NOUS AVONS LU L'ordinateur outil de laboratoire en physique : quelles transpositions ? Daniel Beaufils, édition INRP, 2005, 122 pages, 14 euros. L'auteur, bien connu des lecteurs de la Revue de l'EPI, retrace ici les différents travaux de l'équipe « informatique » de l'INRP, auxquels il a largement contribué, en les replaçant dans un ensemble de questions : quelles pratiques de référence pour une transposition à l'enseignement scientifique en général ? Quels savoirs et savoir-faire spécifiques prendre en compte dans les apprentissages, et quelles activités ? - La première partie traite des pratiques de référence instrumentées et des propositions de transpositions. Comment ne pas souscrire à cette analyse : « ... tant que l'ordinateur n'est pas considéré comme un outil de référence dont la connaissance, voire la maîtrise, n'apparaît pas comme faisant partie d'une culture scientifique générale, l'intégrer dans l'enseignement des sciences physiques des classes scientifiques de la série générale est une gageure ». Ajoutons : « et dans l'enseignement des différentes disciplines, dans les différentes séries ! » - La deuxième partie est consacrée aux savoirs et savoir-faire : transpositions externe et interne. L'auteur y souligne que le discours dominant a longtemps été, et le reste encore dans une large mesure, qu'il n'y a besoin d'aucune connaissance particulière en informatique pour « utiliser l'outil ». Il suffit de savoir cliquer. Or, « la transposition d'outils et méthodes implique la prise en compte de savoirs et savoir-faire spécifiques qu'il s'agit donc, dans un premier temps, d'identifier de façon la plus précise possible » (p.63 à 69). Les apprentissages indispensables doivent être intégrés dans « un ensemble scolaire » notamment dans le cadre d'un enseignement spécifique d'informatique (voir : « Intégration dans les curricula » ; Daniel Beaufils y fait allusion sans s'y attarder aux options « informatique » et IESP). Cette intégration n'est malheureusement pas la réalité du « terrain » comme le démontre une étude lucide des pratiques effectives (« Analyse des pratiques pédagogiques « ). Certains guides d'activités s'apparentent trop souvent à des « recettes de cuisine » au vocabulaire spécialisé (validation, interface, répertoire, paramètre, interface ...) sans que les élèves aient acquis les notions correspondantes. « ... le choix de ne pas inclure l'apprentissage (et donc l'enseignement) de savoirs et de savoir-faire relatifs à l'utilisation d'instruments informatisés conduit à la rédaction de consignes, elles mêmes codées par l'utilisation de mots-clés spécifiques au logiciel et à l'augmentation de leur nombre. Ceci correspond alors à une atomisation de guidage en éléments quasi indépendants, éloignant d'autant l'activité de l'élève d'un authentique travail d'investigation scientifique. » L'essentiel est dit. Citons pour terminer les trois remarques en forme de point final à cet ouvrage fort intéressant, trois remarques relatives à l'étude du domaine désormais désigné par le sigle TICE et qui dépassent donc largement l'enseignement de la physique : 1 - le champ des technologies nouvelles est un champ qui perdure dans une 2 - l'exploration des applications éducatives nécessite la prise en compte 3 - l'étude de la pertinence des innovations doit se prolonger dans celle des L'ouvrage se termine par une bibliographie de 18 pages très complète (même s'il manque quelques articles parus dans le Bulletin/Revue de l'EPI - voir : Rappelons, avec l'auteur, que les ressources des travaux sur « Activités expérimentales et ordinateur en sciences physiques » sont archivées sur EduTice : ___________________ |