NOUS AVONS LU Gérard Berry, le code à l'honneur Le mercredi 17 décembre, Gérard Berry s'est vu remettre la médaille d'or 2014 du CNRS. Lors d'une cérémonie au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, et avec la participation de la ministre Najat Vallaud-Belkacem et de la secrétaire d'État Geneviève Fioraso. Ci-dessous, un extrait de l'article que lui a consacré Sylvestre Huet, journaliste à Libération, paru dans Libération le 19 décembre 2014 : Gérard Berry peut se lâcher. Le CNRS vient de lui donner sa médaille d'or 2014. Après le spécialiste de l'informatique musicale Jean-Claude Risset, en 1999, et le spécialiste de la cryptographie Jacques Stern en 2006, c'est le troisième informaticien à recevoir cette récompense. Pour le moins élitiste puisque, sur les dix dernières médailles d'or, quatre ont ensuite reçu un prix Nobel. Et un signe de l'importance reconnue par l'establishment scientifique à cette discipline longtemps perçue comme un art de l'ingénieur. Cette reconnaissance l'autorise à marteler que la France s'est certes occupée d'espace, d'énergie, de matière, de temps – « le TGV, le nucléaire, le spatial... » –, mais qu'elle a raté le train de l'information. Cela se paye cher. En emplois par exemple. Il compare la pénurie d'informaticiens dont se plaignent les entreprises françaises avec cette petite société indienne pour laquelle il a rédigé une note, Tata Consultancy Services : « Dans les années 90, elle comptait quelques milliers de salariés. En 2000, elle employait 65 000 personnes. Et maintenant 290 000. » Cette pénurie, estime-t-il, trouve son origine dans l'absence de formation initiale à l'informatique. « On arrive au bac et rien... L'école va à l'envers de la destinée des élèves. Car trouver un métier où il n'y a pas d'informatique, aujourd'hui, c'est dur. Même les scientifiques doivent bien programmer. Mais ils apprennent sur le tas, c'est-à-dire à écrire lentement, mal et inefficacement. Mauvais résultat, avec beaucoup de sueur et peu de fiabilité. On ne tolérerait pas cela pour la biologie ou la physique. » « Un bogue est toujours un problème humain » Surtout, ne pas confondre avec l'agilité à manipuler les outils, tablettes ou téléphones portables. « C'est inopérant pour enseigner l'informatique », tranche-t-il. http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2014/12/g%C3%A9rard-berry-le-code-%C3%A0-lhonneur.html On peut lire sur le site de la SIF le discours que Gérard Berry a prononcé à cette occasion : ___________________ |