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Informatique à l'école : « La Main à la Pâte », un exemple dont on pourrait s'inspirer

Par Raphaële Karayan, publié le 24/07/2014 sur L'Express-L'Expansion (extraits).

   Benoît Hamon veut introduire la programmation dans les activités périscolaires à la rentrée, en primaire. Au-delà des ateliers de code, des modèles existent pour faire entrer l'informatique à l'école de manière intelligente. (...)

   Le travail de défrichage réalisé par la Fondation dans le domaine des sciences pourrait s'appliquer parfaitement à la problématique de l'enseignement de la culture informatique.

Un premier programme dans deux ans

   À vrai dire, La main à la pâte a déjà commencé à réfléchir à la question. Depuis un peu plus de trois ans, elle a commencé à s'intéresser à l'enseignement des mathématiques en lien avec les sciences et la technologie, et depuis deux ans aux sciences cognitives, sous l'angle de l'éducation à la santé. En partenariat avec l'INPES, elle a mis en place un programme sur l'addiction aux écrans, qui aborde le fonctionnement du cerveau, à la limite des neurosciences. Il a rencontré un grand succès dans les écoles. Plusieurs milliers de classes ont participé à ce projet.

   « On s'est alors dit que le terrain commençait à être favorable pour l'informatique, raconte David Wilgenbus. Le numérique est un pan de la science. Ce n'est pas des mathématiques appliquées, ni juste de la programmation, ni de l'électronique. » Un projet sortira dans deux ans, en partenariat avec l'Inria. En attendant, des petites formations ont été réalisées, d'initiation à l'algorithmique et au langage informatique, pour les professeurs des écoles et de collège, les inspecteurs et les formateurs d'IUFM.

Le but n'est pas de fabriquer une génération d'ingénieurs informaticiens

   Le but n'est pas de fabriquer une génération d'ingénieurs informaticiens, explique David Wilgenbus. Notre pays a intérêt à développer la culture technique et scientifique. Nous vivons dans un monde interconnecté, mais rare sont les personnes qui comprennent comment ça marche. Une conséquence, par exemple, est de ne pas connaître les risques que l'on encourt, notamment en termes de protection des données. L'idée est aussi de ne pas être passif dans ses usages de la technologie. Une machine, ça se contrôle, ça obéit à des instructions. Mais trop de gens sont encore désarmés face aux ordinateurs. 

   Il s'agit vraiment d'introduire l'informatique dans la culture générale. « À l'école, on n'apprend plein de choses qui ne servent à rien dans la vie de tous les jours mais fondent une culture et un référentiel commun. La science en fait partie. »

Un enseignement scolaire pour créer des liens entre les matières

   À cet égard, l'apprentissage du code, qui plus est en périscolaire, est limitatif. « L'avantage d'un enseignement à l'école, ce sont les liens avec les autres matières, les ponts que sont capables de faire les professeurs. Étudier la différence entre un langage naturel et un langage informatique, c'est intéressant quand on enseigne le français. Pareil pour les mathématiques », poursuit David Wilgenbus. Cette notion est très importante. Étymologiquement, l'intelligence, c'est la capacité à faire des liens. 

   Comme pour les autres sciences, la démarche des enseignants intéressés par les ressources pédagogiques et les formations de La Main à la pâte est une démarche volontaire. Environ 60 000 enseignants possèdent un compte sur le site de la Fondation, qui forme plusieurs milliers d'enseignants (de la maternelle à la troisième) chaque année. 

   En tout cas, l'absence d'équipement informatique ne doit pas être un frein à leur motivation. En effet, de nombreux concepts peuvent être abordés sans ordinateur. On en trouve des exemples dans l'ouvrage L'informatique sans ordinateur, disponible gratuitement, qui propose un catalogue d'exercices et d'activités d'éveil "débranchées" à partir du primaire.  

   De même, on peut travailler des concepts issus de la science informatique à partir de situations de la vie quotidienne ou d'activités ludiques, pas besoin d'aller chercher midi à quatorze heures. « Par exemple, on peut aborder la notion d'algorithmique avec une recette de cuisine, ou s'initier à la cryptographie avec des boîtes, des cadenas et des clés », explique David Wilgenbus.  

   On est loin du bachotage de code HTML et de la levée de bataillons de codeurs.

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/informatique-a-l-ecole-la-main-a-la-pate-un-exemple-dont-on-pourrait-s-inspirer_1561475.html

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Septembre 2014

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