NOUS AVONS LU Trois questions à... Jean Pierre Archambault Interview par David Fayon, 31 mars 2007. 1. Que pensez-vous de l'enseignement des NTIC dans l'Éducation nationale ? Formation des enseignants ? Des élèves ? Et quels conseils donneriez-vous pour que les professeurs restent à la page ? Je commencerai par rappeler que les TIC ont différents statuts éducatifs car le débat sur leur enseignement est parfois empreint d'une certaine confusion. L'informatique et les TIC sont un outil pédagogique à nombreuses facettes, transversal ou spécifique à des champs disciplinaires. L'informatique s'immisce dans les objets, des méthodes et des outils des savoirs constitués, dans l'« essence des disciplines » et leur enseignement doit en tenir compte. Cela vaut pour tous les ordres et niveaux d'enseignement, et notamment pour les formations techniques et professionnelles, tant les métiers, les processus de travail, les profils et les qualifications requises ont évolué. L'ordinateur est outil de travail personnel et collectif des enseignants, des élèves et de la communauté éducative. Enfin, l'informatique et les TIC sont objet d'enseignement car composantes incontournables de la culture générale de notre époque. Tous ces statuts ne s'excluent aucunement, au contraire ils se renforcent mutuellement. Concernant l'enseignement des TIC proprement dit, il y a eu, dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, une option informatique dans les lycées d'enseignement général. Le cours de technologie au collège comporte une composante informatique bien identifiée. Autant le B2i, brevet informatique et internet correspond bien à la pédagogie de l'école primaire, autant il est confronté à de nombreux obstacles pour sa mise en oeuvre au collège et au lycée. Il s'inscrit dans la démarche qui situe les apprentissages dans les usages de l'outil informatique dans les autres disciplines. En effet, au fil du temps, deux approches se succèdent, coexistent, suscitent de vifs et intéressants débats. Pour l'une, les apprentissages doivent se faire à travers les usages de l'outil informatique dans les différentes disciplines existantes et les activités. Pour l'autre, que je partage, l'informatique étant partout (dans la société et à l'École), elle doit aussi être quelque part en particulier, à un moment donné, au lycée, sous la forme d'une discipline scolaire en tant que telle. C'est d'ailleurs le cas pour les mathématiques, outil conceptuel au service des autres disciplines, et étudié pour lui-même ! Ce qui est une façon de procéder efficace et rationnelle. Concernant les professeurs dont on sait qu'ils doivent « rester à la page », la réponse est simple et bien connue. Elle s'appelle formation continue, s'appuyant sur des fondamentaux bien en place. 2. Quels atouts présentent les logiciels libres pour le corps professoral ? Quid selon vous du débat entre les partisans du logiciels libres et ceux de la brevetabilité ? (voir sur le site ci-dessous) 3. Enfin, que pensez-vous de l'initiative de la clé USB pour les enseignants ? (voir sur le site ci-dessous) http://david.fayon.free.fr/questions.htm. ___________________ |