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Enseignement optionnel de l'informatique
Note élaborée par le Comité Scientifique National chargé du suivi et de l'évaluation de l'expérience d'introduction d'une option informatique dans l'enseignement général des lycées, au sujet de la formation à donner aux professeurs qui doivent enseigner cette option.
Rappel de la situation actuelle
Cette option créée à titre expérimental dans douze lycées il y a trois ans concerne actuellement 38 établissements et 114 professeurs. Dans chaque académie où cette option existe, un universitaire est chargé du suivi et organise les compléments de formation nécessaires. Dans leur grande majorité, ces enseignants ont bénéficié pendant une année d'un stage de formation à l'informatique dans un centre universitaire. L'expérience des deux années écoulées montre qu'un complément de formation leur est nécessaire pour remplir les missions assignées à l'option ; les lignes qui suivent résument en termes de savoir-faire pédagogique l'essentiel de ce qui est demandé à ces professeurs ; elles veulent permettre d'en déduire les compléments de formation à organiser pour eux. L'hypothèse est qu'ils ont une sérieuse formation informatique de base (stage d'un an, licence d'informatique ou équivalent).
Ce que l'on attend du professeur qui enseigne l'option informatique
• la maîtrise des méthodes permettant d'analyser de façon systématique n'importe quel problème simple (maîtrise nécessite ici à la fois expérience et recul).
• la connaissance de quelques bases de didactique des constructions d'algorithmes et de programmes (objectifs, concepts, choix d'une progression pédagogique, choix d'exercices dans la mesure où il existe actuellement très peu de documents écrits concernant ce niveau d'enseignement).
• une familiarité suffisante avec des applications diverses de l'informatique pour introduire ces applications à l'occasion d'un exercice ou d'un projet ou pour choisir des thèmes de travaux avec cet objectif, pour pouvoir confier des travaux de « prolongement » aux élèves intéressés.
• la pratique de la conduite de projets, avec la détermination d'un niveau de difficulté d'un projet proposé par un élève ou un collègue, la définition de phases d'avancement des travaux, etc.
• la faculté de répondre à des questions variées ou d'aller rechercher de la documentation sur les matériels, logiciels, réseaux...
Cette seule énumération montre bien la difficulté de la tâche et devrait prouver si c'est encore nécessaire qu'on ne peut confier cet enseignement à des personnes ayant bénéficié d'une simple « initiation » à l'informatique. Si on se réfère aux niveaux de formation décrits dans le rapport Nivat, trois cents heures paraissent représenter le minimum nécessaire. Des situations transitoires peuvent évidemment exister, mais elles doivent s'accompagner des mesures destinées à les faire disparaître.
Suggestions pour les contenus et l'organisation des compléments de formation
Les contenus vont évidemment varier suivant l'expérience antérieure des candidats ; Il faut à ce sujet prendre en compte deux catégories particulières de professeurs :
• ceux qui ont fait un stage d'un an il y a longtemps (10 ans et plus parfois) : ils ont besoin, s'ils n'ont pu en bénéficier récemment, d'un recyclage en matière de méthodes d'analyse, de micro-informatique, etc.
• ceux qui ont reçu une formation universitaire de second cycle en informatique : ils peuvent apporter une précieuse contribution au développement de l'informatique dans l'enseignement, encore faudrait-il faire appel à eux, mais ont besoin d'un recyclage en matière d'utilisation pédagogique dans les différentes disciplines.
À titre indicatif, se trouvent rassemblées en annexe de la présente note, les demandes de formation exprimées par les enseignants de l'option dans l'une ou l'autre des académies où l'expérience est menée. Elles peuvent, avec les savoir-faire précises ci-dessus, aider à élaborer le plan de formation qui paraîtra adapté aux besoins d'une académie.
L'échelle académique est probablement trop réduite pour cette option encore expérimentale, aussi est-il souhaitable d'envisager des formations interacadémiques, en particulier en prenant appui sur les centres qui ont une expérience dans ce domaine.
Les modalités peuvent être diverses (cours dispensés tout au long de l'année, stages d'un ou deux jours, d'une semaine écoles d'été, etc.) Dans tous les cas, il faut insister sur la quantité importante de travail demandé à ces enseignants' et donc sur la nécessité de leur donner le temps et les moyens de le faire.
Annexe
Les demandes exprimées portent sur :
- structures de données (algorithmique et traduction dans un langage),
- gestion de fichiers,
- étude de PASCAL,
- applications de l'informatique,
- autres langages (PROLOG, LOGO, LISP...),
- récursivité,
- bases de données,
- analyse syntaxique, compilation-interprétation,
- assembleur, interfaces entre micro-ordinateur, « pilotage » à partir d'un micro,
- réseaux...
Nota : cette note du 6 mars 84 a été adressée par la Direction des Lycées, sous couvert des Recteurs, aux chefs de mission à la formation continue des personnels et aux IPR chargés de l'informatique.
Paru dans le Bulletin de l'EPI n° 34 de juin 1984, pages 33-36.
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Association EPI
Octobre 2010
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