Multimédia : quels enjeux
pour la didactique des langues ?
Christiane
Bourguignon
À
travers les activités de son équipe de recherche et de formation
sur les langues et les Nouvelles Technologies (GRAFLANGUES) le Centre de
Didactique des Langues a suivi l'évolution technologique qui a fait
passer en une quinzaine d'années le système éducatif
de l'archaïque nanoréseau aux environnements multimédia
et à l'Internet.
Cette
évolution, parce qu'elle implique une multitude d'acteurs et d'objets
et plusieurs niveaux d'adaptations et d'ajustements d'ordres divers, n'a
pu se réaliser de façon linéaire et progressive.
Au
gré des orientations de la politique éducative, tour à
tour frileu-ses ou actives, dans des démarches pas toujours cohérentes,
résistances et innovations ont caractérisé cette première
phase d'installation des nouvelles technologies dans la classe de langue.
Tout
en mettant en relief quelques points importants du bilan de cette période
nous souhaitons surtout faire apparaître les nouveaux enjeux qui
se dessinent pour l'enseignement/apprentissage d'une langue étrangère.
DES APPORTS
DECISIFS A LA DIDACTIQUE DES LANGUES
Les environnements
MM grâce d'une part à leurs fonctions d'inter-activité
et d'hypertexte et d'autre part aux mises en oeuvre qui leur sont spécifiques
ouvrent à la didactique d'une langue étrangère des
perspec-tives encourageantes pour aider à surmonter les obstacles
auxquels se heurte actuellement l'enseignement de cette discipline.
Globalement
ces nouveaux supports permettent de rendre concret, opératoire et
motivant, un objet d'apprentissage dont la pédagogie traditionnelle
donne trop souvent une image abstraite et formelle par le cloisonnement
des différentes compétences et de leurs modes d'appro-priation.
En quoi
les trois objectifs fondamentaux de l'enseignement de cette discipline,
spécifiés dans les Instructions Officielles, sont-ils concernés
par les apports innovants des NTE ?
Objectif
n° 1 : La réflexion sur la langue
Avec
ces nouveaux supports, les outils et faits de langue sont expliqués
et analysés à travers des séquences d'exercices faisant
appel à différentes aides, syntaxiques, lexicales ou culturelles.
La situation
d'interaction individualisée avec l'ordinateur est probablement
la mieux adaptée à l'appropriation de ce type particulier
de savoir qu'est la maîtrise des outils de la langue. Chaque élève,
au centre de son apprentissage, peut de façon privilégiée
s'engager dans la cons-truction d'une notion grammaticale, en mettant en
oeuvre la façon d'apprendre qui lui convient le mieux : partir de
la leçon ou des exercices, faire appel selon ses besoins aux aides
proposées, s'auto-évaluer sur l'instant, considérer
ou non son score satisfaisant et décider ou non de l'améliorer.
À
ces activités d'appropriation des outils de la langue, le professeur
pourra ajouter des modules de type plus spécifiquement métacognitifs
dont on sait l'importance pour les apprenants, faisant réfléchir
l'élève à ce qu'il vient d'apprendre, à son
degré de maîtrise des nouveaux savoirs, l'amenant ainsi à
explorer de façon réflexive et pour les améliorer
ses modes d'accès au savoir.
Et cela
est d'autant plus aisé que la phase d'apprentissage aura eu lieu
en dehors de la situation habituelle de classe, dans un tête-à-tête
avec une autre source de savoir que l'enseignant.
Une
autre façon de rendre l'apprentissage d'une langue étrangère
plus concret est la mise en valeur de certaines composantes de la langue,
en particulier en donnant une représentation matérielle d'un
objet linguistique, sonore et abstrait.
Par
exemple, dans la situation traditionnelle de classe, les activités
de compréhension orale se limitent en général à
identifier le sens de l'énoncé produit, à travers
des questions types (Qui, Que, Quoi, Comment, Où...) qui constituent
le canevas de grilles de compréhension. Ce qui est visé,
c'est une compréhension globale ou détaillée du texte
entendu. Or l'accès au sens est aussi conditionné par l'identification
de la chaîne parlée. C'est une évidence, mais pour
comprendre il faut entendre !
Cet
acte de la discrimination auditive est rarement travaillé de façon
ciblée et individuelle dans la classe traditionnelle. Il est l'objet
d'une série de cédéroms VOICE BOOK . L'écoute
d'un texte y est couplée à une tâche de transcription
de la chaîne parlée. L'originalité de ce produit est
non pas de se limiter à une simple écriture sous la dictée
mais de transcrire ce qui est vraiment entendu, pas nécessairement
dans l'ordre linéaire. Chaque mot transcrit vient se positionner
à sa place dans le texte. Des aides de différents ordres
soutiennent la tâche. Ces activités de discrimination s'inscrivent
dans une attitude plus large d'écoute de la langue, dont on sait
l'importance décisive pour un meilleur appren-tissage.
Au titre
des observations des faits de langue, les supports MM offrent également
la possibilité d'une mise en contact avec des variétés
de langues ainsi qu'une familiarisation avec une diversité d'accents.
Objectif
n° 2 : La compétence communicative
Objectif
central de l'apprentissage d'une Langue étrangère, l'ensei-gnement
de la compétence de communication constitue l'un des casse-têtes
du professeur de langue, soucieux de créer les situations de communication
les plus vraisemblables et motivantes possible afin de faire acquérir
aux élèves les outils spécifiques de chaque situation.
Sketches, jeux de rôles et autres simulations permettent la mise
en oeuvre des savoir-faire linguistiques.
L'apport
des outils MM est non seulement d'élargir l'éventail des
mises en situation mais surtout de dépasser l'aspect arbitraire
et conven-tionnel de la simulation en proposant des situations de communication
où l'élève est l'interlocuteur réel d'une interaction
authentique. De l'élève seul dépend la progression
de l'acte de communication. La langue n'est plus seulement objet d'étude
mais surtout outil de communication, fonctionnant dans le réel de
l'échange. Ces atouts seront exploités dans des pratiques
innovantes et motivantes.
Objectif
n° 3 : La compétence culturelle
C'est
un champ inépuisable qui est offert à l'apprenant avec l'arrivée
entre autres des encyclopédies électroniques et d'Internet,
outils qui ouvrent des perspectives prometteuses pour l'apprentissage d'une
langue étrangère en permettant d'explorer, avec une dimension
compa-rative effective, les objets culturels véhiculés par
chaque univers linguis-tique, l'occasion enfin d'une véritable éducation
à l'altérité.
Outre
l'infini richesse des explorations culturelles et civilisation-nelles,
s'offre l'occasion de réaliser un véritable enseignement
transversal car c'est, de façon complémentaire, tout le domaine
du traitement de l'information qui est sollicité sous 2 angles primordiaux
:
-
mise au
point de stratégies de recherche : cibler l'information recherchée
(quel domaine ? quel mot clé ? Par quelle rubrique?...)
-
quelle restitution
de l'information ? sous quelle forme ? prise de notes, résumé,
reformulation, plan détaillé, etc.
Ce
sont sur ces potentialités que pourront prendre appui les nouvelles
orientations des programmes du Lycée, spécifiant le dévelop-pement
des aspects culturels de l'acquisition d'une langue étrangère,
tout en privilégiant les démarches stratégiques dans
le cadre de projets individualisés et pluridisciplinaires.
À
travers ces recherches d'informations et leur restitution c'est l'occasion
d'une revalorisation certaine de l'écrit, par la compréhension
et production écrite en situations de communication authentiques.
La struc-ture Hypermédia y ajoutant la complémentarité
visuelle et sonore qui le rend attractif et motivant.
VAINCRE
LES RESISTANCES
Les facteurs
de résistance à la mise en oeuvre des NTE dans la classe de
langue sont de différents ordres et se conjuguent pour consti-tuer
un frein et un véritable obstacle à la généralisation
d'un mouvement qui apparaît pourtant comme irréversible.
Les
observations issues des stages de formation des enseignants (cadre MAFPEN)
complétées par une enquête plus ciblée font
émerger plusieurs constatations :
-
La formation
des enseignants est indispensable et devrait être généralisée
de façon systématique et ne pas dépendre des sélections
hasardeuses du Plan académique de formation.
Par exemple, il faut savoir qu'en 1997 dans l'académie de Grenoble,
sur 150 enseignants ayant demandé un stage « NT et langues»,
seuls 15 ont été sélectionnés ! Que font les
autres ? Faute de moyens, ils repostuleront l'année suivante. Avec
quelles chances de succès ?
Comment ne pas comprendre la lassitude et la démotivation des enseignants
qui doivent attendre que toutes les conditions soient réunies pour
faire avancer le dossier des NTE dans leur établissement.
Or, nous l'avons constaté lors des stages, c'est l'équipe
de profes-seurs informés qui saura argumenter auprès du chef
d'établissement pour obtenir une amélioration et un aménagement
des conditions à la fois techniques et pédagogiques de l'utilisation
des NTE. Il s'agira de bâtir un projet d'établissement pour
justifier l'achat de matériel et l'aménagement du contexte
pédagogique : horaires en barettes, gestion des sous-groupes, des
aides telles que l'assistant ou l'emploi-jeune, le travail au CDI ou ailleurs...
-
Même
s'il y a progrès, l'équipement technologique des établis-sements
n'est pas encore à la hauteur des besoins. Aux insuffisances d'équipement
viennent s'ajouter les luttes entre disciplines pour obtenir l'accès
aux installations .
Ces facteurs d'ordre structurel ou conjoncturel sont renforcés par
des éléments de résistance plus interne, liés
au statut de la discipline et de l'enseignant.
En effet, le recours aux nouvelles technologies, grâce aux immen-ses
potentialités du MM laisse entrevoir des objets d'apprentissage
jusque là négligés. Le champ de la discipline à
enseigner s'en trouve sensiblement modifié, élargi le plus
souvent. De nouveaux espaces s'offrent à la pratique d'une langue
étrangère venant ainsi renforcer les conditions d'instrumentalisation
de la langue.
Outre les
facilités liées à l'individualisation de l'apprentissage
ces nouveaux supports permettent des améliorations à différents
niveaux. Par exemple :
-
les modes
d'exploration de la composante sonore,
-
les conditions
d'appropriation des outils de la langue grâce à un entraînement
à partir d'exercices intensifs et interactifs,
-
l'objectivation
des phases successives de la production écrite par une concrétisation
visuelle des processus de choix syntaxiques et lexicaux.
-
la multiplicité
des simulations de situations de communication, etc.
Mais
surtout le plus grand bouleversement provoqué par l'arrivée
de ces nouveaux outils d'enseignement concerne le statut et le rôle
de l'enseignant ?
Si le
statut de l'enseignant vis-à-vis des élèves reste
inchangé dans son rôle central de « Maître de
la classe », de nouvelles fonctions lui sont assignées, qui,
dans les débuts, peuvent être ressenties comme déstabi-lisantes.
C'est
probablement la première fois qu'arrivent des outils susceptibles
d'apporter quelques éléments de réponse aux problèmes
liés à l'enseignement de masse, que sont en particulier les
classes chargées et l'hétérogénéité
des élèves. Les mettre en oeuvre exige nécessairement
de nouvelles façons d'enseigner.
Pour
mémoire, posons quelques traits du statut de l'enseignant que ces
environnements exigent d'accentuer :
-
L'enseignant
de langue devient un concepteur de nouvelles architectures didactiques,
au sein desquelles il définit avec précision, objectifs,
tâches et procédures de régulation, de contrôle
et d'évaluation. La structure même du groupe classe exige
d'être modifiée, éclatée en sous-groupes, pour
des objectifs et des tâches diversifiées, se déroulant
dans des alternances de structures de classe de type frontal ou modulaire.
-
L'enseignant
n'est plus la seule source de savoir mais se pose comme un médiateur
mettant à disposition de chaque type d'élève les ressources
adaptées à son niveau et aux objectifs fixés.
-
Il dépasse
le strict niveau de sa discipline pour faire acquérir à l'élève
des objets nouveaux, transversaux, transdisciplinaires, facilita-teurs
d'apprentissage tels que la stimulation de stratégies de navigation
et de recherche et le développement de l'esprit critique.
Ainsi à
l'écrit, par exemple, le travail à partir de documents issus
d'Internet sera l'occasion de mettre en place des démarches de type
journalistique, qui consistent à vérifier, analyser et comparer
les infor-mations pour préparer les élèves à
être les citoyens libres de demain.
Ce faisant,
l'enseignant veillera à ce que ce nouvel outil ne soit pas discriminant,
non seulement en mettant en place les conditions pour que tous puissent
avoir accès à ces nouveaux réseaux de connaissance,
mais aussi et surtout en faisant en sorte que tous sachent les maîtriser
pour que « les plus récalcitrants... les plus défavorisés...
puissent avoir accès à ce luxe de la modernité...
et puissent prendre part à la marche du monde... L'écran
à l'école, c'est une chance pour l'égalité
des chances » .
Le moment
est arrivé d'une réflexion non seulement sur les enjeux collectifs
et individuels de toutes ces transformations mais surtout d'une mise en
oeuvre réelle, effective, qui définisse avec précision
les conditions de cette nouvelle façon d'enseigner en spécifiant
en particulier les aménagements des facteurs espace/temps/équipe.
Par
respect pour les élèves, pour éviter gâchis
et frustration, il faut se convaincre de l'urgence qu'il y a à rendre
ces nouveaux dispositifs enfin opérationnels. Cette fois l'ensemble
de la communauté éducative est contrainte de regarder vers
un ailleurs qui ne sera plus comme autrefois !
STRATEGIES
ET CONTENUS DE FORMATION
Malgré
l'écart considérable entre désirs et réalités,
tout le monde s'accorde pour affirmer que la formation des enseignants
est la pierre angulaire du dispositif de rénovation et d'intégration
des environnements multimédias. La demande sans cesse croissante
de stages dans ce domaine est un indice significatif des besoins et de
la nécessité de les satisfaire d'une manière qui ne
soit plus aléatoire. Gageons que les nouvelles instances de formation
(IUFM) sauront enfin répondre de façon cohérente à
la demande.
La
problématique
Le scénario
de formation présenté ci-après résulte des
réflexions et de l'expérience des 15 années d'actions
de formations de l'équipe du GRAFLANGUES dans le cadre du Plan académique
de formation.
Bien
que les stagiaires viennent en formation pour apprendre à utiliser
en classe les nouveaux environnements technologiques, l'intégra-tion
réelle dans les pratiques reste encore hasardeuse. Compte tenu des
conditions techniques encore insuffisantes ou inadéquates, grande
est la tentation de n'utiliser les supports informatiques que de manière
ponctuelle et donc marginale.
La question
de la stratégie de formation est donc centrale. On pourrait la formuler
ainsi :
Comment
faire passer le stagiaire de la situation élève qui permet
de découvrir et de prendre en main un logiciel en explorant toutes
ses fonctionnalités, à la situation professeur qui met à
distance sa propre pratique pédagogique et réfléchit
à une mise en oeuvre concrète dans sa situation de classe.
Comment faire passer l'enseignant de l'attitude du profane qui pose un
regard curieux sur l'objet en tant que tel à une attitude de professionnel
qui analyse l'objet en évaluant ses potentialités d'intégration
pédagogique.
Quels
outils permettent d'opérer le transfert ?
Nous
posons que l'objectif primordial de toute formation à l'intégra-tion
des nouveaux supports technologiques est de faire acquérir une méthodologie
d'exploitation de ces nouveaux environnements, en les situant par rapport
aux objectifs d'enseignement de la discipline.
Dans
le cas des langues étrangères, nous avons avancé la
notion de projet pédagogique qui rencontre nécessairement
la notion d'innovation. Toutes les formations qui ne se sont pas articulées
autour de cette notion de projet pédagogique se sont soldées
par des échecs. Tout en restant la phase la plus confortable car
elle ne remet rien en cause, la seule découverte d'un logiciel ou
d'un cédérom ne suffit pas pour anticiper sur son usage pédagogique.
Pour
accepter de se projeter dans une situation de classe où l'on va
intégrer l'outil informatique, il faut aussi accepter de repenser
les bases de sa propre pédagogie, tant en ce qui concerne l'organisation
et la planification des contenus que la gestion du groupe classe en passant
aussi parfois par le réexamen de sa propre image d'enseignant. Sur
le nombre d'enseignants qui viennent se former aux NT tous ne sont pas
prêts à une réflexion sur ces indispensables réaménagements.
«
Innover, c'est introduire dans une chose établie quelque chose de
nouveau, d'encore inconnu » (Petit Robert). Cette définition
pose et résume toute la question de l'intégration des NT.
Qui est capable d'accep-ter en toute sérénité le risque
que fait courir l'introduction de l'inconnu dans la situation de classe
? Cette familiarisation avec l'inconnu nécessite beaucoup de prudence
de la part du formateur.
Scénario
de formation
Pour
apporter une solution à cette question délicate, nous avons
mis en place un scénario de formation qui essaie de faire passer
progres-sivement le stagiaire de la situation élève/profane
à celle d'enseignant/ professionnel et qui tente autrement que par
la persuasion de pointer les apports des NTE à la Didactique des
langues. Ce scénario se déroule en cinq phases dont nous
présentons sommairement les objectifs ci-après :
La première
phase consiste à faire prendre conscience à l'ensei-gnant,
de la diversité des environnements technologiques et de l'hétéro-généité
de la situation qu'il va devoir gérer.
La deuxième
phase, de type théorique, est consacrée à la définition
d'une méthodologie de l'intégration centrée sur la
notion de projet pédagogique : spécification des objectifs
pédagogiques (méthodologiques et disciplinaires), planification
de la séquence avec l'indication rigoureuse des différentes
séances et des paramètres à gérer (espace,
temps, groupe classe, outils d'accompagnements, etc.).
La troisième
phase, de type pratique, est consacrée à la simulation de
la situation-Professeur. Il s'agit de travaux pratiques dédiés
à l'élabo-ration d'une séquence pédagogique
complète.
Chaque
stagiaire en fonction des caractéristiques de sa propre situation
(type et niveau de public, configuration technologique de son établissement,
etc.) choisit un logiciel ou un cédérom et conçoit
une séquence pédagogique.
La quatrième
phase correspond à la confrontation avec le terrain, c'est-à-dire
à la mise en situation réelle devant le Groupe-classe.
Cette
expérimentation in situ permet aux stagiaires de passer enfin à
la situation d'enseignant et de se confronter aux réalités.
La discussion de ces expériences fait l'objet de la dernière
journée de stage.
Enfin
la cinquième phase est constituée du suivi et de l'accompa-gnement
d'équipe d'enseignants et permet de passer réellement de
l'inno-vation à la banalisation.
Ainsi,
l'intégration des environnements MM dans la palette des outils didactiques
sort progressivement de la marginalisation liée au caractère
innovant des premiers essais et expériences pour s'installer dans
une généralisation d'emploi, une systématicité
d'usages.
Les
facilités institutionnelles aidant (à travers un matériel
suffi-sant et performant, des emplois du temps correctement aménagés)
le recours à ces environnements comme pratique habituelle de classe
ne devrait pas être plus problématique que l'emploi des manuels
et autres méthodes qui s'en trouveraient ainsi considérablement
enrichis.
CONCLUSION
Si l'enchaînement
des différentes étapes de ce scénario de forma-tion
n'est pas respecté, l'un des risques est la mise en péril
des objectifs de formation, à savoir qu'il n'y ait pas de transfert
d'innovation et d'appropriation par les stagiaires, que l'action de formation
s'arrête à la présentation de modèles, de recettes
qui ne seraient jamais ni testées ni appliquées ni enrichies.
Cela serait le signe premier d'une formation avortée et de frustrations
pour les différents partenaires.
C'est
à tous ces enjeux, pour l'élève, pour l'enseignant,
pour la discipline que nous confronte aujourd'hui l'arrivée des
environnements multimédias dans la classe de langue.
Christiane
Bourguignon
Université
Stendhal - Grenoble III,
Centre
de Didactique des Langues
Paru dans la Revue de l'EPI n° 93 de mars 1999.
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Association EPI
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