NOUS AVONS LU Technologies informatiques à l'école primaire. Jacques Béziat, Université Paris V - René Descartes, U.F.R. Faculté des sciences humaines et sociales, Laboratoire INRP / TECNE. Nous publions ici résumé de la thèse de Jacques Béziat, membre du Bureau national de l'EPI. Cette thèse, présentée le mercredi 19 novembre 2003 à l'Université Paris V, a obtenu la mention Très Honorable. On peut lire également sur ce site le texte intégral de la soutenance de cette thèse. Quand on parle d'informatique à l'école, il est fréquent d'entendre dire, qu'aujourd'hui, l'école ne peut plus se passer ni du multimédia ni du réseau internet. Pour les uns, ces outils sont devenus ordinaires dans le paysage scolaire habituel, pour les autres les réformateurs, il sont un vecteur de changement profond de l'éducation scolaire, de modernisation du système éducatif. Cette opposition simplificatrice ne rend compte ni de l'impact réel des technologies de l'information et de la communication dans les classes où elles sont effectivement utilisées, ni de l'évolution des représentations qu'en a la profession enseignante, ni de la complexité des enjeux liés à leur intégration dans l'école. Nous nous sommes focalisé sur l'école primaire car elle est le point d'entrée de la scolarité. Les maîtresses et les maîtres d'écoles ont à prendre en charge la formation initiale des élèves aux technologies de l'information et de la communication. La question pour eux est de comprendre la place que doit prendre l'apprentissage et la pratique de ces technologies dans la vie de la classe. Pour mettre en relief la position des praticiens innovateurs vis-à-vis des technologies de l'information et de la communication, nous avons entrepris une analyse de contenu sur des actes de pratiques témoignant d'usages en classe de ces technologies. À travers cette analyse, nous observons les liens que font les praticiens leurs opinions convaincus par l'utilité pédagogique de l'informatique, entre les exigences d'une conduite de classe et les technologies numériques que la société propose. De plus, ce travail s'est appuyé sur un cadrage large, prenant en compte des discours d'organisations internationales, une évaluation du contexte déclaratif français, et une analyse de l'offre de ressources scolaires sur l'internet. Nous cherchons ainsi à articuler les discours de praticiens innovateurs dans le contexte global de ce qui se dit de l'informatique en éducation hors l'école. À partir de témoignages d'enseignants, nous avons cherché à mettre en évidence un modèle systémique articulant les arguments généraux quant à la perception qu'ils ont des technologies numériques à l'école. Certaines de leurs expériences de terrain produisent des pratiques référentes pour l'ensemble de la profession. Ce jeu d'acteurs est déterminant pour une généralisation des technologies de l'information et de la communication dans les pratiques éducatives, peut-être même davantage que toute injonction moderniste. Le résultat de cette évolution n'est pas donné, mais l'école change, ni dans le sens des visions les plus réformatrices sur l'école, ni dans celui des enseignants les plus conservateurs. De ce point de vue, la position des enseignants qui utilisent les technologies de l'information et de la communication de manière constructive en classe est singulière. À la fois « gardiens du temple » et inventeurs, ils apportent leur vision d'une école en mouvement dans la continuité du système éducatif. MOTS-CLÉS : discours / innovateur / réformateur / école primaire / technologies de l'information et de la communication. ___________________ |