Séminaire « Culture et enseignement de l'informatique » Dans le cadre des Rencontres de l'Orme 2008, le 2 avril à Marseille, le groupe ITIC de l'ASTI a organisé un séminaire sur la culture et l'enseignement de l'informatique, les modalités pédagogiques à même de dispenser une solide et véritable culture informatique [1]. Parce qu'elle est « cachée » dans les outils que l'on utilise, certains ont tendance à oublier ce qu'est l'informatique. Lors de sa séance inaugurale au Collège de France, Gérard Berry a opportunément rappelé qu'elle est fondamentalement la science de l'information, l'algorithmique et la programmation [2]. Elle est structurée au niveau de l'enseignement supérieur et de la recherche dans des curricula partageant un large corps de doctrine. Elle a existé au lycée dans les années 80 sous la forme d'une option d'enseignement général, qui donnait de bons résultats. Ce qui n'a pas empêché qu'on la supprime une première fois en 1992 et une seconde fois en 1998 après qu'elle ait été rétablie en 1995 ! Toujours dans les années 80, les élèves pouvaient rencontrer la « vraie » informatique à l'école primaire dans des activités de programmation, notamment avec Logo. Ces expériences passées prouvent que l'on ne doit pas craindre d'être ambitieux pour tous les élèves quand il s'agit de leur donner une culture scientifique scolaire correspondant aux enjeux de la société de la connaissance au XXIe siècle. L'idée selon laquelle on peut donner une culture informatique à travers l'utilisation des outils dans les disciplines est peut-être séduisante, mais elle présente un inconvénient majeur : l'expérience a prouvé qu'elle ne « marchait » pas. C'est ce que montrent notamment les constats faits à la fin du collège, où des recherches menées font apparaître, pour ne prendre que cet exemple, que les connaissances acquises par les élèves en matière de tableur, dans des approches dans les disciplines, partielles et discontinues dans le temps, sont très limitées. Les choses ne s'améliorent pas au lycée. Et, en fin de compte, on ne peut que constater et regretter que le niveau des futurs ingénieurs ne soit pas optimal en informatique. Les statuts éducatifs de l'informatique sont divers (et donc distincts) et complémentaires : outil pédagogique, facteur d'évolution des disciplines dans leurs objets et leurs méthodes, outil de travail personnel et collectif des élèves des enseignants... mais aussi objet d'enseignement, condition sine qua non pour bien former l'utilisateur « intelligent » car lui donnant l'« intelligence » de l'outil. Et les enjeux sont forts car il s'agit de former l'homme, le travailleur et le citoyen. Il existe une pénurie préoccupante d'informaticiens qualifiés. Le Syntec informatique souligne le manque d'attractivité des métiers de l'informatique chez les jeunes. Lors de son audition par la mission E-éduc, le 27 mars dernier, l'EPI a posé la question de savoir si cela ne résultait pas en partie du fait qu'ils ne rencontrent pas vraiment l'informatique lors de leur scolarité, notamment sous la forme d'une discipline en tant que telle au lycée ? Le débat continue. Il fera l'objet le 16 mai prochain de la session 1 du colloque ePrep 2008 : « L'informatique, une discipline à part entière ! Culture, fondamentaux et usages » [3] et de travaux lors des Printemps pédagogiques organisés par SPECIF les 28 et 29 mai [4]. Jean-Pierre Archambault NOTES [1] http://www.orme-multimedia.org/r2008/spip.php?article158, [2] http://www.annales.org/archives/x/affichecoursberry.pdf. [3] http://www.eprep.org/colloques/colloque08/colloque08.php. [4] http://www.epi.asso.fr/revue/editic/specif2008.pdf, ___________________ |
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