Socle commun des connaissances et compétences
et enseignement de « l'informatique et des TIC »
 

     Au moment où le Haut Conseil de l'Éducation se consacre à l'élaboration d'un « Socle commun des connaissances », institué par la loi d'orientation pour l'école du 23 avril 2005, l'association Enseignement Public et Informatique (fondée en 1971) tient à rappeler la position qui est la sienne depuis des années compte tenu de son expérience du terrain.

     Pour L'EPI, le devoir du système éducatif est de donner à tous les savoirs et savoir faire permettant la maîtrise de l'ordinateur et des logiciels.

     La culture générale de tous doit intégrer une culture scientifique et technologique portant sur l'informatique et les technologies de l'information et de la communication.

     Dès l'école élémentaire une première approche doit se faire grâce à une utilisation finalisée de l'ordinateur et des logiciels (journal de la classe, jeux éducatifs, didacticiels, création artistique...). Le B2i permet une telle démarche.

     Au collège, de premiers éléments notionnels ont leur place dans le cours de technologie, dans une approche complémentaire de l'utilisation de l'informatique dans les différentes disciplines et activités.

     Au lycée, un enseignement structuré et spécifique de l'informatique et des TIC, de nature scientifique et technique, est indispensable, les utilisations disciplinaires se poursuivant en s'approfondissant.

     Le Ministère de l'Éducation nationale persiste dans l'orientation qui est la sienne depuis de longues années : « l'informatique ne s'apprend pas au lycée d'enseignement général, elle se pratique dans les différentes disciplines et activités. » La démarche paraît séduisante. Est-elle pour autant pertinente ? Les mathématiques sont également un outil pour les autres disciplines, tous les élèves doivent donc se les approprier. La réponse institutionnelle, la seule possible, est de les étudier pour elles-mêmes. Il en va de même pour l'apprentissage de la langue maternelle.

     Pourquoi en serait-il autrement de l'informatique et des TIC ? 

     Comme ils apprennent à lire un texte, à construire une fonction ou à parler une langue étrangère, les élèves doivent s'approprier les connaissances « informatiques » qui leur donneront le recul nécessaire, faisant d'eux des utilisateurs avertis et autonomes de l'ordinateur, et des citoyens à part entière. Ceci repose sur l'acquisition et la maîtrise progressives de notions, de concepts et de principes de natures scientifique et technique.

     L'informatique et les TIC peinent à être reconnues comme un objet d'enseignement en tant que tel, à partir d'arguments divers comme une prétendue facilité d'utilisation. Il faut saluer l'annonce récente du Ministre de l'Éducation indiquant que le B2i ferait partie des épreuves du brevet des collèges, en contrôle continu. Toutefois, il n'existe pas encore d'enseignement systématique, localisé dans une discipline avec des enseignants, des cursus, des progressions, des notions identifiées dont l'acquisition est loin d'être spontanée. Or, on sait que la simple utilisation d'un outil ne suffit pas à sa maîtrise et que l'efficacité économique dépend précisément de cette maîtrise par le plus grand nombre.

     Rappelons ce que déclarait l'assemblée générale de l'Association en novembre 1994 :
« ... nous restons persuadés qu'un pays comme le nôtre, et l'Europe toute entière, ne pourront garder leur identité, résister à la concurrence internationale, créer des emplois et dégager des ressources pour la collectivité que s'ils développent des secteurs de haute technologie nécessitant une main d'oeuvre compétente en matière de technologies modernes (...) main d'oeuvre issue d'une société dont la culture globale aura intégré, grâce au système éducatif, ces technologies. »

Le Bureau national de l'EPI
Paris, 25 janvier 2006

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Association EPI
Janvier 2006

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