle particulier, d'une idée pédagogique à transmettre.

   Elle peut en particulier venir de personnes ou d'établissements divers : enseignants, équipes universitaires, INRP, CRDP, IREM, etc.

   Elle peut être demandée à l'Inspection Générale qui constituerait dans chaque discipline un groupe de réflexion largement ouvert. La commission pédagogique nationale de l'informatique, à créer, serait consultée sur ces orientations, qui seraient ensuite mises en forme et diffusées aux enseignants et aux équipes universitaires par les directions pédagogiques.

b) Le processus de production-évaluation

   II part de la production d'un prototype. Ce prototype doit être soumis à une évaluation, à la fois technique (qualité informatique, présentation ou mise en page) et pédagogique. Cette évaluation, faite par des personnes différentes des auteurs du prototype, peut aboutir à plusieurs types de conclusions, portant sur le produit et sa documentation :

  • produit prêt à être diffusé (ce cas sera vraisemblablement rare),
  • produit à réécrire plus ou moins profondément,
  • produit ne méritant pas une diffusion.

   Dans le dernier cas, l'existence du produit doit cependant être signalée aux enseignants qui peuvent être intéressés. Dans le second, un « contrat » est passé avec une équipe, de préférence celle qui a proposé le prototype, pour effectuer le travail correspondant, aides extérieures, matériels : la résultat donne lieu à une nouvelle évaluation.

   Dans le cas de besoins précis détectés au niveau national, un contrat peut aussi être passé a priori à une équipe dont la qualité est déjà reconnue, ou à une société de services. Ce contrat peut résulter d'un appel d'offres.

   Dans tous les cas, les contrats devraient être passés avec des établissements {lycées, collèges, écoles, CRDP, IREM, universités...) qui en assureraient la responsabilité. Le dialogue avec les équipes, l'évaluation, la passation de contrats, la mise en forme définitive, devraient être pilotées par lune cellule spécialisée composée d'enseignants et d'informaticiens. Cette cellule devrait être nationale. Elle ferait appel à des experts pour l'évaluation pédagogique.

c) La diffusion

   Elle peut se faire sur disquettes, en regroupant plusieurs didacticiels, si possible liés, ou à travers un réseau. Il faut tenir compte des mises à jour à effectuer.

   Les produits existants mais non diffusés nationalement doivent être référencés dans une base de données.

   Pour la diffusion aussi, un relais régional serait important.

7.3. Création d'une cellule nationale et de relais régionaux pour la production, l'évaluation et la diffusion des didacticiels

   On peut discuter de l'opportunité de lier la diffusion et la production-évaluation. Pour éviter conflits et goulets d'étranglement et compte tenu des interactions entre évaluation, modification, diffusion, ce lien paraît souhaitable.

   Le rôle de la cellule serait donc de :

  • recevoir les prototypes, les évaluer et les faire évaluer, dialoguer avec les équipes,
  • passer des contrats de production et assurer la recette de produits,
  • effectuer des travaux de production (en nombre limité) et de modification,
  • diffuser les produits,
  • recevoir les propositions de modification,
  • assurer le contact avec les constructeurs.

   Elle serait constituée de personnels enseignants, en principe mis à la disposition pour une durée limitée, et de techniciens de l'informatique. Elle aurait évidemment un responsable dont le choix est particulièrement important.

   Son rattachement administratif est à discuter. Son rôle ainsi que la nécessité de relais régionaux pour lesquels les CRDP paraissent indiqués, militent en faveur d'un rattachement au CNDP. Il convient d'étudier si le CNDP est prêt à l'accueillir, à participer à sa dotation en personnel et à lui assurer une autonomie suffisante de fonctionnement. Elle pourrait, dans un premier temps, être rattachée à une mission pour l'informatique.

   La constitution de la cellule pourrait sans doute être aidée par l'Agence de l'Informatique. Elle pourrait reprendre certains personnels actuellement placés à la Direction des Lycées pour transposer le logiciel existant.

7.4. Cas des didacticiels diffusés par Télétel

   Certains des didacticiels prévus pour micro-ordinateur peuvent être transmis par Télétel {et réciproquement). Une liaison étroite doit donc être réalisée avec la cellule du Musée de la Villette qui gère actuellement le serveur Télétel correspondant.

7.5. Place des sociétés privées

   Le « marché du didacticiel » risque de dépasser rapidement celui des établissements scolaires pour s'étendre aux utilisateurs privés.

   D'autre part, ce marché aura une ampleur internationale.

   Pour ces deux raisons, il paraît difficile d'imaginer que le secteur public puisse être en situation de monopole. Il faut considérer les sociétés françaises comme des partenaires, sous peine de les défavoriser dans la concurrence qui s'instaurera sur le plan international. Le secteur public doit cependant être fort pour répondre aux besoins réels et imposer une exigence de qualité {voir annexe A.7 : la place des sociétés privées).

7.6. Propositions

  • Installer une cellule nationale de production, évaluation, diffusion.
  • L'année scolaire 1981-1982 constituerait une année expérimentale, visant à définir les méthodes de travail et les moyens nécessaires.

   Le travail de cette année porterait :

  • sur les programmes de l'opération 58 lycées non encore transposés et néanmoins intéressants,
  • sur les projets déposés à la suite d'un appel d'offres durant la dernière année scolaire,
  • sur l'inventaire de produits non encore recensés : une annonce du mode de travail, avec appel à soumettre des prototypes, devrait être faite auprès des intéressés (enseignants, clubs...),
  • sur la transposition de produits étrangers.

   La cellule aura d'autre part à définir une norme de présentation, par exemple à partir de celle qui a été élaborée à la Direction des lycées. Il faudrait :

  • créer en 1983 une vingtaine de postes,
  • prévoir des relais régionaux de cette Cellule au niveau des CRDP,
  • préciser que les produits réalisés par les contractants et les stagiaires sont la propriété de l'Éducation nationale et que celle-ci peut donc les modifier et diffuser sans consulter nécessairement leurs auteurs initiaux,
  • discuter la place et le rôle des sociétés privées et des éditeurs,
  • préparer avec la cellule du Musée de la Villette des didacticiels et jeux éducatifs à diffuser sur Télétel.

 
8. Les structures

8.1. Généralités

   Plusieurs chapitres de ce rapport ont mis l'accent sur la nécessité de concilier décentralisation et coordination. Cette coordination doit avoir lieu entre le niveau local et le niveau central, mais aussi au niveau central lui-même, entre les directions.

8.2. Partir des établissements

   Les propositions d'équipement doivent venir des établissements et non pas être imposées de l'extérieur. Ces propositions comporteraient un projet pédagogique, les conditions de formation des enseignants, les modalités d'installation.

   Dans chaque établissement équipé devra être mis en place une équipe d'animation (cf. chapitre 3) qui fera chaque année un rapport d'activité.

8.3. Le niveau académique

a) Une commission (consultative) de l'informatique devrait être mise en place dans chaque académie, avec pour rôles :

  • choix des établissements à équiper : à partir des propositions des établissements, le choix pourrait être fait dans la majorité des cas
  • au niveau académique sur un contingent affecté à l'académie. Pour une partie des matériels cependant, l'administration centrale pourrait avoir à trancher entre les académies : dans ce cas, la commission transmettra des propositions classées.
  • examen des demandes de formation ; détermination des programmes de formation.
  • choix des personnels pour les différents stages et fonctions : même remarque que pour les équipements.
  • examen des projets de recherche et d'écriture de logiciels émanant des établissements de l'académie.
  • organisation d'une mise en commun des supports de formation à l'informatique élaborés dans l'académie.
  • coordination entre les activités des divers ordres d'enseignement et avec la formation continue.

   La commission devrait être composée de trois parts égales, par exemple de 6 membres chacune.

  • représentants de l'administration : le recteur ou son représentant, le délégué régional aux technologies nouvelles, le directeur du CRDP, un inspecteur de l'EN, un chef d'établissement par exemple.
  • représentants du personnel désignés par les organisations syndicales les plus représentatives, de manière à assurer aussi une représentation des divers ordres de l'enseignement : il n'y a pas accord entre les organisations syndicales sur celles d'entre elles qui doivent opérer la désignation ; pour certaines, il s'agit des fédérations, pour d'autres des syndicats.
  • personnalités qualifiées : membres de l'enseignement supérieur (par exemple 2 dont au moins un informaticien) désignés par accord entre les universités, représentants des associations de parents d'élèves (par exemple 2), un formateur élu par ses collègues, un membre de l'association Enseignement Public et Informatique.

b) les formateurs constituent une équipe académique. Cette équipe devrait être suivie et coordonnée par un IPR.

c) le CRDP constituera une équipe académique d'animation, en liaison avec le centre de stage s'il existe dans l'académie. Cette équipe assurera :

  • la diffusion de didacticiels et de supports d'enseignement
  • un conseil aux établissements équipés et aux équipes de production de didacticiels
  • la mise en relation des diverses équipes
  • un relais entre les équipes locales et la cellule nationale de production de didacticiels
  • une activité de formation continue.

8.4. Le niveau national

a) Une commission nationale devrait être mise en place, avec une composition tripartite analogue à celle des commissions académiques. Elle donnerait son avis sur les orientations générales concernant tous les problèmes d'informatique scolaire : formation des enseignants, production et diffusion de didacticiels, définition des matériels, projets nationaux de documentation par exemple, etc.

b) II est important que chaque direction pédagogique ou d'Établissement ait la maîtrise de ses actions en matière d'informatique. Chaque direction intéressée devrait constituer une cellule chargée de l'informatique, ou au moins désigner un correspondant informatique. De même, chaque groupe de l'Inspection générale de l'Éducation nationale désignerait un correspondant.

c) II est essentiel que le tout soit coordonné pour qu'il existe une politique claire du Ministère en ce domaine.

   Notre opinion est que le meilleur organe de coordination serait une mission légère, directement rattachée au Ministre. Cette solution devrait lui permettre un rôle d'incitation et de coordination efficace des cellules et correspondants des diverses directions, sans avoir de lien hiérarchique avec eux. La mission assurerait d'autre part un rôle de contact avec les autres Ministères et administrations, ainsi qu'avec l'industrie.

 
9 Conclusion

9.1. Intérêts et inquiétudes

   Nous avons rencontré un très large consensus sur l'importance de l'informatique dans l'Éducation nationale et la nécessité de développer la plupart des expériences en cours ou prévues. Il importe d'éveiller les esprits à la discipline et au contexte informatique et d'appliquer l'outil informatique à l'assimilation des connaissances, la formation de l'esprit logique, la réflexion personnelle ou collective, la documentation pédagogique et l'information sur l'éducation. Il est admis que ce moyen peut concourir, parmi d'autres, à la lutte contre l'échec scolaire et contre les inégalités socio-économiques ou biophysiologiques. L'informatique est un outil de renouvellement, de décloisonnement entre les disciplines (par le caractère d'outil « universel » de l'ordinateur), de modifications des rapports entre professeurs, entre élèves, entre professeurs et élèves, entre les élèves et la connaissance.

   Mais nous avons rencontré également une inquiétude devant le risque d'opérations préparées sans concertation suffisante et ressenties comme visant à introduire à tout prix dans la société l'informatique (nouvel instrument de sélection ?) par l'intermédiaire des enfants scolarisés, sans se préoccuper d'abord des véritables besoins de l'Éducation nationale. L'introduction d'une informatique « fermée », non maîtrisée par les enseignants les placerait dans la position de simples distributeurs de logiciels ou d'agents de publicité.

   L'insuffisance du rôle joué par le CNDP, l'INRP et les différentes équipes de recherche ou de préparation de didacticiels, mettait l'Éducation nationale sous la dépendance de la Direction générale des Télécommunications, de l'Agence de l'Informatique, de constructeurs, de sociétés de service et d'éditeurs. L'importance de ces organismes et de ces professionnels n'est pas contestée, une collaboration est souhaitée, mais dans un contexte où l'Éducation nationale dispose par ses propres moyens des décisions qui la concernent sur les recherches, les équipements, les produits pédagogiques et leur utilisation.

9.2. La concertation

   II faut donc d'abord assurer la concertation et rendre transparentes les décisions concernant les objectifs, les projets et les choix.

   Nous recommandons qu'une Commission nationale tripartite (administration, représentants du personnel, personnalités qualifiées) soit mise en place au début de l'année 1982 ; elle donnerait son avis sur les orientations générales concernant tous les problèmes d'informatique scolaire.

   La nécessaire décentralisation sera obtenue au niveau de commissions académiques qui seront consultées sur les projets de formation, d'animation, de recherche ou d'écriture de logiciels, sur le choix des personnels pour les stages de formation ou la réalisation de projets, sur l'implantation, et l'utilisation des équipements.

   Les propositions initiales doivent venir des établissements eux-mêmes ; leur acceptation fera l'objet d'un contrat établi et mis en application au niveau de l'Académie en allégeant au maximum les délais créés par les procédures administratives (en particulier pour la détermination des heures de décharge).

9.3. Mobiliser les compétences

   II faut également pouvoir bénéficier de l'apport de tous ceux qui sont capables d'apporter leur contribution et souhaitent le faire dans le cadre de contrats d'animation, recherche ou rédaction, proposés par les établissements, examinés par la commission académique selon les principes définis par la commission nationale de l'informatique.

   Il ne s'agit pas seulement des équipes sur le terrain, constituées selon les modes passés et que l'INRP ne parvenait pas à encadrer correctement (5 enseignants ou chercheurs pour 300 enseignants qui bénéficient en moyenne de 4 heures de décharge hebdomadaire).

   Il s'agit aussi de ceux dont l'expérience pourrait être bénéfique dans leur établissement ou dans un autre : enseignants formés du début des années 70, diplômés ou autodidactes en informatique.

   L'INRP et le CNDP avec ses antennes régionales et départementales joueront un rôle important de coordination. Leur efficacité sera accrue par association avec les équipes universitaires avec lesquelles le contact est rétabli : Universités, IREM, CNAM, INRIA... La nature de cette association doit être définie par concertation dans les prochains mois {structure type IN2P3* ou CNRS ou contractuelle).
* Institut national de physique nucléaire et de physique des particules.

   Une revue, un colloque, des rencontres favoriseraient l'échange d'information et la mobilisation des compétences.

   Une instance d'évaluation des travaux des équipes universitaires sera installée auprès de la Mission à la Recherche du Ministère de l'Éducation nationale.

   L'apport de tous ces enseignants et chercheurs ne doit pas faire oublier l'appoint que peuvent apporter des ingénieurs détachés par d'autres ministères.

9.4. Préparer des produits pédagogiques de qualité

   Les « produits pédagogiques » couvrent aussi bien les documents et les informations pédagogiques que les différents types de didacticiels (cours, autocontrôle, simulations, jeux...). L'utilisation de l'informatique doit être effectuée en exploitant au maximum les possibilités des matériels ; les produits doivent présenter avant tout une qualité pédagogique reconnue. Il ne peut qu'exceptionnellement résulter du travail d'un enseignant isolé ou d'une seule équipe. La qualité est par contre assurée si les critiques et l'acceptation résultent d'une confrontation entre différentes équipes et de leurs expériences successives sur un produit qu'elles peuvent améliorer et enrichir continuellement.

   Il pourra arriver que plusieurs centaines d'heures, voire un millier, seront nécessaires pour réaliser une heure de bon dialogue pédagogique. Le sujet sera donc choisi avec une attention particulière. Il ne s'agira pas de réaliser un cours complet dans chaque discipline à tous les niveaux mais de s'acharner à lever les obstacles présentés par certaines difficultés scolaires, par exemple élimination d'idées fausses ou suppressions de blocages rencontrés lors de l'application de règles simples ou de l'assimilation de notions fondamentales.

   Un effort particulier sera réalisé pour l'application de l'informatique à l'éducation des handicapés et des enfants des sections spécialisées. Les expériences déjà réalisées avec efficacité, parfois par des initiatives et des aides locales, seront soutenues par des contrats qui, exceptionnellement, seront traités au niveau national.

   Notre pays peut prendre une place considérable dans le domaine des produits et du contenu, conforme à la mission de notre système éducatif et au rôle qu'il doit remplir sur la scène internationale. L'Éducation nationale en a les moyens propres et peut devenir le lieu d'impulsion et de synthèse des potentiels extérieurs, tant dans le système public qu'en liaison avec un secteur privé dont elle n'a rien à craindre si elle s'affirme d'une manière exemplaire.

9.5. Les principaux projets

   L'Éducation nationale doit participer à l'expérience Télétel du Ministère des PTT mais dans des conditions où celle-ci peut être suivie par des enseignants volontaires et des chercheurs de l'INRP.

   L'Éducation nationale doit préparer l'introduction d'ici cinq ans de l'outil informatique dans tous les lycées et LEP, dans les collèges et dans les sections d'enseignement spécial, dans les centres de formation des maîtres, en assurant des conditions où les enseignants peuvent maîtriser l'outil et apporter aisément leur marque personnelle à son application.

   Elle donnera à tous les enseignants en place qui le souhaitent la possibilité de recevoir au moins une formation légère (100 heures) en informatique. Elle apportera une telle formation à tous les futurs maîtres.(Annexe A. 9.)

   L'Éducation nationale doit étudier également l'utilisation de l'informatique et des réseaux de communication à la diffusion de la documentation et des informations pédagogiques.

   Les différents travaux déjà réalisés devront être informatisés dans un souci de compatibilité locale, nationale et même internationale. Les CDI ne recevront pas que de l'information du type ONISEP mais également des données factuelles intéressant les enseignants et les élèves.

   L'Éducation nationale devra réaliser un véritable Télé-enseignement. En dehors du nouveau CNEC de Rennes qui utilisera Télétel, elle devra réaliser un projet pilote combinant à l'échelle d'une région les différents moyens de communication adaptés à l'enseignement à distance en tenant compte des priorités régionales.

9.6. Suite de ce travail

   Un rapport fait en trois mois ne saurait être exhaustif. Beaucoup de points ont été passés sous silence ou devraient être repris : les relations avec l'industrie sous leurs diverses formes, la dimension internationale, le rôle des clubs, etc.

   Surtout, ce rapport ne sera efficace que si les mesures proposées sont mises en place et suivies au même niveau, dans le même esprit. Pour cela, la création d'une Mission, envisagée au Chapitre 8, paraît indispensable.

 
Annexe A 2

Moyens nécessaires à l'INRP pour réaliser son programme de recherche en informatique et sur les applications éducatives de la télématique
 

Expérimentation des logiciels d'enseignement

   Avant la fin de 1981 : 3 postes (2 enseignants et 1 ingénieur) 4 micro-ordinateurs et 2 imprimantes plus le maintien de 180 000 F prévus au PGA.

   Pour la rentrée prochaine : 6 postes (5 enseignants, 1 technicien) ; 2 micro-ordinateurs et 1 imprimante de chaque type choisi ; 1 micro-ordinateur.

Télématique

   Entre octobre 81 et janvier 82 :

  • 2 professeurs
  • 1 ingénieur des Télécommunications
  • 1 enseignant informaticien
  • 1 technicien supérieur en radio-électricité
  • 1 psychosociologue
  • 1 spécialiste de l'évaluation
  • 1 chargé d'études documentaires
  • 1 graphiste de conception
  • 1 assistant de production

 
Annexe A 3

Introduction expérimentale de la science informatique dans l'enseignement secondaire
 

   L'informatique est une science qui apparaît de plus en plus autonome.

   Elle introduit un mode de pensée particulier, la démarche algorithmique. Elle peut donc apporter une dimension nouvelle à la formation de l'esprit. Il est d'autre part souhaitable de permettre aux élèves de connaître et de comprendre l'informatique afin d'en maîtriser les conséquences sur leur activité personnelle et professionnelle.

   Ces considérations peuvent conduire à introduire l'informatique comme une nouvelle discipline dans le cadre de la scolarité. Comme cependant l'opportunité d'une telle introduction dans l'enseignement du second degré général est controversée, et que ses modalités sont loin d'être claires, il a été décidé d'opérer une expérimentation limitée dès le rentrée de 1981.

   Une option expérimentale est donc mise en place dans les classes de seconde de 12 lycées dans les académies de Grenoble, Nancy, Rennes, Toulouse, Paris, Créteil et Versailles. L'enseignement y est assuré par une équipe pluridisciplinaire de professeurs qui s'y sont préparés durant l'année 1981. Il est suivi par un universitaire. L'expérience sera observée et orientée par un comité scientifique national.

   L'enseignement ne prépare pas à l'exercice d'une profession, c'est un enseignement de type général.

   Le cours sera l'occasion d'établir des liens nombreux et naturels avec les autres disciplines enseignées, tant par l'utilisation des connaissances acquises par les élèves dans ces disciplines que par le choix des exemples et des réalisations. Il contribuera par là à souligner la portée de la démarche informatique. Enfin, l'informatique étant une discipline vivante en prise directe sur l'activité humaine, on recherchera en permanence à marier acquisitions théoriques et approche pratique des problèmes.

 
Annexe A' 3

L'animation des centres informatiques des établissements équipés
 

   Liste des différentes tâches :

  • sensibilisation et complément de formation des enseignants

  • promotion de l'informatique dans l'établissement :

    • diffusion des didacticiels existants,
    • incitation des enseignants à leur utilisation,
    • adaptation des logiciels existants aux besoins spécifiques de certains enseignants,
    • programmation à façon pour les enseignants qui le demandent ; assistance à la programmation pour les enseignants qui débutent,
    • animation d'équipes de recherche, de création de didacticiels et d'expérimentation de logiciels nouveaux,
    • gestion d'une bibliothèque de didacticiels et d'une documentation informatique, en collaboration avec le responsable du CDI ;
  • animation d'un club informatique ; un tel club est très utile s'il est bien mené : ouverture aux différentes applications de l'informatique, incitation à l'expression et à la création, expérimentation d'enseignements nouveaux, orientation prospective (applications nouvelles de l'informatique) ;

  • maintenance du matériel et du logiciel au premier niveau ; relations avec les constructeurs ; responsabilité du fonctionnement des matériels ; achat de fournitures diverses ;

  • organisation de l'utilisation de l'équipement (emplois du temps, permanences, utilisateurs extérieurs au lycée, visites, démonstrations...).

 
Annexe A'' 3

Programme pour les stages de formation à l'informatique et à ses applications pédagogiques
 

   Moins qu'un guide détaillé des connaissances à transmettre, ce programme est un cadre pour l'organisation des stages. Ce cadre est conçu dans le respect des objectifs fixés par chaque direction.

   Il doit permettre, en utilisant au mieux les ressources et les compétences particulières de chaque centre, une harmonisation des formations dispensées.

   La mise en oeuvre fera l'objet de réunions régulières de concertation entre les directions concernées du Ministère et les responsables de stage.

   Pour un volume de formation de 30 semaines pleines de 25 heures encadrées (soit 750 heures dont au moins un tiers dédoublées) :

I- INFORMATIQUE {300 heures environ)

1- Informatique, Programmation

  • Méthode de conception de programmes
  • Langage LSE (plus ouverture vers d'autres langages)
  • Structures de données

2- Informatique générale

  • Structure logique des ordinateurs
  • Périphériques
  • Système d'exploitation (compilation, éditeurs, systèmes de gestion des fichiers...)
  • Télétransmissions
  • Panorama des applications ( tous les mots en « ique » et « AO »).

II- APPLICATIONS PÉDAGOGIQUES DE L'INFORMATIQUE (300 heures environ)

   Cette partie comporte à la fois un côté d'information systématique :

  • informatique pour l'EAO (graphique, interactive, représentation graphique des données)
  • typologie des applications
  • systèmes de corrections
  • systèmes a'apprentissage
  • simulation
  • aide à l'exercice
  • dossier de didacticiels (standardisation)
  • conception (adaptation) de didacticiels
  • apport de l'Informatique à chaque discipline

   Et la réalisation par chaque stagiaire d'un projet personnel.

III- PRÉPARATION PRATIQUE À L'ACTIVITÉ FUTURE (150 heures environ)

   Cette préparation se fera largement au travers d'activités diversifiées :

  • stage dans les lycées
  • vie informatique de l'établissement (le centre informatique, les clubs, l'équipement...)
  • maintenance légère et gestion du matériel
  • gestion des logiciels
  • documentation
  • informatique et société
  • ouverture vers l'étranger

   On veillera toutefois à ce que les activités soient assorties de phases d'acquisition de connaissances et de réflexion qui contribuent à la formation méthodologique des stagiaires :

  • analyse didactique
  • didactique des disciplines
  • psychopédagogie en formation d'adultes
  • expérimentation pédagogique

IV- DIDACTIQUE DE L'INFORMATIQUE

  • compléments de programmation
  • objectifs d'un enseignement de l'informatique
  • modalités de cet enseignement ; correction d'exercices

   Cette partie, facultative, ne concerne que certains centres, et dans ces centres, certains stagiaires. Pour ceux-ci le temps nécessaire à cette préparation sera essentiellement pris sur les réalisations des parties II et III. Cependant, la partie II ne doit pas descendre en dessous de 200 heures. L'activité en didactique de l'informatique doit apparaître comme l'un des prolongements possibles de la formation reprise au centre et non comme une opération séparée. Son suivi ultérieur fait d'ailleurs partie des responsabilités confiées au centre.

Annexe A 4

Plan de répartition des matériels informatiques
 

Établissements

Micros

Imprimantes

Lycées

1 100

200

11 centres de stage

210

30

LEP

240

30

52 collèges et 3 centres de formation

330

55

Écoles normales

68

30

Enseignement spécialisé

8

3

INRP

4

2

CNDP

4

2

12 CRDP

48

12

IREM

10

3

Administration
SFA
Cellule logiciels

18

3

TOTAL

2 040

370

 
Annexe A 5

Le Vidéotex Télétel
 

   Télétel permet l'interrogation par le réseau téléphonique d'une banque de renseignements gérée par un ordinateur (serveur). Les questions sont posées à partir d'un clavier comprenant les 10 chiffres, les 26 lettres de l'alphabet (sans accents) et quelques touches de fonction très simples (ponctuations, opérations arithmétiques, envoi...). La page affichée sur un écran de télévision (noir et blanc ou couleur) ou sur un terminal simplifié (type annuaire électronique), contient 24 lignes de 40 caractères.

   Les renseignements obtenus peuvent concerner la SNCF, la Météorologie, la Bourse, l'ONISEP, etc. Le dialogue à partir du clavier permet de retenir ses places, de passer des commandes, d'effectuer des opérations bancaires... Il est possible de dépasser l'interactivité d'une procédure en arborescence et de réaliser des dialogues pédagogiques (Enseignement Assisté par Ordinateur, Jeux pédagogiques, appel à une documentation pédagogique...).

   Les expériences initiales se déroulent dans l'Ille et Vilaine (annuaire téléphonique) et dans la région de Vélizy (applications aussi variées que possible).

   D'autres expériences pour le public sont prévues dans quelques localités de Haute Provence, du Lot et Garonne, de la Lozère, de la Haute-Loire. Des expériences adaptées à certaines professions sont prévues dans la Meuse et l'Aveyron (agriculteurs) et à Rennes (Médecins).

   Les abonnés paient, pendant la période expérimentale, une taxation de 0,50 F pour 5 minutes de « conversation » auxquels s'ajoutent les coûts des services qui ne sont pas gratuits (principalement les banques de données : environ 0,10 F par seconde de branchement effectif. Ultérieurement, les abonnés devront payer le dispositif raccordant le téléphone à leur téléviseur (environ 2 000 F) et les services payants fournis par différentes sociétés.

   Dans l'attente d'une réglementation nécessaire, la publicité et les jeux sont limités par des règles imprécises établies par le Direction Générale des Télécommunications afin d'assurer les craintes de certaines professions (Presse, Annonceurs , Vendeurs...).

 
Annexe A' 5

Nature des documents émanant de l'Éducation nationale et diffusables sur Télétel
 

ONISEP 1450 pages
Organisation de la scolarité en France
Concours administratifs annoncés par les différents ministères
Description de métiers
CNEC 400 pages
Enseignements primaires, secondaires, supérieurs.
Examens et concours de la Fonction publique.
Formations diverses (préparations à des examens, formations à la carte.
DAFCO 350 pages
Délégation Académique à la Formation Continue du Rectorat de Versailles.
Inspection Académique des Yvelines 530 pages
Organisation scolaire
Formations technologiques
Calendrier
INRP 450 pages
Données historiques, géographiques, économiques et sociales pour servir à l'étude des communes de Buc, Jouy-en-Josas, les Loges en Josas, Vélizy et Versailles.
Didacticiels Sur 400 didacticiels préparés par l'expérience des 58 lycées, 80 ont été retenus par l'inspection générale, 34 sont utilisables dans le premier cycle, 21 devaient être transcrits sur Tétel (coùt 0,9 MF).
Cinq d'entre eux n'étaient pas transposables car ils demandaient l'accompagnement de documents écrits ou des codages spécifiques ; ils seront remplacés par d'autres.

 
Annexe A'' 5

Implantation des terminaux Teletel « Velizy »
 

Lycée (l0 terminaux par lycée dont 2 terminaux annuaire) :
Marie Curie (Versailles),
Jules Ferry (Versailles),

soit 30 terminaux(dont 6).

Collèges (6 terminaux par collège dont 2 terminaux annuaire) :
Maryse Bastié (Vélizy),
Victor Bart (Versailles),

soit 18 terminaux(dont 6).

Écoles :
École Normale de Versailles, comme les collèges
École annexe,

3 terminaux dont 1 terminal annuaire,

soit 9 terminaux (dont 3).

CDI des autres établissements secondaires de la zone de Vélizy,

12 terminaux.

Organismes concepteurs :
Rectorat 1
ONISEP 1
Ministère 2
DAFCO 1
CIO Versailles 2
Universités 2
CNEC 2

13 terminaux.

Réserve : autres établissements, davantage par établissement, handicapés, familles...

23 terminaux.

TOTAL 

105 terminaux dont 15 terminaux annuaire.

 
Annexe A''' 5

Instruction publique et instruction « grand public »
 

   Arguments de la DGT :

1) la poste, le téléphone ne se préoccupent pas de la nature des communications qu'ils véhiculent, ce peut être de l'Enseignement.

2) les éditeurs produisent des ouvrages d'enseignement, ils peuvent adapter leurs produits à la diffusion par Télématique, par exemple des dialogues d'enseignement avec ordinateur.

3) ce service est payant et facturé par les P et T.

  • coût de la communication téléphonique (0,50 F/5 minutes)
  • coût éventuel de la liaison par réseau
  • coût du produit s'il est issu d'un distributeur privé.

Conséquence :
Un véritable enseignement interactif (avec dialogue personnalisé) peut être vendu chez les particuliers et dans les établissements d'enseignement publics ou privés.
Cet enseignement (parfois la simple traduction de programmes étrangers) peut échapper au contrôle du Ministère de l'Éducation nationale. Cette forme d'enseignement peut être installée avec l'aide de l'État (contrats d'éditeurs avec le Ministère de l'Industrie, aide financière du Ministère des Postes et Télécommunications) alors que le Ministère de l'Éducation nationale n'a pas préparé suffisamment de produits éducatifs de qualité.

Nota : Certaines restrictions semblent avoir déjà été imposées aux produits diffusés par Télématique :

  • aucune publicité pour l'instant (certains catalogues sont cependant diffusés)
  • limitation des jeux (éducatifs ou non)
  • interdiction à une société de distribuer d'autres produits que ceux qui ressortent de sa vocation.

Suggestions :

1) groupe de travail interministériel au niveau des Cabinets préparé par une réflexion de nature politique au Ministère de l'Éducation nationale.

2) concertation et explications avec les enseignants et les parents d'élèves. Information de l'opinion publique.

3) mise en place des recherches nécessaires.

 
Annexe A 6

Les documents pédagogiques et l'informatique
 

   II faut considérer trois niveaux.

   Documents pédagogiques usuels catalogués et diffusés par des procédés informatiques et télématiques.

   Documentation sur la pédagogie placée sur banque de données, celles de grandes tailles comme Eudised en Europe, Éric aux États-Unis et celles de niveau régional ou local.

   Documentation sur les applications pédagogiques de l'informatique et de la télématique (didacticiels, simulations, jeux...) et sur leur réalisation technique.

   Le CNDP (avec les CRDP et CDDP) a vocation pour préparer et diffuser de tels documents. Il lui appartient, en particulier, de suivre les projets et les expériences étrangères, d'analyser les revues techniques ou pédagogiques, d'attirer l'attention sur les nouveautés intéressantes, de rendre compte des réunions et expositions nationales ou internationales.

   Les banques de données locales (histoire, géographie, sociologie, économie...) le concernent également et doivent être réalisées avec les autres partenaires intéressés.

L'information pédagogique et l'informatique

   Les informations préparées par l'ONISEP, le CNDP, le SEIS, les DAFCO, les universités, le CEREQ, l'ANPE, l'INSEE, l'APEC, l'AFPA... sont utilisées par les cellules d'information et d'orientation des établissements scolaires ou universitaires. Les conseillers pédagogiques des établissements scolaires, des universités, de la formation continue doivent pouvoir intervenir sur la préparation des documents au niveau local avec leurs collègues des autres administrations préoccupés du devenir des jeunes et de la formation des adultes.

   Ils doivent intervenir également sur la préparation des dialogues interactifs avec les banques de données locales, régionales ou nationales.

 
Annexe A 7

La place des sociétés privées
 

1) La production

   Pour produire des didacticiels, les sociétés privées feront vraisemblablement appel à du personnel de l'Éducation nationale. Ce peut être en dehors des heures de service et sans utiliser le matériel de l'État (ce qui risque d'être difficile à contrôler...) Cette situation est analogue à celle des auteurs de manuels et, comme elle, pourrait se traiter de gré à gré sans intervention de l'EN Une différence importante est cependant que les didacticiels devraient être expérimentés dans des classes. Si on admet cette contrainte, il semble donc qu'il devrait y avoir peu de cas où l'Éducation nationale puisse considérer que le processus se déroule en dehors d'elle.

   Il apparaît par conséquent que des contrats devraient être passés dans la plupart des cas entre l'État et la Société intéressée, pour prévoir le mode de mise à disposition éventuelle d'enseignants {pouvant aller jusqu'à un déplacement à temps complet pendant un certain temps), l'emploi du matériel, le mode d'expérimentation, et la rémunération correspondante.

   Inversement le Ministère de l'Éducation nationale pourrait acquérir des produits créés par des sociétés privées.

2) La diffusion

   La diffusion, en dehors des établissements de l'Éducation nationale et à l'étranger, des produits créés par le secteur public selon les modalités envisagées plus haut pourrait être confiée à des sociétés privées.

   Dans les établissements de l'EN, la concurrence entre les secteurs publics et privés devrait exister (car sinon il sera difficile aux sociétés privées d'exercer une activité rentable) et être loyale. Cette concurrence pose un problème difficile qui devrait être discuté avec les sociétés intéressées. En effet, les produits publics devraient être compatibles si on veut, ce qui paraît essentiel, qu'ils puissent être facilement modifiés par les professeurs ; ils doivent donc être gratuits ou d'un prix qui rende la copie inintéressante. Il est difficile qu'il en soit de même pour les produits privés. La seule solution paraît donc être qu'il s'agisse de produit différents, par exemple, un didacticiel peut accompagner un manuel et dans ce cas la copie du seul didacticiel est de peu d'intérêt.

   On peut penser que des organismes publics autres que l'EN créeront ou diffuseront des didacticiels (Télécommunications, autres Ministères, Agence de l'Informatique). Une information mutuelle très complète devrait être organisée.

   On pourrait envisager de créer une banque de didacticiels, publics et privés, ces derniers devant recevoir un label de qualité pour entrer dans la banque.


Annexe A 8

Pour une mission à l'informatique et
la télécommunication dans l'enseignement

 

But : Faire en sorte que le Ministère de l'Éducation nationale soit capable de définir et d'atteindre ses objectifs dans ce domaine en discutant à un niveau adéquat avec les autres partenaires concernés.

Objectifs :

  • Participation contrôlée à un phénomène de société en favorisant les propositions issues du terrain scolaire.

  • Soutenir les recherches sur ce thème par les équipes de l'INRP et les équipes universitaires, avec les travaux de l'INA, du CCETT, du CNET.

Thèmes :

1) Enseignement de l'informatique dans l'enseignement secondaire (introduction expérimentale en seconde contestée par certains, à suivre avec les parties intéressées).

2) L'informatique outil d'enseignement :

  • Les 10 000 micro-ordinateurs.
  • L'enseignement assisté par ordinateur.
  • Expériences particulières dans l'enseignement primaire (exemple : Logo) cas des enfants en difficulté scolaire.
  • Réalisations de didacticiels (et validation, diffusion).
  • Rôle de l'INRP, du CNDP, du CRDP, des Centres de formation, des IREM.
  • Les Associations (EPI) et les Clubs (ADEMIR).
  • Développements techniques : couplage avec vidéodisque, terminal sensible à la parole...
  • L'enseignement à distance.

3) La télématique : informatique et télécommunication :

Télétel : Vélizy, Haute Provence, Lot et Garonne, réseau de documentation des CRDP, réseau d'information des CIO, réseau de Téléenseignement

Autres procédés : Antiope, EPEOS, intérêt de la 4ème chaîne de télévision), Terminal annuaire, réseaux de micro-ordinateurs consultation des banques de données concernant l'éducation Questel (sur réseau Télésystèmes), Eudised (CEE), Éric (USA).

   Se préoccuper des compatibilités des réseaux de documentation des CRDP et CDI, des bibliothèques universitaires, des diverses banques de données intéressant le Ministère de l'Éducation nationale.

4) Télécommunications sans logiciel :

Téléphone « mains libres », téléécriture, audiographie, visiophonie, télécopie. Application aux zones géographiquement défavorisées (ex : Lozère, Haute Loire, Alpes de Haute Provence) proposition pour les Iles du Ponant.

Télécommunications spatiales : enseignement pour les pays francophones (Satellite Symphonie, TDF 1, Télécom 1).

   Des études sont prévues pour satisfaire les malentendants et certains handicapés moteurs.

5) Audiovisuel, pour ses relations avec les sujets qui précèdent.

Partenaires :

1) Ministères

  • Postes et Télécommunication, Télédiffusion : expérience communes de Télématique, développer des recherches en commun avec le CNET, assurer les concertations nécessaires. Intérêt de la 4ème chaîne.
  • Communication : nature des produits diffusés. Cas de didacticiels vendus par les Sociétés françaises ou étrangères.
  • Recherche et Technologie. Rôle du CNRS, organisation générale, statut des chercheurs.
  • Industrie : ADI, DIELI (vente de didacticiels à l'étranger).
  • Formation professionnelle.
  • Culture
  • Temps libre (jeux éducatifs, 3ème âge...).
  • Coopération : pays francophones.
  • Ministères ayant leur propre système éducatif.

2) Au Ministère de l'Éducation nationale

  • Inspections
  • Directions (y compris la DIST et la Direction des Bibliothèques
  • Mission à la Recherche
  • Rectorats, DAFCO
  • INRP, CNDP, CRDP
  • ONISEP
  • CNEC, SEIS
  • Universités, CNAM, IREM
  • Centres de formation
  • Syndicats
  • Associations
  • Utilisateurs (Formation permanente, club...)

3) Autres

  • Éditeurs
  • Entreprise produisant ou consommant des produits pédagogiques
  • Musée de la Villette
  • INSEE, ANPE, AFPA, APEC...

 
Annexe A 9

Les mesures à prendre à la rentrée 1981
 

   Ce document est un document de travail qui a pour but de préparer la conférence de presse du 23 juillet et la réunion du 24 juillet à 15 heures. Il n'envisage que les aspects demandant des décisions immédiates et il laisse de côté beaucoup d'aspects très importants qui seront étudiés ultérieurement.

1. Formation approfondie

OBJECTIF : Assurer une formation d'un an à des enseignants en exercice qui seront chargés ensuite :

  • de former leurs collègues dans les établissements,
  • de participer à l'encadrement de nouvelles formations approfondies,
  • de participer à des recherches et à des expérimentations,
  • de participer à la production et à la diffusion des logiciels,
  • d'enseigner l'informatique dans le cadre d'options expérimentales.

PROPOSITIONS NUMÉRIQUES : 200 personnes à former dans 10 centres :

  • priorité à la formation de formateurs de professeurs de lycées dans le cadre de l'opération « 10 000 micros » : 120 personnes.

   Pour les opérations plus expérimentales, première répartition possible :

  • 30 personnes pour les LEP et les ENNA,
  • 12 personnes pour les écoles, en particulier dans l'enseignement « spécial » (élèves en difficulté scolaire ou handicapés),
  • 6 personnes pour les collèges,
  • 35 personnes pour l'INRP, le CNDP, les CRDP, l'ONISEP, les CIO,
  • 6 personnes pour la DAGPA (SFA).

MODALITÉS : Les formations seront effectuées, si possible dès la rentrée universitaire, dans des établissement d'enseignement supérieur répartis sur l'ensemble du territoire (par exemple 3 en région parisienne, à Toulouse, Grenoble, Nancy, Lille, Lyon, Nice, Poitiers et Rennes). Les programmes de formation seront analogues à ceux établis en 1981, tout en tenant compte du bilan de cette première session : méthodes de programmation, emploi des matériels informatiques de l'EN, informatique générale, informatique outil d'enseignement, préparation aux tâche ultérieures des stagiaires. Les stages s'effectueront partie en tronc commun, partie en option tenant compte des tâches ultérieures ; une période pourra être consacrée à un séjour en entreprise. Un Comité pédagogique assurera la coordination des stages.

MISE EN PLACE : La DGPC est chargée de la mise en place des stages avec le concours de la Direction des lycées et de la Direction des Enseignements Supérieurs. Les Centres de stages devraient être définis avant le 31 juillet. Les directions et organismes intéressés préciseront les objectifs concernant leurs stagiaires et procéderont à leur choix, en liaison avec l'inspection générale et les Recteurs. Le remplacement des personnels enseignants sera assuré à la diligence des Recteurs en utilisant les moyens nouveaux qui leur ont été récemment affectés.

2. Matériel

   La Direction des Lycée est autorisée à passer un marché d'achat de 600 micro-ordinateurs et 150 imprimantes.

   La DGPC est autorisée à passer un marché d'achat de 650 micro-ordinateur dotés de sorties graphiques et 172 imprimantes.

   Les marchés prévoiront une extension possible. Cette disposition permettra aux établissements désirant acquérir du matériel sur leurs ressources propres de le faire dans le cadre du marché, en bénéficiant de ses conditions ; dans ce cas, ils seront dispensés d'un passage en COMI, il leur suffira d'en informer la commission. Les établissements scolaires et l'UGAP seront prévenus de cette disposition.

   Chaque centre de stage sera équipé d'une vingtaine de micro-ordinateurs et d'au moins quatre imprimantes, répartis entre les constructeurs retenus. La répartition des équipements entre les diverses actions sera revue et les Directions et Établissements intéressés sont priés de faire parvenir leurs propositions à MM. Le Corre et Pair.

   Le choix des établissements à équiper sera effectué par les Directeurs et les Recteurs. Une concertation sera assurée au niveau académique dans toute la mesure du possible. Dans l'avenir, sera mise en place auprès des Recteurs une commission académique de l'informatique qui sera consultée pour toutes les questions relatives à l'informatique scolaire. Selon le même modèle sera mis en place une commission nationale.

   Un bilan du fonctionnement des micro-ordinateurs déjà installés sera adressé pour en tirer des conséquences tant pour la définition des équipements ultérieurs que de leurs modalités de fonctionnement. Ce bilan pourra être dressé à la fois par l'Inspection générale de l'Administration et par la Direction ces Lycées.

3. Option informatique en classe de seconde

OBJECTIF : étudier l'apport de la discipline informatique à la formation générale des élèves.

MODALITÉS : l'enseignement s'inspirera de la note établie par la Direction des Lycées qui prévoit une initiation aux méthodes de programmation et aux applications de l'informatique. Il est souhaité que ces deux parties soient liées avec soin.

   L'option sera mise en place à titre expérimental dans 10 à 12 lycées choisis par la Direction des Lycées en fonction des conditions suivantes :

  • Une équipe de professeurs, de préférence de disciplines différentes, a suivi une formation complémentaire assurée en 1981 à Paris, Grenoble Nancy, Rennes, Toulouse.

  • un Centre universitaire de formation approfondie accepte d'assurer le suivi de l'expérience et de dispenser les compléments d'information nécessaires.

  • d'autres professeurs de l'établissement suivront une formation dans ce centre pour accroître le nombre des membres de l'équipe en septembre. Les professeurs assurant l'enseignement bénéficieront d'une décharge 2 heures 30 hebdomadaires pour assurer la coordination et l'évaluation, en liaison avec l'enseignement supérieur.

   L'expérience sera orientée par le Comité scientifique restreint composé de personnalités appartenant ou non à l'Éducation nationale. L'Inspection Générale et l'INRP participeront au suivi et à l'évaluation. Des rencontres nationales seront organisées périodiquement entre le Comité, les enseignants, les « tuteurs » universitaires.

4. Autres mesures

1°) l'information des professeurs des lycées sera maintenue et ses modalités d'application améliorées suivant les résultats d'une étude qu'entreprendra la Direction des Lycées. Cette étude devra également envisager les mesures à prendre pour assurer le suivi des opérations pédagogiques dans les établissements.

2°) l'action de formation de professeurs d'École Normale prévue par la Direction des Écoles sera mise en place.

3°) le plan de formation et d'expérimentation dans 52 collèges prévu par la Direction des Collèges (cf. note du 29 mai 198l) sera réalisé. Cependant la mise en place d'une option informatique en classe de quatrième n'est pas retenue dans l'immédiat

4°) dans l'attente de la mise en place d'une structure de production des logiciels la constitution de l'équipe chargée de la transposition des logiciels issus de l'expérience des 58 lycées sera poursuivie sous la responsabilité de la Direction des Lycées.

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Association EPI
Octobre 2013

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