Un modèle de programme d'enseignement de l'informatique pour le secondaire L'EPI a de la parenté aux États-Unis : CSTA. La CSTA (Computer Science Teachers Association) est une association de professeurs d'informatique ; son site Internet est à l'adresse suivante [1] : csta.acm.org. Ses membres sont des enseignants et acteurs de la sphère éducative, allant du primaire à l'université. Les objectifs de la CSTA sont déclarés dans un cartouche présent sur chacune des pages de son site : La CSTA travaille à la promotion de l'enseignement de l'informatique à de nombreux niveaux :
Les ambitions sont élevées. Pour s'approcher de ses buts, la CSTA, en collaboration avec une demi-douzaine d'associations relevant de l'informatique, des technologies de l'information et de la communication, a participé à la conception d'un modèle de programme d'enseignement de l'informatique pour les classes du secondaire : A Model Curriculum for K-12 Computer Science. C'est un cadre de propositions couvrant le collège et le lycée, jusqu'à la classe de terminale incluse (K-12), et offrant une explicitation des prérequis à acquérir dans les classes du primaire. L'entreprise n'a pas été une mince affaire et s'est déroulée sur plusieurs années (au moins depuis 2001, semble-t-il), dans le cadre d'un chapitre spécifique de l'ACM : le SIGCSE (Special Interest Group in Computer Science Education), qui comptait plus de 2 700 membres fin 2008. Une première version [2] est parue en 2003, la deuxième édition [3] date de 2006. D'après un rapport [4] récent de la CSTA, ses membres reprennent le modèle de programme d'informatique cité, partout où ils se trouvent et dans toutes les missions qui leur sont confiées. Ils peuvent ainsi conseiller les états (ex. : Géorgie), les institutions éducatives (ex. : Floride) et jusqu'aux écoles elles-mêmes, s'il n'existe pas de programme défini dans telle ou telle région. Le modèle de curriculum est utilisé comme document de base en Afrique du Sud, à Taïwan pour définir les programmes scolaires d'informatique. On s'y intéresse sérieusement en Inde, en Corée. Le modèle sert, bien sûr, également de référence pour définir les contenus des programmes d'informatique de la 6e à la 3e ; ainsi que ceux destinés à l'enseignement primaire. En outre, il tient lieu de repère « stabilisé » et consensuel pour renouveler les programmes d'enseignements post-secondaires, par exemple dans les formations sanitaires et sociales, jusqu'à ceux conduisant à un diplôme d'informatique dans les universités (ex. : Carnegie Melon University, Pittsburgh, Pennsylvanie). En parcourant le curriculum proposé par la CSTA, épaulée, donc, par l'ACM et son SIGCSE, on constate qu'on y exprime une très grande urgence dans la mise en oeuvre généralisée des études informatiques dans le secondaire. Les raisons qui sont mises en avant sont tout aussi claires que celles exprimées par l'EPI : nouvelle culture du numérique, autonomie et responsabilité des utilisateurs, assimilation des concepts fondamentaux, acquisition des compétences essentielles à l'intégration sociale et professionnelle, capacité à vivre et intégrer les changements perpétuels, capacités d'innovation et de créativité personnelles et collectives. Là-dessus se greffent les réalités économiques : le futur est numérique, toutes les activités et métiers reposent lourdement sur l'informatique, on ne peut conserver l'indépendance d'un pays qu'avec l'élévation du niveau d'enseignement du plus grand nombre dans les disciplines clefs de l'ère du numérique, etc. Mais abandonnons le clavier pour l'instant : les 60 pages du document ne sauraient être banalement résumées en un court article. Le modèle se doit d'être étudié dans le détail, d'autant plus que s'il fait autorité, comme constaté plus haut, c'est qu'il a bénéficié d'une confrontation aux réalités du terrain et aux retours d'expérience, du fait de l'existence de l'enseignement de la science informatique dans nombre d'établissements du secondaire aux États-Unis. On peut penser que la France doit se préoccuper de ne pas prendre du retard dans ce domaine : les enjeux sont de taille. La CSTA estime que les réponses au défi ne peuvent souffrir quelque hésitation que ce soit. Jacques Souillot NOTES [1] En lisant son URL, on note qu'elle est hébergée sur le serveur de l'ACM (Association for Computer Machinery), association dont nous avions parlé dans un article précédent : « ACM demande à Obama d'inclure l'informatique en tant que discipline dans l'enseignement... » [2] http://www.acm.org/education/education/curric_vols/k12final1022.pdf. [3] http://csta.acm.org/Curriculum/sub/CurrFiles/K-12ModelCurr2ndEd.pdf. [4] http://www.csta.acm.org/Curriculum/sub/ACMK12CSModel.html. ___________________ |
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