Nouvelles orientations de l'informatique pédagogique au Cameroun Paul Dieudonné Mbock Il y a quelques temps, nous avions publié sur ces mêmes espaces les débuts de l'informatique dans la pédagogie au Cameroun. La carte scolaire du Cameroun, le point sur les encadreurs, les projets et les défis à relever avaient été abordés [1]. Depuis cette date, certaines avancées importantes dans l'intégration de cette discipline alors nouvelle dans la pédagogie au Cameroun ont été notées. Ces différentes actions ont principalement visé une intégration complète de l'informatique comme une des disciplines de base dans le processus d'apprentissage de la jeunesse, assurant de ce fait à cette dernière une bonne insertion dans la société de communication. Nous saisissons cette occasion pour faire le point sur les principales avancées en ce qui concerne l'intégration de cette discipline dans le processus d'apprentissage au Cameroun. Par la suite, nous présentons quelques défis qui restent à relever dans ce domaine. Au Ministère de l'Éducation de Base (MINEDUB) Les principales avancées notées ici sont les suivantes :
Au Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP) Le département de la formation professionnelle de ce ministère dispose de nouveaux référentiels basés sur l'approche par compétences. Ces référentiels sont applicables depuis la session de décembre 2010. Nous avons par ailleurs eu le privilège d'apprécier ce nouveau dispositif pendant notre participation à cette session d'évaluation. Au Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) Plusieurs avancées significatives sont enregistrées dans ce département ministériel. 1. Des Centres de Ressources Multimédia (CRM) L'action gouvernementale est restée constante dans la création et l'équipement des CRM dans les dix régions du pays. Actuellement, 60 (soixante) Centres de Ressources Multimédia existent au Cameroun. Les principales missions des CRM sont les suivantes :
2. Des encadreurs L'Inspection de Pédagogie chargée de l'enseignement de l'informatique dispose aujourd'hui de 6 (six) Inspecteurs Pédagogiques Nationaux. De plus, le nombre d'Inspecteurs Pédagogiques Régionaux a sensiblement augmenté. Par ailleurs, les premiers enseignants d'informatique formés dans les Écoles normales du pays sont opérationnels. Ceux-ci sont déjà affectés dans les établissements scolaires. 3. De la série Technologies de l'Information (TI) Attendue depuis les années 2005, cette nouvelle série a vu le jour le 13 janvier dernier à la suite d'un arrêté ministériel [2]. Cette série est ouverte aux élèves titulaires du Brevet d'Études du Premier Cycle (BEPC) et admis en classe de Première. Ils subissent en classe Terminale l'examen de Baccalauréat de l'Enseignement Secondaire Général série Technologies de l'Information (TI). 4. De l'épreuve d'informatique aux examens officiels Une grande avancée a été enregistrée le 21 février dernier. En effet, par arrêté ministériel, l'épreuve d'informatique devient obligatoire à tous les examens du MINESEC [3]. À partir de la session d'examen 2012, tous les candidats composeront en informatique. Cette épreuve comportera deux parties : une partie écrite et une partie pratique. Ce texte vient mettre fin au manque d'engouement affiché par la plupart des apprenants et certains chefs de structures éducatives qui avaient relégué les enseignements de l'informatique au second plan de leurs préoccupations. 5. Des nouveaux programmes d'enseignement La nouvelle donne ci-dessus évoquée doit être soutenue par de nouveaux programmes d'enseignement. Dès la rentrée de septembre prochain, les nouveaux programmes pour l'enseignement de l'informatique et des TIC pour l'enseignement général, technique et normal seront appliqués. Basés sur l'approche par compétences, ces programmes viennent remplacer ceux de juin 2003. 6. De l'introduction des logiciels libres Depuis un certain temps déjà, à travers des séminaires de formation que nous organisons, nos enseignants intègrent progressivement la notion des logiciels libres en général et les systèmes GNU/Linux en particulier dans les leçons. Par ailleurs, les nouveaux programmes sus évoqués donnent une place de choix aux outils libres. La dynamique ainsi déclenchée sera maintenue et entretenue. Nous avons le privilège et la chance de participer très souvent aux décisions visant l'intégration des systèmes GNU/Linux dans les enseignements secondaires. La stabilité, la robustesse et la quasi gratuité de ces systèmes sont des atouts que doit pleinement bénéficier notre système éducatif. Des défis à relever Les avancées notées au Cameroun, quoique significatives, ne doivent pas faire perdre de vue les défis qui restent à relever. Parmi les difficultés majeures, nous citons :
Conclusion Le problème de l'informatique comme discipline à part entière est résolu au Cameroun. La publication de nouveaux textes régissant cette discipline vient consolider les efforts fournis depuis quelques années dans ce domaine. Quoique des difficultés restent à surmonter, force est de constater que la voie de la professionnalisation des enseignements et celle de la modernisation des pratiques pédagogiques est tracée. Enseignants et apprenants doivent saisir ce train en marche. Paul Dieudonné Mbock NOTES [1] Paul Dieudonné Mbock, « L'informatique Pédagogique au Cameroun », EpiNet n° 104 d'avril 2008. [2] Arrêté n° 25/11/MINESEC/CAB du 13 janvier 2011 portant création de la série Technologies de l'Information (TI) dans l'Enseignement Secondaire Général. [3] Arrêté n° 37/11/MINESEC/IGE/IP-INFO du 21 février 2011 portant organisation de l'épreuve d'Informatique aux examens officiels de l'Enseignement Secondaire. ___________________ |
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