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Le vrai paradis de Platon
Ou comment Einstein, Gödel et les autres nous éclairent sur les limites de la connaissance

John L. Casti, éditions Le Pommier, 2005, 202 pages, 22 euros.

     Nous sommes en 1946, à l'aube de l'âge des ordinateurs. Les esprits les plus brillants du XXe siècle (Albert Einstein, Kurt Gödel, J. Robert Oppenheimer, John von Neumann...) sont rassemblés au prestigieux Institut des études avancées (IAS) de Princeton pour y réfléchir et débattre des limites de ce que la science peut nous apprendre sur le monde.

     Alliant scènes historiques et imaginées, John L. Casti (Professeur au Santa Fe Institute et à l'Université technique de Vienne) nous rend ainsi témoins de discussions entre ces mathématiciens et physiciens sur des sujets aussi divers que les machines pensantes, la logique quantique, la biophysique, la prévision météorologique, la structure des systèmes économiques, la distinction entre les mathématiques et les sciences de la nature...

     On appréciera particulièrement le combat de von Neumann, au sein de cet Institut traditionnellement consacré aux développements les plus théoriques de la science, pour convaincre de la nécessité de construire une étrange machine.

     L'auteur fait dire à von Neumann devant les membres du Conseil d'administration de l'IAS: « L'ordinateur peut traiter des ensembles de symboles avec plus de rapidité et plus de fiabilité que n'importe quel autre appareillage dans l'histoire de l'humanité. Telle est la raison profonde qui exige que cette machine soit construite à l'IAS ! Non parce qu'il s'agit d'un tour de force à l'avant-garde de l'ingénierie, mais parce qu'elle marque le commencement du remplacement de la matière et de l'énergie par l'information comme coeur de la science. »

     La construction de l'ordinateur « IAS » fut finalement entreprise en 1947. Il fonctionna au printemps 51, jusqu'en 1958 (il ne survécut ainsi que d'un an à von Neumann).

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Association EPI
Mars 2005

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