Profils des formateurs usagers des TIC à l'ENS d'Abidjan Thierry Karsenti, Séhi Antoine Mian Bi Résumé Introduction Le monde d'aujourd'hui est marqué par des changements rapides en matière de technologies. Les technologies de l'information et de la communication (TIC) font désormais partie intégrante de notre société, dans un contexte tant professionnel que privé (Heer et Akkari, 2006). En effet, les technologies recomposent les espaces de travail et de communication. Pour Depover, Karsenti et Komis (2006, p. 179) « les TIC donnent l'occasion de repenser et de délocaliser, dans l'espace et le temps, les échanges entre les enseignants et les élèves, et favorisent ainsi de nouvelles avenues pour les activités d'apprentissage ou de formation ». Ainsi, les enseignants des pays du Nord font aujourd'hui fréquemment usage des TIC aussi bien dans leur vie personnelle que dans l'exercice de leurs activités professionnelles. Bien que les sociétés africaines soient de plus en plus imprégnées par les TIC, il y a une lente pénétration de ces outils dans la sphère éducative (Ngamo, 2007 ; Karsenti et Ngamo, 2007 ; Tiemtoré, 2006) et en particulier dans les établissements de formation initiale des enseignants. C'est le cas en Côte d'Ivoire où, malgré la présence des TIC et plus particulièrement celle d'Internet dans la société (Yaya, Souleymane, Kouadio et Kablan, 2007 ; Loukou, 2005), il n'existe aucune initiative d'intégration des TIC en formation initiale des enseignants. Problématique La littérature scientifique sur la formation initiale des enseignants à l'usage des TIC met en évidence le rôle important du modelage (Karsenti et Larose, 2001 ; Larose, Lenoir, Karsenti et Grenon, 2002 ; Larose et Pereya, 2001). L'absence de formateurs qui font un usage pédagogique des TIC est citée parmi les motifs inhérents à une formation initiale inadéquate des enseignants (MacCroy Wallacec, 2004 ; Whestone et Carr-Chellman, 2001). Selon Larose et Pereya (2001), la présence de modèles lors de la formation des futurs enseignants pourrait permettre à ceux-ci d'intégrer les TIC à leur tour lorsqu'ils oeuvreront auprès des élèves du primaire ou du secondaire. En effet, Barton et Haydn (2006) estiment qu'on ne peut pas s'attendre à ce que des stagiaires utilisent des TIC en classe en l'absence d'occasion de voir des exemples convaincants d'une telle utilisation dans la classe. Ainsi, en formation initiale, les stagiaires ont besoin de modèles et d'exemples concrets (Cleary, Akkari et Corti, 2008). Ces résultats sont confirmés par une étude d'envergure réalisée par Karsenti, Raby et Villeneuve (2008) sur une population de 2 065 futurs enseignants québécois ayant une expérience en salle de classe. Les résultats de l'étude menée par questionnaire et complétée par entrevue de groupe montrent que : « de façon significative, les futurs enseignants qui bénéficient d'une formation plus importante portant sur l'usage pédagogique des TIC ont des chances accrues de les utiliser pour planifier des activités d'enseignement qui font appel aux TIC et d'amener leurs élèves à utiliser les TIC en classe. » (p. 132). Pour qu'il puisse intégrer les TIC dans ses activités d'enseignement, le futur enseignant a besoin de voir des leçons où les TIC jouent un rôle positif et utile aux apprentissages et où les TIC améliorent des pratiques pédagogiques des formateurs. Karsenti, Pereya et Viens (2002) estiment que l'usage pédagogique des TIC par des formateurs pourrait ainsi rendre l'effet de modelage significatif. Le modelage pouvant être une solution pour la formation initiale des enseignants, il serait donc intéressant de voir les usages que font des formateurs d'enseignants des TIC. Généralement peu nombreuses, les études sur les usages des TIC par des formateurs dans le contexte africain s'intéressent peu ou pas du tout aux formateurs des enseignants (Tiemtoré, 2006). Ainsi, en Côte d'Ivoire alors que les usages des TIC par des formateurs des universités sont de plus en plus documentés (Bahi, 2004 ; Bogui, 2007) force est de reconnaître l'inexistence de travaux sur les usages des TIC par des formateurs d'enseignants. La présente étude voudrait contribuer à combler ce vide en documentant les usages des TIC par des formateurs des enseignants de l'ENS d'Abidjan. Cadre théorique Plusieurs auteurs ont développé des catégorisations d'usages des TIC par des enseignants du primaire, du secondaire ou du supérieur. Gentil et Verdon (2003) font une classification des usages des TIC par les enseignants du secondaire en cinq catégories : l'usage strictement personnel des TIC ; l'usage professionnel en dehors de la classe ; l'usage en classe, avec ou sans manipulation de l'ordinateur par les élèves ; et l'usage spécifique d'Internet en classe avec une participation active des élèves. Cette catégorisation, bien qu'elle définisse deux contextes d'usage des TIC – en dehors de la classe ou dans la classe – par le formateur, ne donne pas les types d'utilisation par ces derniers. Dans son modèle du processus menant de la non-utilisation à l'utilisation exemplaire des TIC par un enseignant du primaire lorsqu'il intègre les TIC dans sa classe, Raby (2004, 2005) distingue quatre stades : la non-utilisation des TIC, l'utilisation personnelle, l'utilisation professionnelle et l'utilisation pédagogique. L'objectif de notre étude étant d'identifier des profils des formateurs usagers des usages TIC, nous nous sommes intéressés à l'utilisation professionnelle et à l'utilisation pédagogique des TIC de ce modèle. Selon l'auteur, l'utilisation professionnelle des TIC consiste en l'utilisation des technologies pour des tâches professionnelles non directement liées à l'enseignement-apprentissage comme la rédaction d'un compte rendu de réunion. Quant à l'utilisation pédagogique, elle repose sur des tâches éducatives, c'est-à-dire des tâches liées à l'enseignement-apprentissage. Ces résultats, en plus de confirmer ceux de Gentil et Verdon (2003), identifient les types d'usage des TIC par le formateur. Dans une étude réalisée à l'Université de Cocody en Côte d'Ivoire et portant sur une population de 34 personnes dont 18 formateurs, 10 doctorants et six experts dont trois responsables du service informatique, Bahi (2004) montre que, dans le cadre des activités d'enseignement-apprentissage, les formateurs utilisent les TIC pour la recherche d'informations et la production de documents, et le courriel pour la communication. Ces résultats et ceux de Raby (2004 ; 2005), surtout en ce qui concerne les usages pédagogiques des TIC par le formateur, confirment ceux de Si Moussa (2002). En effet, dans une recherche par entrevue sur une population de 17 formateurs de disciplines diverses de l'Université de la Réunion, cet auteur a identifié les usages des TIC par ces formateurs dans leur pratique professionnelle. L'analyse des contenus des entrevues de ces derniers a montré qu'ils font usage des TIC pour la préparation des cours en produisant des documents. Ils ont recours au courrier électronique pour la communication et font des recherches bibliographiques sur Internet. Enfin, ils font usage des TIC pour la conception des images ou des films pédagogiques. Quel que soit l'ordre d'enseignement (primaire, secondaire ou supérieur), il ressort que le formateur, dans le cadre des activités liées directement à l'enseignement-apprentissage, fait des usages pédagogiques des TIC. Certains auteurs pensent qu'il est utile de combiner à la fois l'observation des usages des TIC et l'analyse des types d'usages. La littérature scientifique sur les profils des formateurs qui font usage des TIC fait ressortir une catégorisation en utilisateurs ou non-utilisateurs (Si Moussa, 2004 ; Tiemtoré, 2006). Une autre catégorisation est faite selon que le formateur intègre ou pas les TIC (Larose, Grenon et Lafrance, 2002). Ainsi, Cuban, Kirkpatrick et Peck (2001), dans le contexte de formation des enseignants des pays du Nord, se sont intéressés aux formateurs usagers des TIC et ont établi un profil d'usagers en deux catégories : les usagers de bas niveau (low-level user) et les usagers de haut niveau (high-level user). Pour ces chercheurs, les usagers de bas niveau sont ceux qui utilisent les TIC pour la recherche et la production de documents et ceux de haut niveau sont ceux qui, en plus de la recherche et la production, intègrent de façon réfléchie les technologies dans leur pratique pédagogique. Daguet (2007) a identifié, dans son étude qui a porté sur une centaine de formateurs, cinq profils d'usagers des TIC. Les technophobes ne souhaitent pas utiliser les TIC en classe. Les découvreurs se focalisent sur les ressources « prêtes à l'emploi ». À l'instar des découvreurs, les consommateurs mettent à profit les ressources pédagogiques qui leur sont proposées. Les concepteurs sont les formateurs qui ont décidé de leur propre chef d'intégrer les TIC dans leur pratique pédagogique. Et les chefs d'orchestre qui sont des formateurs qui utilisent le plus souvent une pédagogie par projet. L'analyse des résultats des travaux de Larose et al. (1999), Cuban, Kirkpatrick et Peck (2001), Daguet (2007) montre que le formateur intègre les TIC dans sa pratique s'il est technophile et s'il a accès à celles-ci. Contrairement à leurs collègues des pays du Nord, les formateurs dans le contexte africain, non formés aux TIC, comme c'est le cas à l'ENS d'Abidjan, sont généralement catégorisés entre utilisateurs et non-utilisateurs. En se focalisant sur des formateurs non formés aux TIC, mais qui en font un certain usage, cet article a pour objectif de dresser leurs profils dans le contexte de la formation initiale des enseignants à l'ENS d'Abidjan. Méthodologie Pour atteindre notre objectif, nous avons opté pour une étude qualitative qui s'inscrit dans une démarche d'investigation avec enquête. En effet, établir des usages, c'est comprendre comment des formateurs font usage des TIC pour « instrumentaliser » (Le Borgne et al., 2005) leur enseignement en formation initiale des enseignants à l'ENS. En outre, pour Millerand (1998), sur le plan méthodologique, les recherches qui relèvent de l'approche de l'appropriation des TIC se distinguent en privilégiant les méthodes qualitatives. Procédure de sélection des participants Pour Davidson (2007), toute tentative de comprendre l'expérience subjective exige un tâtonnement sur le plan de l'échantillonnage. Dans le cadre de cette étude, l'échantillonnage intentionnel et non-probabiliste (Merriam, 1988 ; Poupart, Deslauriers, Groulx, Laperrière, Mayer et Pires, 1997) est formé à partir d'un groupe naturel (Lecompte et Preissle, 1993) de formateurs en formation initiale des enseignants à l'ENS d'Abidjan qui sont issus de trois départements : le département des Sciences et Technologies, le département des Langues et le département d'Histoire-Géographie. Deux étapes ont permis de sélectionner les participants à cette étude. En effet, parmi les 30 formateurs des trois départements présents [1] lors de la collecte des données, 16 disposant d'une adresse courriel ont été sélectionnés à la première étape. À ces 16 formateurs, nous avons administré, à la deuxième étape, une version adaptée du questionnaire sur l'utilisation exemplaire des TIC de Raby (2004). Le questionnaire de Raby, qui comportait 21 questions à choix de réponses et trois à développement, avait pour objectif la sélection des enseignants du primaire ayant une utilisation exemplaire des TIC. Il portait sur les caractéristiques personnelles des enseignants, les caractéristiques de leur milieu de travail, leur utilisation des TIC et la perception de leur maîtrise des TIC et de leur réputation d'utilisation exemplaire. Le questionnaire pour la sélection des participants de cette étude comportait quatre sections. La première section a porté sur les caractéristiques sociodémographiques, la seconde sur les conditions d'accès aux TIC car, selon Guyot et Renaud (2007), le lieu d'accès aux TIC peut en faciliter les usages surtout dans le contexte africain. La troisième section s'intéressait à l'usage des TIC en dehors de la classe et la dernière à l'usage dans la classe. Le questionnaire comportait 11 questions à choix de réponses et deux à développement. L'analyse des questionnaires a consisté à attribuer à chacune des trois dernières sections (accès aux TIC, usages des TIC en dehors de la classe et usages des TIC en situation de classe) une cote [« + » ou « ++ »] par rapport à la pertinence des éléments de réponses aux questions de la section. Ainsi, une cote deux « plus », « ++ », est attribuée au formateur s'il a accès aux TIC à la maison, au bureau et ailleurs, et une cote un « plus », « + », s'il a accès au bureau et ailleurs. Ensuite, une cote « ++ » a été attribuée si le formateur mentionne faire un usage continuel des TIC en dehors de la classe, dans le cadre de ses activités professionnelles, et une cote « + » si non. Enfin une cote « ++ » a été attribuée si le formateur mentionne faire usage des TIC en situation de classe et s'il en décrit un cas, et une cote « + » dans le cas contraire. Le nombre de cotes pour chacun des répondants a servi à déterminer sa « cote finale » ou son score, et le score maximum pouvait être de 6. Huit formateurs ayant obtenu un score supérieur ou égal à 4 ont été retenus au départ pour l'étude. Toutefois, notre échantillonnage a été révisé (Savoie-Zacj, 2004). En effet, à l'analyse des verbatims des futurs enseignants [2], certains formateurs étaient nommément cités de façon régulière. L'un des formateurs cités faisait déjà partie des formateurs que nous avions sélectionnés et l'autre était absent du pays lors de nos tests de sélection. Dans une stratégie de développement et de consolidation de la théorisation (Paillé, 1996), nous avons dû inclure le deuxième formateur dans notre échantillon. L'âge des 9 formateurs varie de 38 à 50 ans avec une moyenne d'âge de 39 ans. Ces formateurs ont au moins cinq années d'expérience dans la formation des enseignants et possèdent chacun un ordinateur portable. Trois des 9 formateurs disposent d'une connexion Internet à domicile. Mode et outils de collecte des données Le choix de la méthode de collecte des données s'est porté sur l'entretien semi-structuré (Mayer et Ouellet, 1991 ; Merriam, 1988). Cette méthode offre de nombreux avantages dans le cadre de cette étude. Elle permet de recueillir le maximum d'informations sur les usages des TIC par des formateurs dans la formation initiale des enseignants à l'ENS. Les questions formulées avec précision laissent la possibilité de poser de nouvelles questions en fonction de l'évolution de l'entretien. En effet, selon Patton (1990), l'utilisation d'un canevas d'entrevue semi-structurée permet de couvrir la matière tout en amenant l'interviewé vers les résultats escomptés. Par ailleurs, la dimension affective étant importante dans cette recherche, l'interviewé doit, sans crainte d'être jugé, pouvoir exprimer ses sentiments et ses intérêts (Lessard-Hébert, Goyette et Boutin, 1996). Des thèmes issus du cadre théorique ont été abordés. Il a aussi été demandé aux intervenants de donner des exemples d'usages et des outils technologiques utilisés. Par ailleurs, lors des entrevues avec les formateurs, nous avons abordé les usages des TIC qu'ils conseillaient aux futurs enseignants car, dans une autre étape de la recherche, à la question des usages des TIC en situation de classe, les futurs enseignants faisaient mention des usages des TIC conseillés par leurs formateurs. Analyse des données Les entrevues semi-structurées recueillies sur des bandes magnétiques à l'aide d'un dictaphone ont été ensuite retranscrites sous forme de verbatims. Les verbatims ont été soumis à une analyse adaptée de la démarche proposée par Van der Maren (1995) en privilégiant une approche de type « analyse de contenu ». Il est à noter que cette analyse s'est aussi inspirée des travaux de Raby (2004). Dans le cas présent, les analyses de contenu ont été faites à partir des contenus manifestes (Van der Maren, 1995), c'est-à-dire ce qui est dit explicitement dans le verbatim (Raby, 2004) uniquement, à l'aide du logiciel QDA Miner. Notre choix s'est porté sur ce logiciel, car il est reconnu pour faciliter les analyses qualitatives et est largement utilisé dans le monde de l'éducation. De plus, il est d'accès facile et rapide d'une part, et d'autre part en utilisant QDA Miner, nous disposions d'une assistance technique. La codification du corpus s'est faite à partir d'une grille d'analyse élaborée en fonction des codes (tableau I) découlant du cadre théorique de la présente étude ; le tableau II présente la fréquence d'apparition de ces codes dans le verbatim des formateurs. Tableau I - Catégorie d'analyse de contenu du verbatim des formateurs.
Certains codes ont émergé à la suite de la retranscription des entrevues (Miles et Huberman, 2003 ; Paillé et Mucchielli, 2003). En effet, à la question « quels usages des TIC conseillez-vous aux futurs enseignants pendant les cours en classe ? », les formateurs ont indiqué qu'il leur arrive, pendant les activités d'enseignements-apprentissage, de donner des indications sur des usages des TIC que peuvent faire les futurs enseignants dans le cadre de leur formation. Ces usages peuvent être une recherche d'informations à l'aide d'un moteur de recherches ou une technique de traitement d'un texte, etc. Certains auteurs, comme Karsenti et Ngamo (2007) et Ngamo (2007), désignent ces usages des TIC comme des objets d'apprentissage. Nous utilisons le terme « usages conseillés ou encouragés », car l'objectif du formateur est davantage axé sur l'utilité de l'usage dans l'apprentissage du futur enseignant que sur celle de l'apprentissage des TIC. Notre méthode de validation s'est inspirée des travaux Raby (2004). En effet, après avoir analysé le matériel relatif aux neuf formateurs, nous leur avons retransmis les récits. Les entretiens qui ont suivi cette transmission ont permis de prendre en compte les commentaires des sujets. Les modifications ont ensuite été validées par les sujets eux-mêmes. Limites méthodologiques Le mode de sélection des formateurs participant à la présente étude ainsi que leur nombre pouvaient être des limites en soi. Mais, le fait de travailler uniquement avec les formateurs disposant d'un courriel et faisant usage des TIC dans le cadre de la formation nous a permis d'identifier et de décrire avec plus de détails leurs usages des TIC. De plus, cette étude qui repose sur un processus de sélection des participants apporte un éclairage nouveau sur les usages des TIC par des formateurs africains. La valeur scientifique de la présente recherche repose plus sur la qualité des formateurs participants que sur leur nombre. Par ailleurs, un processus a permis d'assurer la validité des résultats de la recherche (et donc sa valeur scientifique). En effet, les résultats issus des données provenant des entrevues ont été validés par chacun des neuf formateurs. Ces entrevues ont permis de dresser les profils des formateurs usagers des TIC en formation initiale des enseignants à l'ENS d'Abidjan. Résultats L'analyse des usages des TIC permettra de dresser des profils des formateurs usagers des TIC dans le cadre de la formation initiale des enseignants à l'ENS d'Abidjan. « L'occurrence individus », défini par Karsenti, Raby, Villeneuve et Gauthier (2007) comme étant le nombre de répondants (cas) qui ont fourni un ou des segments codés sur un code particulier, a été utilisée pour présenter les résultats. Ainsi, nous présenterons d'abord les usages observés et ensuite le profil des formateurs usagers des TIC. Les usages des TIC par des formateurs en formation initiale des enseignants Dans le cadre de ses activités d'enseignement-apprentissage, le formateur de l'ENS d'Abidjan fait usage des TIC (figure 1) pour la recherche d'informations, la production de documents, la communication ou la collaboration et la conception de programmes, de films éducatifs ou de pages Web. En situation de classe, le formateur fait souvent usage des TIC pour enseigner les notions. Par ailleurs, en l'absence des TIC dans l'environnement d'enseignement-apprentissage, il apparait que les neuf formateurs conseillent ou encouragent les futurs enseignants quant à l'usage des TIC dans le cadre de leur formation. En effet, les répondants sont tous convaincus de l'apport des TIC dans la formation initiale des enseignants, comme le confirme celui-ci : « il faut dire qu'aujourd'hui en tant qu'enseignant, les TIC deviennent un outil indispensable et incontournable » (F no 18, HG) [3]. Et pour ce faire, ils conseillent ou encouragent les futurs enseignants quant à l'usage des TIC dans le cadre de leur fonction. Pour ces formateurs, « cette façon de faire est en adéquation avec la formation des cadres de conception du système éducatif ivoirien que seront les futurs enseignants » (F n° 17, HG). Ainsi, se basant sur leurs expériences personnelles et celles qu'ils ont eues au cours des activités d'encadrement de stagiaires, ils leur conseillent toujours d'apprendre à manipuler l'ordinateur et d'avoir recours à Internet pour les compléments de cours. Il ressort de l'analyse des verbatims que les neuf formateurs font usage des TIC pour la recherche d'informations et conseillent ou encouragent les futurs enseignants à en faire autant. De plus, les résultats montrent un lien possible entre les usages des formateurs et ceux qu'ils conseillent aux futurs enseignants. En effet, la recherche d'informations grâce aux moteurs de recherches (usage des TIC que mentionnent la totalité des répondants) semble l'usage le plus conseillé par ces formateurs comme le confirme celui-ci, qui « leur conseille toujours [...] d'avoir recours aux moteurs de recherches pour avoir des compléments de cours sur Internet » (F n° 19, HG). Par ailleurs, on note une volonté des formateurs de l'ENS de concevoir des contenus multimédias ou des pages Web. En effet, certains formateurs, dans le but de rendre leurs cours plus « vivants », conçoivent des contenus multimédias afin de disposer « de matériel [didactique] pour les cours de listening [par exemple] » (F n° 4, L). Et comme le confirme ce formateur : « On est arrivé à une formule entièrement multimédia qui permet aux étudiants, une fois par semaine, d'étudier de manière autonome. Ils ouvrent le programme approprié pendant une heure, ils travaillent individuellement, selon leur rythme » (F n° 3, L). D'autres formateurs disposent de pages Web dans l'objectif de diffuser leurs travaux de recherches ainsi que leurs contenus d'enseignement auprès des futurs enseignants.
Profils des usagers des TIC L'analyse des usages TIC met en évidence trois profils d'usagers (tableau III) : les usagers de bas niveau, les usagers de niveau moyen et les usagers de bon niveau. Tableau III - Profils des formateurs usagers des TIC.
Les usagers de bas niveau sont des formateurs qui font un usage standard des TIC dans le cadre de la formation. Deux des neuf formateurs font partie de cette catégorie. Pour ces usagers, les TIC sont utilisées essentiellement pour la recherche d'informations : « tous les cours que je prépare [...] sont basés sur des recherches que je fais régulièrement sur Internet [en utilisant] le moteur de recherche "Google" » (F no 18, HG). En plus de la recherche documentaire sur Internet, ils utilisent les TIC, surtout l'ordinateur, pour la production de supports de cours à l'aide de logiciels standards tels que Word ou Excel. Les usagers de niveau moyen sont ceux qui, parmi les formateurs, font un usage un peu plus élaboré des TIC dans le cadre de la formation que la catégorie précédente. Sur les neuf formateurs de l'échantillon, quatre appartiennent à cette catégorie. Contrairement au premier groupe d'usagers, ils ont souvent un esprit critique en ce qui concerne la recherche sur Internet. En effet, conscients des limites de certaines informations trouvées sur Internet, ils utilisent diverses stratégies pour s'assurer de leur fiabilité. Ainsi, pour faire ses recherches sur Internet, ce formateur procède comme suit : En plus de la recherche d'informations, ces formateurs font quelquefois usage des TIC pendant leur enseignement dans la classe : Pour la production de documents, ces quatre formateurs utilisent des logiciels standards tels que Word et certains logiciels spécifiques selon leurs disciplines respectives. Ainsi, ce formateur en Histoire-Géographie « utilise Arcview 3 pour le traitement des cartes [...] » (F no 17, HG). Par ailleurs, ces quatre formateurs soutiennent avoir fait usage du courriel pour communiquer avec les futurs enseignants dans le cadre des activités de la formation. Les usagers de bon niveau sont ceux qui utilisent les TIC de façon élaborée. Trois formateurs sur les neuf de l'échantillon appartiennent à cette catégorie. Ces formateurs, en plus de faire de la recherche sur Internet, de produire des documents et de faire quelquefois usage des TIC dans leur enseignement, en font usage pour la conception de supports multimédias ou de sites Web. C'est le cas de ce formateur du département des Langues qui, avec des logiciels de traitement de son, a numérisé des cassettes audio dont disposait le laboratoire de langues. Ce lieu est ainsi devenu, comme il l'affirme, un laboratoire avec des postes où chaque futur enseignant a accès au son directement sur son ordinateur. En plus de la conception de contenus multimédias, ce formateur a conçu un site Web pour le suivi des stagiaires. Ce site répond selon lui à un besoin précis : « les stagiaires sont dispersés à travers le pays, il faut communiquer avec eux, il faut connaître leurs problèmes, il serait intéressant que le professeur, avant de voyager vers les stagiaires, sache déjà leurs problèmes » (F no 3, L). Le site dans sa mouture finale deviendra, d'une part, une plate-forme de collaboration entre formateurs et futurs enseignants et, d'autre part, entre futurs enseignants. Cet autre formateur du département des Sciences et Technologies, dans l'objectif de mettre en ligne ses cours, a conçu une page Web. Il ressort de ces profils que les formateurs du département des Langues ayant participé à la présente recherche semblent davantage orientés vers les usages des TIC dans la formation initiale des enseignants. En effet, deux d'entre eux sont des usagers de bon niveau et le troisième un usager de niveau moyen. Une similarité des usages des TIC À l'exception des usages des TIC pour la conception qui n'ont pas été mentionnés par les formateurs du département d'Histoire-Géographie, l'analyse des verbatims met en évidence une certaine similarité des autres usages des pédagogiques des TIC quel que soit le département d'appartenance des formateurs. En effet, la mesure de la similarité des regroupements et le positionnement multidimensionnel des usages en utilisant le « coefficient de Sorensen » [4] montre que des usages des TIC par les formateurs sont similaires à plus de 80 %. Ceci présume d'une certaine similarité dans les usages des TIC par les formateurs de la formation initiale des enseignants à l'ENS, quel que soit leur département d'appartenance. Discussion L'objectif de la présente recherche était de dresser des profils des formateurs usagers des TIC en formation initiale des enseignants à l'ENS d'Abidjan. L'analyse des résultats montre que les expériences portant sur les usages des TIC par des formateurs se regroupent dans la catégorie des usages pédagogiques des TIC. La recherche d'informations sur Internet pour compléter et bonifier les cours, la production de documents avec des logiciels standards tels que Word, Excel ou des logiciels spécifiques tels que Adobe Photoshop ou Arcview, et la messagerie électronique sont les principaux usages des TIC par les formateurs. Il faut noter qu'aucun des formateurs n'a fait mention de production de documents avec le logiciel PowerPoint. Est-ce dû au fait que l'ENS ne dispose pas de vidéoprojecteurs en nombre suffisant ? Pour ce qui est des recherches sur Internet, elles se font généralement à l'aide d'outils réactifs tels les moteurs de recherches, et ce, sans véritable méthodologie. Ainsi comme le soutenait Bahi (2004), les formateurs ivoiriens ne maîtrisent pas encore les portails, les répertoires ou annuaires et les bases de données. De plus, ces recherches sont marquées par une absence d'analyse de la pertinence des informations. En effet, seul un répondant a fait cas de sites officiels lorsqu'il fait ses recherches ou lorsqu'il conseille la recherche documentaire sur Internet aux futurs enseignants. Et il leur conseille toujours de « prendre la peine de croiser les informations [et] surtout aller vers des sites officiels. [...] Par exemple s'ils veulent avoir des explications sur des ouvrages je leur demande d'aller vers [...] le site de "Cambridge" pour avoir des éléments officiels » (F no 2, L). Pour ce qui est de la communication, les résultats confirment ceux de Bahi (2004) selon qui les formateurs utilisent principalement le courriel, échangent peu avec les futurs enseignants, et plus avec leurs collègues, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de la Côte d'Ivoire. Par contre, certains estiment que le courriel pourrait être un moyen pour l'encadrement des futurs enseignants qui sont en stage. En effet, comme le soutient ce formateur : Les cas d'usages des TIC en situation de classe sont rares et se limitent généralement à la présentation d'images par le formateur, grâce à son ordinateur portable ou à des intentions d'utilisation de vidéoprojecteur : « je compte faire, par exemple, l'usage du vidéoprojecteur parce que le cours dont il s'agit en ce moment est un cours d'images, beaucoup de figures, beaucoup d'illustrations » (F n° 15, ST). Pour compenser cette absence des TIC dans l'environnement de la classe, des formateurs se tournent vers des usages conseillés ou indiqués. Cela consiste pour ces formateurs à donner des indications concernant des ressources ou des recherches sur des termes bien précis. Alors que les formateurs d'enseignants, dans le contexte africain, sont généralement catégorisés entre usagers et non-usagers des TIC (Tiemtoré, 2006), l'analyse des usages a permis de distinguer trois profils de formateurs usagers des TIC à l'ENS d'Abidjan : les usagers de bas niveau, les usagers de niveau moyen et les usagers de haut niveau. Même si les contextes sont différents, les profils identifiés dans la présente étude semblent plus proches de certains des profils identifiés par Daguet (2007) que de ceux de Larose et al. (1999) et de Cuban et al. (2001). La mise en exergue de ces profils dans le contexte actuel de la formation des enseignants en Côte d'Ivoire apporte des connaissances nouvelles sur les formateurs usagers des TIC en formation initiale des enseignants. En effet, les résultats confirment d'une part que l'autoformation semble une modalité de formation des formateurs puisqu'aucun des participants à cette étude n'a suivi de formation. D'autre part, ces résultats semblent confirmer l'importance du facteur disposition à l'innovation technologique, « technical innovativeness » (Van Braak, 2001) [5], sur l'utilisation des TIC en éducation. Car, contrairement au contexte de l'étude de Daguet (2007), ces formateurs évoluent dans un contexte où l'intégration des TIC n'est pas effective. Ils font usage des TIC parce qu'ils estiment « qu'aujourd'hui en tant qu'enseignant, les TIC deviennent un outil indispensable et incontournable » (F n° 18, HG). De plus, ces résultats semblent confirmer l'importance du facteur d'accessibilité (Cleary, Akkari et Corti, 2008) dans une bonne intégration des TIC en éducation. En effet, les formateurs du département des Langues, qui ont à leur disposition un laboratoire de langue équipé de matériel informatique, semblent faire de meilleurs usages des TIC dans le cadre de la formation initiale des enseignants. Conclusion Les résultats de cette étude, même s'ils ne peuvent être généralisés, permettent néanmoins de jeter un regard nouveau sur les usages des TIC par les formateurs en Côte d'Ivoire. En effet, ils mettent en exergue les usages des TIC comme outils et non comme objet d'enseignement dans le cadre de la formation initiale des enseignants. L'usage des TIC comme outils par des formateurs permet d'espérer que la formation des futurs enseignants en Côte d'Ivoire ne se fera pas en marge des possibilités offertes par les TIC dans ce domaine. De plus, ces usages peuvent permettre à ces derniers d'améliorer leurs pratiques pédagogiques. L'analyse des usages des TIC identifiés met en évidence trois profils de formateurs usagers des TIC en formation initiale des enseignants à l'ENS d'Abidjan : les usagers de bas niveau, les usagers de niveau moyen et les usagers de bon niveau. Dans le contexte africain où les TIC sont souvent considérées comme objet d'enseignement (Karsenti et Ngamo, 2007), la présente catégorisation des formateurs usagers des TIC semble montrer un changement de posture vis-à-vis des TIC. En effet, pour ces formateurs, les TIC sont des outils au service de la formation des futurs enseignants. Pistes de recherches futures Dans le prolongement de cette étude certaines pistes de recherches semblent se dégager :
Recommandations Si l'existence des usages des TIC par des formateurs est salutaire, certaines recommandations semblent utiles pour qu'ils puissent améliorer la formation initiale des enseignants ivoiriens. Parmi ces recommandations, nous pouvons noter la formation des formateurs d'enseignants de l'ENS d'Abidjan en Technologie pédagogique. En effet, la présente étude semble montrer qu'avec une formation adéquate, les usages des TIC pratiqués par ces formateurs pourraient être mieux élaborés. Par ailleurs, l'équipement en matériel informatique (ordinateurs connectés à Internet, vidéoprojecteurs, etc.) des formateurs et des départements de la formation initiale des enseignants pourrait encourager des usages des TIC dans les salles de classe. Thierry Karsenti, Bi Séhi Antoinre Mian, Thierry Karsenti, M.A., M.Ed., Ph.D., est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les TIC et l'éducation et Directeur du CRIFPE. Bi Séhi Antoine Mian, Ph.D., est Enseignant-Chercheur au département des Sciences de l'Éducation et Chef de Service de la Scolarité Centrale de l'École Normale Supérieure (ENS) d'Abidjan. Ses recherches portent sur l'intégration des TIC en éducation de façon générale et particulièrement dans la formation initiale et continue des enseignants. Références Bahi, A. (2004).Étude sur les TIC et les pratiques de recherche d'information chez les enseignants et chercheurs universitaires ivoiriens. Extrait du site du CODESIRA le 12 août 2009 : Barton, R. et Haydn, T. (2006). Trainee teacher's views on what help them to use information and communication technology effectively in their subject teaching. Journal of Computer Assisted Learning, 22, 257-272. Bogui, M. J.-J. (2007). Intégration et usages des technologies de l'information et de la communication en Afrique : Situation de l'enseignement supérieur en Côte d'Ivoire. 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[4] Sa formule est 2a/(a + b + c), où a représente les cas où les deux items sont présents, et b et c représentent les cas où un item est présent, mais l'autre absent. [5] Technological innovativeness can be described as the personal willingness of teachers to improve their teaching practice through the implementation on computer use... (Van Braak, 2001, p. 151) ___________________ |
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