NOUS AVONS LU OCDE-PISA 2015 : Connectés pour apprendre ? Principaux résultats, PISA, OCDE, Paris, en français, 40 pages. Trois extraits de l'avant-propos d'Andreas Schleicher, Directeur : Ce rapport présente une analyse comparative internationale, la première dans ce domaine, des compétences numériques des élèves et des environnements d'apprentissage conçus en vue de les développer. Il révèle l'immense décalage entre la réalité de notre école et les promesses des nouvelles technologies. En 2012, 96 % des élèves de 15 ans des pays de l'OCDE indiquaient avoir un ordinateur à la maison, mais seulement 72 % déclaraient utiliser un ordinateur de bureau, un ordinateur portable ou une tablette à l'école, et dans certains pays, moins d'un élève sur deux se disait dans ce cas. En outre, même lorsque les nouvelles technologies sont utilisées en classe, leur incidence sur la performance des élèves est mitigée, dans le meilleur des cas. Les élèves utilisant modérément les ordinateurs à l'école ont tendance à avoir des résultats scolaires légèrement meilleurs que ceux ne les utilisant que rarement. Mais en revanche, les élèves utilisant très souvent les ordinateurs à l'école obtiennent des résultats bien inférieurs dans la plupart des domaines d'apprentissage, même après contrôle de leurs caractéristiques socio-démographiques. En outre, selon les résultats de l'enquête PISA, les pays qui ont consenti d'importants investissements dans les TIC dans le domaine de l'éducation n'ont enregistré aucune amélioration notable des résultats de leurs élèves en compréhension de l'écrit, en mathématiques et en sciences. Autre constat – peut-être le plus décevant de ce rapport –, les nouvelles technologies ne sont pas d'un grand secours pour combler les écarts de compétences entre élèves favorisés et défavorisés. Lorsque les élèves utilisent leurs smartphones pour copier-coller des réponses toutes faites aux questions qui leur sont posées, il est peu probable que leurs capacités intellectuelles s'en trouvent renforcées. Si nous voulons que l'intelligence des élèves ne se résume pas à celle du moteur de recherche de leur smartphone, nous devons mener une réflexion plus approfondie sur les pratiques pédagogiques dont nous nous servons pour leur instruction. La technologie peut permettre d'optimiser un enseignement d'excellente qualité, mais elle ne pourra jamais, aussi avancée soit-elle, pallier un enseignement de piètre qualité. Ce rapport laisse de nombreuses questions en suspens. L'impact de la technologie sur l'offre éducative reste sous-optimal, en raison de la possible surestimation des compétences numériques des enseignants comme des élèves, de la naïveté de la conception et de la mise en oeuvre des stratégies dans ce domaine, de la mauvaise compréhension de la pédagogie, ou de la piètre qualité globale des logiciels et didacticiels éducatifs. Combien d'enfants choisiraient de jouer à un jeu vidéo s'il était de la même qualité que les logiciels que l'on trouve dans de nombreuses classes du monde entier ? Afin de concrétiser les promesses des nouvelles technologies, les pays ont besoin d'une stratégie convaincante pour renforcer les capacités des enseignants. Et les décideurs doivent redoubler leurs efforts pour obtenir l'appui que la réalisation de ces objectifs nécessite. NDLR-EPI : Ces extraits plutôt lucides ne dispensent pas de la lecture de cet avant-propos et des 3 pages de synthèse. Nous aurions souhaité plus de fermeté sur l'indispensable formation des enseignants ; et comment ne pas regretter l'absence quasi*** totale de toute allusion à un enseignement de la science informatique. Que veut dire au juste « L'école peut apprendre aux élèves à devenir des consommateurs réfléchis » ? Consommateurs, ça on le savait ! Voir évidemment la position de la France dans les différents tableaux. On pourra lire la lecture qu'en fait la ministre de l'Éducation nationale : *** En Australie, page 34 : Les TIC figurent sous deux formes dans le programme scolaire australien, dans le cadre du « programme relatif au domaine d'apprentissage des technologies » et des « compétences globales en TIC », qui sont intégrées dans tous les domaines d'apprentissage du programme. Le continuum d'apprentissage dédié aux compétences globales en TIC décrit les connaissances, compétences, comportements et dispositions dont on peut raisonnablement escompter que les élèves fassent preuve aux différentes étapes de leur scolarité. (NDLR-EPI : mais de quelles connaissances s'agit-il ?) ___________________ |