NOUS AVONS LU ISN : une nouvelle option en Terminale Dominique Faudot, Université de Bourgogne, dans Former les maîtres le supplément au mensuel Le SNESUP n° 599, novembre 2011. L'introduction de l'Informatique et Sciences du Numérique [1] dans les programmes de Terminale S spécialité a été menée de manière bien différente de celle du Droit en Terminale L. L'auteur nous en fournit son analyse. Suite à une expérimentation menée depuis 2008 dans 4 académies en seconde (environ 30 classes), à la rentrée 2012, l'option ISN (Informatique et Sciences du Numérique) sera proposée aux lycéens de la filière générale au même titre que les options math, physique et STI. Les détails de la future épreuve sont parus au BOEN [2]. Le programme proposé aux lycéens, très ambitieux et très technique, correspond en thématiques, à la formation d'un étudiant de M2 informatique [3] ! Les aspects sociologique et juridique y sont survolés. Aucun pré-requis n'est attendu pour l'instant d'un élève de terminal entrant en L1 info. Cela ne durera peut-être pas avec ce programme ; ce qui risque d'aggraver encore la fracture numérique et les difficultés rencontrées par les étudiants non issus de S et s'orientant vers une formation Info, dans un contexte de restriction budgétaire, aucun moyen n'étant disponible pour une remise à niveau nécessaire. Le chargé de mission, l'IGEN du groupe des mathématiques, s'appuie sur l'INRIA (expertise), le CNDP (ingénierie documentaire), la DGESCO, la Suisse (didactique) et l'association Pasc@line [4], dont un des objectifs est « Adapter les programmes pédagogiques pour mieux préparer les jeunes aux évolutions des métiers et aux attentes des entreprises, dans un environnement international ». La formation des maîtres – entre 500 et 2 000 selon les prévisions – est mise en oeuvre dans les académies, chapeautée par les rectorats et les universités mais rarement par les IUFM. Cette formation des maîtres n'est pas prise en charge par la formation continue, et les enseignants (environ 100 sur Versailles, 74 sur Lyon...) suivent la formation sans décharge, à leur grand regret d'ailleurs. Certains ont pu comme à Grenoble, se faire dispenser de correction de bac. Un travail personnel important leur est la plupart du temps demandé (par exemple 10 heures hebdomadaires à Montpellier). Cette formation est prévue en 2 niveaux, au volume d'heures non précisé et très disparate (30 heures présentiel à Rennes et 108 heures à Versailles). Certaines académies comme Dijon n'ont pas encore commencé le niveau 1, d'autres ont quasiment terminé le niveau 2. Les heures des formateurs sont prises en charge par les universités, par le biais de convention avec le rectorat, dans le service ou en heures complémentaires. On s'oriente désormais vers l'utilisation d'une plate-forme FOAD remplaçant l'enseignement présentiel pour au moins la moitié du temps de formation. Sur une formation de 60 heures, on trouve 30 heures de FOAD, 12 heures de présentiel et 18 heures de projets. L'habilitation des candidats pour 2012 sera basée sur le bilan de formation du candidat, effectué par les membres des corps d'inspection et reposera sur l'implication des candidats durant la formation. Un rapport attestera de la capacité à dispenser l'enseignement concerné. La validation définitive des candidats habilités pour 2012 interviendra à l'issue de leur deuxième année de pratique et s'appuiera sur une visite d'inspection durant la période. Ces différentes phases seront complétées, lors de la constitution des services pour la rentrée scolaire 2012, par la désignation par les chefs d'établissement des personnels qui seront chargés de ces enseignements. À l'issue de l'année 2012-2013, une VAE sera créée et sera proposée aux enseignants habilités. Nous sommes très loin d'une vraie formation de type concours. Le choix a été fait en effet de ne pas créer une nouvelle discipline avec un nouveau corps professoral mais de s'appuyer sur les professeurs d'autres disciplines (STI, math, physique-chimie). Aucun cadre national pour la formation des maîtres ni en volume, ni en méthode, ni en moyen. Aucun standard national pour le recrutement des stagiaires ni des futurs formateurs. http://www.snesup.fr/Le-Snesup/L-actualite-du-SUP?aid=5890&ptid=5
[1] Ne pas confondre avec le B2i, validation de compétences des élèves concernant l'utilisation des TIC (école, collège et lycée). ___________________ |