Éléments pour une histoire
de l'enseignement de l'informatique
dans l'enseignement général (école, collège, lycée)
en France (1970-2017)
Un développement chaotique et inachevé
Jacques Baudé
Deuxième partie (2000-2017)
L'informatique dans les disciplines et le B2i
Dès la seconde moitié de la décennie 1990, le ministère se détourne de l'enseignement de l'informatique et mise sur l'utilisation de « l'outil » dans les disciplines. Il s'agit de ne pas entrer dans la logique d'une nouvelle discipline avec enseignants à former et concours spécifiques.
La démarche d'utilisation des logiciels « professionnels » (traitement de texte, tableur...) et dans une moindre mesure des logiciels « pédagogiques » (qui ne répondent pas forcément aux besoins des enseignants) prend le pas sur l'enseignement de l'informatique. Même si cette démarche « outil » est très loin de gagner l'ensemble du système éducatif.
(Si l'on en croit une enquête du MENSR-DEPP en 2014-2015, les pourcentages de collégiens qui ont déclaré utiliser le « numérique » régulièrement en classe sont (chiffres arrondis) : 5 % en Arts plastiques, Histoire-Géographie, Langues vivantes, Français ; 8 % en SVT et Mathématiques et 54 % en Technologie.)
L'EPI, en conformité avec la complémentarité des approches, publie largement des expériences et témoignages sur l'utilisation des logiciels dans les différentes disciplines. Se reporter aux sommaires de la Revue [1].
À partir des années 2000, le MEN met en place le « Brevet informatique et internet » (B2i). Il s'agit d'une attestation délivrée aux élèves pour leur capacité à utiliser les outils informatiques et Internet.
Une des faiblesses du B2i est qu'il est axé sur les compétences sans connaissances précises à acquérir. Deux niveaux ont d'abord été définis : école primaire et collège, pour s'étendre ensuite au lycée. Les compétences du B2i ont également été prises en compte, en 2006, dans le « Socle commun » définissant ce que les élèves doivent avoir acquis à la fin de la scolarité obligatoire.
Au niveau de la conception globale du B2i, le travail d'acquisition repose principalement sur le « faire ». Seulement du pratique, de l'utilitaire et du comportemental, pas ou peu de connaissances fondamentales que de toute façon la grande majorité des enseignants ne possède pas.
L'enseignement par des enseignants des différentes disciplines trop souvent insuffisamment formés, le manque de connaissances à acquérir et le mode de validation ont rendu fragile le dispositif.
Mais je sors de mon sujet car nous sommes là sur le versant « outil » plus ou moins bien maîtrisé.
Les prémisses d'une relance
- Un déclic
Je mentionnerai, en 2005, le débat à l'Académie des sciences intitulé « L'enseignement de l'informatique de la maternelle à la terminale ». Y intervenaient notamment, Gérard Berry, Gilles Dowek et Maurice Nivat. Ce dernier, dans son intervention, proposait d'introduire au lycée « un véritable enseignement d'informatique formant aux notions essentielles d'algorithme et de programme. ». Gérard Berry et Gilles Dowek abondaient dans le même sens [2].
Je crois pouvoir dire que ce débat a servi de déclic pour les responsables de l'EPI qui avaient vécu le traumatisme de la double suppression de l'option informatique des lycées !
Ils vont reprendre leur bâton de pèlerin.
- Une première lettre ouverte et un questionnement
En janvier 2007, l'association adresse une lettre ouverte aux candidates et candidats à la Présidence de la République :
« L'association souhaite attirer l'attention sur les limites des choix effectués depuis plusieurs années : formation des élèves aux TIC exclusivement par le biais des différentes disciplines, réduction des volumes de la formation spécifique dispensée aux enseignants à l'IUFM.
Il va de soi qu'un enseignement spécifique ne serait pas exclusif mais complémentaire de l'utilisation didactique et pédagogique des TIC par les différentes disciplines et activités. Nous savons par expérience que les deux approches se renforcent mutuellement.
Il faut pour cela des enseignants correctement formés, recrutés par des concours spécifiques de haut niveau. »
En février 2007, April et l'EPI avaient questionné les candidat-e-s à l'élection présidentielle. Nicolas Sarkozy, futur Président de la République, dans sa réponse évoquait « la refonte des programmes éducatifs consacrés à l'informatique [actuellement] trop centrés sur la pratique »
Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République :
- Audience à l'Élysée
Le 26 août 2007, l'EPI adressait une demande d'audience et était reçue le 25 septembre à l'Élysée par Jean-Baptiste de Froment, conseiller technique du Président pour l'éducation. Celui-ci s'est montré très intéressé par la proposition de l'EPI de le tenir informé des travaux du groupe « ITIC » de l'ASTI. Il a notamment posé la question de la formation des enseignants, mentionné la situation créée par la réforme du lycée et du bac, de nature à favoriser la création d'un enseignement de l'informatique et des TIC. Il nous a conseillé de prendre contact, de sa part, avec le cabinet du ministre (voir ci-dessous).
- Le groupe « ITIC » (Informatique et technologies de l'information et de la communication) [3]
Il est temps de parler de ce groupe créé en 2007 à la demande de l'EPI membre fondateur, au sein de la Fédération des associations des sciences et technologie de l'information (ASTI). À la disparition de cette dernière il a été pris en charge par la Société Professionnelle des Enseignants et Chercheurs en Informatique de France (SPECIF) et l'EPI. Il est maintenant cogéré par la Société informatique de France (SIF) et l'EPI. Le groupe a joué, et continue de jouer, un rôle très important dans la prise de conscience par les pouvoirs publics de la nécessité d'un enseignement précoce de l'informatique.
Le groupe a provoqué des rencontres aux cabinets des ministres successifs, à Matignon, avec des élus, avec le Conseil supérieur des programmes, avec de nombreuses personnalités du monde informatique... Il a établi des relations étroites avec l'Académie des sciences, l'Inspection générale, l'Inria, etc. Il a fait des propositions détaillées de programmes de sensibilisation (école) et d'enseignement de l'informatique (collège, lycée) et participé à différents groupes de travail. Il a ainsi créé les conditions d'un large débat. Le groupe, toujours actif, est actuellement composé de 150 membres [4].
- Des interventions convergentes
Ainsi, à partir de 2005, nous entrons dans une période où, grâce à des interventions convergentes, une certaine prise de conscience de l'importance d'un enseignement de l'informatique (re)gagne lentement les esprits des responsables... Ont joué au fil des années des rôles importants : l'Académie des sciences, le Conseil National du Numérique, Pascaline, l'INRIA, les parents d'élèves de la PEEP, les Inspecteurs généraux Robert Cabane puis Laurent Chéno, et de nombreuses personnalités du monde informatique... J'en oublie certainement.
Une réflexion globale devient indispensable, l'approche exclusive par les disciplines existantes n'est pas suffisante. |
- Quelques démarches de 2007 à 2010
À la suite de l'audience élyséenne, nous avons été reçus, le 12 décembre 2007, par Mark Sherringham, Inspecteur général de l'Éducation nationale, Conseiller au cabinet du ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos.
Nous lui avons remis un document de synthèse, fruit des travaux du groupe ITIC de l'ASTI, qui comporte les grandes lignes d'un programme ITIC pour les trois années du lycée. Mark Sherringham nous a demandé, pour le mois de mars 2008, un document explicitant les grandes lignes d'un tel programme, en le modulant selon l'horaire hebdomadaire imparti (2, 3 heures pour les élèves) et les différentes séries. La commande sera évidemment honorée.
SPECIF, Société des Personnels Enseignants-Chercheurs en Informatique de France, apporte son soutien aux actions et aux propositions de l'ASTI et de l'EPI. Le « Printemps Pédagogique », les 28 et 29 mai , co-organisé par SPECIF et l'EPI, sera consacré à l'enseignement de l'informatique au lycée et en première année à l'université .
Deux rencontres importantes ont eu lieu, à Matignon et à l'Assemblée nationale
Le discours commence à être rodé ! L'informatique est de plus en plus présente dans la société, au domicile de chacun, dans l'entreprise, dans les Airbus... Mais, paradoxalement, elle n'est toujours pas une composante de la culture générale scolaire en tant que telle. Il existe une aussi grande diversité de problèmes et de méthodes en informatique que dans l'ensemble des sciences expérimentales. (...) On enseigne les sciences expérimentales, mais pas l'informatique, ses fondamentaux : l'information, l'algorithmique, la programmation, le matériel...
Et ce paradoxe est un véritable handicap pour la société française, son industrie. Nous avons à de multiples reprises signalé la pénurie d'informaticiens qualifiés que l'on retrouve dans l'ensemble des pays développés, le manque d'attractivité des métiers de l'informatique auprès des jeunes, la nécessité d'avoir une culture scientifique en la matière pour être pleinement un citoyen.
Des propositions de programmes
Proposition de l'Association Enseignement Public et Informatique (EPI) et du Groupe « Informatique et TIC » de la Fédération des Associations françaises des Sciences et Technologies de l'Information (ASTI) pour un module informatique et société numérique en classe de seconde (le 7 novembre 2008)... Extrait :
« Il s'agit d'un objectif incontournable de culture générale scolaire dans l'École du XXIe siècle, d'un besoin fondamental de la société. Un tel enseignement est de nature à créer les conditions d'une bonne utilisation des outils informatiques dans les autres disciplines enseignées au lycée, puis à l'université, de par la maîtrise qu'il contribue à donner aux élèves. De ce point de vue aussi, sa valeur ajoutée est indispensable. Objet et outil d'enseignement, loin de s'opposer, sont complémentaires et se renforcent mutuellement. »
(Les programmes des enseignements d'exploration en classe de seconde entreront en vigueur à la rentrée 2010. Parmi ceux-ci figurent « Sciences de l'ingénieur », « Méthodes et pratiques scientifiques » et « Création et innovation technologiques »). L'informatique y tient une certaine place.
Des rencontres (extrait)
- Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale,
- Matignon,
- Recteur Jean-Paul de Gaudemar,
- Cabinet de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État chargée de la Prospective et du développement de l'Économie numérique,
- Cabinet de Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale,
- Jean-Michel Fourgous, d'une mission pour la promotion des technologies de l'information et de la communication (Tice) à l'École,
- Nouvelle audience au cabinet du ministre ayant essentiellement porté sur la formation des enseignants,
- L'EPI auditionnée par le groupe d'experts pour l'élaboration du module « Informatique et société numérique » pour la classe de seconde.
2011-2012, les choses se précisent : un changement de paradigme
- D'autres éléments du contexte
La première édition française du concours Castor Informatique s'est déroulée du 14 au 18 novembre 2011. Dans plus de 500 établissements, plus de 46 000 participants (7 680 lycéens et lycéennes et 38 698 collégiens et collégiennes) ont travaillé, seuls ou en binômes, sur 18 questions pendant 45 minutes. Organisé à l'initiative de l'ENS de Cachan, l'association France-IOI et l'INRIA, le concours Castor a pour objectif de promouvoir l'informatique auprès des collégiens et lycéens.
L'Académie des Sciences, met en place (en janvier 2012) une commission sur l'enseignement de l'informatique, avec l'objectif de proposer une vision d'ensemble de cet enseignement, de la maternelle à l'université, à l'horizon 2020. Elle est coprésidée par les académiciens Gérard Berry et Maurice Nivat, Gilles Dowek en est le secrétaire .
- L'enseignement ISN en terminale scientifique
Un premier frémissement
Déjà, le ministre Luc Chatel dans son discours devant le Conseil supérieur de l'Éducation, le jeudi 10 décembre 2009, s'exprimant sur la réforme du lycée, avait notamment déclaré : « ... à l'heure de la société de l'information et de la connaissance, la France a besoin plus que jamais de compétences scientifiques en informatique. Aujourd'hui l'informatique représente 30 % de la recherche et développement dans le monde. Aujourd'hui l'informatique est partout. Nous ne pouvons pas manquer ce rendez-vous majeur et c'est la raison pour laquelle nous proposons en série S une spécialisation "informatique et sciences du numérique". »
Deux ans après... au BOEN du 13-10-2011 paraît le programme ISN pour la classe de terminale scientifique [5].
Le programme est construit autour de quatre parties : représentation de l'information, algorithmique, langages et programmation, architectures matérielles. Les séquences pédagogiques ont vocation à être construites en combinant des savoirs et capacités extraits des quatre parties du programme.
Définition de l'épreuve de spécialité informatique et sciences du numérique à compter de la session 2013 du baccalauréat général, série scientifique [6] :
Cette évaluation se déroule pendant le temps scolaire dans l'établissement de formation du candidat.
Durée 20 minutes maximum, coefficient 2, notée sur 20 points.
Première partie - Évaluation d'un projet et soutenance orale (8 points).
Le candidat effectue une présentation orale de son projet, d'une durée maximale de 8 minutes, pendant laquelle il n'est pas interrompu. Il s'appuie pour cela sur un dossier-projet de 5 à 10 pages, hors annexes, élaboré à l'aide de l'outil informatique.
Deuxième partie - Dialogue argumenté avec la commission d'évaluation (12 points).
Avec les compétences fixées par le programme, puis élargit ce questionnement aux autres compétences spécifiées dans le programme.
À la rentrée 2012 en terminale S [7]
Les élèves de terminale série S peuvent opter (selon leur établissement) pour un enseignement de spécialité « Informatique et sciences du numérique » (ISN).
L'objectif de cet enseignement n'est pas de former des experts en informatique, mais plutôt de fournir aux élèves quelques notions fondamentales et de les sensibiliser aux questions de société induites. Il s'agit d'un enseignement d'ouverture et de découverte des problématiques actuelles, adapté à la société d'aujourd'hui, qui valorise la créativité et contribue à l'orientation.
Il convient de mettre les élèves en situation d'activité aussi souvent que possible. Une pédagogie de projet est à privilégier pour favoriser l'émergence d'une dynamique de groupe. Dans ce cadre, le professeur joue un rôle central : il impulse et coordonne les projets, anime les débats et met en place l'évaluation et ses modalités.
L'informatique étant connexe à de nombreux domaines, il est utile d'envisager un travail pluridisciplinaire : la complémentarité des approches, associée à la richesse d'un travail collaboratif, joue un rôle stimulant pour les élèves et les équipes pédagogiques.
Les effectifs de 2012 à 2015
Rentrée 2012 : 753 lycées offrent ISN, soit 34,2 % 10 035 élèves (6 % des élèves de TS) dont 2 010 filles.
Rentrée 2013 : 36 lycées abandonnent ISN, mais 262 ouvrent ISN, donc au total : 979 lycées soit 44,2 % et 14 511 élèves (8,4 %) dont 4 170 filles.
Rentrée 2014 : 33 lycées abandonnent ISN, mais 130 ouvrent ISN, donc au total : 1 078 lycées (44,1 %) et 17 313 élèves (9,7 %) ont choisi ISN, dont 3 726 filles.
Rentrée 2015 : 35 lycées abandonnent ISN, mais 78 ouvrent ISN, donc au total : 1 121 lycées soit 50,3 % et 19 243 élèves (10,3 %) dont 4 314 filles.
Rentrée 2016 : 45 lycées abandonnent ISN, mais 94 ouvrent ISN, donc au total : 1 170 (52,0 %) et 21 673 élèves (11,4 %) dont 5 024 filles.
(Nombres communiqués par Laurent Chéno, IGEN, lors de la journée ISN-EPI 2017 à Nancy)
Le 16 juin 2012, le groupe ITIC demande, avec ses partenaires, que les mesures qui suivent soient prises dans la législature à venir :
Qu'au lycée, cette option « ISN » devienne un enseignement obligatoire en terminale scientifique puis en première. Qu'une option puis un enseignement obligatoire soient créés dans les séries ES et L, d'abord en terminale puis en première. Enfin que soit mis en place un enseignement pour tous en seconde.
Qu'au collège, un enseignement de l'informatique soit assuré pour tous, par exemple selon une modalité où l'informatique représenterait de l'ordre de 40 % des contenus de la discipline Technologie. Une formation complémentaire en informatique devant être donnée aux enseignants de cette discipline.
Qu'à l'école primaire, une initiation à l'informatique, science et technique, soit faite pour tous.
Que pour les formations initiale et continue des enseignants, soient créés un Capes et une Agrégation.
- Les choses évoluent. Vers une extension annoncée
- Le groupe ITIC-EPI-SPECIF s'adresse, le 5 février 2012, aux candidats à l'élection présidentielle et fait un certain nombre de propositions pour les 5 années à venir.
- La proposition du candidat Hollande est « d'étendre cette spécialité optionnelle (ISN) aux séries L (littéraire) et ES (économico-sociale) du bac général et à toutes celles du bac technologique, « en l'adaptant dans son contenu aux exigences variées des différentes séries ».
- Un Inspecteur général pour l'informatique a été nommé : Laurent Chéno. Il a commencé ses consultations. Dans ce cadre, il a rencontré l'EPI et SPECIF afin de connaître leur analyse de l'évolution de l'enseignement de l'informatique.
- Les annonces de François Hollande, Président de la République, et Vincent Peillon, ministre, : « L'école du XXIe siècle doit se mettre à l'heure du numérique. (...) Ceux qui le souhaitent auront donc la possibilité d'accéder à une initiation aux langages informatiques et à la programmation, au sein des options "spécialité numérique" que nous étendrons à l'ensemble des séries des baccalauréats général et technologique ».
- Des actions convergentes :
Avis de l'Académie des sciences sur la refondation de l'enseignement
Un texte de 9 pages et 4 pages d'annexes a été approuvé à l'unanimité par l'Académie lors de sa séance du 25 septembre 2012 (extrait).
« ... La révolution informatique implique une révolution tout aussi grande de la pédagogie de l'informatique et de la place qui lui sera attribuée : ceci doit commencer dès l'école où, par exemple, ces nouveaux enseignements devront ouvrir aux notions de langage et de règle, et pas seulement à l'apprentissage de pratiques élémentaires (...) continuer bien sûr au collège et au lycée, en abordant aussi bien les aspects théoriques (algorithmique), techniques (logiciels), sociétaux (hypermnésie des informations présentes sur le WEB, responsabilité et responsabilisation, droit). »
Sortie d'un premier manuel scolaire, fin août 2012, préfacé par Gérard Berry, à l'intention des élèves de Terminale S qui choisiront l'enseignement de spécialité « Informatique et Sciences du numérique » à la rentrée 2012.
Ce manuel (collectif sous la direction de Gilles Dowek) explique les concepts fondamentaux de l'informatique en développant, dans quatre parties, les quatre thèmes du programme de la spécialité ISN : Langage et Programmation, Algorithmique, Information, Machines. Entre exposés de connaissances et exercices, une large place est accordée aux activités pratiques ainsi qu'aux ouvertures vers un certain nombre de questions de société liées au développement du monde numérique [8].
L'informatique, cela s'apprend ! Parmi les nombreuses interventions de Gérard Berry, informaticien, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des Sciences, et membre d'honneur de l'EPI, notons cette chronique dans Les Échos, 19/11/2012 (extrait).
« Internet et les objets informatisés sont familiers aux enfants bien plus qu'aux adultes. Pour que, dans leur vie d'adulte, ils transforment cette familiarité en utilisation habile et créative plutôt qu'en consommation servile de ce qui se fait ailleurs, il faut qu'ils comprennent tôt les fondements et les formes de pensées nouvelles de l'informatique. Il est donc indispensable que son enseignement débute dès le plus jeune âge, en primaire et au collège. »
Le rapport de l'Académie des sciences. Après un avis sur la refondation de l'enseignement, évoqué plus haut, l'année 2013 a vu en mai l'adoption par l'Académie de son rapport « L'enseignement de l'informatique en France – Il est urgent de ne plus attendre » [9]. L'Académie préconise la création dans le secondaire d'une discipline de science informatique pour tous et pour l'ensemble des niveaux. Son enseignement doit débuter dès le collège au même titre que celui de la physique ou de la biologie, après une sensibilisation à l'école primaire. Mais il ne doit pas être à caractère optionnel, puisque ce sont bien tous les citoyens qui sont déjà confrontés à des questions qui ne pourront se résoudre que grâce à une véritable compréhension du monde numérique, rendue possible par une initiation à la science informatique.
Plusieurs membres du groupe ITIC-EPI-SIF ont participé aux réflexions qui ont conduit à ce rapport.
Le Conseil National du Numérique (CNNum), dans sa séance du 18 juin 2013, s'associe à l'initiative de l'Académie et publie, en octobre 2014, un important document de 119 pages : « JULES FERRY 3.0 Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique » [10] dans lequel on peut lire page 29 : « Recommandation 1 :
Enseigner à l'école primaire, les rudiments de la pensée informatique en mode connecté ou pas, en s'appuyant dans une première phase sur le temps périscolaire
Enseigner l'informatique au collège, en introduisant dans une première phase une année centrée autour de l'apprentissage de la programmation en collège sur le temps alloué à la technologie.
Enseigner l'informatique à tous les élèves de toute s les filières du lycée, en commençant par généraliser rapidement l'option ISN à tous les lycées et toutes les filières. »
Le CNNum insiste sur les liens avec les autres disciplines et sur la formation des enseignants.
Le 9 janvier 2014 paraît le pré-rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, intitulé « Faire connaître et partager les cultures scientifiques, techniques et industrielles : un impératif », rédigé exclusivement par des parlementaires, et mis en ligne. Il préconise de « reprendre les recommandations du rapport de l'Académie des sciences en ce qui concerne la formation des professeurs dans le domaine de l'informatique ». Dans les classes primaires, il se prononce pour « l'introduction d'une initiation à l'informatique dans les programmes, en mêlant les activités sur ordinateur et les activités de compréhension de l'informatique » ; au collège, pour « un véritable enseignement informatique » ; dans les lycées, pour « l'enseignement obligatoire de l'informatique en seconde, première et en terminale sans exclure une option de spécialité plus approfondie en terminale » ; et « pour la continuation et le développement de l'enseignement de l'informatique dans les séries techniques et professionnelles ».
Le 14 mai 2014, Mmes Corinne Erhel (décédée depuis) et Laure de La Raudière, députées, ont présenté le rapport de la Commission des affaires économiques sur le développement de l'économie numérique française . « L'Éducation nationale est également confrontée à de forts enjeux... Aujourd'hui, l'Éducation nationale est confrontée à celui de la conversion numérique : former au numérique et former aux métiers du numérique, afin d'apprendre à chacun à se mouvoir dans ce monde changeant et de former, aussi, des innovateurs radicaux... L'Éducation nationale comme l'Enseignement supérieur n'apparaissent pour l'heure pas assez agiles pour répondre avec une suffisante réactivité aux enjeux qui leur sont adressés. »
Le rapport fait les propositions suivantes :
- Éveiller les élèves du primaire au codage et à la programmation, sur le modèle de l'éveil au dessin, à la musique et aux langues étrangères.
- Rendre obligatoire l'enseignement de l'informatique dès le collège.
- Créer un Capes et une agrégation d'informatique.
Les deux députées ont déposé une proposition de loi (enregistrée le 11 juin 2014) visant à rendre obligatoire l'enseignement du codage informatique à l'école [11].
L'Académie des technologies, par un communiqué du 2 juin 2014, prend position pour des contenus et une pédagogie adaptés aux besoins de la société du 21e siècle pour l'enseignement de l'informatique et du numérique.
La commission conclut que « la proposition d'introduire un enseignement d'informatique à tous les niveaux de l'enseignement général semble la meilleure que l'on puisse faire pour lutter contre la désaffection des jeunes pour la science et la technologie, leur donner le goût de faire et leur ouvrir le chemin de l'innovation ».
Un détour vers les USA : paroles de Présidents...
- President Obama calls on every American to learn code (décembre 2013)
Le président Obama appelle tous les Américains à étudier la programmation :
« Ne vous satisfaites pas de l'achat d'un nouveau jeu vidéo : fabriquez en un ! Ne vous contentez pas de télécharger la dernière appli. participez à sa conception ! Il ne suffit pas de jouer sur votre téléphone : programmez-le ! Personne ne naît "expert en informatique", mais avec un travail régulier et des maths et de la science, à peu près tout le monde peut en devenir un. »
- Président Hollande : Le 12 février 2014, lors de ses échanges avec la salle à l'inauguration de l'US French Tech Hub à San Francisco, François Hollande déclare : « Nous n'avons pas assez de jeunes qui vont vers les métiers d'avenir. (...) Tout doit commencer par le codage à l'école (...) il va y avoir une expérimentation et l'on va mettre du codage au collège (...) il faut le plus vite possible former les enseignants (...) le codage va être progressivement généralisé (...). »
Pour se détendre (si on peut dire...)
La Société Informatique de France (SIF) prend l'initiative, en avril 2014, d'une lettre ouverte à François Hollande, Président de la République, concernant l'enseignement de l'informatique [12]. Les signataires demandent au Président de la République de faire entrer l'informatique en tant que discipline à part entière dans le système éducatif français, avec des initiations à l'école primaire et une entrée dès le collège. De créer un Capes et une agrégation d'informatique.
Elle a été signée par plusieurs centaines de personnes : deux anciens Premiers Ministres, Michel Rocard et Lionel Jospin... ce dernier à l'origine de la première suppression de l'option informatique des lycées !
Une volonté d'extension manifeste (mais pas forcément pour tout le monde)
- La direction du numérique pour l'éducation (DNE), est créée au mois de mars 2014, Parole de Directrice en octobre 2014 : Mme Catherine Becchetti-Bizot interviewée par Educavox : « ... pas de nouvelle discipline (...) culture commune à injecter dans chaque discipline (...) Il est urgent, mais il ne faut pas se précipiter car « le milieu scolaire ne peut pas évoluer du jour au lendemain de manière brutale... ».
Un « du jour au lendemain » qui date de la décennie 60... (voir première partie).
- Le socle commun des connaissances
Le Conseil supérieur des programmes dans son rapport sur le « Socle commun de connaissances, de compétences et de culture » remis à Benoît Hamon, on peut notamment lire (Domaine 1) : « L'élève sait que les équipements informatiques utilisent une information codée et il est initié au fonctionnement, au processus et aux règles des langages informatiques ; il est capable de réaliser de petites applications utilisant des algorithmes simples. » Ainsi que : « Ce domaine (Domaine 4) comprend un vaste pan de la culture regroupant les mathématiques, l'informatique, les sciences de la vie et de la Terre, la physique, la chimie, la technologie. (...) En abordant les sciences dès le début de l'école primaire et en les pratiquant de façon active jusqu'à la fin du collège, l'élève se familiarise avec la démarche scientifique. Il est initié à la démarche d'investigation grâce à des pédagogies adaptées ou en étant confronté à des problèmes ouverts. »
Le Décret n° 2015-372 du 31 mars 2015 relatif au socle commun de connaissances, de compétences et de culture précise : « Les langages pour penser et communiquer : ce domaine vise l'apprentissage de la langue française, des langues étrangères et, le cas échéant, régionales, des langages scientifiques, des langages informatiques et des médias ainsi que des langages des arts et du corps ; ».
- L'avis des parents et des Français en général
Pour la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves), à propos de la réforme du collège, « ... il faudrait bien sûr ajouter de nouveaux contenus comme la programmation informatique... ».
La PEEP (Fédération des Parents d'Élèves de l'Enseignement Public) s'est prononcée très tôt en faveur d'un enseignement de l'informatique.
Dans une enquête réalisée du 17 au 21 octobre 2015 auprès de 3 077 adhérents [13] : 3 parents sur 4 sont favorables à ce qu'une initiation à l'informatique soit mise en place dès le primaire, la majorité estimant toutefois qu'elle ne doit pas se faire au détriment d'autres matières. Pour près de la moitié des parents (46 %), cette initiation doit se faire dans le cadre scolaire et être obligatoire pour tous (49 %) afin d'assurer un enseignement de qualité et une égalité territoriale.
Dans le secondaire, l'intérêt des parents pour l'informatique est encore plus grand. En effet, 86 % sont favorables à ce que les élèves abordent l'informatique au collège et 92 % au lycée. Par ailleurs, 70 % d'entre eux estiment que l'enseignement de l'informatique doit y être obligatoire, et 2 sur 3 sont favorables à ce que celle-ci devienne une discipline à part entière enseignée par des professeurs ayant suivi une formation spécifique (Capes, agrégation). Les parents ne sont que 20 % à penser qu'un autre enseignant peut assurer l'apprentissage de cette matière dans le secondaire après une rapide formation.
Plus généralement, les Français ne sont pas en reste :
Le baromètre Syntec Numérique – BVA indique que « trois Français sur quatre souhaitent que l'enseignement de la programmation informatique soit intégré aux cursus scolaires »
Manifestement les choses bougent. Il faut donner à tous les élèves l'indispensable culture générale du 21e siècle. Il faut une décision politique. |
- Le groupe ITIC-EPI-SIF élabore, communique aux responsables et fait largement connaître, ses propositions de programmes pour l'école, le collège et le lycée.
- Saisine : Mme N.NajatVallaud-Belkacem s'adresse à Michel Lussault (Président du Conseil supérieur des programmes (CSP) le 26-01-2015 (extrait de la page 2) :
« Je souhaite que le Conseil supérieur des programmes examine les conditions et les modalités de l'extension de l'enseignement de spécialité "Informatique et sciences du numérique", actuellement réservé aux élèves de la série S en classe de terminale, au cycle terminal des autres séries générales et technologiques, conformément aux dispositions du rapport annexé de la loi pour la refondation de l'École.
Je vous demande, dans un premier temps, d'élaborer une proposition de programme pour un enseignement d'exploration d'informatique et de création numérique destiné aux élèves de seconde générale et technologique, dont l'orientation générale est précisée en annexe jointe. »
- Conférence de presse de François Hollande en février 2015
« Dans le cadre du plan numérique à l'école, l'option "Informatique et sciences du numérique" pourrait être généralisée à tous les bacs. »
« Une grande école du numérique sera créée. » Avec cette annonce, faite lors de la conférence de presse, François Hollande a surpris tout le monde. Y compris le ministère de l'Éducation.
Rentrée 2015 : programme d'enseignement de l'école maternelle
BOEN spécial n° 2 du 26 mars 2015 (extrait) [14]
Ce qui est attendu en fin d'école maternelle :
- « identifier le principe d'organisation d'un algorithme et poursuivre son application »
- « Rechercher de l'information sur des sites Internet »
- « Utiliser des objets numériques : appareil photo, tablette, ordinateur »
Personnellement, je ne me plains pas que les enfants de maternelle ne soient pas plus exposés aux écrans ! Ceci dit, je me souviens de la Tortue Logo, programmable par cartes, des années 80. Une sensibilisation douce à la programmation est possible sans ordinateur...
En seconde : l'enseignement de découverte Informatique et création numérique [15]
À la rentrée 2015, au titre de second enseignement d'exploration, un nouvel enseignement d'une durée d'1h30 hebdomadaire est offert - dans un certain nombre de lycées - au choix des élèves en classe de seconde générale et technologique : Informatique et création numérique (ICN) L'ambition de cet enseignement est d'amener les élèves à comprendre que leurs pratiques numériques quotidiennes sont rendues possibles par une science informatique rigoureuse. Sa mise en place intervient de manière progressive et il appartient aux recteurs d'organiser la montée en charge de l'enseignement dans leur académie.
(Le BOEN du 4 mai 2017 : ajout au programme de mathématique : algorithme et programmation (variables, instructions, programmation de fonctions simples)).
Les effectifs ICN à la rentrée 2016 : 27 297 élèves (dont 5 537 filles) soit 4,96 % des élèves de seconde dans 862 lycées, avec de fortes disparités régionales.
Rentrée 2016 : les programmes des cycles 2, et 3 (rentrée 2016)
Au BOEN spécial du 26 novembre 2015 : programmes d'enseignement de l'école élémentaire et du collège.
Pour ce qui concerne le « numérique », on trouve 236 occurrences en 255 pages (version odt). Il s'agit pour l'essentiel de l'adjectif numérique associé à outil, dispositif...
Pour ce qui concerne l'informatique, l'algorithmique, la programmation :
- Cycle 2 (CP-CE1-CE2) 6-7-8 ans
« Les objets techniques. Qu'est-ce que c'est ? : décrire l'architecture simple d'un dispositif informatique.
« Comprendre, s'exprimer en utilisant les langages mathématiques, scientifiques et informatiques.
« Mettre en œuvre un algorithme de calcul posé pour l'addition, la soustraction, la multiplication.
« Dès le CE1, les élèves peuvent coder des déplacements à l'aide d'un logiciel de programmation adapté, ce qui les amènera au CE2 à la compréhension et la production d'algorithmes simples.
- Cycle 3 (CM1-CM2-6ème) 9-10-11 ans
Initiation à l'algorithmique et la programmation.
Matériaux et objets techniques.
Les activités péri-scolaires et l'apprentissage de la programmation (« codage »)
Je ne développerai pas ici car j'ai choisi de me limiter au cadre scolaire. Il faut néanmoins saluer ce travail de bénévoles qui essaient de compenser les insuffisances du système éducatif. Mais, pour l'EPI, il ne peut s'agir que de mesures d'urgence qui ne sont pas à l'échelle du problème. Il faut se rappeler qu'il y a 10 millions d'élèves à l'école primaire et au collège [16].
Par ailleurs, le périscolaire se développe très inégalement en fonction des moyens des municipalités. Il risque ainsi d'être générateur d'injustice sociale. Une de plus.
Rentrée 2016 : cycle 4 (collège)
La dimension informatique se trouve dans les programmes de mathématiques (thème E : algorithmique et programmation) et de technologie (l'informatique et la programmation)
Les élèves s'initient à la programmation dans une démarche de projet. Ils découvrent la notion de variable et d'affectation, de séquence d'instructions, de boucle, d'instruction conditionnelle.
On pourra se référer à une lecture EPI de ces programmes pour ce qui concerne l'informatique, l'algorithmique, la programmation [17].
Programme d'enseignement facultatif d'informatique et création numérique (ICN) en premières ES, L et S (rentrée 2016) et terminales ES et L (2017) [18]
Classes de première (enseignements facultatifs) ES, L, S = 2h.
Classes terminales (enseignements facultatifs) ES, L = 2h.
L'ambition de cet enseignement est d'amener les élèves à approfondir et développer des connaissances scientifiques et techniques en informatique, de leur faire découvrir les multiples applications dans d'autres champs disciplinaires et de leur faire comprendre combien le traitement automatisé de l'information y est devenu déterminant.
« Bien plus que de capacités liées à l'usage des outils, il s'agit de maîtriser un certain nombre de notions afin de comprendre les logiques et les enjeux du traitement de l'information et de pouvoir décoder les processus à l'œuvre dans les algorithmes, les écritures et les systèmes complexes qui sous-tendent le fonctionnement de notre société ; il s'agit, enfin, de mobiliser le numérique comme vecteur de créativité, dans une expérience collective et partagée.
La meilleure manière d'y parvenir est d'expérimenter soi-même la réalisation de programmes de traitement, de stockage, de transformation et d'échange de contenus numérisés. Face à la rapide évolution des objets informatiques, des normes et des langages et au développement des pratiques de partage, il est indispensable d'acquérir des savoirs pérennes et de développer une posture à la fois de concepteur, de créateur et d'utilisateur éclairé. »
Cet enseignement vise un triple objectif :
amener les élèves à adopter un point de vue de concepteurs et de créateurs d'objets informatiques, en leur donnant des bases de la programmation et une bonne compréhension des principes du traitement automatique de données numérisées, allant jusqu'à la réalisation ;
permettre aux élèves de développer en situation une réflexion épistémologique et éthique, notamment sur les enjeux du recueil, de l'exploitation et de la diffusion de grandes quantités de données, en les amenant à traiter et publier eux-mêmes des données ;
les aider à développer leur autonomie et leurs capacités à mettre en œuvre une méthode de travail incluant la démarche de projet, le travail collaboratif et l'approche par essai-erreur.
Cet enseignement prend appui sur les connaissances en informatique introduites au collège en mathématiques et en technologie et, le cas échéant, prolonge l'enseignement d'exploration « informatique et création numérique » (ICN) de la classe de seconde sans en faire un prérequis.
Cet enseignement privilégie un apprentissage par la mise en activité des élèves. « Dans l'élaboration du projet, l'enseignant aide les élèves à s'organiser et à répondre à un certain nombre de points... ». Les activités proposées prennent la forme de résolutions de problèmes ou de réalisation de produits. Les élèves, seuls ou en petits groupes, explorent, essayent, proposent. L'enseignant accompagne les élèves, les aide à structurer, clarifier, simplifier et leur apporte des éléments théoriques et méthodologiques nécessaires. (Projet de programme pour l'enseignement d'exploration de la classe de seconde : Informatique et création numérique)
Des exemples de projets et d'activités associées y sont proposés :
- Visualisation graphique de données : exemple avec des données géolocalisées,
- Création artistique multimédia et écriture interactive,
- Étude lexicométrique et analyse de texte ou de corpus,
- Réalisation d'une enquête et analyse statistique,
- Réalisation d'une base de données documentaire,
- Simulation de phénomènes,
- Transformations et manipulations d'images.
(Ce qui n'est pas sans rappeler – à internet près – les projets des décennies 80 et 90 pour l'option informatique)
L'intitulé ICN (et non ISN) signifie qu'il s'agit de dépasser la transmission de connaissances scientifiques pour aller vers la création numérique... Il est d'ailleurs à noter que la liste des connaissances à acquérir ou à consolider en est en annexe 3 : Repères.
Les effectifs ICN en premières S-ES-L à la rentrée 2016 : 1 757 élèves (dont 433 filles) soit 0,46 % des élèves de ces séries, dans 151 lycées. (communiqué par Laurent Chéno, IGEN, le 30-03-2017)
Projet d'ajustement du programme de spécialité Informatique et sciences du numérique de la classe terminale scientifique [19]
Publication du Conseil supérieur des programmes - 24 novembre 2016.
Suite à la saisine de la ministre du 19 juillet 2016, un groupe de travail a été chargé de revoir et ajuster le programme de la spécialité « Informatique et sciences du numérique » de la classe terminale scientifique. Groupe de travail auquel ont participé des membres du groupe ITIC-EPI-SIF. Le projet qu'il a remis a été adopté par le CSP le 24 novembre 2016.
Il s'agissait de tenir compte des expériences du terrain depuis 2012, d'assurer la cohérence avec les autres programmes qui traitent de l'informatique, au collège, en seconde et en première, et enfin d'alléger légèrement certaines parties jugées parfois trop difficiles. Ceci à la marge, l'esprit du programme a été conservé.
Circulaire de rentrée 2017
BOEN n° 10 du 9 mars 2017.
3. Une École ouverte sur le monde contemporain :
« Dans la lignée de l'enseignement de spécialité d'Informatique et sciences du numérique (ISN) déjà proposé en classe terminale de la série S, un enseignement facultatif d'Informatique et création numérique (ICN) a été introduit en classe de seconde générale et technologique comme enseignement d'exploration. Conjointement, un enseignement facultatif de deux heures hebdomadaires en classe de première générale (S, ES et L) est proposé. Il est étendu en classe terminale des séries ES et L à la rentrée 2017. Ainsi, les élèves de la voie générale qui le souhaitent peuvent désormais suivre un parcours numérique continu de la classe de seconde à la classe terminale. » [20]
Pourquoi un enseignement de la science et technologie informatique ?
- ... et pourquoi enseigner la physique, la biologie ou les maths ?! Pourquoi ces discipline font-elles, à juste titre, partie de la culture générale ? Je peux au moins répondre pour la biologie, que j'ai enseignée plus de 30 ans : parce que c'est une science et qu'à ce titre elle participe à la formation de l'esprit. Parce que cette science sous-tend la compréhension du vivant et que ce n'est pas rien pour la culture du futur citoyen (OGM, ressources naturelles, pollution, biodiversité, ADN ? etc.) Parce qu'elle est de nature à créer des vocations pour des métiers dont la collectivité a besoin...
Alors pour ce qui concerne l'informatique ?
- Redéfinir et élargir la culture générale de notre époque
« Depuis longtemps, nous savons qu'il est indispensable que tous les jeunes soient initiés aux notions fondamentales de nombre et d'opération, de vitesse et de force, d'atome et de molécule, de bactérie et de virus, etc. Notamment parce que les sciences physiques sous-tendent les réalisations industrielles, pour que le citoyen ait des références pour se faire son opinion sur le nucléaire ou les OGM... Ces initiations se font dans un cadre disciplinaire.
Aujourd'hui, le monde devenant numérique, il est incontournable d'initier les jeunes de la même façon aux notions centrales de l'informatique, devenues tout aussi indispensables : celles d'algorithme, de langage et de programme, de machine et d'architecture, de réseau et de protocole, d'information et de communication, de données et de formats, etc. Cela ne peut se faire qu'au sein d'une discipline informatique. » [Jean-Pierre Archambault].
La culture générale se doit de tenir compte des évolutions de la société. Des disciplines disparaissent, d'autres évoluent (la biologie!), d'autres sont créées (il serait intéressant d'analyser les conditions de la création des Sciences économiques et sociales (SES))
Il y a une incompréhension trop répandue chez nos responsables de ce que devrait être la culture générale, de ce qu'est la mission fondamentale de l'enseignement scolaire : transmettre des connaissances et ne pas se contenter de copier ce qui se fait déjà à l'extérieur de ses murs.
Qu'elles sont les finalités que la société assigne au système éducatif ? Voilà la vraie question.
- Faire progresser la place des sciences et de leur enseignement
On connaît malheureusement une certaine désaffection pour les sciences. Or, on a une chance de réconcilier les jeunes avec elles grâce à une science de l'action où s'équilibrent assez facilement théorie et pratique.
L'informatique, est une science pour l'action qui donne les moyens de représenter des problèmes réels sous des formes opérationnelles qui peuvent être immédiatement testées. C'est ce qui rend si passionnante la programmation. On peut rapidement mettre en pratique ce qu'on a appris en écrivant de petits et moyens programmes.
Ayant enseigné les deux disciplines (Biologie et Informatique) j'ajouterai que s'il n'est pas toujours évident, en biologie, de trouver des travaux pratiques « en vraie grandeur » sur des sujets qui ne soient ni trop simplistes ni trop complexes (donc irréalisables dans le secondaire) c'est moins difficile en informatique, comme en témoignent nombre de projets réalisés par les élèves.
L'enseignement de l'informatique (théorique et pratique) participe à la réconciliation des jeunes avec les sciences et les techniques. Je peux témoigner que nombre de jeunes qui ont des difficultés en mathématique s'épanouissent en informatique. Ce qui devrait faire réfléchir à un lien trop étroit entre ces deux disciplines dans les enseignements scolaires.
- La pratique de l'outil ne suffit pas
On confond l'adresse des jeunes au clavier avec la compréhension de ce qu'ils font.
« L'utilisation d'un outil, si fréquente et diversifiée soit-elle, ne porte pas en elle-même les éléments qui permettent d'éclairer sa propre pratique. » [Jean-Michel Bérard - IGEN - (1992)] |
Et :
« L'expérience a montré que "cliquer sur une souris" et utiliser les fonctions simples d'un logiciel sont loin de suffire. » [Une double grande ambition, Jean-Pierre Archambault (2012)] |
Que dire de plus ?
Sinon rappeler l'indispensable complémentarité des approches.
- Le choix d'un métier
La France a besoin d'informaticiens...
La culture générale abordée précocement a un poids considérable dans le devenir d'un individu, dans son développement intellectuel et sa façon d'appréhender le monde mais aussi dans le choix d'un métier. La France et l'Europe ont besoin d'informaticiens correctement formés mais aussi de compétences informatiques et numériques dans les différents métiers [21].
Beaucoup peuvent témoigner (je suis de ceux-là) du coup de foudre pour une discipline rencontrée au lycée. Comment tomber amoureux d'une discipline jamais rencontrée ?
À a propos de métier, j'ai entendu un conseiller du ministre dans les années 90 nous dire que la France n'avait plus besoin d'informaticiens. Il n'y a qu'à voir la floraison des écoles du « numérique » pour apprécier la valeur prospective du propos. Certains parlent de marchandisation de l'École.
- La France dans le monde
J'ajouterai que la tendance lourde que l'on observe dans les pays développés et dans les pays dits émergents est un enseignement précoce de l'informatique, alors que la France a plutôt investi dans l'utilisation de l'outil dans les disciplines avec des résultats qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.
On ne tient pas assez compte dans notre pays (contrairement à d'autres) de cette science omniprésente au cœur du numérique : l'informatique. On se contente trop de former des consommateurs de produits réalisés par d'autres.
Le problème récurrent de la formation des enseignants
Les choses avaient assez bien commencé dès les années 70 où les formations avaient précédé ou accompagné les matériels. Mais il s'agissait de petits nombres.
Très vite, avec le déploiement des matériels, il est apparu que le facteur limitant principal était le manque d'enseignants formés et ceci pour les différentes approches.
Dans le Rapport Grandbastien [22] remis au ministre en 1989, on peut lire au sujet de l'option informatique en voie de développement : « ... en phase de généralisation, la formation continue ne peut fournir les enseignants nécessaires et aucune procédure de formation initiale n'est venue prendre le relais ; aucune procédure de qualification ne reconnaît la compétence des maîtres ; il y a là une situation anormale qu'il faut régulariser de façon urgente. (...) »
Et dans son rapport d'étape d'avril 1990, le Comité scientifique national chargé du pilotage de l'option informatique écrivait « ... une solution stable ne peut venir que de l'intégration de la formation en informatique des enseignants dans leur formation initiale, ce qui implique que les futurs IUFM la prennent en compte. »
En effet, une politique ambitieuse ne peut éternellement reposer sur l'enthousiasme de ce qu'il faut encore (en 2017) appeler des pionniers !
Le problème récurrent de la formation des enseignants à l'informatique n'est toujours pas résolu : insuffisance des ESPE dans ce domaine, ni Capes ni agrégation , seulement une option informatique au Capes de mathématiques. Avec une constance qui dépasse les 22 ministres que l'EPI a connus depuis sa création, le MEN refuse d'ouvrir correctement ce dossier.
Ceci nécessiterait un exposé spécifique...
Un cap et des mesures transitoires
Le cap, c'est une discipline informatique pour tous les élèves et des professeurs d'informatique avec un Capes et une agrégation d'informatique comme c'est le cas pour les autres disciplines. Mais une montée en charge est incontournable avec des mesures transitoires : certifications pour les professeurs des écoles dans les ESPE, des Capes et agrégations bivalents, externes et internes, des listes d'aptitude, des habilitations du type de celles prévues pour les enseignants d'ISN et un renforcement de la formation continue. L'essentiel est d'avoir de l'imagination et une volonté d'avancer.
L'option informatique au Capes de mathématique
À la session 2017, le Capes de mathématique propose deux options : mathématique et informatique.
Pour l'option informatique, la première épreuve d'admissibilité (écrite) et la première épreuve d'admission (orale) sont des épreuves d'informatique.
Les deuxièmes épreuves de mathématique sont communes aux deux options.
« La SIF soutient sans réserve ce nouveau Capes qui ouvre la porte de la reconnaissance de la discipline informatique dont la France a besoin » (communiqué du 18-12-2015)
Tout en s'engageant à être vigilante à ce que le programme, au-delà de la version publiée pour la session 2017, couvre l'ensemble des grands domaines de l'informatique.
Il semble qu'il y ait, à la session 2017, beaucoup moins de candidats que de postes offerts. Mais il est trop tôt pour porter une jugement. Sinon, que le problème de fond de la nécessité d'un Capes et d'une agrégation d'informatique n'est toujours pas tranché.
Les MOOCs : devant les grands nombres (cf. plus de 800 000 enseignants école-collège-lycée) ), l'étroitesse des budgets et l'impréparation du système... les MOOCS semblent à beaucoup la solution. Il y a là un beau sujet pour une prochaine conférence.
Mentionnons Class'Code [23] qui propose de former médiateurs, animateurs et enseignants à la « culture code » via une formation hybride couplant un parcours MOOC en ligne et des temps d'échange présentiel. Un module ICN se propose d'aider les enseignants de cette spécialité.
La main à la pâte : créée en 2011 par l'Académie des sciences, les Écoles normales supérieures de Paris et de Lyon, la Fondation La main à la pâte est un laboratoire d'idées et de pratiques innovantes cherchant à améliorer la qualité de l'enseignement des sciences à l'école et au collège, dans la dynamique initiée par le prix Nobel Georges Charpak en 1995. L'opération comprend un volet informatique. (voir notamment : « 1,2,3 ... codez! ») [24]
Mais la formation doit se penser plus globalement. Complémentarité des approches encore et toujours
Si un enseignement de l'informatique en tant que tel est indispensable au XXIe siècle, d'autres « bonnes raisons » d'utiliser l'ordinateur à l'école ne manquent pas. Celui-ci vient ainsi enrichir la panoplie des instruments pédagogiques de l'enseignant. Il se prête à la création de situations de communication « réelles » ayant du sens, notamment pour des élèves en difficulté. Il constitue un élément de motivation, il favorise l'activité, l'initiative, la créativité. Avec internet, l'accès à des ressources pédagogiques semble infini. L'informatique s'immisce dans des objets, des méthodes et des outils des savoirs constitués, transformant leur « essence », et leur enseignement doit en tenir compte. C'est particulièrement vrai pour les enseignements techniques et professionnels. Mais, peu ou prou, toutes les disciplines sont concernées : les mathématiques, notamment par l'impact des outils de calcul ; les sciences expérimentales avec la simulation et l'expérimentation assistée par ordinateur (EXAO) ; la géographie avec les systèmes d'information géographique (SIG), etc. L'ordinateur est également un instrument de travail à la fois personnel et collectif pour les enseignants, les élèves et la communauté éducative, en particulier dans le cadre des espaces numériques de travail (ENT). Il existe une complémentarité entre l'outil pour enseigner et l'objet d'enseignement qui, loin de s'opposer, se renforcent mutuellement. [Jean-Pierre Archambault]
Tout effort financier pour une meilleure formation à l'informatique est un investissement pour l'avenir. (Assemblée générale de l'EPI - 1999). |
Conclusion
Si à la fin de la décennie 80 on pouvait espérer une évolution et un développement de l'option informatique des lycées, son abandon par deux fois a fait perdre à notre pays une expérience précieuse et un potentiel humain considérable.
Depuis 2012, les avancées sont réelles, mais le cheminement de l'enseignement de l'informatique , expérimenté dès le début de la décennie 1970, poursuivi dans les années 80, avec ses avancées et ses reculs, n'en conserve pas moins un caractère chaotique et inachevé.
Actuellement, dans les grandes lignes, on a une sensibilisation aux concepts de l'informatique dès l'école primaire, un apprentissage de la programmation au collège et une approche plus scientifique au lycée pour les élèves volontaires. L'enseignement de l'informatique, science et technique majeure de notre époque, omniprésente dans tous les secteurs de la société, prend ainsi une place encore modeste dans le système scolaire, en tant que composante de la culture générale.
L'insuffisante formation des maîtres hypothèque gravement la mise en œuvre des avancées proposées et surtout leur extension, même si on ne se contentait que d'enseignements optionnels.
Il y a tous les ingrédients nécessaires dans les textes officiels parus dans les BOEN successifs. Ce qu'il faut maintenant dans les prochaines années c'est une politique volontariste qui s'accompagne des équipements par les collectivités territoriales et surtout par une formation initiale et continue des enseignants.
Que va décider le nouveau ministre de l'Éducation nationale ?
« C'est le traitement unifié de l'information, l'étude systématique des façons de la représenter et l'étude systématique des algorithmes et des formalismes nécessaires à leur écriture sous forme de programmes qui font que l'informatique est une science doublée d'une technique aussi féconde » Maurice Nivat (membre d'honneur de l'EPI).
17 octobre 2017
Jacques Baudé
Président d'honneur de l'EPI
Membre d'honneur de la SIF
La première partie est parue dans EpiNet n° 197 :
http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h17_jb-hist-info-1.htm
Cet article en deux parties correspond à un exposé présenté au CNAM le 15 juin 2017 dans le cadre du projet « Vers un musée de l'informatique et de la société numérique ». Le diaporama présenté le 15 juin est en ligne à : http://www.epi.asso.fr/blocnote/cnam.pdf.
Cet article est sous licence Creative Commons (selon la juridiction française = Paternité - Pas de Modification).
http://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.0/fr/
Bibliographie et Webographie
- Informatique à l'école. Dossier EPI n° 6, Supplément au Bulletin, septembre 1984 :
https://www.epi.asso.fr/revue/dossiers/d06p005.htm
- Les technologies de l'information et de la communication à l'école primaire. État de question en 2011, Georges-Louis Baron, Lætitia Boulc'h :
https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1202b.htm
- Pratiques de deux instituteurs au début de la décennie 1980 :
http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h81-oi_cornu17.htm
http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h82-oi_denzet17.htm
- L'informatique au collège. Introduction et éléments pour un historique. Dossier EPI n° 4, supplément au Bulletin de mars 1984 :
https://www.epi.asso.fr/revue/dossiers/d04p005.htm
- L'option informatique des lycées dans les années 80 et 90, J. Baudé, en trois parties :
I : La naissance d'une option : http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h10oi_jb1.htm
II : Le développement de l'option. Vers une généralisation :
http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h10oi_jb2.htm
III : Suppression, rétablissement et nouvelle suppression de l'option. Une politique en dents de scie :
http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h10oi_jb3.htm
et : http://edutice.archives-ouvertes.fr/docs/00/56/45/59/HTML/index.html
- Option informatique : Programme de la classe de seconde :
http://www.epi.asso.fr/revue/23/b23p035.htm
- Option informatique : Programmes des classes de première et terminale :
http://www.epi.asso.fr/revue/27/b27p058.htm
- Programmes seconde, première et terminale (1981) : http://www.epi.asso.fr/fic_pdf/b46p032.pdf
- Lettre de J-P Chevènement, ministre de l'Éducation nationale, du 29 octobre 1985 adressée aux recteurs, inspecteurs d'académie, chefs d'établissements et directeurs d'écoles (BOEN n° 39 du 7 novembre, pages 2778 à 2780).
http://www.epi.asso.fr/revue/40/b40p039.htm
- Rapport Pair-Le Corre (1981) : http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h81_Pair-Le-Corre.htm
- « Informatique pédagogique » éditorial de la Revue EPI n° 48 de décembre 1987 :
http://www.epi.asso.fr/fic_pdf/b48p003.pdf et http://www.epi.asso.fr/revue/48/b48p003.htm
- Georges-Louis Baron (1989). La constitution de l'informatique comme discipline scolaire. Le cas des lycées. Thèse. 1987 :
https://tel.archives-ouvertes.fr/edutice-00000369/document
- Duchateau, C. (1992). Peut-on définir une« culture informatique » ? Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix. Paru dans JRI (Journal de Réflexion sur l'Informatique) Institut d'Informatique, FUNDP, Namur, n° 23/24, octobre 1992, pp 34-39 :
https://pure.fundp.ac.be/portal/files/252837/peut-on-5-34.pdf
- Bertrand Schwartz. L'informatique et l'éducation. Rapport de la C.E.E. Agence de l'informatique La documentation française 1981.
- Informatique : son introduction dans l'enseignement obligatoire. Bernard Dimet, 2003, éditions L'Harmattan.
- Wing, Jeannette M. (28-10-2008). Computational thinking and thinking about computing (la « pensée informatique »)
http://doi.org/10.1098/rsta.2008.0118
- Baron, G.-L., Bruillard, E., Komis, V. (Éd.). (2011). Didapro 4 - Dida&STIC. Sciences et technologies de l'information et de la communication (STIC) en milieu éducatif. Analyse de pratiques et enjeux didactiques. Athènes : new technologies editions.
- Baron, G.-L., Bruillard, E., Drot-Delange, B. (Éd.). (2015). Informatique en éducation : perspectives curriculaires et didactiques. Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal.
- Actualité de la didactique de l'informatique - Nouvelles du colloque Didapro / Didastic de janvier 2016, Georges-Louis Baron :
http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1604c.htm
- La didactique de l'informatique. Entretien avec Étienne Vandeput réalisé par Colin de la Higuera :
http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1609b.htm
- Réflexions sur la didactique de l'informatique ? Georges-Louis Baron (2016)
http://www.adjectif.net/spip/spip.php?article381&lang=fr
- Enseignement de l'informatique en France, état des lieux, Jean-Pierre Archambault – 2016 :
http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1603f.htm
- Rentrée 2016 : l'enseignement de l'informatique de l'école primaire au lycée, Jean-Pierre Archambault, septembre 2016 :
http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1609a.htm
- Site EPI (sur votre moteur de recherche préféré) : site :epi.asso.fr mot-s- recherché-s-
- Groupe ITIC-EPI-SIF (comptes-rendus des réunions : cf. 2)
http://www.epi.asso.fr/blocnote/blocsom.htm#itic
- Site Adjectif : http://www.adjectif.net/
- Sur Wikipédia :
Enseignement de l'informatique en France
https://fr.wikipedia.org/wiki/Enseignement_de_l'informatique_en_France. Les années 70 : premières_expérimentations
Histoire de l'enseignement de l'informatique en France
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'"enseignement_de_l'informatique_en_France
- Wikiversité (moteur : enseignement de l'informatique)
https://fr.wikiversity.org/
NOTES
[1] Sommaires des Revues EPI : http://www.epi.asso.fr/revue/som.htm#revues
[2] http://www.academie-sciences.fr/archivage_site/activite/conf/debat_150305.pdf
[3] composition du groupe ITIC et comptes-rendus des réunions depuis 2007 : http://www.epi.asso.fr/revue/editic/groupe_itic-epi-sif.htm
[4] http://www.epi.asso.fr/revue/editic/groupe_itic-epi-sif.htm
[5] BOEN n° 8 du 13-10-2011 : http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57572
[6] L'épreuve informatique au BAC :
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57489
[7] https://fr.wikipedia.org/wiki/Enseignement_de_l %27informatique_en_France
[8] http://www.epi.asso.fr/revue/docu/d1209b.htm
[9] http://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/rads_0513.pdf
[10] https://cnnumerique.fr/wp-content/uploads/2014/10/Rapport_CNNum_Education_oct14.pdf
[11] http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1406a.htm
[12] http://www.societe-informatique-de-france.fr/lettre-ouverte-a-monsieur-francois-hollande-president-de-la-republique-concernant-lenseignement-de-linformatique/
[13] Pour accéder à l'intégralité des résultats de cette enquête :
http://lavoixdesparents.com/fede/fp/questionnaire-informatique-ecole/#4
[14] http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=86940
[15] http://www.education.gouv.fr/cid95812/au-bo-special-du-26-novembre-2015-programmes -d-enseignement-de-l-ecole-elementaire-et-du-college.html
[16] http://www.education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques
[17] http://www.epi.asso.fr/revue/lu/l1512j.htm
[18] BOEN n° 29 du 21 juillet 2016 -Programmes: Classe de première des séries générales et classe terminale des séries ES et L :
http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=104657
BOEN n° 29 du 21 juillet 2016 - grilles horaires :
http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=104635
[19] http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/85/2/ Projet_CSP_ISN_informatique_numerique_decembre_2016_682852.pdf
[20] http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=113978
[21] Le directeur du système d'information (SI) d'une grande entreprise écrivait dans Le Monde, fin 2012 : « L'entreprise emploie en son sein une population de 95 % d'illettrés numériques qui chaque jour, chaque instant, ont devant les yeux un livre ouvert aux mots indéchiffrables. »
[22] http://edutice.archives-ouvertes.fr/docs/00/04/26/58/PDF/b56p055.pdf
[23] http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1706d.htm
[24] http://www.fondation-lamap.org/
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