GEOROM :
UNE AUTRE POSSIBILITÉ D'APPLICATION
DU MULTIMÉDIA EN CLASSE,
EN SALLE INFORMATIQUE OU AU CDI
(CM2/SIXIÈME)
Jacques GALHARDO
Ce projet est le troisième volet d'une recherche expérimentale portant sur cinq dimensions :
- une dimension technique, puisqu'il s'agit de tirer profit d'un ensemble d'outils de plus en plus familiers de la communauté scolaire : Word, Internet et, dans une moindre mesure, Paint Shop Pro, MSPub et le logiciel "Présente" de J.-M. Campaner ;
- une dimension disciplinaire, en démontrant que ces outils permettent de valoriser des contenus riches, variés et complémentaires, sans qu'ils s'effacent derrière l'esthétique formelle ou la facilité propre aux produits multimédias ;
- Une dimension pédagogique, puisque les technologies de l'information et de la communication requièrent des savoirs-faire spécifiques qu'il convient de confronter à ceux plus traditionnels (disons scolaires). Cet enjeu est de taille, puisqu'il vise à vérifier la pertinence et la vivacité de ces derniers, et l'absence de hiérarchie entre les différents types de savoir-faire ;
- une dimension didactique, dans la mesure où l'articulation et la conjugaison des trois points précédents permettent l'émergence d'un sens, propre à la discipline, interdisciplinaire ou transdisciplinaire (selon les cas) ;
- une dimension formative : d'abord, du propre "expérimentateur"... Puis des différents collègues qui auront participé aux différents projets. Le GEOROM vise plusieurs publics : les élèves, les enseignants et en particulier les plus jeunes qui (en Histoire-Géographie, par exemple) demeurent souvent sceptiques ou limités par rapport à l'utilisation du multimédia.
Les volets précédents correspondaient à deux projets de création de cédéroms :
- 1997-1998 : "le Portugal : les océans et la découverte du monde". Il s'agissait d'un projet de classe (niveau 4ème, collège R. Rebout, Montlouis-sur-Loire). Il a permis, entre autres, de mettre en synergie différents types de savoirs et de compétences. Ce projet a donné lieu à deux articles : Revue de l'EPI n° 90, juin 1998 et le Cahier des Réussites "maîtrises des langages" (revue du Rectorat d'Orléans-Tours), n° 15, avril 1999.
- 1998-1999 : "De la pierre à l'édifice - trois façons de voir, de comprendre et de présenter un même sujet multimédia". Un groupe de sept élèves, réunis en Atelier informatique (collège Arche du Lude, ZEP, Joué-lès-Tours), a rassemblé des informations sur la pierre de tuffeau (sur le terrain, en CDI et sur Internet) puis les ont mises en forme : un fichier MSPub, une version Internet et une version cédérom (sous "Présente"). Ce projet a donné lieu à un article : Revue de l'EPI n° 95, septembre 1999.
L'ensemble des réflexions qui ont entouré ces deux projets a permis de préparer largement le terrain du troisième volet expérimental que constitue le GEOROM. Néanmoins, son point de départ repose sur les difficultés rencontrées tout au long de ma carrière par les élèves de 6ème en géographie. Un cédérom centré sur ces difficultés et sur le programme, réalisé par un "acteur du terrain", peut contribuer à lever ces obstacles en diversifiant l'acte pédagogique des collègues dans une perspective d'optimalisation de la réussite scolaire des élèves.
Le GEOROM tient compte également des inégalités en terme d'équipement des établissements scolaires et de l'expérience personnelle liée aux contraintes pratiques d'utilisation (matérielles, humaines, organisationnelles...) : il peut, par conséquent, s'utiliser sur poste simple (élèves en autonomie), sur un réseau ou dans une salle dont plusieurs ordinateurs ne sont pas en réseau.
Le cédérom ne contient pas seulement le GEOROM fonctionnant à l'aide de "Présente", il dispose de différents dossiers à destination des enseignants. Pour réviser, approfondir, compléter..., de façon autonome, ce que les élèves apprennent en classe avec le professeur. Mais il a également d'autres objectifs :
- c'est un outil pédagogique simple à l'instar de la photocopie, du rétroprojecteur ou du manuel. Il peut d'ailleurs s'articuler avec ces mêmes outils. Le GEOROM contient des fiches pédagogiques (et leurs corrigés au format Word : le prof peut donc les modifier...) pour mettre en place des activités ;
- c'est un outil pratique pour les jeunes collègues qui débutent : il contient une proposition de programmation annuelle, les Instructions officielles et les Notes des IPR. Mais aussi les sites Internet intéressant son contenu, une problématique et une bibliographie ;
- c'est un produit souple : à tout moment on peut le compléter, le corriger, supprimer des parties etc. Une fiche technique en explique la procédure. Une photothèque complète les 180 Mo d'informations (textes, sons, images). De plus, le GEOROM peut être copié à l'infini, sans problème technique, sur n'importe quel ordinateur récent ;
- c'est un produit non commercial : à l'exception de la représentation d'une Cité-État grecque (Hatier), toutes les informations (textes, sons et images) sont originales et libres de droits. Le logiciel utilisé est également un freeware. Il est fourni avec son "éditeur" pour intervenir sur le contenu, faire évoluer ce dernier ou bien élaborer d'autres travaux.
Le GEOROM se compose (à partir de la page d'accueil) de la façon suivante :
- Des rappels des grands repères géographiques : les océans, les continents, l'Équateur, les tropiques et les hémisphères.
- Des études de paysages : analyse d'une photographie (sous la forme d'un jeu à deux) ; construction d'un plan, à partir de différentes représentations de paysages ; une course d'orientation "virtuelle".
- L'utilisation des outils géographiques en histoire : simplification de la carte de l'Égypte des pharaons et construction du croquis d'une cité grecque au Ve siècle avant J.-C.
- Des activités centrées sur des difficultés de compréhension ou des représentations (tenaces !) des élèves par rapport à plusieurs leçons du programme : "les hommes sur la Terre", "richesse et pauvreté", la notion de "désert", les "hommes et les milieux naturels", la relation entre "richesse et densité de population"...
Jacques GALHARDO
Paru dans la Revue de l'EPI n° 98 de Juin 2000.
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(7 septembre 2000)
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