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L'école et le service public

Les cahiers d'Éducation & Devenir n° 5 nouvelle série, 12,50 €.

     « Le service public d'éducation et d'enseignement, pour rester au service des publics, a besoin de se renouveler. Dans ce mouvement, est-il condamné à perdre son âme, à s'ouvrir sur la "marchandisation" des compétences et des structures ou à se dissoudre dans l'Europe ? » C'est sur cette question que s'est ouvert le 20e colloque d'Éducation et Devenir en avril 2004. Les actes sont maintenant publiés dans le numéro 5 des « Cahiers » de l'association.

     « Certes nous devons territorialiser l'action, mais nous savons que nous n'aurons pas de modèle. Quant à l'éducation, les nouveaux besoins sociaux qui ont surgi. nous contraignent à avoir un rôle partagé. Nous n'y étions pas forcément habitués. » Jean-Louis Rollot a la double casquette d'inspecteur général et de vice-président de conseil régional. Il met en évidence les difficultés à articuler le territoire de l'école avec ceux des acteurs locaux, commune, « pays », départements et régions. Autre difficulté : l'école doit travailler avec des partenaires de toutes sortes : cela implique une redéfinition « du sens des missions de l'enseignant ». « Il faut s'habituer à travailler avec le services de la Région, avec ceux des conseils généraux et des municipalités. Il faut connaître les caisses d'allocation familiale, savoir ce qu'est un contrat enfance... Nous devons avoir le sentiment que notre mission est grandie et amplifiée. »

     Claude Lelièvre revient sur l'histoire du « service public d'éducation », une expression forgée par le gouvernement libéral de 1833. Un service qui a su annexer l'enseignement privé et qui est maintenant sous pression, le sort de la carte scolaire étant emblématique des enjeux sociaux et politiques.

     Quel équilibre trouver entre les acteurs locaux, l'établissement, l'État et l'Europe ? Jean-Marie Albertini, CNRS, plaide pour une autonomie encadrée des établissements qui permettrait des liens féconds avec le tissu d'entreprises et de formation locale et une véritable éducation à la citoyenneté. Philippe Herzog, député européen, présente la réflexion européenne. Une table ronde permet l'expression du Snes, de la Cgt, du Sgen, de l'Unsa éducation, de la Ligue de l'enseignement et d'Éducation et Devenir. (présentation par Le café pédagogique 13/05/05)

     Philippe Herzog, à l'époque vice-président de la commission économique et monétaire au Parlement Européen, mais surtout rapporteur à ce même Parlement sur les services d'intérêt général, rappelle que la responsabilité en matière de services publics est l'affaire des états-nations, voire des régions. « Ce qui nous oblige à bouger, ce n'est pas l'Europe du marché, c'est l'évolution des sociétés et des technologies. » Il définit le service d 'intérêt général comme « service essentiel pour la personne humaine et la vie en collectivité », « à partir de là, les autorités publiques ont des devoirs et définissent en France, les services publics, en Allemagne Dasein Vorsorge, en Angleterre les public utilities  ».

     Un cahier donc au diapason du débat européen qui bat son plein, mais qui, grâce à son recul dans le temps, permet de le remettre en perspective.

Le sommaire et des extraits :
http://education.devenir.free.fr/cahier5_esp.htm

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Association EPI
Mai 2005

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