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Usages pédagogiques des dispositifs mobiles
dans un contexte universitaire marocain

Mohamed Droui, Mohammed Oudrhiri
 

Résumé
Cet article porte sur l'utilisation des technologies mobiles dans un contexte d'enseignement universitaire marocain. Plus précisément, cette étude présente, à la fois les pratiques pédagogiques faisant appel aux technologies mobiles les plus favorables à l'apprentissage, mais également celles qui le sont moins. À cet effet, un questionnaire est élaboré et administré aux étudiants universitaires. Les résultats sont ensuite complétés par une entrevue semi-directive auprès d'une dizaine de professeurs universitaires. L'analyse des résultats nous ont permis de dégager une typologie des usages des technologies mobiles par nos étudiants d'une part et d'explorer les réalités et les modèles d'intégration liés à l'utilisation de ces dispositifs d'autre part.

Mots clés : Technologie mobile, apprentissage mobile, pédagogie universitaire...

Introduction

   Les technologies mobiles jouent un rôle de plus en plus important dans la vie académique des étudiants universitaires (Droui et al., 2010). Les technologies tels que les smartphones, tablettes et lecteurs de livres électroniques (e-book) permettent aux utilisateurs de se connecter immédiatement avec le monde extérieur, ce qui augmente l'accès potentiel à l'information et permet potentiellement l'interactivité avec les autres utilisateurs. Les applications exécutées sur ces appareils permettent potentiellement non seulement aux utilisateurs de recevoir des informations, mais aussi de découvrir et produire du contenu. Ces artefacts mobiles continuent à transformer la façon dont les étudiants apprennent et à influencer leurs considérations d'apprentissage, que ça soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la salle de classe.

   L'essor récent de ces technologies fait songer à plusieurs applications pédagogiques. L'apprentissage mobile émerge comme une nouvelle progression basée sur l'usage simultanée des appareils mobiles et des communications sans fil pour des fins pédagogiques (Droui et al., 2013). L'apprentissage mobile peut être identifié par l'abondance des technologies mobiles et les exigences des apprenants en termes d'expériences d'apprentissage plus innovantes à tout temps et n'importe où (Wagner, 2005). Droui et al. (2013) ont montré que ces dispositifs mobiles peuvent :

  • favoriser des activités d'apprentissage dans des contextes réels ;
  • permettre la transition et le suivi des activités d'apprentissage d'un contexte à un autre dans un environnement mobile ;
  • favoriser les interactions sociales et collaboration ;
  • intégrer l'apprentissage formel et informel ;
  • soutenir l'apprentissage mobile vu comme une partie d'un processus d'apprentissage complet de l'apprenant qui intègre les technologies déjà utilisées et/ou développées.

   Au Maroc, selon l'enquête annuelle de l'ANRT (2022), le téléphone mobile s'installe désormais comme équipement indispensable : il ne s'agit plus d'un bien d'exception mais d'un outil de première nécessité́. Le pourcentage de personnes équipées en téléphonie mobile est estimé à 99,98 % au début de l'année 2022 (ANRT, 2022). En outre, les résultats de cette enquête révèlent également que c'est le pourcentage des personnes possédant les smartphones qui progresse : il a passé du 42,8 % au début de l'année 2016 à 91,1 % au début de l'année 2022, soit une progression de 48,3 %. La tablette et l'ordinateur portable gagnent du terrain et représente respectivement plus du quart (34 %) et plus de la moitié (50,8 %) du parc d'ordinateurs. Ces changements surviennent au détriment de l'ordinateur de bureau, qui a connu une régression notable. On enregistre plus de 31 millions d'internautes au Maroc et le pourcentage des utilisateurs accédant à Internet via les terminaux de la téléphonie mobile est de 94,8 %. On note également que 98,9 % des internautes (âgés de 5 ans et plus) utilisent les réseaux sociaux. Selon la même enquête (ANRT, 2022), le contexte sanitaire (Covid-19) a favorisé l'accélération de l'équipement et des usages numériques que ce soit pour le travail à distance, l'éducation à distance, les échanges avec les proches. Les réseaux sociaux continuent de capter un grand nombre de marocains. On note 23,8 millions d'utilisateurs au début de l'année, soit 63,4 % de la population totale. Ils sont 18,95 millions de marocains à se connecter sur Facebook. D'autres applications captent de plus en plus l'attention des internautes marocains : sur Instagram, on enregistre 9,3 millions d'utilisateurs, 5,97 millions d'utilisateurs sur TikTok, 5,5 millions de comptes sont recensés sur Snapchat, le nombre d'utilisateurs LinkedIn est de 3,5 millions, etc.

   Conscient du potentiel des outils technologiques pour améliorer la qualité de l'enseignement, le Maroc accorde une grande priorité au numérique en enseignement supérieur à travers l'ensemble des réformes mises en œuvre dans le secteur d'enseignement et à travers les différentes initiatives visant une intégration du digital à l'université marocaine. Nous citions à titre d'exemples : la réforme de l'enseignement (loi 0100) initiée en 2002/2003, le Projet Émergence de 2005, le Programme d'urgence (2009-2012), la vision stratégique (2015-2030), la loi cadre, le réseau MARWAN, le Campus Virtuel Marocain (2004), le Programme Génie sup (2006), le programme NAFIDA (2008), la Stratégie Nationale « Maroc Numeric 2013 ».

   Plusieurs universités marocaines se sont inscrites activement dans la restructuration du domaine des TIC et son usage en pédagogie universitaire à faire du digital un vecteur de développement humain et économique. L'intégration du numérique en enseignement supérieur visent à développer les usages des TIC dans le processus d'enseignement-apprentissage et à faciliter l'accès aux TIC en général et aux technologies mobiles en particulier.

   Suite à l'effet accélérateur de la pandémie covid19, toute université́ marocaine dispose, aujourd'hui, d'au moins d'un centre de ressources universitaires (centre e-learning, innovation...). Ce sont des structures de régulation, d'animation et de coordination de la formation ouverte et à distance basée sur les TIC. Il vise la promotion de la production et création de contenus numériques permettant de développer le digital Learning au sein des établissements de formation, le renfort de l'innovation pédagogique permanente, l'ancrage de la culture de l'échange et de la mutualisation et l'accès à distance à des ressources non disponibles localement. Le digital occupe de plus en plus une place prépondérante dans le processus d'apprentissage, en effet Le temps où les étudiants étaient groupés par des centaines dans un amphithéâtre pour recevoir en direct et d'une manière passive les informations émises par un professeur est révolu, ou en train de l'être. Pour une meilleure accessibilité, des connexions wifi sont installées dans les campus, des data center et des applications mobiles sont en cours création. De nombreuses universités utilisent maintenant des technologies mobiles et de créer des versions mobiles optimisées pour leurs sites Web ou de créer des applications autonomes qui peuvent être téléchargés à partir du « store » des applications mobiles. Ces applications et dispositifs mobiles nous offrent de nouvelles possibilités inédites d'enseignement et d'apprentissage.

   Pour une intégration efficace des technologies mobiles au sein de nos universités, nous aurons besoin de plus d'informations sur l'accès sur les dispositifs mobiles et leur utilisation pour aider les étudiants et les enseignants à adopter les pratiques d'apprentissage et d'enseignement plus efficaces.

   Dans cette recherche, nous partons du postulat selon lequel les technologies mobiles peuvent avoir un impact positif sur le développement des compétences des étudiants, et leurs habiletés technologiques, d'une part et à améliorer la pédagogie des enseignants, d'autre part. Toute porte à croire que l'usage des technologies mobiles dans l'éducation peut améliorer l'accès à d'autres possibilités d'apprentissage. D'où l'intérêt d'étudier le rapport qui existe entre l'intégration des technologies mobiles et leurs rôles en tant qu'outil favorisant l'accès au savoir.

   Dans ce document, nous partageons les résultats d'une recherche à propos la possession des technologies mobiles par les étudiants et leur utilisation pédagogique. Notre recherche vise à explorer les différents usages des technologies mobiles des étudiants, en accordant une attention particulière à leur utilisation personnelle ainsi que leurs pratiques d'apprentissage. Nous tentons également à identifier les limites et les obstacles rencontrées par les étudiants et les enseignants pour une intégration efficace de ces dispositifs mobiles dans un contexte universitaire. Ainsi nous posons les deux principales questions :

Q1 : Quelles sont les types d'usages des technologies mobiles chez les étudiants universitaires marocains ?

Q2 : Quelles sont les avantages de l'utilisation des dispositifs mobiles dans le processus d'enseignement-apprentissage d'une part et les obstacles et les limites qui freinent l'intégration de ces technologies en apprentissage d'autre part ?

   Dans la première section de ce document, nous avons présenté une introduction du sujet traité et la deuxième section expose une revue de littérature à partir de synthèses d'études antérieurs relatives à l'efficacité de l'apprentissage avec technologies mobiles et les recommandations formulées dans la littérature que nous avons pu identifier. La troisième partie traite l'objet de la présente recherche, la méthodologie et les questions de recherche. L'analyse des résultats de la recherche est présentée dans la section quatre. La dernière partie du présent document résume les conclusions de l'étude, discute des recommandations et des orientations pour une étude plus approfondie.

1. Revue de littérature

   La présence du téléphone mobile s'est accrue fortement depuis quelques années et la technologie mobile ne cesse de se réinventer et d'offrir de plus en plus de services sur les objets complexes et diversifiés que sont les smartphones. Selon Godwin-Jones (2017), le smartphone s'apparente plus à un micro-ordinateur qu'à un téléphone. Cette comparaison est née des différentes fonctions que peuvent maintenant soutenir les technologies mobiles. En effet, elles peuvent maintenant être utilisé pour envoyer des messages textes, prendre et modifier des photos, écouter des fichiers audio ou vidéos, prendre des notes, utiliser une calculatrice, consulter un calendrier, accéder à internet, participer à des réseaux sociaux et jouer à des jeux (Godwin-Jones, 2017) Taylor et Silver (2019) affirment que le téléphone cellulaire intelligent occupe désormais une place importante dans la société́ et que sa présence n'a pas fini de se faire ressentir. Ils ont noté une hausse remarquable de la possession d'un téléphone intelligent au niveau mondial autant dans les pays industrialisés que dans les pays développés ou en voie de développement. Cette tendance mondiale de massification du téléphone cellulaire se retrouve au Maroc, où l'on observe une augmentation constante du taux de possession de cet appareil. En effet, le pourcentage des personnes possédant les smartphones passe du 42,8 % au début de l'année 2016 à 91,1 % au début de l'année 2022, soit une progression de 48,3 % (ANRT, 2022).

   Par la massification du téléphone intelligent, il est aisé de constater que cet appareil se retrouve dans les classes (White et Mills, 2014), car les étudiants l'apportent où; ils vont (Vavoula et Sharples, 2008). Par ailleurs, le fort taux de possession d'appareils mobiles, tels que le téléphone intelligent, a contribué à l'essor d'un domaine récent communément nommé « m-leaming » ou « mobile-leaming » (apprentissage mobile) (Droui et al., 2013). Ce concept regroupe tous les appareils mobiles comme la tablette, l'ordinateur portable et l'assistant personnel intelligent (PDA). M-Learning est définit comme un type de e-learning, à distance ou en face, qui utilise les technologies mobiles, et conçus pour répondre de manière appropriée à la mobilité des étudiants et des préférences modernes (Droui et al., 2013).

   De nombreuses recherches sur l'apprentissage mobile ont confirmé l'acceptabilité et les potentiels de l'utilisation des appareils mobiles dans l'éducation ainsi que les avantages de leur intégration en classe pour l'apprentissage collaboratif et pour une participation active des étudiants. Kukulska-Hulme et al. (2009) indiquent que l'apprentissage mobile est l'un des domaines de développement les plus prometteuses grâces l'accessibilité progressée et l'évolution rapide des capacités des appareils portables en termes de vitesse de traitement, la taille d'écran, la capacité de mémoire, le volume de stockage et la connectivité du réseau. Selon ces auteurs, l'utilisation de ces appareils mobiles modernes peut améliorer la rétention et la réussite des étudiants, pour soutenir l'individualisation des apprentissages et pour atteindre le maximum de la population estudiantine.

   Une méta-analyse de 164 études publiées sur l'apprentissage-mobile, réalisée par Wu et coll. (2012), reportent un constat favorable pour ce type d'apprentissage mobile ; en effet, 86 % des études enregistrent des résultats positifs. Ces chercheurs notent que les étudiants universitaires occupent la première place en ce qui concerne l'usage des technologies mobiles pour l'apprentissage, suivis par les élèves des écoles primaires, puis des adultes ou des apprenants tout au long de la vie et enfin les élèves de l'école secondaire. Des recherches récentes ont montré l'efficacité positive de l'apprentissage mobile. Les étudiants universitaires préfèrent les podcasts à leurs manuels comme une aide à l'apprentissage et ceux qui utilisent les technologies mobiles sont plus motivés pour l'apprentissage que ceux qui ne les utilisent pas (Taleb et Sohrabi, 2012). De sa part Al-Fahad (2009) a constaté également que m-learning améliore la rétention chez les étudiants universitaires. De plus, le web 2.0 a un effet positif sur le m-learning (Terras and Ramsay, 2012). Uden (2007) note que les technologies mobiles offrent de nouvelles opportunités pour réaliser des activités pédagogiques à tout moment et à n' importe où. Les apprenants sont en plein contrôle, tout en ayant accès à des informations sur leurs propres dispositifs ; Ce qui leur offre ainsi une certaine liberté et indépendance aux étudiants dans leur apprentissage. Walker (2007) indique que l'activité d'apprentissage vécue par les propriétaires de mobile est unique du fait que la connaissance reçue est traitée dans un contexte réel et localisé, qui peut être tout à fait individuel et totalement différent de l'arrangement traditionnel de la salle de conférence classique et des laboratoires des sciences.

   Droui, El Hajjami et Ahaji (2013) ont pu identifier quelques avantages de l'apprentissage mobile sous différents aspects pédagogiques. En effet, l'utilisation des appareils mobiles en classe permettrait aux étudiants de se responsabiliser face à leurs apprentissages (Droui, 2012). Les technologies mobiles permettraient aussi la différenciation, l'évaluation, la réflexion, la collaboration et la résolution de problèmes (Thomas et O'Bannon (2013). Cependant, l'ubiquité́ est l'avantage le plus cité par plusieurs chercheurs (Traxler, 2009) et permet de choisir les moments opportuns d'apprentissage. Ces technologies mobiles présentent également des conséquences encourageantes concernant la motivation engendrée chez les étudiants (Thomas et O'Bannon, 2013).

   Cependant, l'intégration des dispositifs mobiles fait face à certaines contraintes. Vogel et al. (2009) ont énuméré les contraintes en trois dimensions qui sont les dimensions humaines (les distractions, le bruit, les différents niveaux de confort, et les différents niveaux de visibilité), la dimension de la conception (la petite taille de l'écran, la mémoire insuffisante, la vie de la batterie court, fonctions intégrées inadéquates et la complexité de l'ajout d'applications) et enfin la dimension institutionnelle (la vitesse du réseau et de la connectivité, le contenu et les limites de l'application logicielle software).

   Les dispositifs mobiles ne peuvent être utilisés que comme un complément ou une valeur ajoutée aux méthodes d'apprentissage existantes. Par conséquent, les efforts devraient être orientés à intégrer l'apprentissage mobile avec d'autres méthodes d'apprentissage. L'apprentissage mixte comme décrit par Kose (2010) combine l'enseignement en classe avec l'e-learning ou m-learning pour optimiser les avantages à la fois des interactions face à face et des méthodes d'apprentissage en ligne. Trois techniques sont utilisées dans l'intégration de dispositifs m-learning avec des instruments pédagogiques traditionnels. Un dispositif de m-learning peut être un outil de soutien (la communication , le partage de fichiers, un milieu de travail, la recherche d'information), un outil pédagogique (fournir aux apprenants des livres électroniques, des contenus éducatifs et autres matériels d'apprentissage, support aux apprenants pour réaliser leurs tâches d'apprentissage sur les appareils mobiles) et un outil d'évaluation (Ktoridou et Eteokleous,2005). L'apprentissage mobile présente l'opportunité pour libérer l'apprentissage au delà des murs de la classe (Droui, 2012).

   Bien que certaines recherches existent déjà sur l'utilisation de la technologie mobile dans l'enseignement supérieur, de nombreux facteurs qui influencent cette utilisation doivent encore être pleinement explorées. Il est donc important de déterminer quels dispositifs sont les plus utiles pour une utilisation académique. L'utilisation efficace des technologies mobiles exige que les élèves maitrisent des compétences numériques comme la possibilité d'accéder, de gérer et d'évaluer des ressources numériques. En outre, les étudiants pourraient utiliser de manière informelle de nombreuses applications différentes à des fins pédagogiques.

   Les technologies mobiles offrent de nouvelles possibilités d'apprentissage, mais elles ne garantissent pas l'efficience de l'apprentissage. Le fait d'avoir une meilleure compréhension des pratiques mobiles des étudiants encourage l'université à mettre en œuvre davantage des services et du soutien centrés sur l'étudiant. La formation technique et le développement des compétences émergent comme des facteurs importants ; en effet, les étudiants les aperçoivent à la fois comme plus important que la technologie elle-même.

   Ces questions d'accès et d'utilisation des technologies mobiles par les étudiants ont également des implications pour le développement professionnel de l'enseignant. Peu d'enseignants utilisent la technologie pour engager leurs étudiants dans le processus d'apprentissage. Généralement, les enseignants ne sont pas préparés à intégrer les technologies mobiles dans l'apprentissage, puisque la plupart des occasions de perfectionnement professionnel du corps professoral ne se concentrent pas spécifiquement sur cette technologie. Enfin, l'utilisation de la technologie est en outre influencée par la modalité des cours dans lesquels il est utilisé.

   Parce que la technologie évolue avec un rythme plus rapide que la recherche, la recherche dans l'apprentissage mobile est encore dans les stades relativement embryonnaires, avec les téléphones mobiles et les tablettes comme dispositifs les plus étudiés. Les implications des technologies mobiles les plus récents – tels que les tablettes et lecteurs de livres électroniques – sur l'apprentissage sont moins discutées. L'apprentissage mobile a souvent lieu en dehors d'un environnement d'apprentissage formel, et il tend à se personnaliser via des appareils mobiles personnels des utilisateurs.

2. Méthodologie

   Rappelons que l'objectif de la présente recherche est de repérer les différents usages des technologies mobiles chez les étudiants universitaires marocains et d'identifier les principaux obstacles rencontrés pour une intégration efficace de ces dispositifs en apprentissage. Nous optons alors pour une recherche exploratoire.

   L'échantillon de cette recherche comporte 586 étudiants de deux universités marocaines : l'université Mohammed V de Rabat (351 étudiants) et l'université Mohammed Premier de Oujda ( 235 étudiants). Nous avons regroupé ces étudiants en trois groupes en fonction de leurs orientations : Pôle Sciences (N=195, soit 33 %) ; Pôle Lettres et Sciences Humaines (N=193, soit 33 %) et Pôle Sciences juridiques économiques et sociales (N=198, soit 34 %). Le tableau montre la répartition des étudiants selon leurs établissements d'appartenance Les participants sont de premier cycle (N = 351, soit 59,9 %), master (N = 161, soit 27,5 %) et du doctorat (N =74, soit 12,6 %). L'échantillon est constitué de 44 % de femmes et 56 % des hommes, entre les âges de 18 et 38 (M = 22,4 ; SD = 5,14).

   Nous avons utilisé un questionnaire comme instrument pour collecter des données. Le questionnaire est composé de questions à choix uniques et multiples divisé en cinq sections. La première section permet de recueillir des renseignements personnels sur les répondants. Les questions de la section deux concernent la possession des dispositifs mobiles et leurs usages personnels. Dans la section trois, les questions examinent les types d'activités pédagogiques et les usages technologiques pour des fins pédagogiques. Les questions de la section quatre permettent d'identifier les perceptions relatives des étudiants aux technologies mobiles. La dernière section contient des questions sur les obstacles et limites de l'intégration des technologies mobiles sur le campus universitaire. Les questionnaires ont été administrés à 800 étudiants (300 appartenant à l'université Mohammed Premier- Oujda et 500 appartenant à l'université Mohammed V- Rabat), seuls 586 (235 et 351) qui ont répondu à cette enquête.

   En plus de l'enquête auprès des étudiants, nous avons procédé aux entrevues semi-ouvertes auprès de 10 enseignants pour compléter l'analyse quantitative des réponses issues du questionnaire.

3. Résultats et discussion

   Les résultats empiriques de cette étude sont organisés en trois sections afin de fournir des réponses aux questions de recherche comme analysé ci-dessous.

3.1. Usages des technologies mobiles

Question de recherche 1 : Quelles sont les types d'usages des technologies mobiles chez les étudiants universitaires marocains ?

3.1.1. Possession des technologies mobiles

   Des analyses descriptives (figure 1) concernant l'accès des étudiants montre que plus de 88 % des répondants (N = 516) possèdent un téléphone mobile (comme un iPhone, ou Android). Tandis que 20 % (N = 117) possèdent une tablette portable (comme iPad, tablette Android,) et 79 % (N = 463) ont un ordinateur portable. Cependant, seulement 18 % des répondants (N = 105) possèdent un ordinateur bureau fixe.

Figure 1. Possession des technologies mobiles

   La possession des téléphones mobiles est très répandue parmi les étudiants. Cependant, le sexe et la nature de la discipline de formation ont émergé comme ayant un impact sur la possession des téléphones mobiles. Les étudiants ont tendance à posséder des téléphones mobiles plus que les étudiantes (X2= 6,36, p = .012). Les étudiants appartenant aux établissements des sciences juridiques, économiques et sociales ayant tendance à posséder de téléphones mobiles plus que les répondants des établissements des sciences exactes et ceux des sciences humaines (X2= 16,97, p = 0,000). L'âge et le niveau d'études ne semblent pas avoir un impact sur la possession des téléphones mobiles chez nos répondants (respectivement X2= 2,87, p = 0,41 et X2= 1,75, p = 0,63).

3.1.2. Connexion à Internet

   La figure 2 montre que plus de 90 % des répondants (N = 528) possèdent une connexion internet à la maison : 61 % utilisent une connexion WIFI et 56 % utilisent La connexion 3G/4G. Cependant. seulement 8 % des répondants qui utilisent la connexion ADSL. Nous pouvons conclure que la connexion aux réseaux mobiles est beaucoup plus répandue que la connexion ADSL auprès des étudiants universitaires.

Figure 2. Connexion à internet

 

   Le tableau 1 montre que 492 étudiants (84 %) se connectent à internet via leur téléphone mobile. en second lieu vient les ordinateurs portables comme moyen de connexion à internet avec 404 répondants, puis les tablettes avec 87 étudiants et enfin les ordinateurs de bureau fixe avec 83 répondants.

Tableau 1. Dispositifs utilisés pour connexion internet

   Nous pouvons ainsi dire que les téléphones mobiles et les ordinateurs portables demeurent les appareils les plus utilisés par les étudiants universitaires pour une connexion internet.

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   Un des principaux objectifs de notre enquête était de mieux comprendre comment les élèves utilisent les applications mobiles à l'intérieur et en dehors du contexte d'apprentissage formel. Pour y remédier, nous avons demandé aux élèves quelles catégories d'applications qu'ils utilisent le plus souvent. Évidemment, comme le montre la figure 3, les étudiants utilisent souvent les dispositifs mobiles pour consulter les réseaux sociaux surtout le facebook et le wattsapp tandis que Twitter, skype et viber ne se sont utilisées que rarement par nos répondants.

Figure 3. Applications utilsées par les étudiants

   Ces derniers déclarent qu'ils utilisent souvent leurs dispositifs mobiles pour consulter les sites internet, chercher des ressources éducatifs, écouter de la musique, consulter des vidéos, prendre et échanger des photos, envoyer des sms et faire des jeux sérieux. Les applications académiques qu'ils ont déclaré avoir utiliser plus fréquement à l'université (portail mobile de l'université Mohammed V...) et des applications pour l'éducation (Flash Cards, iTunes U...), les références (comme par exemple le Dictionnaire) ; et la productivité (comme Dropbox...). En plus de ces catégories, dans une question ouverte, des étudiants ont declaré qu'ils ont utilisé fréquemment des applications (tels que Google et Safari) pour la recherche de l'information.

   Il nous parait intéressant d'explorer les activités que les étudiants font avec les dispositifs mobiles. La figure 4 montre que les étudiants utilisent beaucoup plus les téléphones mobiles que les autres technologies pour fréquenter les réseaux sociaux, envoyer un courrier, consulter les actualités, faire des tests d'évaluation, envoyer des sms, telecharger des logiciels et faire du chat.

Figure 4. Activités sur des dispositifs mobiles

   Cependant l'utilisation des tablettes restent encore loin par rapport aux usages des telephones mobiles. Les étudiants ont signalé d'autres activités d'apprentissage pour lesquels les appareils mobiles sont utilisés sont la recherche, la prise des notes et le téléchargement du matériel d'apprentissage.

   Ces résultats coïncident avec ceux des études antérieures. Chen et al. (2015) ont fait valoir que les étudiants peuvent effectuer une recherche, télécharger et stocker des matériaux basés sur le texte de recherche et de lire des ressources à l'aide de leurs appareils mobiles. Vazquez et al. (2009) ont énuméré les activités éducatives que les élèves utilisent avec des dispositifs m-learning, et ceux-ci incluent l'accès à des documents ou des bibliothèques de documents, participation à des cours et des tutoriels, et la lecture de messages asynchrones. Pratiquer des exercices en ligne et des questions d'auto-évaluation sont d'autres activités d'apprentissage que les élèves peuvent utiliser leurs appareils portables (Droui et al., 2013). De leur part, Chen et de Noyelles (2013) ont indiqué qu'à la suite de m-learning, les étudiants continuent à apprendre, à réviser et rester en rappel des consignes, à faire des tests et des quiz, et toutes les autres activités qui se déroulent dans la salle de classe une fois qu'ils quittent l'école pour la journée. Les professeurs peuvent utiliser la technologie mobile pour fournir le contenu aux étudiants et leur fournir le feedback en temps opportun.

   La communication est beaucoup plus facile avec les enseignants et les collègues. Ce qui rend l'apprentissage plus motivant et encourageant puisque les étudiants peuvent discuter et interagissent avec leurs collaborateurs pour expliciter leur conception (Jacob et Issac, 2007). Trinder (2005) a également indiqué que les apprenants utilisent les smartphones pour d'autres raisons, y compris le stockage de données et l'obtention des informations concernant des conférences attendues, les consignes des devoirs, les notes et les horaires.

   La figure 5 montre que nos étudiants utilisent les dispositifs mobiles pour des fins pédagogiques à l'extérieur de l'uni-versité plus qu'à l'intérieur de l'éta-blissement. La recherche d'information vient au premier rang dans les deux cas tandis que l'usage des dispositifs mobiles pour des communications et interactions vient au deuxième rang dans cas « hors université » et occupe la quatrième position dans l'autre cas.

Figure 5. Typologie des usages à l'université

   Les autres types d'usages (traitement de l'information, élaboration de contenu, suivi d'un cours en ligne) suivent le même ordre décroissant dans les deux cas. D'après ces résultats, nous retenons deux types d'usage principaux : recherche et accès à l'information et communications et interactions.

3. 2. Avantages et limites des usages des technologies mobiles

Question de recherche 2 : Quelles sont les avantages de l'utilisation des dispositifs mobiles dans le processus d'enseignement-apprentissage d'une part et les obstacles et les limites qui freinent l'intégration de ces technologies en apprentissage d'autre part ?

   D'après la figure 6, les étudiants estiment que les technologies mobiles leurs permettent de (par ordre décroissant) :

Figure 6. Avantages de l'utilisation des technologies mobiles

  1. Perfectionner la présentation d'un exposé (M= 95 %, SD=0,22)
  2. Aider à réaliser les travaux (M= 93 %, SD= ,25)
  3. Améliorer l'apprentissage des étudiants (M= 91 %, SD=0,28)
  4. Approfondir le contenu développé en classe (M=88 %, SD=0,32)
  5. Faciliter la collaboration avec les autres étudiants (M= 88 %, SD=0,32)
  6. Cueillir des données (prendre des photos....)(M= 87 % , SD=0,33 )
  7. L'accès aux documents du cours (M = 87 %, SD = 0,33)
  8. Améliorer la communication avec les professeurs (M= 84 %, SD=0,37)
  9. Engager activement les étudiants dans leurs apprentissages (M=83,4 %, SD=0,37)
  10. Augmenter leur intérêt pour le cours (M= 81 %, SD=0,39)
  11. Aider les étudiants à faire la révision de la matière vue en classe (M= 80 %, SD=0,39)
  12. Aider les étudiants à exprimer ouvertement leurs opinions (M=78 %, SD=0,41)
  13. Amener à réduire temps consacré à l'apprentissage (M=76 %, SD=0,44) 

   Selon les étudiants, les stratégies pédagogiques avec lesquelles l'usage des technologies mobiles sera plus bénéfique sont présentées par ordre décroissant (Figure 7) : exposé interactif (82 %), Suivre des cours en ligne (81 %), exposé magistral (78 %), Faire évaluation /test en ligne (77 %), Gestion des apprentissages (74 %), Travail en équipes (73,6 %), Etude de cas (73,6 %), Laboratoire « expérimentation » (67 %).

Figure 7. Stratégies utilisées avec les dispositifs mobiles

 

   D'après la figure 8, les étudiants estiment que les facteurs qui freinent l'utilisation des technologies mobiles en classe (par ordre décroissant du degré d'importance) :

  • Équipement matériel insuffisant ou défectueux
  • Non disponibilité de contenus multimédias éducatifs convenables
  • Cout élevé des technologies et des logiciels.
  • Formation inexistante, insuffisante ou médiocre
  • Un intérêt trop faible pour les TIC dans le cadre d'un usage pédagogique
  • Investissement important d'efforts et du temps sans résultat
  • Opposition de principe vis-à-vis des TIC
  • Difficultés techniques (taille écran, manipulation du clavier...)
  • Les outils traditionnels sont parfois suffisants

   L'intérêt et l'expertise des étudiants sont d'un grand potentiel pour le m-learning s'il est intégré dans leur programme d'apprentissage (Dale et Povey, 2009). Par conséquent, les téléphones mobiles peuvent fournir aux étudiants un moyen d'apprentissage individualisé (Kim et al., 2006) à travers la recherche sur Internet et à la bibliothèque pour les matériaux liés à l'apprentissage. Cet apprentissage ubiquitaire est rendu possible parce que les étudiants sont prêts à utiliser toutes les sources d'approches m-learning disponibles via les smartphones, les tablettes pour avoir accès à la connaissance et à l'information à tout moment et partout.

   En somme, deux idées principales qui émergent de nos résultats et qui pourraient être bénéfiques pour la promotion de l'apprentissage mobile à savoir : facilitation de l'apprentissage pour les étudiants et l'intégration de ces technologies par les enseignants dans leur cours.

   Nous estimons que les enseignants et les chercheurs doivent comprendre pourquoi les technologies innovantes ne remplissent pas la promesse d'améliorer l'enseignement et l'apprentissage. Une opportunité ici est de faciliter le développement professionnel spécialisé pour aider les enseignants à intégrer les technologies mobiles dans leur cours. Dans l'enquête, les étudiants ont signalé que les applications universitaires qu'ils ont utilisé le plus fréquemment étaient des applications pour recherche de l'information (Google, Safari), les applications de référence (Dictionnaire), les applications scolaires (Mobile Learn), et des applications de gestion des ressources (Dropbox..). Nous suggérons que, en tant que point de départ, les institutions établissent une liste de ces applications académiques familières et fréquemment utilisés par les étudiants dans le but d'aider enseignants à intégrer ces applications dans leurs cours.

   Lors de l'intégration d'une application mobile, les enseignants devraient envisager des limitations techniques pertinentes et identifier quels appareils possèdent leurs étudiants. Par exemple, la plupart des étudiants possèdent soit un appareil Android ou iPhone, de sorte que les enseignants doivent faire en sorte que toute application académique fonctionne sur les deux systèmes. Outre les aspects techniques, les enseignants devraient envisager d'utiliser des pratiques pédagogiques solides pour soutenir leurs activités d'apprentissage mobile. Ces activités doivent être conçues pour soutenir un objectif d'apprentissage significatif, comme le partage des événements actuels et des ressources via facebook par exemple et en utilisant les sondages effectués par message texte pour engager les étudiants dans les grandes classes.

Conclusion

   L'usage des technologies mobiles dans l'enseignement supérieur est à la hausse. Les étudiants utilisent leurs appareils mobiles surtout pour l'apprentissage informel autonome plutôt que dans le contexte académique formel. Ce qui rend un peu difficile d'obtenir une idée précise sur l'usage pédagogique. Dans cette étude, nous avons recueilli des données sur la possession des appareils mobiles chez les étudiants de l'université Mohammed V de Rabat au Maroc. Nous avons également exploré les pratiques d'apprentissage des étudiants en se concentrant sur les interactions entre les technologies, les contenus et les méthodes pédagogiques. Les résultats indiquent que les apprenants ont besoin de plus d'accès à des dispositifs d'enseignement convivial, tels que des tablettes, et un soutien supplémentaire à intégrer les technologies mobiles pour l'apprentissage. Les résultats aident aussi à clarifier les orientations futures du développement du corps professoral. Les enseignants doivent acquérir des connaissances à propos de ces technologies innovantes et de les intégrer dans leurs cours, ainsi que d'être en mesure de soutenir les pratiques d'apprentissage mobiles des étudiants.

   Cette étude traite les usages des appareils mobiles pour l'apprentissage chez les étudiants universitaires au Maroc. Les résultats montrent qu'il y a un écart entre la possession des élèves des appareils mobiles et l'usage effectif à des fins académiques. Comment pouvons-nous aider à combler cette lacune ?

   Alors que les participants ont été invités à répondre aux questionnaires de leur expérience personnelle qu'ils ont déjà eu lors de l'utilisation de leur mobile pour l'apprentissage, certains élèves pourraient avoir répondu aux questionnaires en partie sur leurs connaissances théoriques plutôt que sur leur expérience individuelle pratique. Par conséquent, il peut y avoir une certaine forme de subjectivité dans les réponses données par les participants.

   L'article se termine par des recommandations et des futurs travaux de recherche. Tout d'abord, cette étude devrait être étendue à d'autres étudiants universitaires au Maroc afin de mieux comprendre l'utilisation des appareils mobiles dans l'enseignement supérieur. Deuxièmement, plus de recherche doit être effectuée en ce qui concerne les tablettes et l'utilisation du téléphone intelligent afin de mettre à disposition des informations détaillées aux universitaires et non-universitaires, afin qu'ils puissent fournir un apprentissage de qualité aux étudiants. Troisièmement, étant donné que l'apprentissage mobile se répand rapidement et susceptible de devenir l'un des moyens les plus efficaces de fournir l'apprentissage en enseignement supérieur à l'avenir, il est nécessaire de se pencher sur les moyens d'adapter le dispositif facilement pour l'apprentissage. Il est également important d'examiner l'implication de l'adoption de l'apprentissage mobile en termes de confidentialité et de sécurité.

   Sur la base des résultats de cette recherche, nous recommandons également les trois points suivants :

  • promouvoir les possibilités d'accroître l'accès des étudiants aux tablettes mobiles.

  • mettre en place un groupe de discussion de la faculté pour l'apprentissage mobile afin de discuter de la façon dont les enseignants innovants utilisent ces technologies dans les salles de classe.

  • créer des opportunités de développement professionnel du corps professoral, en particulier sur le thème de l'apprentissage mobile.

Mohamed Droui,
École Supérieure de l'éducation et de la formation
Université Mohammed Premier-Oujda
Laboratoire CEDUC, UMPO

Mohammed Oudrhiri
Faculté des sciences de l'éducation,
Université Mohammed V de Rabat

Cet article est sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International. https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/deed.fr

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