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Les enseignants des écoles publiques et la formation

Catherine Larivain (JCA-Développement), Dossier Enseignants et personnels de l'éducation n° 176 [août 2006]

   Il s'agit de l'interrogation de 1 200 enseignants du premier degré réalisée en septembre-octobre 2005. Les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres sont un système de formation créé il y a plus de dix ans. Interroger les intéressés eux-mêmes sur la formation qu'ils ont reçue, ou l'ensemble des enseignants sur leurs attentes vis à vis de la formation initiale ou continue, tel est objet de ce dossier de 170 pages au format pdf :
http://media.education.gouv.fr/file/25/6/2256.pdf.

   Nous en avons extrait les passages concernant l'informatique :

« Des difficultés récurrentes à enseigner l'histoire, la géographie et l'informatique :
Selon leurs dires, presque un enseignant sur cinq a choisi le premier degré pour la multiplicité des disciplines. Cette attirance proclamée pour la polyvalence peut néanmoins être source de difficultés. Régulièrement, les enseignants sont interrogés sur le niveau de difficulté qu'ils peuvent éprouver à enseigner telle ou telle matière.
Ainsi plus d'un sur deux déclare n'éprouver aucune difficulté en français, mathématiques, éducation civique et EPS. En revanche, 36 % déclarent en éprouver beaucoup à enseigner les langues vivantes, 34 % l'informatique et 20 % l'éducation musicale.
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Selon l'âge : la proportion de jeunes enseignants qui éprouvent beaucoup de difficultés se maintient : en informatique 50 % en 1994, et 51 % en 2005.
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On pourrait penser qu'en informatique la difficulté d'enseigner croît avec l'âge. Ce n'est pas avéré puisque 51 % des jeunes sont dans ce cas contre 53 % des plus âgés.
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Face aux difficultés rencontrées pour enseigner l'informatique, les jeunes enseignants utilisent plus fréquemment les logiciels disciplinaires que leurs aînés qui suivent davantage les stages de la formation continue. Les enseignants qui éprouvent des difficultés à enseigner certaines matières sont souvent convaincus que la formation initiale était tout à fait insuffisante, en informatique (70 %)... Une majorité pense que des actions spécifiques en formation continue pourraient atténuer leurs difficultés.
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Les principales difficultés à enseigner se concentrent sur l'informatique (65 %), les langues vivantes (58 %) et l'éducation musicale (55 %). En dehors des langues vivantes, quelle que soit la discipline, les enseignants de moins de 5 ans d'ancienneté semblent rencontrer plus de difficultés que les autres. Les enseignants qui éprouvent des difficultés à enseigner certaines matières soulignent l'insuffisance de la formation initiale reçue dans ces matières en IUFM ou en ENI. Suivre des formations spécifiques continues est perçu comme une solution efficace et crédible pour atténuer les difficultés rencontrées.
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Quelques matières difficiles à enseigner
Les matières dans lesquelles les enseignants se sentent le plus à l'aise sont au nombre de quatre :
- Le français, qui ne présente aucune difficulté pour 52 % ;
- Les mathématiques (55 %) ;
- L'éducation civique (54 %) ;
- L'EPS (53 %).
Les principales difficultés à enseigner ("beaucoup" + "un peu") se concentrent sur :
- L'informatique (65 %) : les enseignants de moins de 5 ans et de plus de 35 ans d'ancienneté sont plus concernés que les autres (77 % de "difficultés") ;
- Les langues vivantes (58 %) : les enseignants de moins de 5 ans et de plus de 35 ans d'ancienneté éprouvent moins de difficultés que les autres ;
- L'éducation musicale (55 %).
En dehors des langues vivantes, quelle que soit la discipline, les enseignants de moins de 5 ans d'ancienneté rencontrent plus de difficultés que les autres.

Notons que 57 % des répondants n'enseignent pas de langue vivante, 22 % n'enseignent pas l'informatique et 17 % n'enseignent pas l'histoire/géographie. Les enseignants qui disent ne pas enseigner une matière pratiquent, la plupart du temps, des échanges de service, des remplacements de charge de direction. Les enseignants de plus de 35 ans d'ancienneté sont particulièrement concernés.
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Comparaison entre les jeunes enseignants de 1994, 2000 et 2005 qui éprouvent beaucoup de difficultés à enseigner l'informatique
en 1994 : 50 %
en 2000 : 20 %
en 2005 : 51 %
(L'informatique étant néanmoins plus enseignée par les jeunes enseignants puisque 72 % ne l'enseignaient pas en 1994 alors qu'ils n'étaient plus que 37 % en 2005).
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Les propos des enseignants qui éprouvent un peu ou beaucoup de difficulté à enseigner les différentes matières sont très critiques. L'insuffisance de la formation initiale est alors clairement exprimée : En informatique (70 % tout à fait insuffisante)
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Pour leur formation initiale, les logiciels disciplinaires ou de ressources en ligne sont utilisés par près d'un enseignant sur deux (45 %), score qui monte jusqu'à 66 % pour les enseignants de moins de 5 ans d'ancienneté et qui tombe à moins de 30 % pour ceux de plus de 30 ans d'ancienneté.
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Thèmes sur lesquels a porté la dernière formation continue : Formation pédagogique à l'intégration des TIC dans les enseignements : 6 %
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34 % des enseignants du premier degré se déclarent titulaires d'un baccalauréat de la série littéraire, 42 % de la série scientifique, 19 % de la série économique et social et 4 % d'un baccalauréat technologique.

NDLR : une enquête très intéressante et instructive que ces quelques extraits ne dispensent pas de lire...
Une enquête qui confirme la carence de beaucoup d'IUFM en matière de formation I+TIC. Ce qui n'empêche pas les rédacteurs du rapport du groupe de travail pour le développement des TIC dans l'Éducation nationale (www.epi.asso.fr/revue/articles/a0609a.htm) d'écrire : « les jeunes professeurs entrent en fonction avec une connaissance de plus en plus consolidée et opérationnalisée (sic) par la formation en université et en IUFM. » Sans parler de la formation continue !

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Association EPI
Septembre 2006

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