NOUS AVONS LU Lycée : qui pour enseigner les deux nouvelles spécialités de terminale ? Virginie Bertereau sur Educpro.fr, letudiant.fr, 19 sept. 2011. Les programmes des deux nouvelles spécialités de terminale proposées à la rentrée 2012 dans le cadre de la réforme du lycée doivent être publiés ce mois-ci au Bulletin officiel. Quid des professeurs qui les enseigneront ? À la rentrée 2012, deux nouvelles spécialités seront proposées dans le cadre de la réforme du lycée. Il s'agit de « Droit et grands enjeux du monde contemporain » en série L et « Informatique et sciences du numérique » (ISN) en série S. Mais si les contenus de ces enseignements, le nombre d'heures de cours par semaine ou les débouchés dans le supérieur sont aujourd'hui plutôt bien définis (à lire sur www.letudiant.fr/), il reste des zones d'ombre, notamment sur la carte des établissements qui les proposeront et l'identité des professeurs (volontaires) qui les enseigneront. - Un casting de professeurs non bouclé Dans l'une comme dans l'autre des spécialités, pas question de créer un corps enseignant spécifique. En DGEMC, les professeurs devraient être en priorité des professeurs du second degré titulaires d'une licence de droit ou d'un diplôme d'IEP (institut d'études politiques). Cela peut être des enseignants d'éco-gestion, de sciences économiques et sociales, de philosophie, d'histoire-géographie... Si les volontaires manquent à l'appel, le ministère de l'Éducation nationale pourrait recourir à des universitaires ou des praticiens du droit. « On peut envisager la mise en place de binômes enseignants du second degré et autres enseignants dans le rôle d'assistants. Mais ce n'est pas encore décidé », indique Jean-Michel Blanquer, directeur de la Dgesco (Direction générale de l'enseignement scolaire). En ISN, le ministère compte plutôt sur des professeurs de maths, physique-chimie ou de STI (sciences et technologies industrielles). - Un appel au sup pour élaborer les contenus Faut-il y voir un rapprochement des séries générales et des séries technologiques ? « Cela ne créé pas de passerelles entre les deux filières. Il s'agit plutôt d'une ouverture de la filière générale qui rappelle la filière technologique », corrige Jean-Michel Blanquer. En revanche, la volonté de créer des liens avec l'université est affichée. Les contenus des spécialités, fruits d'un an de travail, ont été élaborés avec des partenaires extérieurs à l'Éducation nationale, des « experts désignés ». Par exemple, des professeurs de droit et de sciences politiques pour DGEMC, l'INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) pour ISN. Faut-il également y voir une façon de « recaser » des professeurs surnuméraires ? « C'est une solution intelligente pour permettre à des enseignants de retrouver un emploi, mais il ne s'agit pas d'imposer ces cours à des professeurs sans formation, sans motivation », assure Robert Cabane, inspecteur général, chargé de mission ISN. - Proposées à tous, partout ? Pas sûr... Les deux nouvelles spécialités devraient être proposées à tous les lycéens... Ce qui ne signifie pas qu'elles le seront dans tous les établissements. « Nous allons mener des enquêtes en amont pour connaître les envies des élèves et gérer les flux. Nous aurons notre idée au début de l'année 2012 », déclare Jean-Michel Blanquer. Selon cette demande et les décisions prises par les recteurs, les cours se dérouleront dans l'établissement même de l'élève ou dans un établissement voisin faisant partie de son réseau. Mais dans le pire des cas, il faudra changer de lycée entre la 1re et la terminale. ___________________ |