NOUS AVONS LU
Mémoire des usages
Les Dossiers de l'ingénierie éducative n° 50, mars 2005.
En trente ans de pratique de « l'informatique pédagogique » (on parle maintenant de TICE) les usages ont foisonné. Les Dossiers de l'ingénierie éducative en proposent une rétrospective qui ne manque pas d'intérêt.
Il est malheureusement intéressant de constater que l'EPI, dont l'importance au cours de ces trente dernières années n'est plus à démontrer, est quasiment passée sous silence par l'ensemble des contributeurs (à l'exception de Georges-Louis Baron bien placé pour connaître les actions de l'association !). Il ne s'agit évidemment pas d'un oubli ou d'une étourderie. Qui peut avoir oublié plus de trente années de Bulletin puis de Revue ? Qui peut avoir oublié les actions de l'EPI ? Qui peut prétendre ne pas connaître – s'il se dit compétent – le cédérom « 15 ans d'articles de l'EPI » et le site actuel de l'association toujours bien vivant et largement consulté ?
Surtout venant de collègues qui ont été pour la plupart, à un moment ou à un autre, membres de l'EPI ! Mais, comme se plait à le dire un de nos présidents d'honneur : « L'EPI, est comme une maîtresse, on apprécie sa présence mais on n'ose pas se montrer avec elle en public. »
Bref, passons à autre chose. Il y a de tristes amnésies qui ne méritent pas que l'on s'y attarde.
Cette réserve faite, on lira avec intérêt « Un peu d'histoire » d'Anne-Marie Bardi et Jean-Michel Bérard où nous relevons à propos de l'ex-GTD « informatique » : « ... les conclusions de ce GTD, remises en juin 1993, seront sans doute un précieux apport pour contribuer à l'explicitation des compétences TIC éléments du socle commun... » Gageons que nos deux inspecteurs généraux y veilleront.
« L'ordinateur n'est pas utile à l'éducation, il est nécessaire ». Un texte lucide de Serge Pouts-Lajus qui développe l'idée – qui est la nôtre depuis longtemps – qu'il suffit d'observer la multitude des usages pertinents de l'ordinateur pour se convaincre de sa nécessité pour le système éducatif. On y trouve là les meilleures des preuves, bien au-delà des enquêtes et autres statistiques toujours contestables.
« De l'usage de la mémoire en TIC ». Georges-Louis Baron n'oublie pas le rôle très important des associations d'enseignants : « On pense ainsi à l'APTE en audiovisuel, et surtout à l'EPI, co-organisatrice du grand colloque de 1983 sur l'informatique en éducation, qui a été très influente aux moments de la construction par l'institution scolaire d'une doctrine... »
« Toujours ce retard dans l'esprit et dans notre manière d'accepter les TIC ». Effectivement l'EPI a été souvent bien seule. Jacques Richard nous rappelle que « Tout a été fait pour s'opposer à une introduction rapide des TIC dans les pratiques pédagogiques. Corps d'inspection, responsables politiques, parents, syndicats, sociologues, philosophes, écrivains, défenseurs de la langue française, journalistes... En effet un seul credo a jalonné leur histoire : ce ne sont que des outils... quels en sont les usages ? ».
« Le multimédia rencontre l'École ». Si nous avons bien compris son propos, Gérard Puimatto nous explique, mais fort élégamment et en douceur, que le multimédia reste à la marge malgré plus de trente années d'histoire.
Le dossier se termine par quelques applications dans les disciplines où les auteurs évoquent « l'histoire » (leur histoire) souvent avec bonheur. On ne peut que se réjouir de tels parcours et de telles pratiques tout en déplorant qu'elles ne soient trop souvent, et encore, que le fait d'une minorité.
Comme le dit l'un d'eux, « Il reste de beaux chantiers en perspective ».
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Association EPI
Décembre 2005
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