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La nouvelle génération est prête à relever le défi

Philippe Pajot, La Recherche n° 500 de juin 2015, p. 36-39.
Entretien avec François Taddei, biologiste, directeur du Centre de recherches interdisciplinaires, à Paris.

   Avec le numérique, les ponts entre les disciplines et les nouveaux modes de financement, le métier de chercheur est en train de bouger. Des changements qui, selon François Taddei, sont les clés de l'innovation.

   Ce qui se voit sur la génération en place, mais qui sera encore plus évident sur la suivante, c'est une augmentation de l'interdisciplinarité. Certes, il restera de la recherche focalisée, mais je pense qu'une fraction croissante de chercheurs va se diriger vers des sujets interdisciplinaires.
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   Des projets émergents, à l'interface entre plusieurs disciplines, sont plus difficiles à faire aboutir. C'est pourquoi il faut une vague de fond en faisant entrer l'interdisciplinarité dans les moeurs, de la formation des étudiants aux recrutements et aux promotions des enseignants et des chercheurs.
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   À tous les niveaux, dans l'éducation, dans les modes de recherche, dans le travail quotidien des chercheurs, des transformations sont entrain de se produire. La génération des 30-40 ans commence à vivre dans ces transformations. Des transformations aiguillonnées par l'environnement numérique qui est aujourd'hui omniprésent. Or ces transformations modifient les façons de travailler et d'apprendre de manière radicale.
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   C'est lié en grande partie à Internet : même si on est professeur dans une petite université, si l'on est bien connecté, que l'on sait utiliser le numérique pour développer son réseau, on peut travailler avec les meilleurs au niveau mondial. Autrement dit, le travail des chercheurs est de plus en plus ouvert.
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   Qu'il soit pluridisciplinaire ou non, l'enseignement traditionnel est en train de changer. Les Mooc (cours en ligne ouverts et massifs) illustrent ce tournant. Toutefois, la grande force de l'université, c'est à mon avis l'apprentissage par la recherche. Or les Mooc, comme trop de cours, n'intègrent pas encore, pour la plupart, cette dimension. C'est pourquoi, on devrait assister à un glissement des Mooc vers les Moor : au lieu de cours (C), la formation intégrerait un volant recherche (R).
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   Je vois aussi que les choses bougent, que les jeunes bougent – les portraits de ce numéro en sont un bon exemple. Une nouvelle génération de décideurs a également envie de faire évoluer les choses. Y parviendront-ils ? Je le souhaite.
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NDLR-EPI : des portrait qui remontent le moral.

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Association EPI
Juin 2015