Informatique : formation des enseignants, aujourd'hui et demain La France occupe le 24e rang en Europe pour l'utilisation des TIC dans le système éducatif [1]. Quand on interroge les enseignants sur les raisons de ce classement, ils mettent notamment en avant la (non) disponibilité des matériels (« Cela ne marche pas toujours quand on en a besoin ») ; les problèmes de maintenance des équipements, de la compétence de proximité à disposition dans les établissement scolaires et les écoles et de la prise en compte insuffisante de la quantité de travail que cela représente. Les enseignants mentionnent également l'insuffisante formation des personnes ressources et de la leur, évidemment. Dans son rapport remis à la ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche en 2009, le groupe mathématiques-informatique du SNRI (Stratégie Nationale Recherche et Innovation) faisait le constat d'un « niveau non optimal en informatique des ingénieurs et chercheurs non informaticiens » [2]. La situation est analogue pour les enseignants dans leur ensemble, qui ne sont pas des spécialistes de l'informatique mais en sont des utilisateurs dans le cadre de l'exercice de leur métier : outil pédagogique, évolution de leur discipline dans ses objets et ses méthodes de par l'informatique, outil de travail personnel et collectif. On est donc face à un problème de formation initiale et continue des enseignants. Tout cela n'est pas nouveau. Il y a également la formation des professeurs qui assureront à la rentrée 2012 l'enseignement de spécialité optionnel en Terminale S « Informatique et sciences du numérique ». Elle a démarré dans les académies de Versailles et de Grenoble. Il en a été question dans la table ronde d'Educatice que j'ai animée et qui a réuni Robert Cabane, IGEN de mathématiques, titulaire d'une lettre de mission signée par le Ministre de l'Éducation nationale pour l'organisation de cet enseignement ; Gilles Dowek, directeur de recherches à l'INRIA ; Monique Grandbastien, professeur à l'Universite Henri Poincaré de Nancy ; Abdellatif Kbida, professeur de mathématiques dans l'académie de Nancy-Metz [3]. Lors de cette table ronde, on a également parlé du programme de cet enseignement de spécialité sur lequel un groupe d'experts va « plancher », les grands domaines de la science informatique étant incontournables, à savoir l'algorithmique, la programmation et les langages, la théorie de l'information, les machines et les réseaux. La spécificité de la pédagogie et de la didactique de l'informatique fera l'objet d'une réflexion et de propositions s'appuyant notamment sur les expérimentations menées en 2009-2010. Revenons-en aux usages pédagogiques de l'ordinateur. À moyen et long termes, la formation professionnelle à l'utilisation des TICE des générations à venir d'enseignants pourra prendre appui sur l'enseignement d'informatique dont ils auront bénéficié au lycée. La culture générale informatique de tous est la pierre angulaire de l'ensemble des aspects du développement du numérique à l'École et dans la société. Et, comme pour les autres composantes de la culture générale scolaire, cela signifie une discipline en tant que telle. Le 10 décembre 2010 Jean-Pierre Archambault NOTES [1] Rapport Fourgous, Réussir l'école numérique, page 115 : Ainsi, les établissements scolaires français se situent au 8e rang européen pour l'équipement en ordinateurs, au 12e rang pour les connexions en haut débit, mais au 21e rang pour l'utilisation de l'ordinateur en classe et au 24e rang pour ce qui est de l'usage de l'outil dans un contexte pédagogique. » [2] Stratégie Nationale de Recherche et d'Innovation (SNRI) Voir : « Nous avons lu » dans EpiNet n° 129 de septembre. [3] Un enseignement « informatique et sciences du numérique » en terminale S. ___________________ |
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