NOUS AVONS LU
 

Apprendre avec le numérique
Mythes et réalités

Franck Amadieu et André Tricot, éd . Retz, 112 pages, 2014.

   Franck Amadieu, maître de conférences en psychologie cognitiue à l'université de Toulouse 2, et André Tricot, professeur en psychologie à l'ESPE de Toulouse, sont tous les deux membres du laboratoire Cagnition Langues Langage Ergonomie, UMR 5263 du CNRS à Toulouse.

   Dans l'introduction, les auteurs définissent le numérique comme « une immense famille d'outils ». Nous sommes donc, le titre est clair, sur le versant « outil » et non sur celui « Apprendre le numérique » voire « Apprendre l'informatique ». Ainsi, dès la page 5 le langage de programmation Logo ,  objet d'espoir, est mis hors champ.

   Dans cet ouvrage les auteurs passent en revue ce qu'ils appellent les onze mythes les plus répandus à propos du numérique pour l'apprentissage. Ils considèrent que ces mythes ont fait beaucoup de mal à la crédibilité des nouvelles technologies. Quels sont-ils  ?

1. On est plus motivé quand on apprend avec le numérique
2. On apprend mieux en jouant grâce au numérique
3. Le numérique favorise l'autonomie des apprenants
4. Le numérique permet un apprentissage plus actif
5. Les vidéos et les informations dynamiques favorisent la mémorisation
6. Le numérique permet d'adapter les enseignements aux élèves
7. Le numérique permet de s'adapter aux besoins particuliers des élèves
8. La lecture sur écran réduit les compétences de lecture et les capacités attention des jeunes
9. Les élèves savent utiliser efficacement le numérique car c'est de leur génération
10. Ça va coûter moins cher
11. Le numérique va modifier le statut même des savoirs, des enseignants et des élèves

   Sans dévoiler le contenu de ce petit ouvrage qui invite à la réflexion, citons la chute de la conclusion (page 106) que nous approuvons : « On est donc très loin du mythe de la disparition de l'enseignant au profit de la technologie. L'échec des Tuteurs intelligents en informatique ainsi que les conclusions de certains chapitres de cet ouvrage nous indiquent clairement que l'enseignant aura toujours une place centrale dans les apprentissages scolaires. Les chapitres sur l'autonomie des apprenants et sur l'adaptation des dispositifs technologiques aux apprenants illustrent bien la nécessité de s'appuyer sur les enseignants. En revanche, les technologies peuvent contribuer à des modifications des pratiques et des démarches pédagogiques et donc participer à une évolution du rôle de l'enseignant dans de nouveaux environnements. »

   Mais rien sur les effets pervers du « tout numérique » (y compris le remplacement des livres scolaires) qui place les jeunes devant des écrans du lever au coucher ! Il y a pourtant là un problème de santé publique. Faut-il que l'école en rajoute ou bien fasse preuve de plus de mesure ?

   Une question que nous posons aux auteurs.

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Association EPI
Septembre 2017