NOUS AVONS LU Sur Les Chroniques de Cybérie (22 avril 2003) Une enquête sur les non utilisateurs d'Internet aux États-Unis Dans sa plus récente enquête, le Pew Research Center se penche sur les non utilisateurs d'Internet qui, à divers degrés, constitueraient 42 % de la population aux États-Unis. Les chercheurs ont établi trois grandes catégories de non utilisateurs. Une première (20 % des non utilisateurs) comprend ceux et celles qui pratiquent l'évitement, c'est-à-dire qui partagent leur vie avec un utilisateur d'Internet et à qui ils demandent d'acheminer des courriels, de faire des menues recherches, etc. Une sous-catégorie rejette totalement l'utilisation du réseau et se proclame indépendante de cette technologie. Il y aurait ensuite les décrocheurs ; 17 % des non utilisateurs ont « décroché », dans la plupart des cas à la suite de problèmes techniques avec leur matériel ou avec leurs fournisseurs de services. Le Pew constate que cette catégorie prend de l'ampleur, elle ne représentait que 13 % des non utilisateurs en 2000. Enfin, les « vrais » non branchés, 24 % des non utilisateurs, qui n'ont jamais eu accès directement ou indirectement à Internet. Autre constatation, le profil d'utilisateur révèle la persistance de la fracture numérique. Ainsi, les utilisateurs sont plus souvent jeunes, urbains, de race blanche, scolarisés, disposant d'un revenu adéquat, bref, un profil qui change peu depuis le déploiement d'Internet grand public. Ce qui change, et beaucoup, c'est la place que les femmes occupent, et le rôle qu'elles jouent, dans la sphère Internet. On se souviendra qu'à ses débuts, Internet était moins utilisé par les femmes que par les hommes, mais qu'il y a environ deux ans on a atteint un équilibre dans le rapport hommes-femmes (voir notre chronique du 25 janvier 2000). Or, certains répondants masculins non utilisateurs ont déclaré que dans leurs cercles d'amis, c'étaient les épouses qui échangeaient des courriels et maintenaient les liens de communication. D'autres ont dit ne pas utiliser Internet car leurs épouses en connaissaient davantage qu'eux à ce sujet, et qu'ils ne tenaient pas à devoir avouer leur inaptitude. Beau renversement de situation. En contrepartie, les hommes non utilisateurs seraient davantage tentés que les femmes de se brancher : 46 % ont l'intention de le faire éventuellement en comparaison de 35 % pour les femmes. Les chercheurs du Pew ont aussi ausculté la perception qu'ont d'Internet les non utilisateurs. Tout comme pour les branchés, le courriel l'emporte haut la main dans l'indice de popularité, et 78 % des non branchés estiment qu'il leur serait utile pour communiquer. Suivent des perceptions comme l'utilité pour se renseigner (72 %), les dangers inhérents à Internet (56 %), l'impression de ne rien manquer (54 %), l'image d'un réseau qui ne sert qu'au divertissement (50 %). La ventilation des perceptions entre branchés et non branchés illustre des écarts et des similitudes. L'écart le plus important : 61 % des utilisateurs associent Internet à une vaste bibliothèque, alors que seulement 36 % des non utilisateurs évoquent cette image. En revanche, les perceptions d'espace de rencontre (10/12), de centre commercial (10/11) et d'école (6/6) s'inscrivent à égalité tenant compte de la marge d'erreur statistique de l'enquête. Texte complet sur http://www.cyberie.qc.ca/chronik/20030422.html#a. ___________________ |