Expérimentation du C2i niveau 1
au sein de l'École Normale Supérieure de Marrakech

Lahoussaine Ait Ounejjar, Somaya El Gharras
 

Résumé
Le but de cet article est de décrire l'expérience de l'implantation de la Certification en Informatique et Internet niveau 1 (C2in1) vécue à l'ENS de Marrakech. L'objectif de cette expérimentation est de faire en sorte que, dans un premier temps, le personnel enseignant et administratif en poste puisse identifier ses acquis, puis compléter ses connaissances pour enfin obtenir une certification attestant de ses compétences en ce domaine. La constitution d'une équipe de formateurs certifiés permettra ensuite d'agir au niveau de la formation initiale des étudiants qui seront de futurs enseignants.

Nous décrirons l'approche adoptée pour le déroulement de l'expérience et les résultats obtenus. À l'issue de cette expérience, nous allons tenter d'identifier une stratégie de déploiement du C2in1 d'une plus large envergure.

Introduction

   L'expérience française de la Certification en Informatique et Internet (C2i) nous a semblé intéressante. Suite au séminaire franco-marocain sur le C2i organisé par l'École Nationale de Commerce et de Gestion de Marrakech (décembre 2008), l'université Cadi Ayyad a jugé utile de l'expérimenter dans un contexte universitaire marocain. Plusieurs institutions de cette université ont adhéré au projet parmi lesquelles la Faculté des Sciences Semlalia (FSSM) et l'École normale supérieure (ENS).

   Le projet global d'implantation du C2i dans les universités marocaines vise la formation des cadres supérieurs et, en particulier, ceux qui pilotent des dispositifs d'éducation, d'enseignement et de formation développant et/ou utilisant les TIC. Le personnel d'encadrement des établissements universitaires au Maroc est aujourd'hui, pour une très large part, autodidacte dans le domaine des TIC puisque, à ce jour, aucune formation académique n'a été mise en place.

   En effet, ce public a besoin d'une approche en deux temps :

• d'abord centrée sur les processus de formalisation scientifique de leurs usages quotidiens des TIC,

• et ensuite ouverte aux apports pluridisciplinaires qui concourent aux usages pédagogiques des TIC.

   Dans cette optique, nous nous posons la question suivante : la certification C2i niveau 1 puis C2i niveau 2 enseignant pourrait-elle être une solution pertinente pour remédier à ce manque ?

   L'approche adoptée pour l'implantation du C2i est une approche ascendante. Nous avons choisi de commencer une expérimentation du projet à notre échelle (au sein de notre institution l'École Normale Supérieure de Marrakech) pour ensuite proposer une généralisation de cette expérience à l'ensemble des établissements universitaires marocains par le biais du ministère de tutelle. La démarche suivie pour l'implantation du C2i est descendante : formation des formateurs, puis formation initiale des futurs enseignants du secondaire, puis dissémination du savoir dans les cycles secondaires.

Contexte

   L'École Normale Supérieure de Marrakech (ENS) est un établissement étatique de formation des enseignants du secondaire (lycée : élèves de 15-18 ans). Habituellement, cette institution forme des enseignants de disciplines scientifiques telles que les mathématiques, les sciences physiques et la chimie, les sciences de la vie et de la terre, l'informatique de manière régulière. Selon les besoins spécifiés par le ministère de l'éducation nationale marocain, des enseignants de disciplines littéraires et/ou économiques sont également formés. Le Maroc est doté de plusieurs institutions ENS et ENSET (École Normale Supérieure de l'Enseignement Technique) ayant cette vocation réparties dans plusieurs villes du pays avec une orientation plus ou moins marquée. À titre d'exemples, l'ENS de Marrakech est plutôt orientée vers les disciplines scientifiques, tandis que Meknès a une vocation de formations littéraires.

   Dans ce contexte, l'informatique est enseignée depuis de nombreuses années aux étudiants de toutes les filières hébergées dans notre institution. Le contenu de cette discipline reste à l'initiative de l'enseignant qui l'assure. Selon les sections, ce cours est de l'ordre de l'initiation à l'utilisation de l'ordinateur tout comme il peut être autour des applications pédagogiques de l'ordinateur dans la discipline.

   Le développement de l'usage de l'outil informatique dans le milieu scolaire marocain à l'initiative du ministère de l'éducation via le programme Génie [1] qui a pour objectif d'équiper, de connecter à l'Internet tous les établissements scolaires (primaires, collèges et lycées) puis de former des personnes ressources en informatique et enfin de produire des contenus numériques destinés à l'enseignement secondaire, nous a amené à réfléchir sur la formation dispensée à nos étudiants qui seront des acteurs futurs pour la réussite de ce projet. Nous avons alors pris l'initiative de chercher à unifier le contenu de cet enseignement en vue de faire en sorte que tous les futurs lauréats de notre établissement puissent acquérir des compétences basiques en terme de technologie de l'information et de la communication pour l'enseignement (TICE). Cette initiative se trouve en adéquation avec l'esprit de la certification C2i (Certificat Informatique et Internet instauré dans les universités françaises). Toutefois, elle reste ponctuelle et n'est pas soutenue par un cadre juridique cohérent (absence de circulaire ministérielle institutionnalisant la certification).

   L'ENS ayant intégré l'université Cadi Ayyad de Marrakech qui, elle-même, est consciente de l'impact positif que pourrait avoir une uniformisation du contenu enseigné et exigé de ses étudiants en matière de TICE et qui, dans ce sens, a signé une convention de partenariat avec une université française pour la certification C2i niveau 1 des étudiants a jugé important de se greffer à ce projet. Un comité de pilotage intégrant les instances des différents établissements de l'université a été mis en place pour assurer le suivi de l'implantation de la certification.

   Rappelons que les étudiants lauréats du concours d'accès aux ENS au Maroc disposent minimalement d'une licence (Baccalauréat + 3 ans d'études universitaires). Leur niveau en termes d'usages des TIC est très hétérogène du fait du manque d'uniformité dans la formation en ce domaine. Quelques universités marocaines en sont à leur début dans l'expérience d'implantation du C2i niveau 1 dans le cursus universitaire. Pour le moment, cette expérience se déroule au niveau Master et/ou doctorat. Par conséquent, le lauréat de la licence n'est pas encore concerné. Ce qui justifie notre initiative d'intervention à ce niveau de la formation.

   Par ailleurs, la vocation des ENS étant la formation des enseignants, il nous a semblé important de cibler par cette action aussi bien la formation initiale de l'étudiant que l'uniformisation des compétences en ce domaine du personnel éducatif de notre établissement. Nous avons jugé utile de faire en sorte que l'enseignant, par sa propre certification, soit en mesure de juger et d'exploiter les compétences de ses étudiants en la matière.

Stratégie d'implantation

   À partir des conditions décrites ci-dessus et tenant compte des spécificités du contexte, nous avons défini un plan d'action de mise en oeuvre du projet d'implantation du C2i au sein de l'ENS. Dans le présent travail, nous nous limiterons à l'expérience menée au sein de l'ENS de Marrakech qui s'intègre toutefois dans le cadre institutionnel de l'université de rattachement (UCA). Dans une première étape de notre expérience (2009-2011), le plan d'action retenu est le suivant :

• Organisation d'une journée d'étude au sein de l'établissement autour, d'une part, des technologies de l'information et de la communication à travers le programme GENIE et, d'autre part, de la certification C2i.

• Organisation de tests de positionnement C2i niveau1.

• Expérimentation et déploiement d'une plate-forme locale d'autoformation pour le C2i niveau1 (C2in1)

• Formation sur l'utilisation d'une plate-forme de formation à distance (Moodle).

• Planification de sessions de formation et d'appui pour la mise à niveau en vue de faciliter la certification.

• Participation active, avec le comité de pilotage, à des sessions de réflexion pour accélérer les modalités de généralisation de la certification au sein de l'université Cadi Ayyad de Marrakech.

   Ce plan d'action s'est déroulé en deux phases. Dans la première phase, nous avons jugé utile de cibler, en premier lieu, le personnel éducatif pour les raisons précitées. Ce public est constitué d'enseignants chercheurs et d'administratifs (tous enseignants chargés de tâches administratives ou de tâches de préparation d'expériences au sein des divers départements de l'établissement). La deuxième phase concerne les étudiants de l'établissement.

   Un modèle de formation a été mis en place se déclinant en une étape « sensibilisation », suivie d'une étape « formation » se terminant par l'étape « certification ».

   Il en découle un planning de formation couvrant aussi bien la partie théorique que la partie pratique des neufs domaines du référentiel C2in1 [2]. Parallèlement, un ensemble de ressources (cours, présentation assistée par ordinateur, travaux pratiques, tests, url...) est mis à disposition des candidats sur la plate-forme de l'ENS. Nous avons fait le choix de répartir les neuf domaines sur neuf semaines. Chaque domaine est pris en charge par deux enseignants de l'ENS jugés experts en la matière. Le cours théorique est, chaque fois, suivi d'un test d'évaluation des connaissances par domaine [3]. Des sessions de formation pratique supplémentaires ont été mises en place lorsque le besoin s'est fait sentir. En particulier, des séances de type examen pratique C2i ont été menées par les coordinateurs du projet pour synthétiser l'état des connaissances des candidats potentiels.

Phase I : Certification du personnel éducatif

   Au moment du lancement de l'opération, 33 participants ont adhéré à cette expérience, parmi lesquels 27 enseignants chercheurs et 6 administratifs. Suite à la journée d'étude, un questionnaire élaboré par nos soins [4] a été distribué aux candidats potentiels (33). Il a été rempli et rendu par 14 enseignants chercheurs et un administratif. L'objectif de ce questionnaire est de laisser au candidat le soin d'auto-évaluer ses compétences dans le domaine de ses propres usages de l'informatique et de l'Internet sur une échelle de 1 à 5. Étant donné que les personnes interrogées sont familiarisées avec des termes qui représentent, sans être exhaustifs, plus explicitement les domaines du référentiel C2i niveau1, les questions posées sont volontairement tirées du quotidien d'un usager de l'ordinateur.

   Il ressort de cette enquête que les usages jugés maîtrisés de l'ordinateur sont par ordre décroissant :

1. La messagerie
2. Le système d'exploitation
3. Le traitement de texte
4. La navigation et la recherche Internet
5. La présentation assistée par ordinateur.

   Ces résultats pourraient s'expliquer par leur profil état d'enseignants habitués à utiliser ces outils dans leur pratique professionnelle dans cet ordre de priorité.

   Nous relevons que, parmi les usages de l'ordinateur autres que ceux explicités, apparaissent la conception de site (1 personne) et l'usage de logiciels spécifiques à la discipline (2 personnes).

   Une majorité de personnes s'auto-situent au-dessus de la moyenne pour la rubrique « maintenance » (10 personnes sur 15).

   On note que les manques se situent dans l'usage d'un tableur, des outils de communication (Forum, Chat...), les échanges via les réseaux locaux et l'utilisation des plates-formes d'enseignement à distance.

   En vue de respecter le processus menant à la certification, un test de positionnement en ligne a été organisé en présentiel pour les candidats. 12 sur les 15 personnes qui se sont présentées ont pu mener à terme ce test et ont reporté leurs résultats sur la fiche remise à cet effet.

Résultats du test de positionnement

a) Une première analyse globale des scores du test de positionnement donne lieu aux résultats regroupés dans le tableau suivant :

Nombres de candidats par catégorie.

Illustration graphique des pourcentages de candidats ayant obtenu un score X.

   Nous avons défini des intervalles pour situer le niveau des participants. La variable X désigne le score obtenu par le candidat globalement puis dans chaque domaine de compétences. Nous avons donc mis en relief 4 catégories :

• Peu initiés (X < 40 %)
• Initiés (40 % ≤ X ≤ 50 %)
• Expérimentés (50 % < X < 85 %)
• Avancés (X ≥ 85 %)

   En particulier, les catégories « Expérimentés » et « Avancés » semblent potentiellement certifiables (pour 8 candidats soit 66,6 %) tandis que les catégories « Peu initiés » et « initiés » (4 candidats) auraient besoin de formation complémentaire. Ceci étant, le résultat d'un premier test de positionnement étant non significatif de l'état des connaissances réelles des candidats, la formation mise en place est ouverte à l'ensemble des participants (33).

   Notons que les meilleurs scores obtenus concernent les domaines de compétences dans lesquels les candidats se sont auto-évalués positivement.

Premièrement :

• Environnement de travail
• Réaliser des documents destinés à être imprimés
• Échange et communication

Deuxièmement :

• Recherche de l'information
• Sécurité, sauvegarde et archivage

Troisièmement :

• Présentation assistée par ordinateur.

b) Une seconde analyse plus fine des résultats du test de positionnement a été réalisée en vue de déterminer les points les plus sensibles chez les personnes en formation. Le tableau suivant regroupe les items non maîtrisés :

Liste des items non maîtrisés par domaine.

   Cette identification des questions auxquelles les candidats n'ont pas répondu correctement a permis de reconnaître les besoins spécifiques par domaine des candidats pour établir un plan et un contenu de formation adaptés. L'accent a été mis, lors des formations dispensées, sur les savoirs non maîtrisés mis en évidence par l'analyse du test de positionnement. Le plan de formation se décline selon le modèle suivant :

• des séances de formation en présentiel : une séance de cours de 3 heures et une séance de travaux dirigés de 4 heures par domaine de compétences (de A1 à B7)

• des ressources (cours, travaux pratiques, tests...) mises à disposition sur la plate-forme de formation à distance dédiée à cet enseignement.

   La formation était ouverte aux 33 candidats potentiels. 30 candidats (24 enseignants et 6 administratifs) se sont présentés à la certification. Finalement, 18 personnes ont été certifiées. Le taux de réussite global est 60 % (14 enseignants sur 24 et 4 administratifs sur 6).

Phase II : Certification des étudiants

   Désormais, riche d'une équipe d'enseignants certifiés, l'expérience a été menée l'année suivante (2010-2011), avec les étudiants en formation à l'ENS de Marrakech selon le modèle décrit en phase I. Toutefois, étant donné les ressources humaines et matérielles disponibles, nous avons dû limiter l'expérimentation aux sections scientifiques (mathématiques, sciences physiques, sciences de la vie et de la terre, informatique). L'effectif total des bénéficiaires est de 174 candidats répartis en deux groupes pour les cours théoriques et en six groupes pour les travaux dirigés. De la même manière que pour le groupe d'enseignants et d'administratifs, une journée de sensibilisation suivie d'un test de positionnement ont été programmés avant la formation.

Résultats du test de positionnement

   Le tableau suivant résume le pourcentage de candidats ayant obtenu un score X (score global, puis score par domaine) compris dans les intervalles précédemment définis.

Pourcentages de candidats ayant obtenu un score X.

Illustration graphique des pourcentages de candidats ayant obtenu un score X.

   58 % des candidats se situent dans les catégories « Expérimentés » et « Avancés », 42 % dans les catégories « Peu initiés » et « Initiés ». Ces taux seraient-ils des indicateurs potentiels du taux de réussite à la certification ? 

   Les domaines les mieux réussis par ordre décroissant sont : B1 (85,51 %), B6 (72,46 %), B2 (63,77 %), B4 (62,32 %), B5 (50,72 %).

   Ces résultats s'expliquent, d'une part, par les enseignements d'informatique dispensés lors de leur scolarité antérieure (lycée et université) et, d'autre part, par leur usage courant des outils de communication (messagerie, forum, Web...). Notons que les outils destinés à produire des documents (traitement de texte, tableur, PAO) arrivent en seconde place. Les domaines les moins réussis sont : B7 (31,88 %) et A1 (33,33 %).

   Ces résultats montrent que les étudiants sont peu familiarisés avec les outils TICE de « travail collaboratif » et ont une connaissance limitée en ce qui concerne les statuts de logiciels (libre, freeware, shareware, logiciel du domaine public) ainsi que les formats de fichiers (image, son, vidéo...) entre autres. Nous remarquons que les scores négatifs apparaissent chez ce public, chose que nous n'avions pas relevée lors de la première expérience. Nous pouvons expliquer ce phénomène par le fait que l'enseignant a une plus grande conscience des effets des réponses aléatoires sur un QCM.

   À la fin de la formation, 172 candidats se sont présentés à la certification dont 22 ont été certifiés. Ce qui nous donne un taux de réussite global de 12,8 %. Y aurait-il une surestimation par le candidat de ses compétences réelles qui se justifie par son usage quotidien de l'ordinateur et pour certains (section informatique) par le fait que cela concerne sa spécialité ? En d'autres termes, ces derniers ne surestiment-ils pas la place du savoir dans la compétence ?

Bilan de l'expérimentation

Bilan phase I

Perte de candidats à la certification

   La certification initialement programmée en juin, donc juste après la formation, a dû être retardée pour des raisons purement administratives jusqu'en octobre de la même année. Cette période creuse entre la formation et la certification (4 mois) a généré d'une part un désengoument et d'autre part une perte d'efficacité de la formation.

   L'examen de certification se déroule en présentiel, sous l'égide de l'université Cadi Ayyad, avec un expert évaluateur français et des évaluateurs marocains certifiés. Le calendrier proposé a concordé avec une période d'activité de recherche pour certains candidats.

   La période de certification coïncide avec la rentrée universitaire, période durant laquelle le personnel éducatif est largement sollicité pour les tâches de mise en place du cursus universitaire de l'année en cours.

Point positif

   Le public cible de cette phase étant initié mais aussi motivé par l'amélioration de ses compétences en matière de TICE, la formation a eu un impact positif sur l'appropriation des connaissances déjà en place et l'acquisition de nouveaux savoirs. Le fait de mettre le doigt sur les difficultés de chacun suite à l'analyse du test de positionnement a permis une remédiation personnalisée des difficultés de chacun des candidats.

Analyse du taux de réussite

   Le taux de réussite de cette catégorie est intéressant (60 %). Nous avons noté un intérêt pour le produit (C2in1) mais aussi pour l'approche de formation adoptée. Nous estimons que, sans la perte de candidats due aux raisons explicitées précédemment, le pourcentage de candidats certifiés aurait été plus important.

Bilan phase II

Participation à la certification

   La formation et la certification C2i niveau 1 s'étant faites dans le cadre du module TICE entrant dans les exigences de leur formation, il n'y a quasiment pas eu de perte de candidats.

Analyse du taux de réussite

   Nous avons identifié les point suivants ayant pu influer sur le taux de réussite obtenu :

• Hétérogénéité du public. Certains candidats ont de grandes potentialités tandis que d'autres n'ont jamais eu accès à un ordinateur étant donné la diversité de leurs établissements d'origine, de leurs cursus et de l'année d'obtention de leur diplôme.

• Surestimation par le candidat de ses propres compétences.

• Utilisation inefficace des ressources mises à disposition du candidat sur les plateformes d'enseignement à distance (plate-forme de l'UCAM et plate-forme de l'ENS).

• Le statut secondaire du module TICE en regard des modules liés à la spécialité.

• Pour la section informatique, le contenu du programme C2i est faussement jugé facile, secondaire, acquis...

Bilan global

   L'expérience menée au sein de l'ENS a donné un taux de réussite de 60 % sur la catégorie « Enseignants-administratifs » et de 12,8 % sur la catégorie « étudiants ». Ce qui nous donne un taux de réussite global de 19,8 % pour cette première expérience. En France, actuellement, le taux de réussite global [5] pour l'année 2009-2010 est de 36 %. Notons que la première phase de certification (2004-2005) en France a donné lieu à un taux de réussite de 48,51 %.

Stratégie de déploiement du C2i n1

   L'expérience de l'ENS n'est pas un cas isolé au Maroc en général et à l'université Cadi Ayyad de Marrakech en particulier. Dans cette perspective, l'université envisage un déploiement de la certification C2i niveau 1 à plus grande échelle. Les enseignants de l'ENS ayant intervenu dans les formations (phase I et II) et ayant été certifiés ont développé des compétences et des savoir-faire permettant d'élargir le noyau initial de formateurs pour constituer une équipe complète. Dans le cadre des filières universitaires d'enseignement, l'architecture des licences et des Masters accrédités et hébergés au sein de l'établissement prévoit une unité d'enseignement TICE qui intègre la composante formation et certification C2i niveau1.

   Notre vision globale de l'avenir de cette expérience est :

   Au niveau de la formation initiale :

• Formation et certification C2i niveau1 en deuxième année de licence.
• Formation et certification C2i niveau1 en première année de Master pour les étudiants provenant d'autres structures.
• Formation et certification C2i niveau2 enseignant en deuxième année de Master.

   Au niveau de la formation continue (enseignants en poste) :

• Formation et certification C2i niveau1 pour les enseignants en poste.
• Formation et certification C2i niveau 2 enseignant pour les enseignants en poste qui auraient été certifiés niveau1.

Conclusion

   Dans le contexte actuel, la formation et la certification C2i niveau 1 concerne les étudiants inscrits en première année de Master de toutes les filières scientifiques pour l'année 2011-2012 ainsi que les enseignants et administratifs qui ne sont pas encore certifiés.

   Les masters en cours à l'ENS sont des formations avec une charge de travail dans les disciplines de spécialité (maths, physique-chimie, SVT) importante. La certification C2i nécessite un temps d'appropriation dont ne disposent pas les candidats sur la durée effective prévue pour la formation. Il en est de même pour l'autre catégorie (enseignants et administratifs).

   Par ailleurs, nous avons relevé que :

• Certains domaines du référentiel national français sont inappropriés au contexte marocain, en particulier, ceux qui relèvent de l'aspect juridique et législatif.

• Certains domaines ont semblé plus difficiles car ils font appel à des notions peu généralisées dans l'activité courante du candidat. Cela génère des situations d'échec bien que la réussite dans les domaines plus usuels soit acquise.

• Le taux obtenu lors du positionnement apparaît plutôt comme un indice de présence d'un savoir mais pas forcément d'une compétence.

   En conclusion, les résultats obtenus lors de cette expérimentation sont encourageants vu le contexte actuel (contraintes liées à la durée de la formation, absence d'institutionnalisation de la démarche...) et en regard de l'expérience française. Il serait intéressant de voir cette expérience généralisée à l'ensemble des institutions de formations des enseignants mais aussi des institutions universitaires du pays.

Lahoussaine Ait Ounejjar
Somaya El Gharras
ENS de Marrakech, UCAM,
Groupe de Recherche En Didactique de l'Informatique et des Mathématiques (GREDIM)

Bibliographie

Chaptal, A. (2007). Paradoxes des usages des TICE, Les dossiers de l'ingénierie éducative, hors série « B2i, C2i », n° 55, sept. 2007, CNDP, p. 73-92.

Maniez, D. (2009). Préparer et réussir le C2i niveau 1, Dunod.

Webographie

C2i niveau1, présentation : http://www.c2i.education.fr/spip.php?article93

Pierre Beust, Mise en place du C2i Niveau 1. L'expérience de l'université de Caen Basse-Normandie : http://users.info.unicaen.fr/~beust/Papiers/Beust-INRP09.pdf

QCM C2i AutoEvaluation : http://wims.unice.fr/wims/wims.cgi? session=1H0E5C831D.2&+lang=fr&+module=local/dnte/C2I-unice.fr

Accueil portail des C2i : http://www.c2i.education.fr/

GENIE, programme de généralisation des TICE au Maroc : http://www.geniemaroc.com

 
ANNEXE

ENS – Marrakech   16 Février 2010 Prénom et Nom : ................................................... Email : ................................................................ Département : ......................................................... Spécialité : ........................................................   Êtes-vous un utilisateur de l'environnement informatique de l'établissement ? Salle informatique □ , si oui pour quel type d'utilisation :   Cours info. □         TICE □ Ordinateur pour des activités personnelles/professionnelles □, si oui, quelles utilisations : Navigation internet : Recherche internet : Traitement de texte : Tableur : Présentation PowerPoint : Messagerie électronique/pièces jointes : Forum, Chat, MSN... : Autre : ............................................ Êtes-vous en mesure d'exploiter votre système (copier, déplacer, explorer, compresser...) ? Êtes-vous capable d'assurer une maintenance de base de votre système (mise à jour, réinstallation, nettoyage, pilotes périphériques...) ? Êtes-vous en mesure d'échanger-partager des documents via le réseau local de l'établissement (sans passer par internet) ? Êtes-vous en mesure d'utiliser activement une plate-forme eLearning (utilisation, dépôt de cours, évaluation...) ? Êtes-vous intéressé à améliorer votre niveau en informatique ? Oui □ ; Non □ ; Pas maintenant □ Êtes-vous intéressé à la certification C2i ? Oui □ ; Non □ ; Pas maintenant □

NOTES

[1] Programme génie (GÉNéralisation des Technologies d'Information et de Communication dans l'Enseignement au Maroc) : http://www.geniemaroc.com

[2] Site officiel du C2i : http://www.c2i.education.fr/

[3] Site d'auto-évaluation wims (université de Nice) : http://wims.unice.fr/wims/wims.cgi? session=1H0E5C831D.2&+lang=fr&+module=local/dnte/C2I-unice.fr

[4] Voir questionnaire en annexe.

[5] Résultats de l'observatoire du C2i niveau 1 : http://www.c2i.education.fr/spip.php?article93