Création d'une agrégation d'informatique
La spécialité NSI
Création d'une agrégation d'informatique
Une bonne nouvelle. Le ministre J-M Blanquer a annoncé le 9 mars, à la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale présidée par Bruno Studer, la création de l'agrégation d'informatique en 2021-2022 [1]. L'EPI se félicite de cette création. Dans ses actions depuis des décennies pour un enseignement d'informatique de culture générale, en complémentarité avec la pratique du numérique dans les différentes disciplines et activités, l'EPI a toujours mis l'accent, et continue de mettre l'accent, sur l'enjeu essentiel de la formation des enseignants. Il convient également de créer une agrégation interne.
La question du nombre de postes mis au concours reste posée, qui doit s'inscrire dans la perspective d'une discipline informatique dans l'enseignement général pour tous les élèves du collège aux classes préparatoires, « ardente obligation » qui résulte du rôle et de la place de l'informatique dans la société du numérique. Et l'EPI veillera à ce qu'il y ait une reconnaissance institutionnelle pour les collègues qui se sont formés et investis grandement dans les enseignements d'informatique, ISN, NSI et SNT en particulier.
À suivre.
La pandémie toujours là
La pandémie est toujours là et elle continue à perturber sérieusement la scolarité des élèves et la pédagogie, pour la deuxième année consécutive. La rentrée de septembre 2021 se prépare, mal ! En effet le ministère a programmé 1883 suppressions d'emplois dans les collèges et les lycées, dans la continuité des années précédentes, bien que les effectifs augmentent. Des options sont supprimées.
Encore la réforme du lycée et ses effets néfastes
Dans le même temps la réforme du lycée continue à le déstabiliser, à produire ses effets néfastes notamment la suppression du groupe classe.
En première, les élèves suivent trois spécialités. En terminale il n'y en plus que deux. Cette configuration est pénalisante pour l'informatique, les mathématiques et les sciences physiques étant, de fait, incontournables pour une orientation en CPGE. Par exemple, dans un lycée où seulement 6 élèves suivent NSI, les 6 heures hebdomadaires inscrites au BOEN prévues sont devenues 4 heures, la réduction étant selon l'établissement une décision du rectorat. La déperdition des effectifs de NSI de première en terminale est importante au plan national. La création de spécialités n'a pas un caractère automatique. Elle dépend des moyens horaires. D'une manière générale, la modalité de spécialité met en concurrence les collègues et est donc facteur de tension entre eux, surtout dans un contexte d'austérité.
En définitive, si les actions menées ont permis des avancées (ISN, NSI, SNT, un Capes informatique et donc l'annonce d'une agrégation d'informatique pour 2022), on est encore loin d'une discipline informatique de culture générale pour tous les élèves. Répétons-le, c'est pourtant indispensable, l'informatique sous-tendant les réalisations de la société numérique comme les sciences physiques sous-tendent celles de la société industrielle et la biologie celles de l'industrie du vivant. Dans le même temps, l'ensemble des disciplines doivent s'enrichir de la pratique maîtrisée, par les enseignants et les élèves, des outils numériques. La culture numérique est transversale. Le combat continue. Et l'EPI n'est plus seule comme il a pu le lui arriver pendant des années.
Le 50e anniversaire de l'EPI
Enfin, je tiens à remercier, au nom du bureau de l'EPI, les amis qui ont témoigné dans le numéro spécial d'EpiNet du mois dernier consacré au 50e anniversaire de l'EPI et les très nombreux amis et collègues qui nous ont adressé des messages après sa parution. Tous, amies et amis de longue date ou plus récents, ont dit l'estime qu'ils portent à l'association pour ses actions et démarches constantes depuis des décennies pour la pluralité des approches de l'informatique et du numérique au sein du système éducatif. Cela nous fait chaud au cœur. Merci encore.
Jean-Pierre Archambault
Président de l'EPI
NOTE
[1] https://www.epi.asso.fr/revue/docu/d2103a.htm
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