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La génération « post-micro »

Jean-Noël Lafargue (extrait)

   « Au cours d'une discussion récente entre enseignants en arts concernés par les nouveaux médias, un constat inattendu s'est dégagé : il semble qu'une nouvelle vague d'étudiants arrive en écoles d'art, des étudiants "post-micro-informatique", relativement malhabiles face aux logiciels bureautiques ou de création, auxquels ils ont pourtant eu accès au collège. Cette observation récente et empirique semble confortée par les travaux de chercheurs de la Fondation Travail et Technologie de Namur, auteurs d'une étude évoquée par une interview pour le journal Le Monde, étude qui tend à établir qu'une partie des adolescents et des jeunes adultes manquent d'aisance avec les outils informatiques dont ils disposent pourtant et dont ils sont quotidiennement consommateurs. J'utilise le mot "consommateurs" car ce qui est nouveau, c'est qu'ils ont une approche passive ou en tout cas non-créative, l'ordinateur devient un instrument de pure récréation. Comme le raconte Gérard Valenduc, le chercheur interviewé : "chatter et mettre en page un document ne font pas appel aux même compétences, par exemple. Au cours de l'étude, des animateurs de maisons de l'emploi nous ont expliqué que certains jeunes prenaient peur face à un formulaire électronique d'inscription, alors qu'ils passent peut-être dix heures par jour sur le Web à écouter de la musique ou à discuter avec leurs amis." Le cliché qui veut que les jeunes d'aujourd'hui, qui sont effectivement nés avec l'ordinateur et nés avec Internet, soient des surdoués dans son utilisation est donc erroné : leur compétence est limitée à l'utilisation qu'ils ont de ces outils et à des ordres de priorité qui peuvent sembler déroutant : très habiles pour communiquer par SMS, ils ne sont pas nécessairement à l'aise pour envoyer un e-mail, pour comprendre la provenance ou la fiabilité des informations auxquelles ils accèdent et pour estimer la portée que peuvent avoir les informations qu'ils diffusent eux-mêmes. »

   Un point de vue intéressant. Plus les élèves passent de temps devant Internet moins ils sont à l'aise en informatique. Plus ils sont consommateurs, moins ils sont créateurs... Les enfants sont très à l'aise avec la souris (ce que le MEN appelle « maîtriser l'informatique ») mais pas avec les premières fonctionnalités d'un logiciel de création.

À lire : http://www.hyperbate.com/dernier/?p=8582.

Et relire dans le même ordre d'idée : Vous avez dit « maîtrise raisonnée » des TIC ? Réflexions à la lecture de l'article « Internet et ses pratiques juvéniles »
http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a0905d.htm

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Mars 2010

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