Éditorial
 

   L'EPI aborde la troisième année de généralisation de l'informatique dans l'enseignement dans d'excellentes conditions (doublement du nombre d'adhérents depuis le début de la présente année scolaire, parution du manuel LSE de l'EPI, relance du bulletin, etc.) et il n'est pas inutile à cette occasion de remercier ici nos plus anciens adhérents ; ceux qui ont continué à faire vivre l'association pendant cette « traversée du désert » qui a débuté avec l'arrêt de la formation lourde en 1976.

   Il leur a fallu beaucoup de clairvoyance, et beaucoup de patience, pour se contenter pendant ces années d'un bulletin à parution irrégulière puis d'une maigre feuille d'information dont le seul mérite était de n'avoir pas d'équivalent dans ce domaine. C'est grâce à eux que l'EPI a pu jouer un rôle non négligeable dans l'amélioration du cahier des charges des matériels, dans l'adoption du langage LSE comme langage véhiculaire pédagogique, dans la formation d'utilisateur en 4 × 3 jours sur le temps de travail, au lieu de 2 jours en amphi de 500, dans la relance de la formation lourde et dans l'information des associations de spécialistes et des syndicats.

   À l'heure actuelle une convention portant sur une action de 8 MF dont 6 MF fourni par l'ADI et 2 MF sur les ressources propres de l'association doit nous permettre de relancer le Bulletin et d'aider nos régionales à se développer ; d'autres conventions sont envisagées, comme celle portant sur la création de disquettes de logiciels encore inédits (auto-apprentissage du LSE par exemple).

   Sortant de l'asphyxie financière, l'EPI a plus que jamais besoin de ses adhérents de la première heure dont l'expérience et l'habitude du terrain seront précieux, comme de ses nombreux nouveaux adhérents. Plus que jamais notre responsabilité d'enseignants est écrasante : la défense du service public, par la promotion d'une informatique pédagogique, l'exigence de conditions décentes pour une formation efficace de l'ensemble des enseignants, se heurtent à une mouvance technico-économique qui cherche à s'assurer une part décisive dans un marché que d'aucuns pressentent fructueux À cet égard, il ne faudrait pas imaginer que l'aspect économique des problèmes liés à l'informatique pédagogique nous échappe, ou que nous nous en désintéressons. Bien au contraire, conscients du fait que ces phénomènes jouent un rôle moteur dans le domaine qui est le nôtre, nous entendons veiller avec la plus grande attention. Simplement, nous entendons veiller en liaison avec l'ensemble des associations de spécialistes et avec l'ensemble des syndicats, à ce que le rôle de notre système éducatif ne soit pas dévoyé au nom de finalités qui ne sont pas les siennes.

   Pour mener à bien cette action, nous avons besoin d'adhérents actifs, conscients de l'urgence des problèmes. Avant trois ans, un certain nombre d'options seront prises dont dépendront, non seulement l'avenir de l'enseignement public et des enseignants dans notre pays, mais plus encore la matière même de la société dans laquelle nous vivrons et la qualité des relations entre ses citoyens.

   Aussi nous invitons nos adhérents à faire preuve d'initiative sur le terrain, à organiser la circulation de l'information dans ce domaine. L'animation des régionales, lieux de réunion, de réflexions autour du problème pédagogique informatique et institutionnel, le Bulletin, aideront à répercuter pour tous les éléments de cette réflexion collective.

Paru dans le Bulletin de l'EPI  n° 21 de mars 1981, pages 1-3.

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Association EPI
Février 2011

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