Communiqué EPI L'association Enseignement Public et Informatique (EPI), qui s'exprime ici uniquement dans le cadre de son domaine de compétence, se félicite d'une nette prise en compte des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le projet de loi d'orientation pour l'École ainsi que de la volonté du gouvernement de développer ces technologies dont la maîtrise est devenue indispensable pour vivre et travailler dans la société du XXIe siècle. Dans le titre I de l'avant projet, la « maîtrise des techniques usuelles de l'information et de la communication » est définie comme l'une des cinq composantes du socle commun de connaissances qui doivent être acquises à la fin de la scolarité obligatoire. Il est précisé dans le rapport annexe qu'« il ne s'agit pas seulement pour l'école d'intégrer ces outils dans l'enseignement des disciplines scolaires ou de s'assurer que chaque élève maîtrise ces techniques; il s'agit aussi de favoriser l'utilisation critique et raisonnée de ces moyens d'accès à l'information et à la communication». Il reste à souhaiter qu'il ne s'agisse pas seulement de bonnes intentions et que la réalité correspondra aux déclarations. Les textes officiels devront indiquer précisément quels sont les concepts et les notions à acquérir, les progressions didactiques à respecter, de l'école primaire à la classe terminale et la formation des enseignants devra être organisée en conséquence. L'association considère également comme positives l'intégration du B2i-collège au Brevet, celle du B2i-lycée au Baccalauréat et la mise en place des deux niveaux du C2i pour les futurs enseignants. Elle continue néanmoins à regretter - compte tenu de l'importance maintenant reconnue des TIC dans l'ensemble des activités intellectuelles - qu'un espace ne soit pas réservé à leur enseignement au collège et au lycée en continuité avec l'école primaire. Il n'est pas exact - et l'expérience quotidienne le prouve sans équivoque - que la « maîtrise » des TIC s'acquière par de simples pratiques. L'apprentissage exclusif par l'action rencontre vite ses limites dès que le domaine devient complexe. Le fait de parler français dans les différentes disciplines dispense-t-il d'un enseignement spécifique ? « Maîtrise », « utilisation critique et raisonnée », sont des objectifs ambitieux et légitimes. Ce sont d'ailleurs les objectifs de toutes les disciplines sous la responsabilité d'enseignants correctement formés. Par quel miracle l'informatique et les TIC en seraient elles exonérées ? Répétons-le, vouloir atteindre ces objectifs exclusivement via les disciplines traditionnelles est un leurre. L'échec est patent depuis des années. Faut-il persister dans l'erreur alors que notre pays souhaite retrouver sa place dans les technologies de pointe ? Faut-il persister dans l'erreur alors que l'on sait que - quel que soit l'objet - l'absence de connaissances fondamentales de base hypothèque toujours l'efficacité de la formation tout au long de la vie ? Le Bureau national de l'EPI ___________________ |