Les TIC dans l'enseignement de la géographie universitaire en Tunisie : état des lieux

Amin Mehdi
 

Résumé
Le but de cette recherche en didactique de la géographie est d'observer de plus près l'état de l'utilisation des TIC dans l'enseignement de la géographie à l'université en Tunisie et en France.
Nous avons ainsi distribué des questionnaires sous formes papier et électronique aux enseignants et aux étudiants dans les deux pays.
Les résultats de l'enquête ont montré un dysfonctionnement de la stratégie de diffusion des TIC en géographie universitaire en Tunisie. En revanche, l'expérience française en technologie éducative est très bien avancée dans la perspective de la généralisation des TIC dans l'enseignement de la géographie dans le pays.

Mots clés : TIC, géographie, enseignement, université, diffusion.

Introduction

   Des évolutions importantes sont en cours dans le système de l'enseignement supérieur en Tunisie notamment dans l'utilisation des TIC dans l'enseignement de la géographie. De même, la réforme continue de l'enseignement supérieur afin de mettre à jour les programmes d'enseignement de la géographie va induire des mutations dans la conception de la discipline, l'organisation des études et la réalisation d'actions de formation continue des professionnels de l'enseignement ouvrant la porte à l'utilisation adéquate des Technologies de l'Information et la Communication.

   Conscients de toutes ces évolutions, nous avons entamé depuis 2005 la réalisation d'une étude dans le cadre d'une thèse en didactique de la géographie sur l'état des lieux de l'utilisation des TIC en géographie universitaire dans deux départements tunisiens pendant l'année universitaire 2007-2008. Le but de cette étude est d'établir un diagnostique et d'identifier les usages actuels des Technologies de l'Information et la Communication en licence de géographie.

Méthodologie

   C'est une enquête par un questionnaire adressé, au cours du 2e trimestre 2008, directement sur papier aux étudiants et aux enseignants dans le département de géographie à la FLSH de Sfax et dans le département de géographie à la FSHS de Tunis.

   Le nombre limité de réponses liées au thème et aux modalités de l'enquête, ne permet pas de considérer cet « échantillon » des acteurs questionnés comme très représentatif car la moitié des enseignants et des étudiants n'ont pas souhaité donner suite à notre demande d'enquête.

   Ainsi, nous avons comptabilisé 56 enseignants et 1 198 étudiants dans les deux départements auxquels nous avons donné le questionnaire. À la fin, nous n'avons réuni que 23 réponses de la part des enseignants soit 41 % et 364 réponses de la part des étudiants soit 30 % de la population totale.

Résultats et explications


Figure 1. Le degré de connaissance en TIC des enseignants et des étudiants.
Source : enquête de l'auteur 2008.

   D'après ces graphiques, nous observons :

  • un faible degré de connaissances avancées en TIC pour les enseignants comme pour les étudiants ;

  • les enseignants ont plutôt des connaissances satisfaisantes alors que les étudiants ont un degré de connaissances très moyen en TIC.

   L'intégration des TIC dans les pratiques des enseignants et des étudiants est encore à ses débuts L'enseignement supérieur, et plus particulièrement celui de la géographie, a bénéficié des équipements technologiques fournis par l'État. Mais malgré tous ces efforts et vu le faible degré de connaissance avancée en TIC chez les enseignants et les étudiants, il paraît que les technologies n'ont pas encore intégré suffisamment le quotidien de nos répondants.

   Aussi, il semble évident que l'intégration des TIC dans les milieux universitaires a été plus bénéfique pour les enseignants que pour les étudiants. La possession d'ordinateurs personnels témoigne d'un écart technologique entre eux.

   Le degré satisfaisant de connaissances en TIC des enseignants de géographie était attendu. Cela est dû à un meilleur équipement personnel de ces derniers en équipement technologique et à un niveau financier nettement supérieur. Il faut rappeler que l'État, par l'intermédiaire des banques, offre des prêts pour l'acquisition du matériel technologique et certainement nombre d'enseignants ont bénéficié de ces avantages. Au contraire, il semble que les étudiants soient exclus des programmes du Ministère de l'Enseignement Supérieur et des banques privées.

   Ainsi, un écart dans le degré de connaissance en TIC et dans la possession de matériel informatique s'est créé. Les conséquences de cet écart pourraient se manifester au niveau de l'enseignement de la géographie créant ainsi des décalages techniques et pédagogiques et par la suite le sentiment d'un fossé numérique et pédagogique qui sépare étudiants et enseignants dans ce domaine.

Les attitudes des répondants

   Il semble que le degré de connaissance en TIC ait eu une influence sur les motivations des acteurs mais de façon différente.

Attitudes Enseignants tunisiens Étudiants tunisiens
Motivations 100 % 78 %
Raisons de motivations Incontournables 52 % Incontournables 52 %
Raisons de réticences Effet de mode 9 % Effet de mode 16 %
Avantages des TIC Un gain en qualité d'information 87 % Diversifier les ressources 75 %

Tableau 1. Le degré de motivation des enseignants et des étudiants envers les TIC.
Source : enquête de l'auteur 2008.

   Ainsi, le bon degré de connaissance et la bonne possession d'ordinateurs ont motivé plus les enseignants que les étudiants. Quant aux avantages des TIC, on peut avancer aussi que les enseignants qui sont les plus bénéficiaires dans cette situation se considèrent de la sorte.

   Lorsqu'il s'agit des avantages pour les enseignants, ils ont choisi la qualité synonyme de la valeur et de l'estime pour soi mais quand il s'agit d'avantages pour les étudiants, ils ont choisi la quantité. Le constat est que les TIC sont plus ciblées vers l'enseignant détenteur ultime du savoir que sur l'étudiant. Cela nous renvoie à la place de l'apprenant dans la pédagogie universitaire qui semble négliger cette composante au détriment de l'enseignant et du savoir géographique.

   En fait, nous pouvons deviner à travers les réponses des étudiants quelques éléments de réalité de l'utilisation des TIC dans l'enseignement de la géographie actuellement. Il semble que les étudiants soient négligés dans la stratégie d'intégration des technologies. Avec la faible possession d'ordinateurs, le faible degré de connaissance en TIC a démotivé une part des étudiants mais il a aussi laissé comprendre pour l'ensemble d'entre eux que les TIC ne représentent pas beaucoup d'avantages disciplinaires et pédagogiques.

   Ainsi, la question sur les inconvénients était un indicateur déterminant pour expliquer la situation des enseignants et des étudiants. En fait, les enseignants qui sont nettement mieux avancés que les étudiants au niveau des connaissances en TIC et qui sont par conséquent les plus motivés, émettent peu de réticence vis à vis les TIC. Au contraire, les réticences des étudiants sont synonymes de leur situation actuelle : faiblement connaisseurs en TIC, pauvres en équipements technologiques, un sentiment de démotivation, peu d'avantages disciplinaires et pédagogiques des TIC ; ainsi, leurs critiques des TIC semblent plutôt révélatrices d'un sentiment de malaise et non d'un esprit critique et conscient des dangers des TIC.

Les usages des TIC par les enseignants et les étudiants

Usages des TIC Enseignants Étudiants
En dehors de l'enseignement 100 % 59 %
Outils les plus utilisés Internet 100 % Internet 71 %
Autonomie d'usages 45 % 10 %
Usages dans l'enseignement 65 % 64 %
Outils les plus utilisés Diapos et projections 83 % Logiciels de cartographie 63 %
Autonomie d'usages 27 % 5 %
Contextes d'utilisation TD 39 % TD 89 %
Branches les plus utilisées Géographie physique 35 % Cartographie 73 %

Tableau 2. Usages des TIC par les enseignants et les étudiants dans les deux départements de géographie.
Source : enquête de l'auteur 2008.

   D'après les données récoltées dans la question relative à l'usage des TIC par les étudiants et les enseignants de géographie dans les deux départements tunisiens, on peut dire que, généralement, les Technologies de l'Information et de la Communication sont présentes dans le quotidien de nos acteurs mais à des degrés différents.

   Sur un autre plan, il paraît que les enseignants font plus d'usages de TIC en dehors de l'enseignement que les étudiants pour qui l'usage reste limité à l'Internet et aux logiciels d'applications.

   En situation pédagogique, malgré un taux d'usage inférieur, les enseignants dans les deux départements font un usage similaire à l'usage externe et la plupart du temps sans implications pédagogiques. Les étudiants quant à eux, c'est dans les situations d'enseignements qu'ils ont seulement la possibilité d'utiliser les logiciels spécifiques à la science géographique.

   Ils sont privés de l'usage libre de l'Internet qu'ils utilisent massivement en dehors de l'enseignement. En tout état de cause, les enseignants sont plus autonomes dans l'enseignement alors que les étudiants le sont moins.

   Le contexte d'utilisation des TIC et le poids de certains modules dans le programme de géographie sont pour beaucoup dans l'état de l'intégration des TIC dans les deux départements. Ainsi, l'usage courant des TIC se résume dans les SIG et les logiciels de cartographie utilisés dans les TD de la science cartographique et aussi dans l'utilisation des diapositives et projection et les multimédias dans les cours de la géographie humaine et physique.

   Pour expliquer, nous disons que les TIC sont aujourd'hui presque présentes dans le quotidien des enseignants et des étudiants, que ce soit à l'université ou dans les lieux publics. Les efforts de l'État pour la promotion de la technologie au niveau des ménages tunisiens et dans l'administration sont non négligeables.

   La prolifération des ordinateurs personnels à bas prix pour les enseignants ainsi que le nombre croissant des centres d'Internet (Publinet) dans notre pays seraient des explications plausibles à l'essor de l'usage des TIC en dehors de l'enseignement. Malheureusement, c'est un usage encore limité à quelques manipulations d'Internet et de logiciels d'applications pour les étudiants les plus chanceux et les plus aisés sur le plan matériel. Pour les enseignants, l'un des motifs principaux qui pousse ces acteurs à se servir toujours plus fréquemment des TIC est la recherche de documentation sur le Web.

   De fait, la majorité des enseignants disent se servir de l'Internet et des diapos / projections pour préparer ou compléter leurs cours ou bien dans les conférences et les réunions scientifiques. En effet, l'accès à la multitude d'informations mises en ligne sur le net représente une source presque intarissable de documents et de technologies disciplinaires utiles à la mise en place du cours.

   Ceci est surtout le cas pour les enseignants pour lesquels il est nécessaire d'avoir des informations sur les nouveaux outils utilisés dans l'enseignement de la géographie et au niveau de la science géographique elle-même, ce qui explique en partie l'usage qu'ils font de presque tous les types d'outils.

   En ce qui concerne les étudiants, il paraît que les centres d'Internet privés soient les seuls recours pour manipuler une technologie plutôt banale. Ces étudiants n'ont ni les moyens ni les compétences pour utiliser les TIC disciplinaires.

   Dans l'enseignement de la géographie, il paraît que les enseignants transposent leur usage extérieur dans quelques situations d'enseignements telles que dans les modules qui s'enseignent dans la science cartographique. C'est une transposition plutôt non pédagogique où les enseignants confondent l'utilisation externe des TIC avec l'utilisation pédagogique. Les enseignants conservent le même usage et ce sont les diapos et l'Internet qui sont utilisés le plus dans les deux situations.

   Ces outils relèvent plutôt d'un usage contrôlé par l'enseignant surtout pour les diapos sachant que l'Internet n'est utilisé que par les enseignants au sein des départements mais en dehors des situations d'enseignement. Pour les étudiants, la situation pédagogique est plus favorable pour l'utilisation des TIC. D'ailleurs, les technologies disciplinaires sont plus disponibles dans les départements de géographie. Mais ces usages sont plutôt contrôlés par l'enseignant qui ne laisse pas de marge d'action et d'apprentissage pour l'étudiant, ce qui influe sur leur autonomie qui reste donc de ce fait très faible.

Les difficultés des enseignants et des étudiants à utiliser les TIC

   Dans les difficultés reconnues par les enseignants et les étudiants, les problèmes techniques, pédagogiques et logistiques sont souvent mis en avant. L'intensité de ces difficultés est l'image de la première étape de l'intégration des TIC avec, au contraire, moins de difficultés institutionnelles. Pour le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, il s'agit de relever ces difficultés afin d'intégrer les TIC dans les institutions publiques.

Difficultés Enseignants Étudiants
Typologies Pédagogiques 87 % Techniques 85 %
Difficultés les plus soulevées Espace non adapté, manque de spécialistes TIC et manque de locaux 74 % Matériels endommagés 82 %
Soutien administratif 48 % 31 %
Typologies de soutien Navigation sur Internet 48 % Installation de matériels pédagogiques 13 %

Tableau.3. Les difficultés à utiliser les TIC par les enseignants et les étudiants.
Source : enquête de l'auteur 2008.

   Dans cette étape, le but est d'intégrer les TIC pour la gestion de l'université plus que de les utiliser massivement dans l'enseignement de la géographie. Ainsi, des problèmes pédagogiques et techniques surgissent chez les enseignants et les étudiants qui sont confrontés à de nouvelles méthodes et techniques d'enseignements, mais subissent aussi les problèmes d'adaptation des structures administratives à l'intégration des TIC, au niveau logistique.

   L'introduction de nouveaux modules qui utilisent les TIC implique pour la scolarité du département, une nouvelle organisation du programme, des emplois, des salles équipées en TIC et le recrutement d'enseignants compétents. Il semble que les départements de géographie sont pour l'instant incapables de réduire ces difficultés et aussi bien les enseignants que les étudiants l'ont souligné dans leurs réponses.

   Ainsi, nous trouvons dans les réponses des répondants toute une typologie de difficultés qui résument la situation actuelle : manque de fonds, problèmes d'accès aux TIC qui ont été révélés par les enseignants et les étudiants à la fois, manque des spécialistes en TIC et enfin non adaptation du matériel existant à l'enseignement de la géographie.

   De même, l'inadaptation des programmes (la plage horaire insuffisante, le manque de compétences en TIC, de matériel, de salles, d'Internet, etc.) et la faible place accordée aux modules utilisant les TIC dans le programme de géographie dans ces deux départements expliquent en partie les énormes difficultés : pédagogiques et techniques que rencontrent les enseignants et les étudiants dans le département de Tunis, et logistiques ; techniques dans le département de Sfax. S'ajoutent à cela le niveau de compétence en TIC généralement moyen, le faible usage des TIC spécifiques à l'enseignement de la géographie pour les enseignants et tout le reste des technologies pour la majorité des étudiants.

   L'absence de soutien s'explique en partie parce qu'il est très coûteux pour l'université et qu'il renvoie aussi à un manque de spécialistes en TIC et de matériels technologiques. Cela témoigne d'un manque de cohésion au niveau de l'enseignement de la géographie : problèmes stratégiques, organisationnels, humains et juridiques dans la politique de l'intégration des TIC.

   Chacun de ces volets renvoie à des problématiques générales des universités tunisiennes : autonomie, gouvernance, ressources humaines, statut précaire de la part des enseignants chercheurs, cadre légal. Cette faiblesse de soutien (surtout pour les étudiants) tient encore à la place des TIC et aussi de l'étudiant dans l'enseignement apprentissage de la géographie ainsi qu'à une faible perception des enjeux liés à la révolution numérique en cours et aux défis qu'elle pose à l'enseignement.

Les demandes de formation en TIC

La formation en TIC Enseignants Étudiants
Demande en formation 100 % 83 %
Animation de la formation Interne et co-formation 78 % Interne 35 %
Personnes intéressées Les étudiants 91 % Les étudiants 86 %
Forme de formation Initiation 52 % À la totalité 65 %
Types d'aide à la formation

Matériels 87 %

Matériels 77 %

Tableau 4. Les demandes en formation en TIC.
Source : enquête de l'auteur 2008.

   Il est clair que quel que soit l'écart qui sépare les enseignants des étudiants en matière de degré de connaissances en TIC, en matière d'usage et de possession de matériel informatique, tous les enseignants et la majorité des étudiants ont souhaité recevoir une formation en TIC.

   Les enseignants semblent les plus bénéficiaires de cette utilisation des TIC, leurs demandes en formation sont maximales et ils continuent à faire confiance à la formation interne. Il semble que ces enseignants n'ont pas suivi de formation spécialisée sur l'utilisation pédagogique des TIC et il paraît que les formations dont ils ont joui étaient sous forme de manipulation et de connaissances plutôt techniques des derniers logiciels mis sur le marché. Le degré de demande de formation témoigne de cet état.

   Or, si c'était le contraire, on aurait trouvé un degré moins important pour la demande en formation aux TIC éducatives, vu les critiques de quelques enseignants qui ont participé à une formation dans le passé. Les étudiants, quant à eux, ne paraissent pas faire beaucoup confiance à la formation interne proposée par le programme de géographie ou par quelques enseignants.

   Cet état ne témoigne pas que les étudiants ont subi une formation antérieure mais plutôt qu'il n'existe pas de formation en TIC en dehors des quelques séances d'initiation à l'informatique ou à la cartographie qu'ils pratiquent avec les enseignants.

   Il serait très dangereux que ces étudiants pensent que les formations externes seraient une solution pour rattraper tous leurs retards techniques vis-à-vis des enseignants, tout en sachant le caractère commercial et pas toujours pédagogique de ces formations externes.

   Par ailleurs, il serait très dangereux de considérer que les TIC ne concernent que les étudiants et les enseignants dans l'enseignement de la géographie. La formation de tous les acteurs est essentielle à la réussite de l'intégration des TIC dans l'acte d'enseignement apprentissage. La formation doit toucher aussi bien les formateurs, les responsables pédagogiques de la géographie universitaire que toute l'institution universitaire. Il faut revoir la stratégie d'intégration des TIC au niveau des perceptions et préjugés que se font tous ces acteurs et responsables de l'enseignement de la géographie universitaire. Enseignants et étudiants ont demandé à la fin plus d'aide sous forme de matériel technologique. Si ces acteurs se sont mis d'accord sur cette question, ce n'est pas un signe de cohérence mais plutôt un signe de dysfonctionnement. Cette demande d'aide aurait dû être ciblée vers plus d'aide pédagogique pour intégrer les TIC.

   Mais au stade où se trouve actuellement l'intégration des TIC dans l'enseignement de la géographie dans ces deux départements, la demande de fournir plus de matériel dans les deux départements de géographie semble très urgente.

Conclusion

   La question que nous avons posée au début de cette recherche était : quel est l'état des TIC dans l'enseignement de la géographie ? La réponse, selon les résultats de cette enquête effectuée dans deux départements de géographie, est que les responsables de l'enseignement de la géographie en Tunisie ont accordé une grande attention au développement des infrastructures des TIC en négligeant la composante pédagogique des logiciels et de l'apprentissage et l'assimilation de la technologie spécifique à l'enseignement de la géographie.

   L'introduction des TIC éducatives nécessite l'adaptation des structures classiques des universités tunisiennes afin d'organiser la production des ressources, leur diffusion, leur archivage pérenne. Le plus important dans la situation tunisienne pour effectuer le passage au numérique est une nouvelle approche des TIC dans l'enseignement de la géographie, une approche qui soit plutôt pédagogique.

   Malheureusement, jusque là, la priorité à été accordée à l'équipement des universités et leur gestion et non à l'étudiant et à l'enseignement de géographie universitaire.

   Il est évident aussi que les TIC ne pourront résoudre qu'une partie des problèmes de l'enseignement de la géographie à l'université. Ce dernier devra également évoluer dans d'autres domaines de la science géographique, le cas échéant, avec l'aide d'un support informatique.

   Afin que le numérique ne se résume pas à la mise en place d'outils informatiques, il est impératif de développer chez les acteurs une culture numérique. Cette culture est considérée comme allant de soi et ne nécessitant aucune formation sérieuse. Il s'agit là d'un grand problème stratégique qui touche non seulement l'enseignement de la géographie mais tous les citoyens.

Mehdi Amin

Université Denis Diderot Paris 7
Université virtuelle – Isefc -Tunis
Laboratoire de recherche Syfacte – université de Sfax
amin.mehdi@yahoo.fr
Tél. : 0021621848952

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Mars 2011

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