NOUS AVONS LU L'école se prépare à enseigner le code informatique Le Monde daté du mardi 7 juin 2016, par Aurélie Collas (extrait). Aux lignes d'écriture et de calcul qui noircissent les cahiers des élèves, viendra à la rentrée s'ajouter un autre langage : le code informatique. « if (int x = std ::rand ()) » : cette formule n'évoque sans doute pas grand-chose chez la plupart des adultes, mais les jeunes générations, elles, y seront bientôt familières. En septembre, le code fait son entrée dans les nouveaux programmes de primaire et de collège. Un virage, dans un système qui s'est longtemps fondé sur l'idée qu'il n'était pas nécessaire de comprendre ce qui se passe derrière les écrans et qu'il suffisait d'apprendre à les utiliser. L'initiation commencera dès l'âge de 6 ans. Un peu en CP, CE1 et CE2, et surtout à partir du CM1. Les élèves apprendront à « programmer les déplacements d'un robot ou d'un personnage sur écran » ou à « construire une figure simple ». Au collège, le code devient un thème des programmes de mathématiques et de technologie. Le but est d'être capable d'« écrire, mettre au point et exécuter un programme simple ». Au brevet 2017, l'épreuve de mathématiques et sciences comportera obligatoirement au moins un exercice d'algorithmique ou de programmation. « L'idée n'est pas de former des spécialistes, mais d'apporter aux élèves des clefs de décryptage du monde numérique, de les amener à voir l'informatique autrement que comme une pensée magique à laquelle on n'aurait pas accès », explique Florence Robine, directrice générale de l'enseignement scolaire au ministère de l'Éducation nationale. NDLR-EPI : Les annonces faites concernant l'informatique pour la rentrée 2016 constituent une avancée. Elles légitiment la nécessité d'un enseignement de l'informatique. L'enjeu est de donner à tous les élèves la culture générale scientifique qui correspond à leur époque. Et l'on se souvient que cette « ardente » obligation était niée par certains, en particulier lors de la période du B2i (un échec prévisible), ce « désert explicatif ». Mais le compte n'y est pas du côté de la formation des enseignants. Il faut des professeurs en nombre, bien formés, comme dans les autres disciplines. Or, depuis des décennies, le Ministère se refuse obstinément à créer un Capes et une agrégation d'informatique. Le vivier des professeurs volontaires pour enseigner ISN s'épuise. Il n'y a pas de certifications pour les professeurs des écoles dans la ESPE. Un petit pas a été fait avec la création d'une option informatique à la session 2017 du Capes de mathématiques mais ce n'est pas à la hauteur des enjeux.. Comme le dit justement Gilles Dowek, cité dans cet article, « L'informatique a maintenant un programme, mais n'a ni horaires, ni professeurs ». Et Damien Coulle, professeur de mathématiques, d'ajouter : « Il est difficile d'enseigner une notion qu'on ne maîtrise pas. » Voir également l'éditorial de ce numéro 186 d'EpiNet : http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1606a.htm ___________________ |