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Passe ton code d'abord !

Reportage de Yves Gerber pour l'émission Muovo de RTF.ch, le 2 avril 2012 (extrait).

   Le marché suisse manque cruellement d'informaticiens. Selon les statistiques, il en faudrait deux fois plus pour satisfaire les besoins des entreprises. Heureusement, l'intérêt pour la programmation revient petit à petit auprès de la jeune génération. De nombreuses initiatives dans le cadre scolaire ou en marge des études sont lancées pour susciter des vocations.

   À l'origine du programme éducatif EduRobot, Frédéric Genevey a constaté un jour que des nombreux collègues enseignants de l'école vaudoise avaient amené un robot dans leur école de leur propre initiative. Il s'est alors lancé dans l'élaboration d'une plate-forme pédagogique pour répondre à cette demande. « On voit de plus en plus de jeunes qui s'intéressent à la programmation, parce qu'ils sentent qu'il y a quelque chose derrière. Dans la vie quotidienne, il y a de en plus en plus d'objets informatisés et d'automation. Ils s'y intéressent parce qu'ils voient qu'ils peuvent faire quelque chose de concret. »

   Yves Dupraz n'a effectivement pas de mal a captiver ses élèves. Le cours de robotique est pourtant à option, mais depuis 2007 il ne désemplit pas. On y apprend à programmer de manière ludique. Les élèves de 7e année doivent monter correctement les pièces d'un robot muni d'un moteur et de différents capteurs. Ils doivent ensuite le programmer pour le faire fonctionner. Mais pas question d'attaquer de front les langages informatiques. « C'est clair qu'ils ne programment pas en pur et dur des lignes de codes, explique Yves Dupraz. C'est l'interface qui va le faire à leur place. Mais par contre, c'est toute la logique de la programmation, comme les étapes, les boucles, les variables que l'on voit ici. » Grâce au robot, les élèves peuvent instantanément découvrir si la programmation est réussie. À coups de tâtonnements, de méthode empirique, ils progressent pas à pas et accentuent la difficulté au fur et à mesure des exercices.

   Mais pour les plus âgés, programmer des lignes de code, c'est aussi du concret. Le 17 mars dernier se tenait à l'EPFL le plus grand concours de programmation de Suisse. Parmi les 120 concurrents, beaucoup ne sont pas informaticiens ou étudiants en informatique. Ce qui les attire, c'est d'entrer au coeur même de l'ordinateur et de ne pas rester en surface. Mario Geiger par exemple s'est mis à programmer par curiosité plutôt que pour en faire un métier. « J'avais envie de pouvoir contrôler la machine vraiment moi-même. J'avais envie de pouvoir lui dire ce que je veux qu'elle fasse. »

   Dans les années 80, il fallait entrer quelques lignes de code pour lancer un logiciel ou tout simplement utiliser une imprimante. Petit à petit, les systèmes d'exploitation se sont simplifiés, devenant plus intuitifs. C'est difficile d'établir une relation de cause à effet, mais pendant une génération (des année 90 à 2000), des moins en moins de jeunes ce sont lancés dans une carrière informatique. Ce renouveau du goût pour la programmation arrive à point nommé, car le manque de développeurs, programmeurs ou informaticiens se fait cruellement sentir. D'après le Groupement Romand de l'Informatique, 3 000 jeunes se lancent chaque année dans une carrière dans ce secteur. Mais il en faudrait deux fois plus pour satisfaire les besoins des entreprises. Parmi les indices, selon un rapport de la Confédération de 2010, il n'y avait que 1,2 % de chômage dans ce secteur, contre 3,5 % de moyenne pour l'ensemble de la population active !

   Dans ce contexte, tout est bon pour susciter des vocations. A travers son projet Roberta, L'EPFL a lancé des ateliers d'initiation à la programmation, ouvert à tous et à toutes dès 7 ans. Les ateliers Crocorobot du mercredi après-midi ont par exemple un énorme succès. Il faut s'inscrire un semestre, voire un an à l'avance pour être sûr d'y participer. Les enfants adorent, comme le raconte son animateur Christophe Perez : « Certains ne veulent plus partir quand les parents attendent. Ils veulent rester encore, essayer des choses. On les pousse à ça. Ce logiciel permet de construire un petit robot. Ensuite, il y a une part d'imagination. »

   Imaginer les objets du futur, développer les applications incontournables, tels sont les défis qui attendent les fanas de la programmation. Dans un monde de plus en plus informatisé, le code a de l'avenir.

Un article passionnant.
http://www.nouvo.ch/2012/04/passe-ton-code-dabord

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Association EPI
Mai 2012

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