TICE et informatique dans les classes préparatoires aux Grandes Écoles et au lycée
 

   Cet Epinet 107 de la rentrée 2008 propose la première partie d'un ensemble de textes sur les TICE dans les classes préparatoires aux Grandes Écoles. Ils correspondent à des interventions faites lors du colloque international ePrep 2008, « Les TICE, pour quelle efficacité pédagogique ? », qui s'est déroulé à Supélec les 16 et 17 mai [1]. Comme dans les autres ordres et niveaux d'enseignement, les TICE sont un outil pédagogique, ceci n'est plus à démontrer mais reste à appliquer par le plus grand nombre. Elles contribuent à modifier les objets et les méthodes des disciplines, leur « essence ». Elles sont un outil de travail personnel et collectif des élèves, des enseignants, de l'ensemble de la communauté éducative. Elles devraient aussi être objet d'enseignement, en tant que composante de la culture générale scolaire.

   À ce propos, une cinquantaine d'enseignants d'informatique d'une vingtaine de Grandes Écoles scientifiques et technologiques se sont adressés récemment à la Conférence des Grandes Écoles, en souhaitant attirer l'attention sur « l'urgence qu'il y a à introduire un enseignement en informatique de qualité pour tous les élèves des classes préparatoires scientifiques » [2]. Ils pointent « un retard français et européen en recherche & développement en informatique ». Pour eux, « ce retard s'explique en grande partie par l'insuffisance de la formation en informatique des jeunes Européens et en particulier des jeunes Français ». Et cette insuffisance « handicape nos futurs ingénieurs en les privant des outils qui permettent de concevoir les systèmes industriels modernes ». Elle handicape également « nos futurs scientifiques, toutes disciplines confondues, en les privant d'outils pour comprendre le monde ».

   Les enseignants mentionnés ci-dessus constatent que, « si les classes préparatoires donnent aujourd'hui des bases solides en mathématiques et dans les sciences expérimentales, elles négligent l'informatique, discipline dans laquelle la plupart de leurs élèves (à l'exception, bien entendu, de nos élèves étrangers) sont analphabètes ». Et ils ajoutent qu'« un enseignement moderne et ambitieux ne peut pas se mettre en place sans la constitution progressive de corps d'enseignants spécialistes. »

   Ce qui vaut pour les classes préparatoires vaut également pour les lycées, pour tous les élèves et notamment ceux des classes scientifiques. Dans un rapport, publié le 15 juillet dernier, l'Académie des Sciences parle de « discipline informatique » pour le lycée et préconise clairement son enseignement [3]. Elle a mis en place en son sein une commission spécialisée sous la direction de Gérard Berry, qui auditionnera l'EPI et le groupe ITIC de l'ASTI. Nous vous avons régulièrement entretenu l'année dernière des initiatives que nous avons prises en faveur d'un enseignement informatique en tant que tel au lycée [4]. Nous ne manquerons pas de le faire à nouveau en cette année scolaire 2008-2009, dans le contexte de la « réforme du lycée ». Nous allons dans les jours qui viennent plaider la cause de cet enseignement auprès du pôle de compétitivité francilien System@tic et du Recteur Jean-Paul de Gaudemar, qui pilote la mission sur la réforme du lycée.

Le 15 septembre 2008

Jean-Pierre Archambault
Président de l'EPI

NOTES

[1] http://www.eprep.org/colloques/colloque08/colloque08.php.

[2] http://www.lix.polytechnique.fr/~dowek/enseignement.html.

[3] Réflexions sur l'enseignement des sciences au lycée.
http://www.academie-sciences.fr/enseignement/ enseign_lycee_07_08.pdf.

[4] http://www.epi.asso.fr/blocnote/blocsom.htm.

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Association EPI
Septembre 2008

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