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Soutien scolaire en milieu urbain au Maroc :
entre soutien privé et usage d'Internet.
Quelle évolution et quels changements ?

Ahmed Rhazal, Lotfi Ajana,
Jalal Khouna, Abdelkrim El hajjami
 

Résumé
Le but de cette étude est de revisiter la perception des élèves marocains au sujet du soutien scolaire privé dans l'enseignement secondaire qualifiant (enseignement privé et enseignement public), les raisons d'y recourir, le nombre d'heures hebdomadaires dédiées au soutien scolaire, ainsi que son apport potentiel à la réussite scolaire. Notre étude s'intéresse aussi à l'intérêt que porteraient les élèves au soutien scolaire par Internet. Un questionnaire est utilisé pour recueillir leurs réponses.

Cet article présente les résultats de cette étude, réalisée en 2016, et leur interprétation, en effectuant une comparaison avec une étude précédente réalisée en 2012.

Mots clés : soutien scolaire privé, nécessité du soutien scolaire, réussite scolaire, recours à Internet.

Introduction

   Les difficultés rencontrées par les lycéens les amènent à recourir à différentes formes de soutien scolaire, parmi lesquelles le soutien scolaire privé ou le recours à Internet. En effet, selon Bray (1), « le soutien scolaire est profondément enraciné dans la culture de plusieurs pays. (...) Au début du XXIe siècle, il s'est imposé en Europe orientale et en Asie centrale et a pris une importance croissante en Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Australasie et en Afrique ».

   Au Maroc, la Charte Nationale d'Éducation et de Formation (2) a déjà mentionné le « soutien pédagogique » (en 1999) dans le levier 7. Le Projet E1.P5 du Programme d'Urgence (3) visait à « lutter contre le redoublement et le décrochage scolaire », à travers « la mise en place d'un dispositif de suivi personnalisé pour les élèves, de la mise en place de soutien aux élèves en difficulté et de sessions de mise à niveau pour lutter contre le redoublement ». Le soutien préconisé est un soutien à l'intérieur des établissements scolaires. De plus, le Rapport national EPT 2011 (4) évoquait l'« Accompagnement Scolaire » qui tente de développer des « démarches novatrices » (...) en vue de promouvoir « la veille éducative au sein de l'école ». Plus récemment, la Vision Stratégique de la Réforme 2015-2030, présentée par le Conseil Supérieur de l'Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (5), préconise la mise en place de soutien scolaire, d'aide parascolaire et d'accompagnement scolaire en faveur des apprenants en difficulté (leviers 1, 7 et 20).

   Différentes définitions du soutien scolaire en général et du soutien scolaire privé (cours particuliers) existent. Selon la définition de Glasman (2004) (6), les cours particuliers sont des cours « donnés à titre payant, en dehors des heures scolaires, dans les disciplines académiques que les élèves apprennent à l'école ». Ils sont donnés « par des prestataires qui peuvent être des enseignants ou des étudiants, le faisant à titre individuel ou dans le cadre d'une structure commerciale qui les rémunère ou les met en relation avec les clients ».

   Les cours privés (soutien scolaire payant) sont le plus souvent définis comme l'« encadrement supplémentaire dans les matières académiques, figurant au programme des examens, et qui est donné aux élèves en dehors des heures de classe contre rémunération » (Foondun, 2002) (7). Tansel et Bircan (2006) (8), quant à eux, définissent le soutien scolaire privé comme « l'enseignement en dehors du système scolaire formel où le tuteur enseigne un ou des sujets particuliers en échange d'un gain financier ».

   La forme la plus courante pour les élèves marocains est celle des cours privés, couramment appelée « heures supplémentaires » ou tout simplement « les heures ». C'est ce que nous désignons par « soutien scolaire » dans toute notre étude qui essaie de questionner la conception qu'ont les élèves du soutien scolaire en général et du soutien scolaire privé en particulier. Nous essayons aussi de cerner l'intérêt des élèves pour le soutien scolaire par Internet. Nous nous posons donc les questions suivantes :

  • Y a-t-il un besoin réel de soutien scolaire pour les élèves marocains ?
  • Pourquoi et dans quelle mesure ont-ils recours au soutien scolaire ?
  • Est-ce que les élèves marocains font usage d'Internet pour le soutien scolaire, et dans quelle mesure ?

   Cette étude a été réalisée au cours de l'année 2016 et fait suite à une étude précédente réalisée en 2012 par Rhazal et al. (9). Une comparaison sera faite entre les résultats des deux études.

1. Méthodologie

1.1. Échantillon choisi, taille et caractéristiques

   La population visée est constituée d'élèves de l'enseignement secondaire qualifiant marocain en milieu urbain. Nous visons à la fois l'enseignement public et l'enseignement privé.

   Nous n'avons pas pris dans notre échantillon des élèves littéraires de l'enseignement privé, vu que ceux-ci ne représentent que 6,2 % de l'ensemble des élèves inscrits dans l'enseignement qualifiant secondaire privé, qui lui-même ne représente que 8,8 % de l'ensemble des élèves inscrits dans l'enseignement secondaire qualifiant marocain -public et privé confondus- (voir le Recueil Statistique de l'Éducation 2015-2016 (10)).

   Nous avons opté pour un échantillonnage aléatoire. Pour cela, nous avons déterminé la taille de l'échantillon à prendre à un niveau de confiance de 95 % (coefficient z=1,96 selon la loi normale centrée réduite), avec une proportion p= 0,5 et une marge d'erreur m=0,06 (6 %) [1]. Nous avons obtenu une taille d'échantillon de 267. Nous avons finalement travaillé sur un échantillon de 297 élèves en milieu urbain.

   Notre échantillon présente les caractéristiques suivantes :
Niveau : secondaire qualifiant.
Milieu : urbain.
Nombres de questionnés : 297.
Sexe des répondants : 48,5 % de garçons, 51,5 % de filles.

   Le tableau suivant montre l'effectif privé/public :

Tableau 1 : Effectif privé/public.

Effectif

Pourcentage

Enseignement Privé

73

25 %

Enseignement Public

224

75 %

Total

297

100 %

   La distribution globale est la suivante :

Tableau 2 : Effectif selon les filières.

Tronc Commun Sciences

1re Lettres et Sciences Humaines

1re Sciences Expérimen-tales

2e Sciences Physiques

2e Lettres

2e Lettres et Sciences Humaines

2e Sciences Mathématiques

Total

Privé

24

16

15

18

73

Public

45

52

33

30

12

18

34

224

Total

69

52

49

45

12

18

52

297

   La distribution scientifiques/littéraires est la suivante :

Tableau 3 : Effectif Littéraires/Scientifiques.

Effectif

Pourcentage

Littéraires

82

28 %

Scientifiques

215

72 %

Total Global

297

100 %

1.2. Description du questionnaire

   Le questionnaire a été présenté en langue arabe. Il est composé d'une introduction, suivie des renseignements concernant le sexe, l'enseignement (public ou privé), le niveau scolaire et la filière de l'élève. Le corps du questionnaire est composé de 11 questions qui seront détaillées lors de la présentation des résultats obtenus. Les réponses ont été présentées selon l'échelle de Likert dans le cas des questions 1, 3 et 6.

2. Résultats et discussion

   Cet article présente les résultats saillants obtenus dans cette étude, et une comparaison avec les résultats d'une étude précédente réalisée en 2012 par Rhazal et al. (9).

2.1. Nécessité du soutien scolaire

   C'est une question fermée à choix unique relative à la nécessité du soutien scolaire où il est demandé aux élèves d'indiquer le degré de nécessité du soutien scolaire parmi les quatre modalités suivantes : non nécessaire, relativement nécessaire, nécessaire, fortement nécessaire. La figure suivante présente la comparaison des résultats (2012-2016) :


Figure 1 : Nécessité du soutien scolaire.

   Le pourcentage des enquêtés estimant que le soutien scolaire n'avait aucune nécessité a diminué presque de moitié (passé de 9 % à 5 % de 2012 à 2016), alors que 94 % l'estiment nécessaire (de relativement nécessaire à fort nécessaire) en 2016 contre seulement 87 % en 2012.

   La nécessité du soutien scolaire est une tendance en nette augmentation. Elle constitue un besoin réel pour la majorité des élèves enquêtés.

2.2. Raisons du recours au soutien scolaire

   La deuxième question est une question fermée multiple, où l'élève peut choisir plusieurs réponses parmi 9 modalités. Il s'agit d'essayer de cerner les raisons pour lesquelles les élèves ont recours au soutien scolaire. Les résultats sont regroupés dans la figure suivante (2012 et 2016) : (La somme des pourcentages n'est pas égale à 100 du fait des réponses multiples).


Figure 2 : Raisons du recours au soutien scolaire (en pourcentage).

   La plus importante raison est « mieux assimiler les cours », choisie par près de 63 % des élèves pour l'étude 2012 et par 59 % pour l'étude 2016. Les choix suivants portent sur le besoin de « pallier le manque de travail à la maison » choisi respectivement par 37 % (2012) et par 43 % (2016) et le besoin d'« apprendre la méthodologie de travail » choisi par 33 % des élèves (2012) contre 42 % (2016). Les réponses des élèves n'ont donc pratiquement pas changé.

Le premier et le deuxième choix interpellent la qualité de l'enseignement marocain : pourquoi les élèves « n'arrivent-t-ils pas à assimiler leurs cours et à travailler de manière méthodique » ?

2.3. Aide à la réussite ?

   La troisième question est une question fermée unique où on demande aux élèves s'ils pensent que le soutien scolaire favorise la réussite scolaire et où ils doivent choisir entre 3 modalités : Non – Relativement – Oui. Les résultats sont présentés dans la figure suivante :


Figure 3 : Le soutien scolaire favorise-t-il la réussite scolaire ?

   Le pourcentage de « non » a diminué de 6 % à 1 %, et le pourcentage de « oui » a augmenté de 41 % à 48 %. Ceci montre bien qu'une grande partie des élèves questionnés estiment que le soutien scolaire favorise la réussite scolaire (97 % en 2016 contre 92 % en 2012).

2.4. Nombre de matières dans lesquelles l'élève prend des cours privés

   Cette question est une question fermée unique où l'élève doit indiquer le nombre de matières où il a recours au soutien scolaire (de 1 à 10). Nous prenons en compte uniquement les réponses des enquêtés ayant répondu à la fois à la question relative au nombre de matières de soutien scolaire et à celle relative au nombre d'heures hebdomadaires consacrées au soutien scolaire. Les résultats sont les suivants :


Figure 4 : Nombre de matières où l'élève a recours au soutien scolaire (en pourcentage).

   En 2012, 48 % des élèves questionnés avaient recours au soutien scolaire en 2 matières, alors qu'en 2016 ils ne sont plus que 27 %. Par contre, la tendance à faire du soutien scolaire pour un grand nombre de matières (4 et 5 matières) a augmenté. Notons aussi que la réponse « aucune matière » est passée de 14 % à 15 %, et que la tendance à recourir au soutien scolaire pour un petit nombre de matières (2 ou 3) a diminué.

   Globalement, il y a donc une légère augmentation en ce qui concerne le nombre de matières de soutien scolaire.

   En croisant ensuite les résultats de l'étude 2016 relatifs à l'« aide à la réussite » et ceux relatifs « au nombre de matières où l'élève a recours au soutien scolaire », nous obtenons le tableau suivant :

Tableau 4 : Tableau croisé Aide à la réussite/ Nombre de matières de soutien scolaire.

Nombre de Matières de Soutien Scolaire

Total

0

1

2

3

4

5

6

Non Réponse

Le soutien scolaire favorise-t-il
la Réussite Scolaire ?

Non

1

0

1

0

1

0

0

1

4

Relativement

25

41

35

21

14

8

0

2

146

Oui

15

12

45

36

22

11

1

0

142

Non Réponse

3

0

1

1

0

0

0

0

5

Total

44

53

82

58

37

19

1

3

297

   Parmi les 4 élèves ayant répondu « Non » à la question « Le soutien scolaire aide-t-il la réussite scolaire ? », un seul a opté pour la réponse « 0 matière de soutien scolaire » et un autre n'a pas donné de réponse à la question relative au « Nombre de matières où il a recours au soutien scolaire », alors que 2 élèves ont recours au soutien scolaire (2 h/semaine pour l'un et 4h/semaine pour l'autre).

   Parmi les 288 élèves ayant opté pour les choix « Relativement » ou « Oui » en réponse à la question « le soutien scolaire aide-t-il les élèves à avoir de meilleurs résultats scolaires ? », et qui sont respectivement de 146 et 142, 40 élèves ont choisi « 0 matière de soutien scolaire » malgré leur choix concernant la question « le soutien scolaire aide-t-il les élèves à avoir de meilleurs résultats scolaires ? ». Ceci pourrait s'expliquer probablement par un manque de moyens financiers.

2.5. Moyenne hebdomadaire d'heures de soutien scolaire et pourcentage d'élèves recourant au soutien scolaire

   La cinquième question est une question ouverte numérique consacrée au nombre d'heures hebdomadaires consacrées par les élèves au soutien scolaire. Nous donnons uniquement les résultats de l'étude de 2016, vu que l'étude réalisée en 2012 ne comportait pas de question concernant le nombre d'heures hebdomadaires de soutien scolaire.

   Concernant cette question, nous prenons en compte uniquement les réponses des enquêtés ayant répondu à la fois à la question relative au nombre de matières de soutien scolaire et à celle relative au nombre d'heures de soutien scolaire. Les résultats sont présentés dans la figure suivante :


Figure 5 : Pourcentage d'élèves suivant des cours de soutien,
en nombre d'heures hebdomadaires.

   Parmi les élèves questionnés, 85 % recourent au soutien scolaire, les élèves de l'enseignement privé plus que ceux de l'enseignement public (respectivement 89 % contre 83 %), et parmi ces derniers les littéraires moins que les scientifiques (respectivement 75 % contre 87 %).

   Pour les mêmes élèves, les moyennes d'heures hebdomadaires dédiées au soutien scolaire sont les suivantes :

Tableau 5 : Moyenne d'heures hebdomadaires de soutien scolaire.

Enseignement (Privé + Public)

Enseignement Privé

Enseignement Public

Littéraires + Scientifiques

Littéraires

Scientifiques

6,3

7,8

5,7

5,2

6,0

   Les faits suivants (tous concernant l'étude 2016) sont à noter :

  • La moyenne globale hebdomadaire d'heures de soutien scolaire pour l'ensemble est de 6,3 heures/semaine, ce qui est important.

  • La moyenne hebdomadaire d'heures de soutien scolaire est plus élevée dans l'enseignement privé (7,8 h/semaine) que dans l'enseignement public considéré globalement (5,7 h/semaine).

  • La moyenne hebdomadaire d'heures de soutien scolaire est plus élevée (7,8 h/semaine) pour les élèves de l'enseignement privé (échantillon composé uniquement d'élèves scientifiques) que pour les élèves scientifiques de l'enseignement public (6,0 h/semaine).

  • La moyenne hebdomadaire d'heures de soutien scolaire est plus élevée pour les élèves scientifiques de l'enseignement public (6,0 h/semaine) que pour les élèves littéraires de l'enseignement public (5,2 h/semaine).

   On constate qu'un pourcentage élevé parmi les enquêtés bénéficie du soutien scolaire, et ce pourcentage est plus important dans l'enseignement privé que dans l'enseignement public. Cela nous pousse à nous poser plusieurs questions :

  • Pourquoi les élèves du privé, dont les parents payent la scolarisation, recourent-il au soutien scolaire ? L'enseignement fourni au sein des institutions privées ne devrait-il pas suffire à l'instruction de leurs élèves ?

  • Cela ne traduit-il pas les malaises de l'enseignement marocain ? Car un recours aussi massif au soutien scolaire payant n'interpelle-t-il pas la qualité du système éducatif marocain ?

   Ces résultats concernent bien sûr des élèves en milieu urbain, où le soutien scolaire est généralement plus développé qu'en milieu rural, mais néanmoins ils sont plus qu'inquiétants.

2.6. Recours à Internet pour le soutien scolaire

   La sixième question est une question fermée unique bimodale relative au recours à Internet pour les besoins de soutien scolaire (oui-non).

2.6.1. Pourcentage d'élèves ayant recours à Internet

   La figure 6 présente les résultats obtenus concernant le recours à Internet, correspondant aux 2 études (années 2012 et 2016). Nous effectuons le calcul (pour l'étude de 2016) en ne tenant pas compte des élèves qui n'ont pas donné de réponse à la question 6 (recours à Internet pour le soutien scolaire) et/ou à la question 9 (nombre d'heures de soutien scolaire par Internet).


Figure 6 : Recours à Internet pour le soutien scolaire (2012/2016).

   Près de 70 % des élèves affirment recourir au soutien scolaire par Internet (pour les deux études), contre près de 30 % qui affirment ne pas y recourir. La comparaison entre les deux études (2012 et 2016) montre que le recours au soutien scolaire par Internet a légérement diminué depuis 2012. Mais nous devons prendre en compte le fait que l'échantillon choisi en 2012 ne comportait que des classes scientifiques.

   La comparaison (fig. 7) des résultats de 2012 (l'échantillon était composé d'élèves scientifiques uniquement) avec ceux des élèves scientifiques (enseignement privé et enseignement public confondus) de 2016 montre que l'usage d'Internet pour le soutien scolaire a très légérement diminué de 2012 à 2016 : il est passé de 72 % à 70 %.


Figure 7 : Recours à Internet pour le soutien scolaire (2012/2016)
concernant les élèves scientifiques.

   La figure 8 montre l'usage d'Internet pour le soutien scolaire selon le type d'enseignement (concernant l'étude 2016).


Figure 8 : Recours à Internet pour le soutien scolaire (selon le type d'enseignement, 2016).

   Le recours à Internet pour le soutien scolaire est plus important pour les élèves de l'enseignement privé que pour ceux de l'enseignement public (respectivement 73 % contre 62 %), et parmi ces derniers il est plus important pour les scientifiques que pour les littéraires (respectivement 68 % contre 54 %).

2.6.2. Usage d'Internet selon le niveau scolaire

   Dans ce paragraphe, nous essayons de déterminer le pourcentage de recours au soutien scolaire par Internet selon le niveau scolaire (TC : Tronc commun , 1 AB : 1ère Année du Baccalauréat , 2 AB : 2e année du baccalauréat, Sc : Scientifiques, L : Littéraires). Les résultats sont présentés sur la figure suivante :


Figure 9 : Usage d'Internet pour le soutien scolaire (selon le niveau scolaire, 2016).

   Les points suivants sont à noter (étude 2016) :

  • Les résultats pour l'enseignement privé et ceux pour l'enseignement public montrent que le recours au soutien scolaire par Internet est le même pour le Tronc Commun, alors qu'il est plus élevé dans l'enseignement privé que dans l'enseignement public pour la 1ère année du baccalauréat ainsi que pour la 2ème année du baccalauréat.

  • Les résultats pour l'enseignement privé (où nous avons sondé des élèves scientifiques uniquement) et pour les élèves scientifiques de l'enseignement public montrent que le recours au soutien scolaire par Internet est le même pour le Tronc Commun (67 %), alors qu'il est plus élevé dans l'enseignement public (79 %) que dans l'enseignement privé (75 %) pour la 1ère année du baccalauréat, mais plus élevé dans l'enseignement privé (76 %) que dans l'enseignement public (73 %) pour la 2ème année du baccalauréat.

  • Concernant l'enseignement public, nous pouvons dire que le recours au soutien scolaire est plus important pour les élèves scientifiques que pour les élèves littéraires.

   Le recours à Internet pour les besoins de soutien scolaire a donc tendance à s'accentuer à partir de la 1ère année bac.

2.7. Préférence pour les sites ou les forums 

   La septième question est une question semi-ouverte à réponses multiples où il est demandé à l'élève d'indiquer s'il accède à des sites, des forums et/ou autres et les citer. La figure suivante montre les résultats des deux études (2012 et 2016).


Figure 10 : Accès aux sites, forums ou autres (2012/2016).

   Concernant la présente étude (2016), les deux tiers des élèves (67 %) recourent uniquement à des sites de soutien scolaire, 18 % accèdent à des sites et des forums et 8 % seulement accèdent uniquement à des forums. 4 % des élèves recourent à d'autres ressources comme des cours sur YouTube par exemple.

   Le questionnaire utilisé en 2012 comportait cette même question, mais la réponse était unique. La comparaison précédente a donc porté uniquement sur les mêmes réponses. La tendance pour l'usage des sites est presque la même pour les deux études, et le recours aux forums uniquement a diminué (passé de 28 % à 8 %).

2.8. Type de contenu

   La huitième question est une question fermée unique : il est demandé à l'élève d'indiquer le type de contenu auquel il a accès parmi 3 modalités : Cours - Exercices - Les deux à la fois. Les résultats obtenus sont regroupés dans la figure suivante :


Figure 11 : Accès aux cours ou aux exercices (2012/2016).

   Concernant l'étude 2016, presque deux tiers des élèves (65 %) utilisent à la fois les cours et les exercices, 19 % accèdent aux exercices uniquement et 16 % aux cours uniquement. Les élèves recherchent donc légèrement plus les exercices que les cours sur Internet. Il resterait bien sûr à savoir si ces cours et ces exercices répondent réellement aux besoins des élèves.

   D'autre part, la comparaison des résultats des deux études (2012 et 2016) montre que la tendance est la même pour les deux études, à savoir plus d'intérêt pour les exercices que pour les cours ; mais l'accès à la fois aux cours et aux exercices a été le choix du plus grand nombre d'élèves selon les résultats des deux études.

2.9. Nombre d'heures hebdomadaires de soutien scolaire par Internet

   Cette question est une question ouverte numérique : il est demandé à l'élève d'indiquer le nombre d'heures hebdomadaires dédiées au soutien scolaire par Internet. Nous donnons uniquement les résultats de l'étude de 2016, vu que l'étude réalisée en 2012 ne comportait pas la même question.

   Nous nous intéressons d'abord au pourcentage d'élèves (parmi les enquêtés) recourant au soutien scolaire par Internet. Nous effectuons le calcul en ne tenant pas compte des élèves qui ont n'ont pas donné de réponse à la question 6 et/ou à la question 9, et en les classant par nombre d'heures hebdomadaires.


Figure 12 : Pourcentage d'élèves recourant au soutien scolaire par Internet,
en nombre d'heures hebdomadaires.

   D'après la figure 12, 65 % d'élèves recourent au soutien scolaire par Internet, les élèves de l'enseignement privé plus que ceux de l'enseignement public (respectivement 73 % contre 62 %), et parmi ces derniers les littéraires moins que les scientifiques (respectivement 54 % contre 68 %).

   Les élèves recourant au soutien scolaire par Internet ont indiqué une réponse allant de 1 heure à 12 heures par semaine. Les moyennes d'heures hebdomadaires dédiées sont les suivantes :

Tableau 6 : Moyenne d'heures hebdomadaires de soutien scolaire par Internet.

Enseignement (Privé + Public)

Enseignement Privé

Enseignement Public

Littéraires + Scientifiques

Littéraires

Scientifiques

3,9

3,5

4,1

4,3

4,0

   Les faits suivants sont à signaler :

  • La moyenne globale hebdomadaire d'heures de soutien scolaire par Internet pour l'ensemble est de 3,9 heures/semaine.

  • La moyenne hebdomadaire d'heures de soutien scolaire par Internet est moins élevée dans l'enseignement privé (3,5 h/semaine) que dans l'enseignement public considéré globalement (4,1 h/semaine).

  • La moyenne hebdomadaire d'heures de soutien scolaire par Internet est moins élevée pour les élèves de l'enseignement privé (échantillon composé uniquement d'élèves scientifiques, 3.5 h/semaine) que pour les élèves scientifiques de l'enseignement public (4,0 h/semaine).

  • La moyenne hebdomadaire d'heures de soutien scolaire par Internet est moins élevée pour les élèves scientifiques de l'enseignement public (4,0 h/semaine) que pour les élèves littéraires de l'enseignement public (4,3 h/semaine).

   Ces résultats montrent qu'un pourcentage élevé parmi les enquêtés recourt au soutien scolaire par Internet, avec un volume hebdomadaire d'à peu près 4 heures en moyenne. Ceci nous amène à nous poser les mêmes questions concernant la qualité du système éducatif marocain (les mêmes que celles du paragraphe 2.5).

2.10. Nombre global d'heures hebdomadaires de soutien scolaire

   Nous nous intéressons ici à la somme des heures de soutien scolaire privé et des heures de soutien scolaire par Internet (étude de 2016 uniquement). Les résultats obtenus sont les suivants (fig. 13) :


Figure 13 : Pourcentage d'élèves suivant des cours de soutien (Privé + Internet),
en nombre global d'heures hebdomadaires (2016).

   D'après la figure précédente, 90 % d'élèves recourent au soutien scolaire (privé et/ou par Internet), les élèves de l'enseignement privé plus que ceux de l'enseignement public (respectivement 96 % contre 88 %), et parmi ces derniers les littéraires presque autant que les scientifiques (respectivement 88 % contre 89 %).

   Ces chiffres montrent le recours intensif des élèves au soutien scolaire. En effet, en moyenne près de 80 % d'élèves suivent au moins 4 heures de soutien scolaire (privé et/ou par Internet) par semaine.

   Les moyennes globales d'heures hebdomadaires dédiées au soutien scolaire sont les suivantes :

Tableau 7 : Moyenne globale d'heures hebdomadaires de soutien scolaire.

Enseignement (Privé + Public)

Enseignement Privé

Enseignement Public

Littéraires + Scientifiques

Littéraires

Scientifiques

8,7

9,9

8,2

7,0

8,9

   Globalement, le recours au soutien scolaire est plus important pour les élèves de l'enseignement privé que pour ceux de l'enseignement public (respectivement 9,9 heures/semaine contre 8,2 heures/semaine).

   Notons aussi que le nombre d'heures hebdomadaires de soutien scolaire (enseignement privé et enseignement public confondus) avoisine les 9 heures/semaine, ce qui constitue presque 2 heures/jour 5 jours/semaine.

2.11. Comparaison avec d'autres pays

   Une étude officielle citée par Sobhy (2012, p. 49) (11) a révélé qu'en Égypte 81 % des ménages avaient des enfants bénéficiant d'un soutien scolaire privé au niveau secondaire, tandis que 69 % bénéficiaient d'un soutien scolaire au primaire et au collège (74 % au collège et 50 % au primaire).

   En Jordanie, des études montrent qu'en classe terminale de l'enseignement secondaire (12e année), la branche scientifique a enregistré la plus forte demande de soutien privé (84 %), suivie de la branche littéraire (78 %) et d'autres programmes (38 %). Cette distribution montre l'importance cruciale de la 12éme année comme point de transition vers l'enseignement supérieur et vers d'autres occasions de la vie, pour les parents et les étudiants (Ali, 2013, p.112) (12).

   En Tunisie, un nombre particulièrement élevé d'élèves du secondaire, plutôt que de suivre les enseignements proposés par les établissements, préfère suivre des enseignements en dehors de tout contexte scolaire : 70 % des élèves du pays suivent des enseignements hors contexte scolaire, et 54 % des futurs diplômés des écoles secondaires prennent des leçons particulières dispensées par les enseignants de leur école (OCDE, 2013, p. 170) (13).

   Aux Émirats Arabes Unis, interrogés sur leurs expériences en matière de tutorat privé, 66 % des étudiants ont déclaré avoir recouru au soutien scolaire privé lors de leur dernière année de scolarité au secondaire, pour une ou plusieurs matières. Concernant l'année précédente, seuls 53 % des étudiants interrogés ont déclaré avoir suivi des cours dans une ou plusieurs années précédentes (Farah, 2011, p. 2) (14).

   Concernant le Canada, Aurini et Davies (2013, p.157) (15) ont rapporté que 33 % des parents canadiens ont payé des études supplémentaires à leurs enfants, et 21 % des enfants de 9 ans ont reçu une sorte de soutien privé.

   En Angleterre et au Pays de Galles, en 2009, 40 % des jeunes de Londres ont déclaré avoir suivi des cours privés, contre 17 % en moyenne dans le reste du pays. En 2014, cet écart s'est légèrement réduit mais reste important (37 % contre 20 %). Cette enquête met en évidence le fossé entre Londres et le reste du pays (Sutton Trust 2014, p.2) (16).

   Le recours au soutien scolaire privé au Maroc (85 % d'élèves de notre étude -en milieu urbain-) est à la hauteur de l'Égypte (81 %) et de la Jordanie (près de 80 %), et plus important que la Tunisie (70 %) et les Émirats Arabes Unis (66 %). Le Canada (33 %) ainsi que l'Angleterre et le pays de Galles réunis (entre 20 % et 37 % selon les régions) sont loin derrière.

2.12. Préférences concernant le soutien scolaire

   La dixième question est une question fermée multiple concernant les préférences des élèves à propos du type de soutien scolaire, parmi 4 modalités : sous la forme actuelle (cours particuliers payants), gratuitement au lycée par leurs propres professeurs, gratuitement au lycée par d'autres professeurs et/ou par Internet.

   Les principaux choix ont été les suivants, comme le montre la figure 14 (la somme des pourcentages n'est pas égale à 100 % du fait des réponse multiples) :


Figure 14 : Préférences des élèves concernant le soutien scolaire (2016).

   Plus de la moitié des élèves questionnés (54 %) préfèreraient un soutien scolaire dans leur établissement, fait par leurs propres professeurs (seulement ou avec d'autres choix). De même 43 % d'entre eux préfèreraient un soutien scolaire dans leur établissement, fait par d'autres professeurs, et 15 % ont choisi le soutien scolaire par Internet. Notons quand même que 9 % des élèves questionnés opteraient pour la forme actuelle (cours particuliers payants).

   Les résultats obtenus en 2012 étaient les suivants :


Figure 15 : Préférences des élèves concernant le soutien scolaire (2012).

   La comparaison directe (2012-2016) n'est pas faite car la question posée en 2012 était à réponse unique. Mais force est de constater que le choix « Gratuitement au lycée, par tes propres professeurs » occupe près de 50 %, et que le choix « Gratuitement au lycée, par d'autres professeurs » est passé (de 2012 à 2016) de la quatrième place à la deuxième place.

   Le soutien scolaire est donc un besoin bien présent chez les élèves questionnés, et une grande partie d'entre eux préféreraient un soutien scolaire gratuit au sein de l'établissement même. Mais actuellement le soutien scolaire institutionnel au Maroc en est encore à ses débuts. Les élèves et leurs parents sont obligés de recourir au soutien scolaire privé, et donc payant.

2.13. Propositions des élèves

   La onzième question est une question ouverte où nous recueillons les propositions des élèves au sujet du soutien scolaire. Nous citons celles qui sont revenues le plus souvent (2016) :

  • Renforcer et généraliser le soutien scolaire au sein du lycée même, et augmenter le nombre d'heures dédiées à cet effet.
  • Faire profiter les élèves du soutien scolaire par leurs propres professeurs ou d'autres professeurs du même lycée, dans leur propre établissement.
  • Réserver la journée de samedi au soutien scolaire au lycée.
  • Faire du soutien scolaire pendant les vacances, et le rendre obligatoire.
  • Utiliser Internet pour le soutien scolaire au lycée.
  • Utiliser des outils et des techniques développées pour le soutien scolaire.
  • Diminuer les effectifs dans les classes.

   Nous retrouvons presque les mêmes propositions que pour 2012, mais sans celles appelant à réglmenter ou à interdire le soutien scolaire privé.

Conclusion

   Le soutien scolaire est devenu un phénomène « presque normal » au Maroc. Il constitue un besoin réel pour la plupart des élèves. Notre étude montre que 94 % des élèves enquêtés estiment que le soutien scolaire est plus ou moins une nécessité (contre 87 % seulement en 2012), 97 % pensent que c'est un moyen d'améliorer leurs performances en classe (contre 92 % en 2012).

   Selon les résultats de l'étude 2016, 85 % des élèves enquêtés suivent des cours de soutien scolaire (payant). Ceci place le Maroc presque au même niveau que l'Égypte et la Jordanie, mais avec un usage plus important que la Tunisie et les Émirats Arabes Unis, ou d'autres pays occidentaux comme les Canada et l'Angleterre qui sont loin derrière.

   Les raisons invoquées pour cet usage intensif du soutien scolaire sont principalement « mieux assimiler les cours », « pallier le manque de travail à la maison » et « apprendre la méthodologie de travail ». Les mêmes raisons sont invoquées dans l'étude 2012. Les élèves prennent des cours privés dans une à cinq matières, et près de 70 % parmi eux utilisent Internet pour le soutien scolaire en s'intéressant aux cours et aux exercices.

   La moyenne hebdomadaire des heures dédiées au soutien scolaire (payant + usage d'Internet) est d'environ 9 heures par semaine (étude 2016), ce qui constitue à peu près 2 heures par jour 5 fois par semaine. Cette moyenne est plus importante dans l'enseignement privé que dans l'enseignement public. De plus, les élèves enquêtés sont demandeurs de soutien scolaire avec une préférence pour un soutien gratuit fourni dans leur établissement, soit par leurs propres professeurs, soit par d'autres professeurs.

   Au vu de ces résultats qui montrent le recours massif des élèves questionnés au soutien scolaire (payant), nous nous posons plusieurs questions parmi lesquelles :

  • Qu'est ce qui les empêche d'apprendre efficacement au lycée dans les cours réguliers ?
  • Qu'est ce qui les empêche de travailler seuls à la maison ?
  • Pourquoi les élèves de l'enseignement privé assistent-ils à des cours de soutien scolaire (payant) plus que les élèves de l'enseignement public ?
  • Les heures supplémentaires sont-elles devenues « le mal nécessaire pour survivre » au lycée ?
  • Est-ce que les enseignants font correctement leur travail ? Les curricula et les programmes sont-ils en cause ?
  • Faudrait-il institutionnaliser (réellement en se donnant les moyens nécessaires) et généraliser le soutien scolaire au sein des établissements secondaires publics ?
  • Est-ce que l'usage d'Internet pourrait aider au soutien scolaire institutionnel ?

   Les résultats susmentionnés interpellent les acteurs du système éducatif marocain, et sont tout à fait à l'opposé de ceux escomptés par les décideurs marocains, et cela malgré la mise en place de la Charte Nationale d'Éducation et de Formation (CNEF, 1999) (2), le programme GENIE (17) (lancé en 2006), le Programme d'Urgence (3) pour la période 2009-2012, le Rapport National EPT (École Pour Tous, 2011) (4) et plus récemment, la Vision Stratégique de la Réforme 2015-2030 (5), élaborée par le Conseil Supérieur de l'Éducation.

   D'ailleurs, les résultats décevants des élèves marocains au TIMSS [2] 2015 (18) placent le Maroc en deçà de la moyenne internationale (500 points). Pour les élèves du collège (8e année) le score en mathématiques de 384 points classe le Maroc à la 37e place parmi les 39 pays participants. Le score en sciences de 393 points (pour le même niveau) place le pays à la 36e place parmi les 39 pays participants.

   Les résultats de cette étude sont des tendances qui reflètent les préoccupations des élèves concernant les moyens pour améliorer leurs performances scolaires. Ils nous amènent quand même à nous poser des questions sur le soutien scolaire institutionnel au Maroc, et sur l'usage potentiel d'Internet pour le soutien scolaire par les autorités éducatives marocaines, et qui pourrait être une alternative intéressante.

Ahmed Rhazal 1
ahmed.rhazal@usmba.ac.ma

Lotfi Ajana 2
lotfi.ajana@usmba.ac.ma

Jalal Khouna 3
jalal.khouna@usmba.ac.ma

Abdelkrim El Hajjami 4
alhajjami@yahoo.com

1, 3 : Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches en Didactique des Sciences et Techniques (LIRDIST). Faculté des sciences Dhar El Mahraz, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Fès, Maroc.

2, 4 : Laboratoire Technologies de l'Information et de la Communication pour la Formation en Sciences (TICFS), École Normale Supérieure, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Fès, Maroc.

Cet article est sous licence Creative Commons (selon la juridiction française = Paternité - Pas de Modification). http://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.0/fr/

Références

(1) Bray, M. (2012). L'ombre du système éducatif : quel soutien scolaire privé, quelles politiques publiques ? Paris, France : Institut international de planification de l'éducation (UNESCO).

(2) Commission Spéciale Éducation Formation (1999). Charte Nationale d'Éducation et de Formation.
http://www.men.gov.ma/Fr/Pages/CNEF.aspx

(3) Ministère de l'Éducation Nationale, Maroc. (2009). Portefeuille Global des Projets du Programme d'Urgence.
http://www.men.gov.ma/sites/fr/PU-space/bib_doc/portefeuille_fr.pdf

(4) Ministère de l'Éducation Nationale, Maroc. (2011). Rapport National EPT (Éducation Pour Tous) 2011.Voir le rapport sur le site de l'Institut International de Planification de l'Éducation.
http://planipolis.iiep.unesco.org/upload/Morocco/Morocco_Rapport_EPT_2011.pdf

(5) Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, Maroc (2015). Pour une école de l'équité, de la qualité et de la promotion. Vision Stratégique de la Réforme 2015-2030. Voir le rapport sur le site de l'Institut International de Planification de l'Éducation.
http://planipolis.iiep.unesco.org/upload/Morocco/Morocco_Vision_strategique_reforme_education_2015-2030.pdf

(6) Glasman, D. (2004). Le travail des élèves pour l'école en dehors de l'école. Rapport établi à la demande du Haut conseil de l'évaluation de l'école, France.
htttp://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000358/index.shtml

(7) Foondun, A. (2002). The issue of private tuition : An analysis of the practice in Mauritius and selected south-east Asian countries. International Review of Education 48, 6 : 485-515.

(8) Tansel, A. & Bircan, F. (2006). Demand for education in Turkey : A tobit analysis of private tutoring expenditures. Economics of Education Review, 25 : 303–313.

(9) Rhazal, A. et al., (2014). Les élèves marocains et le soutien scolaire : recours au soutien privé et usage d'internet. Revue électronique EpiNet n° 161, janvier 2014.
http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1401e.htm

(10) Ministère de l'Éducation Nationale, Maroc. Recueil Statistique de l'Éducation 2015-2016.
http://www.men.gov.ma/Ar/Pages/Bulletin-stat1516.aspx

(11) Sobhy, Hania. (2012). The De-facto Privatization of Secondary Education in Egypt : A Study of Private Tutoring in Technical and General Schools. Compare : A Journal of Comparative and International Education, Vol.42, n° 1, p.47-67.

(12) Ali, Yahya. (2013). Private tutoring in Jordan : Underpinning Factors and Impacts. International Journal of Humanities and Social Science, Vol.13, n° 13, p. 109-114.

(13) OCDE. (2013). Scan d'Intégrité Tunisie.
http://www.oecd.org/cleangovbiz/Tunisia-Integrity-ScanFR.pdf

(14) Farah, Samar (2011). Private Tutoring Trends in the UAE. Policy Brief 26, Dubai : Dubai School of Government.
http://www.mbrsg.ae/getattachment/e4e5fbc8-c95c-46f6-8cbb-f31a33dbd6dc/Private-Tutoring-Trends-in-UAE

(15) Aurini, Janice & Davies, Scott (2013). Supplementary Education in a Changing Organizational Field : The Canadian Case, in Aurini, Janice, Davies, Scott & Dierkes, Julian (eds.) Out of the Shadows : The Global Intensification of Supplementary Education. Bingley :Emerald, p.155-170.

(16) Sutton Trust (2014). Research Brief : Extra-curricular Inequality. London : The Sutton Trust.
http://www.suttontrust.com/wp-content/uploads/2014/09/Extracurricular-inequality.pdf

(17) Le programme GENIE (lancé en 2006) vise la généralisation des TICE dans l'enseignement scolaire public.

(18) TIMSS & PIRLS. International Study Center, Lynch School of Education, Boston College, and International Association for the Evaluation of Educational Achievement.
https://timssandpirls.bc.edu/timss2015/

Annexe : Questionnaire sur le soutien scolaire

Dans le cadre d'une recherche pédagogique, vous êtes priés, chers élèves, de répondre anonymement et avec exactitude à ce questionnaire sur le soutien scolaire.

Vous pouvez donner plusieurs réponses aux questions 2, 7 et 10.

Informations générales :
Sexe : ¤ Garçon      ¤ Fille
Enseignement : ¤ Public     ¤ Privé
Niveau : ¤ Tronc Commun       ¤ 1re année Bac     ¤ 2e année Bac
Filière : .........................................................................................................

1. À ton avis, le soutien scolaire :
¤ N'est pas nécessaire   ¤ Est relativement nécessaire
¤ Est nécessaire         ¤ Est fortement nécessaire

2. Tu as recours au soutien scolaire privé (Plusieurs réponses sont possibles) :
¤ Pour mieux comprendre le cours
¤ Pour apprendre la méthodologie de travail
¤ Pour satisfaire le désir des parents
¤ Sous la pression du professeur
¤ Parce que les programmes sont surchargés
¤ Pour compenser le manque de travail à la maison
¤ Pour terminer le programme
¤ À l'approche des contrôles
¤ À cause du sureffectif en classe

3. Le soutien scolaire aide-t-il les élèves à avoir de meilleurs résultats scolaires ?
¤   Oui           ¤   Relativement           ¤   Non

4. Quel est le nombre de matières pour lesquelles tu as recours au soutien scolaire cette année ?
  1     2     3      4      5      6      7      8      9      10

5. Quel est le nombre d'heures hebdomadaires consacrées au soutien scolaire ?
............................................................

6. Est-ce que tu as recours à Internet pour le soutien scolaire ?   ¤  Oui          ¤  Non

7. Tu accèdes à : (Plusieurs réponses sont possibles)
¤   Des sites             ¤   Des forums                ¤   Autres (les citer)
.......................................................................................................

8. Lorsque tu travailles sur Internet, tu t'intéresses :
¤   Aux cours               ¤   Aux exercices               ¤   Aux deux à la fois

9. Quel est le nombre d'heures hebdomadaires consacrées au soutien scolaire par Internet ? ..........

10. Quelle est la forme de soutien scolaire que tu préférerais ? (Plusieurs réponses sont possibles)
¤  Sous la forme actuelle (cours particuliers payants) ¤  Gratuitement, au lycée et par tes propres profs
¤  Gratuitement, au lycée et par d'autres profs

¤  Par Internet

11. As-tu d'autres propositions ?
...............................................................................................

NOTES

[1] La formule utilisée est la suivante : n = z2 p (1 – p) / m2, avec les valeurs suivantes : z = 1,96, p = 0,5 et m = 6 %.
z = niveau de confiance selon la loi normale centrée réduite
(pour un niveau de confiance de 95 %, z = 1,96, pour un niveau de confiance de 99 %, z = 2,575)
p = proportion estimée de la population qui présente la caractéristique (lorsque inconnue, on utilise p = 0,5)
m = marge d'erreur tolérée (on veut connaître la proportion réelle à 6 % près).

[2] Enquête internationale (Trends in Mathematics and Science Study), organisée par l'Association Internationale pour l'Évaluation des Rendements Scolaires IEA.

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Juin 2018

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