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Grand Oral et bac,
conditions de sécurité sanitaire
et recrutement des professeurs
d'informatique à l'université
  

Baccalauréat

   Trop souvent les enseignants n'ont pas eu la possibilité de préparer les élèves au Grand Oral [1]. De plus, l'organisation de cette « trouvaille pédagogique », par ailleurs pour le moins contestable dans son principe, s'annonce quelque peu difficile à mettre en œuvre. Les données du problème : 700 000 élèves ; 66 combinaisons possibles (2 parmi 12) ; deux professeurs par jury ne connaissant pas l'élève et dont un enseigne nécessairement une des deux spécialités de l'élève (la moindre des choses...). Cette nouvelle épreuve participe de la préparation chaotique du bac 2021 qui suscite colère et inquiétude des élèves, des parents et des enseignants. Pour le SNES-FSU, c'est « le bac Blanquer, au mépris de toutes et tous. Des aménagements [2] qui ne répondent pas aux enjeux et aux inquiétudes qui s'expriment. Entre obstination et improvisation, l'agenda politique prime sur toute autre considération » [3]. Le SNALC intitule un communiqué de presse : « Baccalauréat : pitoyable » [4].

Les conditions sanitaires

   La rentrée de printemps a eu lieu. Pour Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, « le virus circule toujours et on a repris dans les mêmes conditions qu'avant » et « le gouvernement continue de se décharger sur les collectivités locales ».

   Effectivement, nos informations font état de conditions très variables selon les établissements aussi bien en termes de jauge, de masques, de tests, d'aération des locaux...

   Et pour ce qui concerne la vaccination, la priorité aux enseignants est loin d'être générale alors qu'ils sont très largement exposés. Elle doit être accélérée.

   Plus globalement, nous nous interrogeons sur une levée trop rapide des restrictions sanitaires qui risque d'entraîner une réactivation de l'épidémie.

   La rentrée 2021 doit se faire sur d'autres bases. Dans un courrier aux parlementaires, le 10 mai 2021, l'intersyndicale éducation déclare : « Il est inacceptable que la rentrée 2021 se prépare toujours avec des moyens humains insuffisants (...) » [5]. Il faut effectivement des moyens supplémentaires afin de travailler en petits groupes pour mieux répondre aux besoins des élèves et des enseignants. Il faut recruter des enseignants dans tous les ordres d'enseignement. Pour ce qui concerne le secondaire, un collectif budgétaire est nécessaire pour revenir sur les 1 883 suppressions de postes alors que les effectifs sont à la hausse partout. C'est encore plus incontournable dans le contexte actuel.

Situation préoccupante de l'enseignement d'informatique dans l'Enseignement supérieur

   L'on sait l'omniprésence de l'informatique et du numérique dans la société du 21e siècle. La France a plus que jamais besoin d'informaticiens qualifiés pour maîtriser son avenir numérique. Il n'y a aucun problème d'employabilité pour les jeunes diplômés titulaires d'un Master en informatique, au contraire la situation est celle d'une pénurie, les entreprises ayant du mal à recruter.

   La rentrée 2021 verra l'entrée à l'université des premiers étudiants ayant suivi un enseignement d'informatique dans le secondaire. Pour le CA de Specif Campus : « Dans ce contexte de priorité nationale, il est absolument incompréhensible que des politiques de non-reconduction de postes contribuent à fragiliser l'offre de formation en Informatique au sein de nos universités publiques, limitant délibérément l'accès à ces compétences d'avenir pour le plus grand nombre. » [6].

   Le problème est général. « Depuis la LRU, toutes les universités font face au même problème : une dotation fixe, une masse salariale qui ne peut excéder 83 % de la dotation, et ce malgré le Glissement Vieillesse Technicité (GVT). De ce fait, les départs en retraite ne sont plus systématiquement remplacés depuis plus de 10 ans dans tous les établissements. Il est alors nécessaire de recourir à de plus en plus de vacataires pour assurer les enseignements. En informatique, il est difficile de trouver de tels vacataires, notamment pour enseigner dans les premières années d'études. » [6].

Le service public d'enseignement

   À tous points de vue donc une situation plus qu'inquiétante pour le service public d'enseignement.

   Dans ce contexte, un propos de Thomas Pesquet est à méditer : « Sans l'école publique, gratuite et obligatoire, je n'aurais sans doute pas fait grand-chose de ma vie » [7].

Jean-Pierre Archambault
Président de l'EPI

NOTES

[1] http://quandjepasselebac.education.fr/faq-grand-oral/

[2] https://www.education.gouv.fr/baccalaureat-general-technologique-et-professionnel-modalites-de-passage-des-examens-en-2021-323144#.YJLzkZm_5pw.twitter

[3] Communiqué SNES
https://www.snes.edu/article/communiques/le-bac-blanquer-au-mepris-de-toutes-et-tous/

[4] Communiqué SNALC
https://www.snalc.fr/national/article/6665/

[5] https://fsu.fr/wp-content/uploads/2021/05/adresse-intersyndicale-education-parlementaires-1.pdf

[6] Voir sur le blog de l'EPI « Enseigner l'informatique » la motion votée par le CA de Specif Campus le 22 avril 2021.
https://www.enseignerlinformatique.org/category/groupe-itic-epi-sif/

[7] https://www.vousnousils.fr/2021/04/23/thomas-pesquet-sans-lecole-publique-gratuite-et-obligatoire-je-naurais-sans-doute-pas-fait-grand-chose-de-ma-vie-616942

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Mai 2021

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