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Dégooglisons Internet
 

   Une initiative du réseau Framasoft en faveur d'un internet libre, décentralisé, éthique et solidaire.

Village libriste

   Au milieu des multinationales tentaculaires, quelques organisations non-lucratives continuent de lutter activement pour un Web ouvert et respectueux des internautes.

   En plus de Framasoft, association loi 1901 qui mène la présente campagne, nous pouvons citer l'April, la Quadrature du Net ou encore l'Aful. Ces associations vivent de vos dons, n'oubliez pas de les soutenir !

Quels sont les enjeux  ?

   Ces dernières années ont vu se généraliser une concentration des acteurs d'Internet (Youtube appartient à Google, WhatsApp à Facebook, Skype à Microsoft, etc.). Cette centralisation est nuisible, non seulement parce qu'elle freine l'innovation, mais surtout parce qu'elle entraîne une perte de liberté pour les visiteurs. Les utilisateurs de ces derniers services ne contrôlent plus leur vie numérique  : leurs comportements sont disséqués en permanence afin de mieux être ciblés par la publicité, et leurs données – pourtant privées (sites visités, mails échangés, vidéos regardées, etc.) – peuvent être analysées par des services gouvernementaux.

   La réponse que souhaite apporter Framasoft à cette problématique est simple  : mettre en valeur, pour chacun de ces services privateurs de liberté, une alternative Libre, Éthique, Décentralisée et Solidaire.

Les dangers

   Les services en ligne toujours plus centralisés de géants tentaculaires comme Google, Amazon, Facebook, Apple ou Microsoft (GAFAM) mettent en danger nos vies numériques.

Espionnage

   Sous le prétexte de fournir une « meilleure expérience utilisateur », nos comportements sur Internet sont espionnés en permanence. Ces informations peuvent servir à afficher de la publicité ciblée, mais les révélations de l'affaire Snowden ont aussi prouvé que les géants de l'Internet étaient contraints de communiquer ces données (parfois extrêmement privées  : emails échangés sur GMail, photos partagées sur Facebook, conversations Skype, géolocalisation des téléphones, etc.) à des services gouvernementaux. Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, les états sont capables aujourd'hui d'obtenir bien plus d'informations qu'un « Big Brother » ne l'aurait jamais rêvé [1].

Vie privée

   Nos données sont une extension de nous-mêmes. Elles peuvent indiquer où nous sommes, avec qui, notre orientation politique ou sexuelle, les sites que nous avons visités, notre recette préférée, les sujets qui nous intéressent, etc.

   Si une donnée seule, prise indépendamment, n'est pas forcément sensible, un ensemble de données peut le devenir (par exemple si vous avez fait des recherches sur le cancer avant de souscrire à une assurance-vie).

   Dans un monde où tout devient numérique (lecture, TV, téléphonie, musique, réseau social, etc.), notre vie privée est un élément essentiel de ce qui fait de nous une personne singulière. Une personne malveillante qui aurait accès à votre smartphone peut en apprendre suffisamment sur vous en quelques minutes pour vous causer des torts très importants (usurpation d'identité sur Facebook, détournement d'informations professionnelles, achats effectués sans votre accord, etc.) [2].

Centralisation

   Les acteurs majeurs de l'internet sont devenus de véritables pieuvres  : Facebook possède WhatsApp et Instagram, Google détient Youtube et Waze, Microsoft distribue Skype, etc.

   Cette concentration des acteurs pose de multiples problèmes  : que se passera-t-il si Facebook met la clé sous la porte  ? Comment faire des recherches si Google subit une panne  ? Nous devenons peu à peu dépendants de services fournis par un petit nombre d'acteurs. Par exemple, Apple (iPhone), Google (Android) et Microsoft (Windows Phone) se partagent la quasi-totalité du marché des systèmes d'exploitation pour smartphones.

   Par ailleurs, la taille de ces acteurs bride l'innovation  : difficile de lancer une start-up face à Apple ou Google (respectivement première et deuxième capitalisations boursières mondiales).

   Enfin, le manque de diversité de ces géants leur donne aussi la possibilité non seulement de collecter facilement des informations personnelles, mais aussi d'altérer l'information qu'ils diffusent (une recherche Google sur le mot « nucléaire » n'affichera pas les mêmes liens suivant que Google vous perçoit comme un militant écologiste ou un pro-nucléaire) [3].

Fermeture

   Les services web affichés sur votre ordinateur ou votre smartphone sont généralement exécutés dans le « cloud »  : des serveurs dispersés sur la planète, stockant à la fois vos données (mails, photos, fichiers, etc.) mais aussi le code des applications.

   Pour les données, cela pose le problème de leur pérennité (que deviennent vos fichiers si Dropbox ferme demain  ?) mais aussi de votre capacité à changer de services (comment faire pour récupérer l'ensemble de vos photos sur Facebook ou Picasa, et les réinsérer avec les commentaires dans un autre service  ?).

   Pour les applications, cela implique que vous êtes à la merci de changements impromptus selon le bon vouloir du fournisseur (ajout de publicité, modification de l'interface, etc.), mais surtout que vous n'avez quasiment aucun contrôle sur ce que l'application peut faire. Ce sont des « boîtes noires » qui peuvent agir de façon malveillante (envoyer des SMS à votre insu, exécuter du code indésirable, etc.).

   Bref, ces sociétés nous enferment dans des cages dorées, certes, mais des cages malgré tout ! [4]

Ce que nous proposons

   Framasoft souhaite faire face à ces dangers menaçant nos vies numériques en proposant des services libres, éthiques, décentralisés et solidaires.

Liberté

   L'histoire d'Internet elle-même est une histoire de logiciels libres, tant du point de vue des standards que des protocoles employés. Sa popularité et son potentiel font aussi des envieux, et de grandes entreprises aimeraient s'en attribuer le contrôle en imposant du code fermé dans des systèmes verrouillés et non-interopérables.

   Pour qu'Internet reste fidèle à ses principes fondateurs qui l'ont conduit à son succès, nous devons y trouver des applications libres, c'est-à-dire dont le code source est ouvert, accessible et sous licences libres.

   Framasoft s'engage à n'utiliser que des logiciels au code source « libre ».

éthique

Nous plébiscitons un Internet fait de partage et d'indépendance.

   L'exploitation, la surveillance, la censure et l'appropriation des données sont des valeurs que nous refusons au profit de la transparence (la probité), de l'exposition claire des conditions d'utilisation des services, et du refus des discriminations.

   Framasoft s'engage à ne pas exploiter les données des utilisateurs de ses services, et à promouvoir un Web ouvert et équitable.

Décentralisation

   L'intelligence d'Internet doit reposer sur chaque acteur du réseau dans une dynamique de partage de pair à pair, pour éviter de créer un Minitel 2.0.

   Pour assurer l'égalité de tous, citoyens comme entrepreneurs, les monopoles doivent non seulement être évités, mais empêchés de s'accaparer les données personnelles ou publiques.

   En expliquant, par des tutoriels, comment multiplier les solutions libres permettant un Internet plus équitable, nous facilitons l'essaimage du code et diversifions les usages.

   Framasoft s'engage à faciliter l'auto-hébergement et l'interopérabilité, afin de ne pas « enfermer » ses utilisateurs.

Solidarité

   À travers les services que nous déployons, nous promouvons un modèle économique fondé sur la mutualisation des coûts, le partage des ressources, et l'accessibilité au plus grand nombre.

   Ce modèle possède aussi un caractère éducatif car nous pensons qu'en documentant le déploiement des services, un grand nombre d'utilisateurs seront en mesure de partager à leur tour ces ressources.

   Nous pensons que ne pas infantiliser les utilisateurs et faire partager la responsabilité de l'utilisation des services permettra de réguler les abus.

   Framasoft s'engage à promouvoir le respect et l'autonomie de ces utilisateurs (tant que la réciproque sera vraie).

Services et Charte

   Vous pouvez retrouver en ligne la liste des services que nous proposons déjà (et ceux en préparation) ainsi que notre charte  : https://framasoft.org/nav/html/charte.html

Concrètement

Le projet « Dégooglisons Internet » – qui ne concerne d'ailleurs pas que Google – consiste à proposer des services alternatifs face à un maximum de services que nous évaluons comme menaçants pour nos vies numériques.

Google Docs, Skype, Dropbox, Facebook, Twitter, Google Agenda, Youtube, Doodle, Yahoo! Groups, et bien d'autres sont des services extrêment pratiques, mais ils sont devenus bien trop gros et nous ont rendus dépendants. Framasoft souhaite entrer en résistance, et propose un plan de mise en place d'applications alternatives sur plusieurs années.

Ces services sont libres, gratuits, ouverts à tous (dans la limite de nos capacités techniques et financières), tels des biens communs numériques [5]. Dans un souci de décentralisation d'internet et de promotion de l'auto-hébergement, nous ferons le maximum afin que chacun puisse installer ses propres services (pour soi, pour son association, son entreprise).

évidemment, nous n'avons pas la prétention de concurrencer ces services, nous souhaitons juste proposer un espace numérique neutre, non-commercial et non-agressif envers ses utilisateurs.

Accéder à la liste des services que nous proposons déjà (et ceux en préparation)  :
https://degooglisons-internet.org/liste

Paru le 12 avril 2017 sur le site de Framasoft.
https://degooglisons-internet.org/

Cet article est sous licence Creative Commons (selon la juridiction française = Paternité - Pas de Modification). http://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.0/fr/

NOTES

[1] - Numerama, le 13/05/2014 : La NSA accusée d'avoir piégé les routeurs américains
- Numerama, le 12/09/2014 : Yahoo révèle le chantage des USA pour espionner les internautes
- Numerama, le 04/07/2013 : PRISM : l'Allemagne, qui espionne aussi, déconseille le web américain
- Le Monde, le 27/06/2013 : Il est temps de parler des métadonnées
Atlantico, le 25/11/2013, Espionnage : l'Etat veut s'attaquer à nos données personnelles
- Le Monde, le 20/03/2014 : Espionnage : comment Orange et les services secrets coopèrent
- Le Monde, le 15/09/2014 : Terrorisme : un projet de loi dangereux
- Présumés Terroristes, septembre 2014 : Loi Terrorisme. Sacrifier les libertés sous prétexte de lutte contre le terrorisme ? NON !
- Europe1, le 12/02/2014 : Et si Samsung se mettait à "espionner" ses propres smartphones ?
- Rue89, le 13/12/2008 :Ecoutes : ce qui est possible avec votre téléphone portable
- Le Monde, le 21/03/2014 : La France suspectée de cyberespionnage
- Pixels (Le Monde), le 14/09/2014 : La NSA et le GCHQ auraient piraté cinq opérateurs télécom allemands
- Pixels (Le Monde), le 16/09/2014 : Tim Cook estime que les Etats-Unis sont allés trop loin dans la collecte des données
- Liberation, le 01/07/2014 : La NSA espionnait 193 pays
- Numerama, le 24/07/2014 : Des backdoors sur iOS ? Tout ce qu'il faut savoir
- Bug Brother (Le Monde), le 11/02/2014 : Le .gif qui révèle la paranoïa de la NSA, et pourquoi elle espionne aussi vos parents & amis
- Rue89, le 15/08/2013 : Les e-mails envoyés sur Gmail peuvent être interceptés. Et alors ?
- Écrans.fr, le 07/06/2013 : Le FBI a accès aux comptes Facebook, Google, Yahoo!...
- Le Monde.fr, le 27/01/2014 : Des applications de smartphones "mises sur écoute" par la NSA

[2]- Numerama, le 17/05/2014 : Et maintenant Google lit vos factures
- Numerama, le 06/02/2014 : Yahoo transfère votre vie privée en Irlande
- L'Expansion, le 16/01/2014 : E-commerce : vos données personnelles sont en danger
- Numerama, le 21/02/2014 : Données personnelles : la chute de confiance
- INRIA, le 12/04/2013 : Internet du futur : performances et respect de la vie privée
- Numerama, le 04/08/2014 : Google a signalé un usager qui avait envoyé des photos pédopornographiques par mail
- Rue89, le 03/07/2013 : Payer par carte mais sans code : le "sans contact", pas sans risque
- Slate, le 03/10/2014 : Après Apple et Google, Facebook se penche aussi sur notre santé
- CNIL, mai 2014 : Le corps, nouvel objet connecté (Cahiers IP num. 2)
- Numerama, le 22/08/2014 : Apple approche les mutuelles pour divulguer le comportement des assurés
- JDN, le 23/01/2014 : Apple embauche des experts en contrôles sanguins
- Challenges, le 06/06/2014 : Comment l'assureur Axa va surveiller votre conduite
- UFC-Que-Choisir, le 25/03/2014 : L'UFC-Que Choisir attaque les réseaux sociaux et appelle les consommateurs à garder la main sur leurs données
- Ecrans.fr, le 22/01/2011 : Facebook : la mémoire cachée
- Clubic, le 25/03/2013 : Google Reader : une fermeture liée aux problématiques de vie privée ?
- Rue89, le 14/01/2014 : Google se lance dans les objets connectés et s'incruste chez vous
- Numerama le 30/06/2014 : Facebook a testé sa capacité de manipulation mentale des foules
- Numerama, le 18/08/2014 : Comment Chrome envoie tous vos mots de passe à Google
- Rue89, le 29/08/2014 : iPhone 6 : après l'empreinte digitale, Apple veut ficher votre état de santé
- LDN, le 17/04/2014 : Je n'ai rien à cacher
- Numerama, le 26/09/2014 : Même si vous dites rien, Facebook sait où vous passez votre lune de miel
- Journal du Net, le 16/07/14 : Soyons honnêtes, la quantité d'informations que Google rassemble à notre sujet est effrayante
- Big Browser, le 18/11/14 : Comment avoir bonne presse ? Un dirigeant d'Uber propose de fouiller la vie privée des journalistes trop critiques

[3] - NextInpact, le 14/06/2014 : Les géants du Net génèrent de nouveaux rapports de force
- Numerama, le 09/03/2013 : La domination et la centralisation, les ennemis numéro un du web
- Droit et Technologies, le 25/02/2013 : Cloud : la perte totale des données est possible. La preuve par 2e2 et Megaupload.
- INRIA, le 27/09/2011 : La « massification » du web transforme les relations sociales
- INRIA, le 13/03/2013 : Data et Big Data : le nouvel or noir ?
- Le Monde, le 12/06/2013 : Pourquoi stocker toutes nos vies sur des serveurs aux Etats-Unis ?
- Rue89, le 17/07/2009 : Pour sauver la vertu de son iPhone, Apple censure à tout va
- Nextinpact, le 08/04/2013 : AppGratis supprimé de l'App Store pour son repérage des promotions
- Ecrans.fr, le 25/04/2013 : Google dévoile une flambée de la censure
- Nextinpact, le 24/04/2014 : Comment les États-Unis veulent enterrer la neutralité du net

[4] - CNIL, le 03/01/2014 : Exemple de sanction de la CNIL à l'encontre de Google
- 01Net, le 23/11/2012 : Sécurité : le cloud est plus dangereux que les virus
- CNIL, le 25/06/2012 : Recommandations pour les entreprises qui envisagent de souscrire à des services de Cloud computing
- INRIA, le 13/12/2013 : Quand les terminaux mobiles jouent les mouchards de poche
- INAGlobal, le 04/02/2014 : Facebook, n'en fais pas une affaire de données personnelles!
- Rue89, le 03/02/2013 : A qui appartiennent vos données sur Internet ? Mauvaises nouvelles et conseils
- Atlantico, le 16/06/2014 : Quelle cible publicitaire êtes-vous ?
- Nextinpact, le 22/07/2009 : Des ouvrages d'Orwell supprimés du Kindle par Amazon
- Rue89, le 18/11/2013 : Google, Facebook, Apple... : ces superpuissances ont privatisé Internet
- Liberation.fr, le 07/03/2014 : La fin du porno sur Vine, un espace de liberté en moins
- Liberation.fr, le 14/03/2014 : Apple censure un roman français pour cause de seins nus
- Rue89, le 29/05/2014 : Chantage : Google, Apple et Amazon, les tontons écrabouilleurs
- Numerama, le 09/08/2014 : Quand Facebook est en panne, le trafic des sites baisse
- NextInpact, le 22/08/2014 : Quand Twitter déraille avec la timeline de ses utilisateurs

[5] https://fr.wikipedia.org/wiki/Biens_communs

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