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À Monsieur Pierre Mathiot,
L'association Enseignement public et informatique (EPI) a été auditionnée le 5 décembre 2017, avec la Société informatique de France (SIF) [1], dans le cadre de la concertation sur la réforme du baccalauréat qui vous a été confiée par Monsieur le Ministre de l'Éducation nationale.
Le présent document est la contribution de l'EPI aux travaux de cette mission :
- La réflexion que vous menez est une opportunité pour prolonger et améliorer les enseignements d'informatique créés par les ministres depuis 2012 (ISN en terminale scientifique...) Il s'agit de faire entrer progressivement l'enseignement de l'informatique – composante de la culture générale scolaire de tous les élèves – dès le secondaire comme une clé de la réussite pour tous et comme une réponse aux besoins de notre pays. Il s'agit aussi d'assurer la complémentarité indispensable entre l'enseignement de la science et technologie informatique et l'utilisation du numérique dans les différentes disciplines et activités.
- Il est crucial d'améliorer la transition entre le lycée et l'enseignement supérieur pour orienter de façon beaucoup plus efficace les jeunes vers les métiers d'avenir, ceux de l'informatique, et de les former pour relever les défis posés par le monde numérique, permettant ainsi à la France de tenir son rang dans ce domaine.
- Notre pays a besoin d'informaticiens compétents (voir notamment le déploiement de l'IA) mais aussi de citoyens au fait des concepts de base de l'informatique pour une utilisation professionnelle et citoyenne du numérique. Compte tenu du poids de la formation initiale ces compétences doivent s'acquérir, à des degrés divers, le plus tôt possible.
- Compte tenu de la situation exceptionnelle de l'informatique, science majeure et omniprésente du XXIe siècle, mais toujours pas enseignée comme discipline scientifique au lycée, il faut selon nous définir une cap et mettre en œuvre un plan d'urgence.
- Au premier chef, il faut créer et développer les formations initiale et continue des enseignants. Il faut créer sans attendre un Capes et une agrégation d'informatique tout en développant des mesures transitoires selon des schémas déjà connus et insuffisamment pratiqués. Il faut notamment reconnaître les compétences des professeurs qui enseignent l'ISN.
- L'EPI approuve la création d'un parcours avec « majeure » informatique répondant à la nécessité de former des lycéens qui pourront ensuite se spécialiser à l'université et devenir des enseignants, des chercheurs, et ingénieurs en informatique dont la France a tant besoin.
- Mais l'EPI souhaite également que l'informatique puisse être choisie comme « majeure » ou « mineure » par tous les élèves. Il est donc nécessaire que, dès la classe de seconde, l'informatique soit présente dans le tronc commun pour un choix en connaissance de cause [2].
- Pour ce qui concerne les programmes d'enseignement, un enseignement d'informatique pour tous pourrait s'inspirer du programme actuel de l'enseignement ICN. Le programme des « majeures » pourrait, lui, s'inspirer pour l'informatique du programme d'ISN en terminale scientifique.
- Pour ce qui concerne le baccalauréat, l'EPI n'est pas hostile à un contrôle en cours de scolarité selon des modalités à définir, avec une épreuve nationale en fin de Terminale pour l'informatique (et les autres disciplines) quand elle est une majeure.
Paris, le 18 décembre 2017
Pour l'association Enseignement Public et Informatique (EPI)
Jean-Pierre Archambault, Président
bureau@epi.asso.fr |
