Notes Epi à François Bayrou
NOTE EPI N° 1 Dans les contextes culturel, industriel, économique et scientifique actuels, l'association Enseignement Public et Informatique propose un élargissement de la culture générale des lycéens intégrant une connaissance raisonnée de l'informatique et des technologies modernes (CD-ROM, Disque compact interactif, Multimédias...) ; par une triple démarche : Dans les disciplines Apports de l'informatique aux disciplines Dans l'intérêt des élèves, les disciplines doivent prendre en compte un certain nombre d'apports de l'informatique qui modifient les contenus et les pratiques pédagogiques. Quelques exemples : traitement de texte et aides à la traduction (en Lettres et Langues) ; banques de données (Sciences humaines, Gestion...) ; simulation et expérimentation assistée (Enseignement technique et Sciences expérimentales...) ; calcul numérique, calcul formel (mathématiques) etc. Pour intégrer ces démarches, il est nécessaire de faire évoluer les programmes d'enseignement :
Travail personnel du lycéen La maîtrise de l'ordinateur doit faire partie d'un véritable enseignement méthodologique pour tous les élèves et permettre à chacun de développer son autonomie et ses capacités d'organisation et de documentation, notamment dans le cadre des activités au Centre de Documentation et d'Information. Cela fait partie des nouveaux rapports au savoir que permettent l'ordinateur et les technologies modernes en général. Acquisition de notions de base permettant de comprendre cet univers technologique nouveau L'EPI ne demande pas l'introduction d'une nouvelle discipline de la seconde à la terminale, cependant des notions et des démarches spécifiques doivent être présentées par des enseignants compétents.
Conclusion Ces propositions, en cohérence avec ce que l'EPI préconise au niveau du collège, pourraient s'insérer dans une politique globale de développement des technologies modernes dans le système éducatif, planifiée sur plusieurs années. Paris, le 1er juillet 1993
NOTE EPI N° 2 Il est de la responsabilité du Ministère de l'Éducation nationale de tout faire pour que les enseignants soient capables - dans l'intérêt des élèves et de la société - d'intégrer l'apport de l'informatique et des technologies modernes à leur enseignement. La formation initiale C'est la priorité absolue.
Un certain pourcentage de futurs enseignants devra recevoir une formation plus approfondie donnant la possibilité d'animer des équipes de formateurs ou de concepteurs de logiciels pédagogiques, d'enseigner l'informatique. Ces enseignements devraient faire résolument appel aux effets démultiplicateurs de la télévision éducative, des ressources multimédias, voire de l'enseignement à distance. Le fait pour un étudiant de disposer d'un ordinateur portable, prêté, ou acheté à un tarif préférentiel, faciliterait considérablement la formation initiale. Concours Les concours de recrutement doivent permettre de s'assurer des compétences des futurs enseignants en matière d'informatique et de ses utilisations pédagogiques. Formation continuée Elle est indispensable pour faire fructifier les investissements de la formation initiale et permettre les mises à jour rendues nécessaires par l'évolution rapide des matériels et des logiciels. Conclusion Des mesures urgentes, reconnues par tous, sont indispensables en matière de formation initiale, compte tenu du nombre considérable d'enseignants à recruter d'ici la fin du siècle. Paris, le 1er juillet 1993
NOTE EPI N° 3 En continuité avec l'École Élémentaire, où l'élève a un premier contact avec l'ordinateur et en cohérence avec les propositions faites pour le lycée (note EPI n° 1) : Au collège, l'élève rencontre les différents aspects complémentaires de l'informatique * L'informatique partie intégrante des différentes disciplines Les différentes disciplines - chacune pour ce qui la concerne - doivent prendre en compte les apports de l'informatique et des technologies associées - qui modifient les contenus et les pratiques pédagogiques. Comme pour le lycée (cf. note n° 1) les programmes d'enseignement et la formation des enseignants (note n° 2) doivent évoluer. * La dimension informatique de l'enseignement de la technologie Il est impossible de concevoir, en 1993, un enseignement technologique sans sa dimension informatique. Cette dimension doit être présente, dès le collège, dans l'enseignement de la Technologie. C'est le moment et le lieu pour commencer d'enseigner les notions élémentaires d'informatique nécessaires à une pratique raisonnée dans les différentes disciplines. La partie informatique du programme actuel de Technologie est trop complexe et mal adaptée aux nécessités. Elle est à revoir, en cohérence avec le lycée. * Travail personnel de l'élève Dès le collège, une certaine maîtrise de l'ordinateur et des technologies associées (CD-Rom ; CDI interactif ; minitel...), doit faire partie d'un véritable enseignement méthodologique pour tous les élèves, en cohérence avec le lycée (cf. note n° 1). Compétences devant être acquises en fin de scolarité obligatoire * Éveil technologique Commencé dès l'École Élémentaire, cet éveil doit être poursuivi au collège. On ne se limite pas à des manipulations mécaniques, on aborde l'usage raisonné d'objets de plus en plus courants : programmateur, distributeur automatique, magnétoscope, minitel, imprimante... L'élève doit avoir une idée précise de ce qu'est un équipement informatique pour son usage personnel : les différents éléments qui le constituent, ses possibilités, ses limites. * Compétences dans l'utilisation de logiciels standards - l'élève est autonome en matière de gestion de fichiers simples, - il a une certaine maîtrise des principales fonctionnalités d'un traitement de texte, en vue de la création d'un texte bien écrit et bien présenté, - il a une bonne maîtrise du clavier, - il connaît l'existence des aides à l'écriture, - il a une certaine maîtrise - qui sera complétée au lycée - d'un tableur et de bases de données simples. * Savoir faire-faire Le but n'est pas d'apprendre un langage de programmation pour lui-même, mais de comprendre comment on peut automatiser l'enchaînement de tâches simples dans un but précis (programmes de quelques instructions, commande de robots et d'interfaces...). Conclusion L'ensemble de ces approches donne tout son sens à ce que l'on appelle le traitement de l'information et permet de comprendre la place croissante prise par l'informatique dans notre société. Tout doit être fait en matière de formation des enseignants (note n° 2), d'équipements matériels et logiciels, de mise à jour des programmes d'enseignement, pour que de tels objectifs soient atteints dans un délai de 5 ans. Paris, le 22 septembre 1993 Paru dans la Revue de l'EPI n° 72 de décembre 1993. ___________________ |