LU ICI ET LÀ
 

* Interview de Philippe Quéau (extrait)
Directeur de la division Société de l'information, Unesco.
"Il vient un moment où l'on ne peut plus faire l'économie de la question du sens et des usages des Stic"
" ... Il y a quelque chose de profondément politique dans la toile, dans la manière dont le cyberespace se développe aujourd'hui, même si cette politique (ou ces politiques) n'est pas explicite. Il y a eu par exemple tout le volontarisme des années 90, d'abord aux Etats-Unis (Al Gore) puis en Europe (Martin Bangemann), allant de pair avec une volonté de dérégulation, de libéralisation du marché des télécommunications et, partant, de l'accès au Web.
On perçoit aujourd'hui, à travers des faillites retentissantes, la persistance de la "fracture numérique" et plus généralement la crise du Nasdaq, que les "mains invisibles" du marché ne sont pas la panacée. Je n'ai pas pour autant de solution toute faite à apporter. Mais le moment est venu où l'on peut de bonne foi se poser la question d'un intérêt général mondial, afin de donner un "sens", une "direction" à l'évolution de la société de l'information. De penser par exemple aux moyens de limiter la fracture numérique à partir d'un niveau d'analyse qui englobe la planète entière. "
Hebdo : Pensez-vous que l'ensemble de la communauté des Stic devrait s'impliquer plus en profondeur ?
P.Q. : " Les scientifiques sont aussi des citoyens. Ils ne peuvent plus rester en dehors de la mêlée. A l'heure de la mondialisation, il n'est plus possible de vivre dans son laboratoire. Même pour des spécialistes comme les lecteurs d'Asti-Hebdo, isoler la technique c'est faire l'impasse sur les usages " ...
- Lire sur : http://asti.asso.fr (Asti-Hebdo n° 69)

* Tribune libre sur le web - Les dossiers de l'Ingénierie éducative
 
Deux textes ont retenu notre attention


- E-learning Comme le berger qui criait au loup
. Alain Chaptal, février 2002..
Le terme E-learning a d'abord désigné, en Amérique du Nord, l'évolution de l'enseignement à distance fondée, au moins en partie, sur le recours aux technologies Internet. On est là dans le domaine de la formation permanente et dans un secteur concurrentiel. L'utilisation de l'appellation e-learning n'est bien sûr pas innocente. Elle marque l'effet de mode lié aux prévisions délirantes de l'époque concernant le e-commerce et, au-delà, une forte orientation vers la marchandisation de l'enseignement. C'est à cette première acception que l'on s'intéresse dans cet article, c'est-à-dire aux dispositifs de formation ouverte et à distance (FOAD).

- L'enseignement des sciences mathématiques. Rapport au ministre l'Education nationale sous la direction de Jean-Pierre Kahane éd . CNDP - Odile Jacob ; 284 pages ; 22 €.
Pourquoi les mathématiques sont-elles essentielles aujourd'hui? Pourquoi leur enseignement doit-il être renouvelé ? Comment faut-il redéfinir les contenus de programmes et les méthodes d'enseignement? Quelles doivent être les priorités de demain? Peut-on renforcer le lien entre les mathématiques et les autres disciplines? Dans quelle direction doit évoluer la formation des professeurs de mathématiques? Au terme de plusieurs mois de travail et d'étude, une équipe représentative de toutes les sciences mathéma-tiques nous livre ici ses propositions et recommandations en vue d'une réforme générale de l'enseignement des mathématiques depuis l'école primaire jusqu'à l'université. Le premier chapitre (31 pages) est consacré à l'informatique ; les auteurs y préconisent " d'intégrer une part d'informatique dans l'enseignement des sciences mathématiques au lycée ". Nous y reviendrons. http://www.odilejacob.fr

- De l'amnésie au fantasme. Françoise Demaizière, avril 2001.
" Faisons table rase ". Toute révolution a tendance à vouloir balayer le passé. Les enseignants qui découvrent les TIC et perçoivent les mutations dont elles sont porteuses n'échappent pas à ce réflexe amnésique. Pourtant, les permanences du métier d'enseignant et des débats didactiques et pédagogiques ressurgissent, obstinément. Il n'est donc pas inutile de faire quelques rappels historiques pour pointer certaines dérives à éviter et mieux distinguer fantasmes et réalités.
- Lire sur : http://www.cndp.fr/produits/

* "L'élection présidentielle 2002 vient d'écrire la page la plus sombre des sondages à la française". Dans Le Monde du 26 avril 2002, page 12..
   Pour les rares scientifiques qui savent comment sont produites les estimations, il était clair que l'écart des intentions de vote entre les candidats Le Pen et Jospin rendait tout à fait plausible le scénario qui s'est réalisé. En effet, certains des derniers sondages indiquaient 18 % pour Jospin et 14 % pour Le Pen. Si l'on se réfère à un sondage qui serait effectué dans des conditions idéales (tirage aléatoire absolu, taux de réponse 100 %, aucune fausse déclaration), on obtient sur de tels pourcentages une incertitude de plus ou moins 3 % ...".
Ndlr : Un article très intéressant signé - mais un peu tard - d'un professeur de statistique à l'université de Grenoble. On y apprend également qu'il n'y aurait aucun statisticien spécialiste de la théorie des sondages dans les cinq instituts concernés (?!) et que les pays anglo-saxons publient la marge d'erreur de leurs sondages. Mais le " bon peuple " doit être là-bas beaucoup plus intelligent !

Paru dans la  Revue électronique de l'EPI  n° e49 de juin 2002.

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Association EPI
19 juin 2002

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