II.2 - utilisations inter-établissements

Dans ce type d'usages, l'outil le plus utilisé est la messagerie. C'est certainement là l'intérêt majeur de l'Internet : mettre en relation facilement et rapidement des élèves, des établissements, des enseignants...


II.2.a. Correspondance scolaire entre classes

Correspondance classique dans le cadre de deux établissements " jumelés ", correspondance avec une autre école sur un projet bien déterminé :

Bonjour
Les élèves du collège de Meythet - Haute-Savoie France souhaitent échanger avec d'autres élèves qui auraient eux aussi vécu des tremblements de terre. Ils sont aussi à la recherche d'informations sur la prévention des tremblements de terre : recommandations pour les constructions, ...

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Bonjour,
Je suis enseignant en Californie et nous attendons le Big One depuis des années ici (j'espère être parti d'ici là :)) Je vous donne deux adresses mais en anglais avec des photos journalières... Sinon vous pouvez utiliser Yahoo et taper "Earthquake" pour trouver des tas de liens sur le sujet. http://scec.ess.ucla.edu/

http://quake.wr.usgs.gov/QUAKES/CURRENT/los_angeles.html

Si vous êtes intéressé par des témoignages d'enfants en français ou en anglais faites-le moi savoir.(âge 11 ans)

A++
Christophe Rhein

A : rescol-fr@gru.fr
Recherche de correspondants néerlandais

Les professeurs de la classe européenne recherchent un établissement néerlandais en vue d'échanges épistolaires.
Thème de travail : la jeunesse européenne, étudiée du point de vue de la scolarité, des intérêts, des loisirs, etc.
Echanges épistolaires mensuels, apportant des informations sur la jeunesse néerlandaise, pour déboucher sur un échange en 1998, avec un travail en commun en français et en anglais sur un thème choisi ensemble.

Avec parfois l'objectif de produire un document, un journal commun qui sera publié sur le Web :

http://www.cur-archamps.fr/edres74/ webest/echouchl/


Utilisation d'une liste de diffusion pour obtenir la réponse à une question soulevée en classe (développement d'une vie coopérative dans le réseau des écoles connectées...)

> From : Ecole du Golet - St Gervais (74) <ecstggol@cur-archamps.fr>

> On se demande pourquoi le symbole de la République que l'on voit parfois sur les > timbres, les pièces, à la mairie, s'appelle Marianne. Avez-vous une idée ?
Un buste féminin apparaît en 1792 pour personnifier la République. En 1849, il apparaît sur les timbres. Les adversaires de la République l'appellent alors "Marianne", parce qu'une société secrète républicaine fondée par Ledru Rollin* s'appelait ainsi.
* Ledru Rollin : député en 1841, ministre en 1848, en exil sous Napoléon III.

Alric et Jocelyn élèves à Châtel

II.2.b. Correspondance d'élève à élève

Salut,
Je m'appelle Romain ,j'ai 10 ans ,je suis en CM2 et j'habite à MAGLAND. Et toi où habites-tu ? Comment t'appelles-tu ?
Mes activités préférées sont : le tennis ,le ski ,le foot et le solfège
Je fais aussi du piano. Que fais-tu comme loisirs ?
Je suis à l'école du chef-lieu.Cette année nous avons une B.C.D , une bibliothèque avec une salle vidéo. Comment est ton école ?
J'espère que tu vas pouvoir répondre à toutes mes questions pour que l'on puisse se connaître et échanger nos idées.

J'attends avec impatience ta lettre.


II.2.c. Correspondance d'une classe avec un professionnel (écrivain, journaliste, scientifique...)


II.2.d. Correspondance entre enseignants

Permettant de diffuser facilement une information à l'ensemble des collègues :

A : collèges et lycées de Haute-Savoie

Bonjour,
A l'approche des examens ou du passage en classe supérieure, de nombreux élèves vont être amenés à acheter une nouvelle calculatrice. A l'occasion d'exercices de statistiques simples nous avons eu la surprise de constater que la TI_82 offrait la caractéristique suivante : Lors du calcul de la moyenne et de l'écart-type à l'aide des fonctions préprogrammées le coefficient (effectif ou "fréquence") de chaque valeur est obligatoirement un entier (indiqué dans le mode d'emploi) strictement inférieur à 100 (NON INDIQUE DANS LE MODE D'EMPLOI). La moitié des exercices classiques pris dans les manuels débouchent sur un message d'erreur incompréhensible pour un élève malchanceux. Cette machine étant toujours vendue (vue à Carrefour Annecy à plus de 500F) il nous semble souhaitable de la déconseiller à nos élèves. Cordialement,
Pour les profs de maths du Lycée Gabriel Fauré - Annecy.


Comme outil rapide et simple pour faire passer une requête, un appel à collaboration :

Le collège Jean Monnet a un pic d'élèves qui seront en classe de 4ème pour l'année scolaire 97-98. Nous manquons de manuels scolaires pour eux. Mais du fait des changements de programmes prévus l'année suivante, nous ne souhaitons pas acquérir de manuels neufs pour ce niveau (nous manquons déjà de crédits pour les 5ème). Si vous avez en surnombre dans votre établissement les manuels suivants, merci de nous les prêter :
- Maths : Terracher Hachette éd 92
- Hist.Géo : Knafou Belin éd 92
- Biologie : Perilleux Nathan éd 88
- Physique : Hachette éd 93
- Français : Au plaisir des mots Hachette éd 88
- Grammaire : Grammaire expression écrite Nathan éd 92
- Anglais : Apple pie LV1 Hachette éd 90
Une vingtaine de manuels est nécessaire. Faire offre même si vous n'avez pas le nombre total. Les petits ruisseaux font les grandes rivières !

Permettant d'esquisser des débats, de nourrir une réflexion :

Sujet : Re : Code de conduite

Transmis par : edu_projets@rtsq.grics.qc.ca

>> A. Droits de l'élève :
> Est-ce là des droits ? N'est-ce pas plutot des privilèges ? Si ce sont des droits > alors l'école DOIT donner accès à tout ça! et s'organiser pour que ça > marche!... C'est très exigeant!

>> B.1 L'élève utilisera le système mis à sa disposition par les autorités
>> scolaires d'une façon appropriée, digne des valeurs morales et sociales
>> inculquées par la famille et par l'école. Ce service est un privilège et non un
>> droit acquis.
>Bon, alors ici vous dites que c'est un privilège et non un droit !

Je suis d'accord avec vous sur la forme, mais apparemment pas sur le fond. Il est vrai que le code de conduite ne souligne pas assez que l'utilisation des NTIC est un privilège. Grâce à vous, j'espère, en ajoutant "pour s'assurer du respect d'autrui et des équipements lorsque l'élève a le privilège de naviguer sur Internet." à la dernière ligne du premier paragraphe d'introduction, clarifier en termes clairs le statut de l'utilisation. De plus, je cherche en nommant spécifiquement l'Internet à clarifier l'objet du contrat aux parents.
En écrivant ce texte, j'ai pris soin de faire le lien entre les droits d'une personne, ses responsabilités et la description d'une conduite responsable. Trop souvent, nous cherchons à imposer une conduite sans en expliquer les raisons. J'ai consulté plusieurs autres exemples de contrat avant de soumettre cette ébauche. Cette approche m'a semblé pertinente à notre milieu-école.


II.3 - Utilisation liée à des projets impliquant plusieurs classes

Dans le cadre du projet Edres74, nous nous efforçons, au delà de la mise en place du raccordement des établissements à l'Internet, d'impulser des projets qui regroupent plusieurs enseignants, plusieurs classes.

On notera par exemple
- la liste intermot,
- l'organisation de défis lecture,
- les contes du Tour du Lac
- les métiers de la montagne.
Cette action a un rôle très important dans le projet EdRes74 dans la mesure où elle donne du sens à la mise en réseau des établissements, où elle conduit les enseignants à échanger, à collaborer, où elle donne à l'enfant le sentiment d'appartenir à une communauté...


II.4 - Internet : un outil parmi bien d'autres.

Dernier niveau d'utilisation (est-ce un niveau d'ailleurs ?), l'utilisation collective du réseau dans le cadre d'un travail dans lequel Internet n'est qu'un élément, mais un élément qui intervient à plusieurs phases du travail : c'est le jeu de Petit-Jean.
Le Jeu de Petit-Jean a été mis en place dans la circonscription de Rumilly où il a concerné toutes les écoles primaires et certaines maternelles. Il s'agissait de faire faire de l'histoire aux enfants à partir de l'utilisation et la manipulation d'objets d'origines diverses.
Internet a été utilisé à plusieurs niveaux :
   1. dans la recherche documentaire : dans la phase de préparation du jeu, des documents ont été recherchés sur le réseau (principalement sur le site des cartes postales de la France d'Autrefois).
2. Dans la réalisation du jeu : un atelier a été mis en place, animé par des stagiaires de l'IUFM - centre de Bonneville. Cet atelier utilisait des ressources mises en ligne spécialement pour le jeu, et celles rapatriées sur le réseau lors de la préparation. L'hypertexte permettait de mettre en valeur des liens de causalité, ou de similarité entre des espaces, des événements situés géographiquement loin les uns des autres.
3. Dans la présentation du jeu : les pages mises en ligne ont été remaniées pour devenir une présentation explicative du jeu abordant les objectifs, les difficultés et les joies, les acteurs, les modalités, mais aussi dressant un bilan de l'opération afin de la rendre transposable par d'autres, ailleurs. Pour cette mise en ligne finale, les écoles ont fourni des travaux réalisés par les élèves en exploitation du jeu. Ces travaux ont été reliés entre eux par l’intermédiaire d’un conte. En fait deux parcours sont possibles à l’intérieur du site : l’un est plus ludique et destiné aux élèves ; l’autre, plus explicatif, est destiné aux enseignants.

Ce site est visitable à l'adresse suivante :
http://www.cur-archamps.fr/ edres74/ressourc/histoire/petijean/

III. La mise en place dans l'établissement : grandeur et difficulté.

La mise en place dans les établissements a suscité une réflexion et des concertations entre les différents établissements. Il en ressort certains point intéressants.


III.1 - Implantation :

Dans les écoles, le lieu d'implantation du point d'accès Internet est varié : bureau de direction, BCD, classe, salle informatique. Cette diversité est essentiellement due à des aspects matériels : présence d'une prise téléphonique, implantation du matériel informatique...
Pour le second degré, deux types d'implantation dominent largement, la salle informatique ou le CDI. Mais d'autres peuvent être présents : bureau du chef d'établissement ou de son adjoint, bureau du chef d'atelier. Dans ces deux derniers cas, l'utilisation par les différents acteurs de l'établissement est réduite : ce ne sont pas des cas de réussite.
Ces choix d'implantations semblent avoir été faits en fonction de l'environnement local (CDI informatisé, présence d'un réseau informatique pédagogique, fonction ou personnalité du responsable de site...), mais aussi en fonction de choix de fonctionnement (disponibilité du documentaliste et place importante faite à la recherche documentaire, club informatique, volonté de pouvoir présenter à une classe entière...).
Dans tous les cas, il n'a pas été possible de mettre en place tout de suite une ligne directe : certains sites sont passés, voire passent encore, par un standard téléphonique, ce qui nuit à la qualité des liaisons.

III.2 - Modalités d'accès :

Les modalités varient selon la nature des établissements :
       · dans les écoles primaires, l'enseignant est pratiquement toujours là pour seconder les élèves : âge et configuration des locaux ont bien souvent poussé à ce mode de fonctionnement ;
· dans les établissements du second degré, des divergences apparaissent :
- dans certains établissements, l'information a mal circulé, et une part importante des enseignants (et a fortiori des élèves) ne sont même pas au courant de la présence de la liaison Internet dans l'établissement. Heureusement, il s'agit d'un phénomène minoritaire. Dans ce cas, la connexion est " réservée " à certaines classes ou certains enseignants : (BTS, classes préparatoires...) ;
- la majorité des établissements s'est orientée vers un accès libre pour les enseignants (éventuellement après une période d'information). Pour les élèves, plusieurs solutions apparaissent et parfois cohabitent :
- utilisation en petits groupes, en libre service, sur demande motivée des élèves ou sous l'initiative d'un enseignant, pour de la recherche documentaire avec ou sans restriction du temps de connexion.
- utilisation au cdi en relative autonomie (avec ou non signature d'une " charte de bonne conduite "),
- utilisation en cours pour la rédaction de courriers à des correspondants, mais dans ce cas, la connexion est de courte durée et réalisée par un élève à la fin de la séance (ou par l'enseignant).

- III.3 Ouverture :

L'école au cœur du village, de nouvelles sources de savoir, d'information : on dénombre plusieurs actions de présentation et d'information en direction des élus et

des parents d'élèves, allant même jusqu'à l'organisation d'une journée portes-ouvertes axée sur le multimédia (école de Talloire, plus de 150 visiteurs en 1996, 400 en 1997). Pourtant cette école n’a pas de site Web, ce qui traduit bien que le site n’est pas obligatoirement le reflet de l’activité de l’établissement.
Ce sont les écoles qui, de par leur situation et leur statut, jouent le rôle le plus actif dans ce domaine : cf le site de Châtel à http://www.cur-archamps.fr/edres74/ecoles/ecchatel/
On retrouve aussi l'intérêt de la messagerie facilitant les contacts internationaux...

Conclusion

A l’heure de la généralisation des connexions au réseau Internet dans les établissements, nous avons voulu apporter le témoignage de l’expérience Haute-Savoyarde. Beaucoup doutent encore de l’efficacité de l’internet dans les démarches pédagogiques et certains établissements arrivent à des taux de réussite de plus de 90 % au bac sans avoir de connexion Internet (Le bac est-il la seule référence en la matière, ou devons-nous faire plus ?...).
Au sein d’Edres74, les expériences sont variées et plus ou moins " abouties ", mais elles ont toujours traduit un apport important pour les élèves et les enseignants (autonomie des élèves, esprit critique, travaux collaboratifs, etc.).
On peut toutefois observer un effet " pervers " spécifique à l’expérience Haute-Savoyarde, en raison de la densité d’établissements connectés : c’est un tendance au fonctionnement en réseau interne. Les relations avec l’extérieur se font à l’échelle internationale, mais très peu à l’échelle régionale ou nationale. Ceci traduit un espèce de repli sur soi dont il faut se méfier à l’avenir.
Malgré tout, ce " premier pas " représente un progrès puisqu'il amène les enseignants, les établissements à s'ouvrir, à échanger, à travailler en équipe...
Enfin, ce qui commence à apparaître dans l’expérience Haute-Savoyarde, comme dans d’autres d’ailleurs, c’est la mise en ligne de travaux directement utilisables par les élèves ou les enseignants : pour être plus clair, la création d’outils qui utilisent les spécificités de l’Internet (cours, modules, TP...).
Petit à petit, les enseignants qui utilisent le réseau, normalisent sa pratique. Internet devient un outil pédagogique de plus qui trouve sa place dans l’ensemble de la " trousse pédagogique " dont ils disposent.

Pascal BOYRIES 

Jean-Claude ROSSIGNOL 


Annexe

Exemple de fiche de travail distribuée aux élèves

Consignes :

          · Le travail est réalisé par groupes de 2 ou 3 élèves maximum.
· La documentation peut provenir d’ouvrages du CDI ou d’ailleurs, de manuels scolaires, de sites Internet, etc.
· Pour l'imagerie, utiliser autant que faire se peut vos images ou celles d'une connaissance. Votre professeur en a peut-être déjà numérisé sur le sujet sur lequel vous travaillez. Demandez-lui.
· Chaque groupe dispose d’une heure de connexion Internet, prolongeable si une demande argumentée est apportée. Pour obtenir son heure, chaque groupe devra me présenter une feuille sur laquelle sera explicitée la méthode de recherche (en particulier : la nature des informations recherchées, et les mots clefs pour les obtenir).
· Les exposés peuvent être rendus dans les formats suivants : doc, rtf, txt, html, ppt.
· Autant que faire se peut, les cartes, graphiques, croquis, photographies, seront réalisés par les élèves.
· Les documents à scanner doivent m’être remis avec une feuille indiquant la liste et les références de chaque document, ainsi qu’une disquette étiquetée à votre nom.
· Chaque exposé devra contenir un fichier crédits.txt ou crédits.doc. Ce fichier comportera :
F le nom de l’exposé
F les auteurs
F la classe
F le nom des autres fichiers de l’exposé dans l’ordre de lecture s’il existe un ordre, par ordre alphabétique pour les documents html.
· Les sources des documents et les livres, cassettes, vidéos, etc. consultés
(pour les sites Internet : noter l’adresse du site Ex :
http://www.meteo.fr pour météo France.

Article paru dans la Revue de l'EPI n° 88, décembre 1997