Pourquoi personne n'a posé cette question cruciale pendant le stage IREM-MAFPEN que j'ai animé durant l'année 1994-95 dans l'académie de Dijon ? La réponse est simple. Nombreux sont les stagiaires qui n'ont aucun ordinateur, même pas un TO 7, à leur disposition dans leur établissement. Que peuvent bien venir faire ces gens dans un stage intitulé "utilisation de l'ordinateur dans la classe de mathématiques " ?
Ce stage prétendait grouper des enseignants, lycées et collèges, afin d'élaborer, sur plusieurs années, des documents d'enseignement :
En réalité la misère du parc informatique d'enseignement général, dans beaucoup d'établissements, a pour corollaire l'absence de formation à l'utilisation de l'ordinateur. C'est probablement une évidence mais le dit-on suffisamment ? Le stage (quatre centres différents avec, pour chacun, une durée de trois fois six heures) s'est donc transformé en séances d'initiation. Dans un premier temps, des documents et des démonstrations sur machine ont permis la présentation d'outils, plus ou moins performants, dont pourrait disposer un professeur de mathématiques :
Il n'était pas question de découvrir plus sérieusement ces outils en quelques heures. Dans un deuxième temps, pour tenir compte de la misère presque générale nous avons choisi l'initiation à des logiciels gratuits, ou presque, ne nécessitant pas Windows et tournant sur des machines que l'on n'ose même plus qualifier d'obsolètes. Heureusement ces logiciels sont intelligents (surtout ceux qui les ont conçus), très vite pris en main et offrent beaucoup de possibilités au collège comme au lycée. Comme toujours le miracle se produit. Les stagiaires se passionnent, apprennent très vite et se lancent dans la construction d'activités que les meilleurs testeront avec leurs élèves. Nous pouvons donc envisager pour les années à venir la production d'outils directement utilisables dans nos classes, à notre goût, correspondant à nos besoins et améliorables. Cette histoire n'a rien d'exceptionnel et elle est malheureusement très ordinaire. C'est pourquoi il est souhaitable qu'elle figure parmi toutes ces expériences positives que présente l'EPI. Elle n'aura peut-être pas de suite car malgré l'augmentation prévue du nombre de demandes de participation (environ cinquante cette année) il y a de fortes chances qu'un seul centre soit accepté l'an prochain et que le formateur perde une grosse partie de sa décharge.
Richard Beczkowski Paru dans la Revue de l'EPI n° 79 de septembre 1995. ___________________ |