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Salon international du numérique éducatif (BETT) à Londres

Discours de Najat Vallaud-Belkacem le 21 janvier 2016 (extraits des 5 pages).

   Une distance qui est celle du savoir, de la connaissance, de la culture. Une distance qui est celle nécessaire pour forger du sens.
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   Nous nous retrouvons alors dans une situation paradoxale : nos élèves sont sans cesse confrontés à internet, confrontés à des médias en ligne, à des vidéos, et nous ne leur apprenons pas à cesser d'être des usagers passifs pour devenir des acteurs.

   Nous mettons l'accent, à juste titre, sur la maîtrise de la langue, de la lecture, des mathématiques, de l'histoire et de nombreuses autres disciplines qui sont autant de repères essentiels pour leur avenir. Mais ils ne deviennent pas maîtres des pratiques qui façonnent leur quotidien. Et ils ont, le plus souvent, un rapport  « magique » avec l'informatique.

   Voilà pourquoi mon ambition numérique pour l'École repose sur des changements importants. J'ai commencé à les mettre en oeuvre à travers la réforme des programmes scolaires. Ceux-ci incluent désormais l'apprentissage du code, de l'informatique, et l'éducation aux médias et à l'information. Celle-ci met en place un rapport raisonné à internet : l'élève ne subit plus. Il devient acteur.

   Ainsi, à la fin du cycle 4, chaque élève doit savoir que des langages informatiques sont utilisés pour programmer des outils numériques et réaliser des traitements automatiques de données.  Il doit connaître les principes de base de l'algorithmique et de la conception des programmes informatiques, et les mettre en oeuvre pour créer des applications simples.

   Il acquiert ainsi, dans ce domaine, non seulement des compétences, mais des connaissances. De nombreux métiers nécessitent et nécessiteront davantage encore demain la maîtrise des outils numériques.
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   Mais revenons à la e-education. Regardez autour de vous. C'est impressionnant. Très impressionnant. Mais essayez d'imaginer un instant à quoi pouvait ressembler la première édition, en 1985. Une année qui fut, en France, celle du déploiement du plan « informatique pour tous ».

   Il est donc de notre responsabilité de donner à nos élèves les moyens de s'emparer des opportunités futures. Leur donner des bases de codage, c'est leur offrir la possibilité de s'orienter vers des marchés extrêmement porteurs aujourd'hui, et à l'avenir.
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   La stratégie française d'investissement dans la « e-education » est le premier plan d'investissement public à l'heure actuelle en Europe.

   J'y vois, pour ma part, l'ambition de la République pour sa jeunesse et pour son avenir. Cette stratégie repose sur quatre piliers : la formation ; les ressources ; l'équipement ; et l'innovation.

Pourquoi la formation ? Car le plan numérique à l'école n'a de sens que si les enseignants sont formés. Ils sont au coeur du plan, et en deviendront ainsi les acteurs.

   Si l'intégration du numérique ne se fait pas par eux, alors les équipements cessent d'être des outils, pour devenir des gadgets. Ce sont eux qui vont donner du sens aux outils numériques, en les intégrant harmonieusement à leurs cours et en faisant évoluer leurs pratiques pédagogiques.

   La formation au numérique est donc à la fois initiale et continue.

   Initiale, lorsqu'elle se déploie dans les Écoles Supérieures du Professorat et de l'Enseignement.

   Continue, et cela dès aujourd'hui, avec, par exemple, le dispositif M@gistère. 46 programmes de formations en ligne sont déjà disponibles, et près de 252 000 enseignants les utilisent déjà. Et de nouveaux programmes et des Moocs seront créés pour accompagner le déploiement du plan numérique.

   J'ai aussi voulu qu'à la rentrée prochaine chaque enseignant suive trois jours de formation dédiés au numérique.
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   Cette formation n'a cependant de sens que si nous développons, pour nos enseignants, des ressources innovantes. C'est le second pilier de notre stratégie.
Ces ressources seront bien sûr au service des enseignements introduits dans tous les nouveaux programmes, comme l'apprentissage de l'informatique et du code, ou l'Éducation aux Médias et à l'Information.
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   Ce n'est qu'ensuite qu'intervient le troisième pilier : les équipements.
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   Un mot qui est au coeur de vos métiers : L'innovation.

   Cette innovation, j'ai souhaité qu'elle s'appuie sur des partenariats entre des équipes de recherche et des entreprises, pour que continuent à se transformer nos façons d'enseigner et d'apprendre. 30 millions d'euros ont ainsi été attribués au programme E-Fran qui doit identifier de nouvelles pratiques, et mettre en place un accompagnement scientifique solide pour les évaluer et les diffuser.
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   Ainsi s'instaure, autour du numérique, une nouvelle entente cordiale entre nos deux pays, la France et l'Angleterre.

http://www.education.gouv.fr/cid97842/salon-international-du-numerique-educatif-bett-a-londres-discours-de-najat-vallaud-belkacem.html

NDLR-EPI : Le gras est de la rédaction.
Positivons : le mot « informatique » n'est plus tabou dans un discours ministériel (6 occurrences). Mais rien sur ICN et ISN au lycée, la ministre vient pourtant de signer une saisine. Rien sur l'informatique dans les enseignements technologiques. Et toujours cette parcimonie sur les formations, qui sont pourtant la clé du dispositif.
Le discours reste globalement sur le « numérique » (30 occurrences). Et toujours cette façon de considérer que le monde est né avec le dernier ministre (en l'occurrence, la dernière) : dans les années 80-90 (jusqu'en 2000 au bac) il y avait l'option informatique (2de, 1re, Terminale) dans 50 % des lycées. On est en train de réinventer péniblement la roue.

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Association EPI
Février 2016

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