LES JEUNES ET INTERNET : 2006 Rapport final de l'enquête menée au LES Québec soumis par Jacques Piette, Ph.D. au Ministère de la Culture et des Communications Mars 2007 FAITS SAILLANTS DES RÉSULTATS DE LA RECHERCHE • Des foyers maintenant hautement branchés Les jeunes Québécois ont maintenant pratiquement tous accès à Internet à partir de leur foyer : 93 % des répondants ont déclaré avoir une connexion Internet à leur maison, alors qu'en 2000, ils n'étaient que 57 % à disposer d'un branchement à domicile. Les trois quarts des adolescents affirment disposer à la maison d'une connexion haute vitesse. La maison est donc décisivement le lieu privilégié par les jeunes pour utiliser Internet. • L'Internet des jeunes : avant tout une messagerie instantanée pour communiquer et socialiser Internet est vu à la fois comme un fantastique moyen de communication et de divertissement et cet engouement des jeunes Québécois pour la communication sur Internet se révèle à travers l'adoption aujourd'hui généralisée de la messagerie MSN Messenger qui leur permet des échanges directs et instantanés, avec plusieurs internautes en même temps. Ainsi le gros de la communication que les jeunes font sur Internet prend la forme d'un véritable Intranet constitué par leur liste personnelle partagée sur MSN Messenger : 93 % des jeunes disent l'utiliser. • Information et documentation, une seule formule : Google + Wikipédia Le Web constitue la source privilégiée d'information et de documentation des adolescents québécois et le moteur de recherche Google est la porte d'accès presque unique à la recherche sur Internet pour les jeunes. De même l'encyclopédie participative Wikipédia devient, de son côté, la toute première référence qu'ils consultent sur le Web. • La crédibilité du Web : un peu plus de prudence On constate une certaine évolution dans l'attitude des jeunes à l'égard de la fiabilité des informations qu'ils trouvent sur Internet. Ils interrogent davantage la qualité et le sérieux des sites qu'ils consultent quand ils utilisent Internet pour leurs travaux scolaires. • La blogosphère des adolescents : un extension des relations entre pairs Les blogues constituent pour les jeunes internautes davantage une extension des relations qu'ils entretiennent déjà avec leurs amis qu'un lieu public d'expression personnelle. À l'inverse de la blogosphère ouverte des adultes, celle des adolescents se limite au réseau des intimes. • Le téléchargement : conscience d'une éthique... mais élastique Le téléchargement, tout particulièrement celui de la musique, demeure très populaire auprès de tous les adolescents, même quand ils le savent illégal. Beaucoup sont maintenant au fait qu'il existe un problème éthique concernant les droits d'auteur qui se traduit par une perte économique pour les artistes. Toutefois, on retrouve un vaste registre d'opinions et de comportements différents, allant d'une condamnation totale à la pratique du téléchargement illégal à une conception où tout est permis et acceptable ; la majorité se situant dans une position mitoyenne. • Le téléphone cellulaire : pas encore si populaire Le téléphone cellulaire ne connaît pas au Québec le même engouement auprès des jeunes que ce n'est le cas en Europe. La messagerie MSN Messenger pour les adolescents Québécois remplit une fonction analogue à celle du message texte (SMS) pour les jeunes Européens. Le faible coût d'utilisation du téléphone résidentiel, chez nous, rend moins nécessaire le passage au cellulaire ; celui-ci est d'ailleurs encore considéré par plusieurs adolescents québécois comme un objet de luxe. • Les jeux vidéos : l'attirance des mondes virtuels Avec les jeux vidéo de rôle et de simulation de dernière génération, particulièrement ceux qui se jouent sur Internet, on constate que le plaisir de jouer prend une toute nouvelle dimension. Ce que les jeunes aiment de ces jeux, c'est qu'ils les invitent à participer à des communautés de joueurs qui partagent la même passion pour ces mondes virtuels persistants. Ces espaces leur fournissent l'occasion de tisser de nouveaux liens et de développer un sentiment d'appartenance à la confrérie des joueurs. • La présence parentale : plus vers la confiance que le contrôle Les jeunes font état d'une préoccupation certaine des parents vis-à-vis d'Internet à la maison. Toutefois, ils nous disent aussi que leurs parents en contrôlent peu l'utilisation. Plus les enfants vieillissent, moins les parents imposent des règles ou fixent des contraintes. Les jeunes apprécient cet espace de liberté et cette confiance qui est primordiale à leurs yeux. • Les jeunes sont favorables à un plus grand contrôle des contenus sur le Web Les adolescents se montrent assez critiques face à certains contenus sur Internet et se prononcent très majoritairement en faveur d'un plus grand contrôle de sites indésirables (sites à contenus racistes, violents, pornographiques, etc.). Mais pour le jeune, les principaux dangers n'est pas tant les contenus que les virus informatiques. On constate, par ailleurs, que les jeunes font une utilisation plutôt sécuritaire d'Internet et qu'ils naviguent avec une certaine dose de discernement. • Des écoles hors jeux Sans aller jusqu'à affirmer que l'utilisation d'Internet à l'école a régressé, elle ne semble pas s'être développée comme d'aucuns l'avaient prévu. Les jeunes font état d'une utilisation assez limitée d'Internet à leur école et ils établissent qu'elle se différencie surtout radicalement de la pratique qu'ils en font à la maison. On constate qu'un double mouvement opposé s'est opéré au fil des ans. Au fur et à mesure qu'Internet prenait sa place à la maison, l'école – qui avait pourtant investi de manière importante tant du point de vue pécuniaire que pédagogique – s'est progressivement désinvestie de cette mission éducative quant à l'intégration des TIC en classe, du moins au regard des aspirations qu'avaient formulées de nombreux intervenants du milieu scolaire à la fin des années 1990. Intégrité du rapport de recherche en fichier Word (90 pages) sur : ___________________ |
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