Pour une culture générale en informatique
à l'école, au collège et au lycée
Texte approuvé par l'Assemblée
générale de l'association Enseignement Public et
Informatique réunie le 17 octobre 1992
" ... Les écoles, les collèges, les
lycées et les établissements d'enseignement
supérieur sont chargé de transmettre et de faire
acquérir connaissances et méthodes de travail. Ils
contribuent à favoriser l'égalité entre les
hommes et les femmes. Ils dispensent une formation adaptée
dans ses contenus et ses méthodes aux évolutions
économiques, technologiques, sociales et culturelles du pays
et de son environnement européen et
international... "
Art. 1 de la loi d'orientation sur l'Education de juillet
89.
Dans les contextes culturel, industriel, économique et
scientifique actuels tout élève A DROIT dans le
système éducatif, à une formation informatique.
L'EPI, depuis plus de 20 ans, propose deux approches non
exclusives mais complémentaires :
- une approche dans le cadre des différentes disciplines
et des différentes activités,
- un enseignement de culture générale en
informatique.
La culture en informatique d'un élève en fin
d'études secondaires en serait la résultante.
A l'école élémentaire
Plus qu'une formation à la discipline informatique, il
s'agit de savoir utiliser l'ordinateur et les technologies
associées de manière raisonnée et
finalisée et cela dès les premiers apprentissages en
suivant une progression adaptée aux niveaux des enfants.
Il suffit de lire les articles parus depuis des années dans
le Bulletin de l'EPI (cf. le répertoire informatisé) et
ailleurs, pour comprendre que de nombreuses activités, telles
la réalisation d'un journal de classe, la gestion d'une
bibliothèque, la consultation de banques de données...,
sont parfaitement réalisables avec de jeunes enfants
dès l'instant que les logiciels utilisés sont simples
et les enseignants formés.
A la faveur de ces activités signifiantes, on introduit,
toutes les fois que nécessaire, les notions
élémentaires de nature à faciliter la
compréhension (structure de la machine,
périphériques, informations, fichiers ...).
Celles-ci ne sont pas introduites pour elles-mêmes, mais pour
faciliter la maîtrise des pratiques.
Pour l'EPI, que ce soit à l'école, au
collège, au lycée ... ou plus tard, il est
artificiel et préjudiciable à l'élève de
séparer la pratique de l'acquisition des concepts. Il y a des
concepts pour tous les âges ou plus exactement des
façons de les présenter qui tiennent compte de
l'âge et des possibilités d'abstraction des apprenants.
Il s'agit d'éviter que ne s'installent très tôt
des idées fausses qui sont à l'origine de blocages bien
difficiles à corriger voire à identifier.
Nous récusons le cliché qui consiste à
dire : les élèves sont trop jeunes, "les concepts
viendront plus tard". Ce sont les adultes qui ne savent pas leur
présenter ces notions en termes simples et en images
concrètes. Or si nous ne leur donnons pas des
représentations correctes - même si elles sont simples -
il est à craindre qu'ils se créeront eux-mêmes
des représentations erronées qu'il sera bien difficile
de corriger par la suite. Cela tous les enseignants le savent, car ce
que nous écrivons là est vrai dans toutes les
disciplines !
Même s'il ne s'agit pas d'introduire une nouvelle
discipline, des espaces sont aménagés pour faire
acquérir un début de maîtrise pratique et
intellectuelle, pour permettre aux élèves
d'acquérir les premières composantes d'une culture
informatique
Un double éclairage, technique et social nous semble
particulièrement important dès cet âge :
L'approche technique, par une connaissance
simplifiée mais correctement modélisée de
l'ordinateur, de son environnement, et de quelques logiciels simples.
Elle sera intimement liée à la pratique des logiciels
(progiciels et didacticiels) utilisés dans les
différentes disciplines et activités
évoquées plus haut.
Et la programmation ? Essayons d'être clair sur un
terrain inutilement polémique. Il ne s'agit évidemment
pas de faire de l'apprentissage de la programmation un fin en soi,
mais nous pensons qu'il ne faut pas en exclure quelques
éléments a priori. Tout est question, là comme
ailleurs, de mesure. L'utilisation par des enseignants
compétents de langages, comme LOGO, permet de mettre en oeuvre
des démarches originales d'autoconstruction du savoir qui
méritent attention. De même, la mise en oeuvre de
quelques commandes de pilotage de robots nous semble très
formatrice pour les interactions entre le sujet et l'objet
manipulé qu'elles permettent.
L'approche sociale : les aspects multiformes
de l'informatique et ses impacts sur la société peuvent
être perçus à propos d'exemples concrets et
proches des élèves : rôle de l'ordinateur
dans une entreprise locale, réservation de places, composition
du journal local, utilisation du Minitel... Ils prennent conscience
des modifications profondes engendrées par l'informatique dans
la plupart des activités professionnelles.
Compétences informatiques en fin de collège
Nous situons ces propositions dans la continuité et la
cohérence ;
- continuité avec :
- les propositions faites par l'EPI, dès 1985, qui se
retrouvent en partie dans les programmes officiels actuels,
- les textes de la Direction des Ecoles (voir bulletins EPI
nos 61 et 63),
- les propositions ci-dessus,
- cohérence avec nos propositions concernant les
lycées.
* Principes généraux : nous
définissons des compétences globales qui doivent
être acquises par tous les élèves en fin de
collège, sans chercher à préciser ici quelle
discipline devra plus spécialement intervenir.
Nous pensons qu'une certaine redondance est nécessaire pour
qu'une utilisation n'apparaisse pas liée à une
discipline. Par exemple, l'utilisation de banques de données
doit être prévue explicitement dans les programmes
d'Histoire-Géographie, de Biologie, de Chimie... à
plusieurs niveaux. C'est la meilleure garantie pour qu'en fin de
collège un élève ait rencontré cette
pratique au moins une fois, et perçu qu'elle a de nombreuses
applications.
La technologie reste une discipline importante pour la
démarche informatique (avec acquisition de concepts simples)
mais évidemment pas la seule ; l'informatique doit
être intégrée à l'enseignement de toutes
les disciplines et aux activités dans le cadre du CDI.
L'informatique doit être mise également au service du
travail autonome de l'élève et de son
auto-évaluation, notamment par l'utilisation d'exerciseurs.
* Connaissances sur les technologies modernes dans les
différentes activités humaines scientifiques,
techniques, économiques, culturelles, sociales. Approche
pluridisciplinaire.
Sans qu'il s'agisse de développer directement des
compétences opératoires chez l'élève, il
convient de montrer par des exemples variés
l'omniprésence des technologies modernes.
L'élève connaît leur existence, voit leurs
manipulations (lors de visites, par exemple), sait qu'il pourra un
jour apprendre à les utiliser.
* L'éveil technologique :
commencé dès l'école élémentaire,
cet éveil doit être poursuivi au collège dans
l'enseignement de la technologie. On ne se limite pas à des
manipulations mécaniques (démontage, remontage d'un
objet), on aborde l'usage d'objets de plus en plus courants :
programmateurs, distributeurs automatiques, magnétoscope,
minitel...
L'élève doit avoir une idée précise de
ce qu'est un équipement informatique pour son usage
personnel : les différents éléments qui le
constituent, les différentes utilisations possibles. Il a
compris ce qui a trait au matériel et ce qui relève du
logiciel au travers d'exemples concrets et variés.
- Il sait :
- - repérer les différents
éléments matériels (processeur,
mémoires, périphériques divers) et
logiciels (système d'exploitation, langage,
application) ;
- - exposer les grandes fonctionnalités de ces
éléments ;
- - installer et mettre en service une configuration simple
en utilisant la documentation (ou un extrait retravaillé
dans un but précis) ;
- Il a conscience de la nécessaire prise en compte des
questions de sécurité.
- Il connaît l'existence de virus et les problèmes
de confidentialité.
* Compétences dans l'utilisation de logiciels
standards
- - L'élève est autonome en matière de
gestion de fichiers : il sait formater une
disquette, copier, supprimer des fichiers. Il est capable de
gérer des répertoires et d'identifier la nature des
fichiers (fichiers exécutables notamment).
- - L'élève a une certaine maîtrise d'un
traitement de texte ; c'est-à-dire qu'il
est capable de mettre en oeuvre les principales
fonctionnalités de l'outil en vue de la
création d'un texte bien écrit et bien
présenté :
- . la frappe au kilomètre,
- . les modifications du texte (suppression,
déplacement, copie de blocs),
- . la recherche et le remplacement,
- . la mise en forme des paragraphes (alignement, retrait) et
des caractères (gras, souligné),
- . la mise en page et l'impression (gestion des marges, saut
de page),
- . la sauvegarde et la mise à jour du fichier
correspondant.
- - En fin de collège, un élève a une bonne
maîtrise des fonctionnalités du clavier informatique.
- - L'élève connaît l'existence des
aides à l'écriture :
vérificateurs orthographiques et syntaxiques, dictionnaires
de synonymes. Il en connaît aussi les limites, n'en est pas
esclave et sait en tirer un bon parti.
- - tableur/grapheur : l'élève
sait gérer des tableaux de nombres, comprend la notion de
recalcul automatique, sait recopier des données avec ou
sans les instructions qui leur sont attachées. Il sait
représenter graphiquement les données.
- - L'élève est capable de mettre en oeuvre et
d'utiliser l'outil bureautique adapté à un
problème particulier qui lui est posé, quelle que
soit la discipline. L'utilisation d'un
intégré simple est conseillée.
- - Il est souhaitable que l'élève connaisse
l'existence de logiciels de création
artistique (dessin, images animées, musique), et
qu'il ait mis en oeuvre une application simple.
- - il est initié à l'utilisation raisonnée
de bases de données simples, essentiellement
pour la recherche documentaire dont l'importance sera mise en
valeur au travers d'expériences bien choisies : il
utilise au CDI un logiciel de recherche documentaire et effectue
des recherches par mots-clés ; il utilise un
dictionnaire ou une encyclopédie électronique pour
effectuer des recherches (préparation d'exposé par
exemple) et est familiarisé avec des pratiques comme
l'importation d'un paragraphe à partir d'un CD-ROM vers un
document sous traitement de texte.
* Savoir faire-faire
Un élève de collège doit avoir compris que
les outils engendrés par les nouvelles technologies
s'enrichissent et se perfectionnent constamment et que l'on peut
développer des applications.
- - savoir faire-faire à l'ordinateur : le but n'est
pas d'apprendre un langage de programmation pour lui-même,
mais de montrer comment on peut automatiser l'enchaînement
de tâches simples dans un but précis.
- - commander un environnement (robot, interface physique,
serveur) : il s'agit d'illustrer les notions de dialogue avec
des périphériques (standardisation des codages,
protocoles d'échanges) au travers d'applications simples et
concrètes.
L'ensemble de ces approches donne tout son sens à ce que
l'on appelle le traitement de l'information et permet de comprendre
la place croissante prise par l'informatique dans notre
société. Tout doit être fait en matière de
formation des enseignants, d'équipements matériels et
logiciels, de mise à jour des programmes d'enseignement pour
que de tels objectifs soient atteints dans un délai de 5 ans.
Au lycée
Nous retrouvons les différents aspects
complémentaires de l'informatique : objet d'enseignement,
outil pédagogique, partie intégrante des disciplines,
aide au travail personnel...
L'informatique se transforme rapidement : avec une
évidence de plus en plus forte elle se décline sur le
mode réseau. Au lycée les élèves doivent
percevoir les convergences de plus en plus grandes entre
l'informatique et les télécommunications.
Sans ignorer la spécificité de l'informatique dans
les enseignements technologiques, l'informatique s'impose partout
comme discipline transversale nécessaire à toutes les
autres, c'est-à-dire nécessaire aux
élèves et aux enseignants pour l'ensemble de leurs
activités. Un cadre de référence facilitant les
pratiques doit continuer à être mis en place par des
enseignants compétents.
Propositions pour un enseignement de l'informatique pour tous les
élèves de seconde
L'EPI, depuis sa création en 1971, prône
l'utilisation pédagogique de l'informatique dans toutes les
disciplines. Néanmoins, il faut développer un
enseignement qui permette une pratique raisonnée de
l'informatique en seconde, qui ne soit pas un enseignement
professionnel, et qui soit au service de l'élève dans
ses différentes activités.
Plaident en ce sens :
- - un souci de continuité avec l'école et le
collège,
- - un élargissement de la culture dite
générale par la promotion d'une démarche
à la fois scientifique et technologique accessible et utile
à tous,
- - les besoins des différentes disciplines qui
n'auraient pas ainsi à traiter, chacune pour ce qui la
concerne, de notions générales spécifiquement
informatiques. Seraient ainsi résolus des problèmes
de redondance, donc de perte de temps, et de multiplication de
compétences déjà trop rares. Un tel
enseignement permettrait d'assurer le succès global du
déploiement de l'informatique dans l'ensemble des
disciplines,
- - une demande réelle et forte des élèves
et des familles à l'aube du 21ème siècle,
coïncidant avec les besoins de la société,
- - un souci de démocratisation : l'accès,
pour tous, à une approche raisonnée de l'outil
informatique.
Pour l'EPI, l'enseignement de l'informatique ne s'oppose
pas à l'informatique pédagogique dans les disciplines,
il la complète en assurant l'étape d'acquisition des
connaissances de base indispensables à tout utilisateur
"averti" (par opposition à l'utilisateur
"presse-bouton").
- Faisabilité
L'EPI ne méconnaît pas les redoutables
problèmes posés par la pénurie d'enseignants et
par leur insuffisante formation actuelle en matière
d'informatique générale et pédagogique, mais
cette pénurie et cette insuffisance ne doivent pas piloter les
choix en matière d'objectifs éducatifs.
Les objectifs généraux de cet enseignement
pourraient être atteints grâce à un volume horaire
de (1h+1h30) élève pendant un semestre.
Pour l'encadrement, on disposerait notamment des enseignants de
l'option informatique, d'enseignants ayant suivi une formation
approfondie, de formateurs souhaitant revenir dans leur
établissement, des nouveaux collègues qui sortiront des
IUFM dès 93.
Il faut conserver les notions de seconde compétence et
d'équipe pluridisciplinaire, elles sont le meilleur gage d'un
lien avec les autres disciplines.
Les salles et équipements informatiques devront être
prévus suffisamment tôt. Comme pour toute entreprise
l'équipement informatique d'un établissement scolaire
ne s'improvise pas.
- Contenus/méthodes
Il s'agit pour cet enseignement d'approfondir les acquis tout en
évitant les redondances et d'aborder, ou de développer
les concepts informatiques fondamentaux de nature à favoriser
l'approche informatique des différentes disciplines.
Dans cette période transitoire il faudra tenir compte des
différences de niveau entre les élèves selon
l'état de leurs compétences à l'issue du
collège.
On développe la manipulation raisonnée de progiciels
en dépassant le simple aspect utilitaire qui se périme
très vite par l'obsolescence rapide des produits. On met ainsi
en évidence et on développe des notions fondamentales
comme :
- - l'information, sa représentation et son codage,
- - variables, constantes, données, résultats,
fichiers,
- - analyse,
- - traitement de l'information (méthode algorithmique)
- - ...
L'introduction mesurée de langages de programmation, au
sens large du terme, peut également permettre aux
élèves de s'approprier ces notions.
Les applications développées avec les progiciels
doivent être finalisées en liaison avec les autres
disciplines, une partie du travail se faisant dans le cadre de ces
disciplines.
Dans ce contexte d'approche pluridisciplinaire, on peut admettre
que la prise de conscience des enjeux économiques, sociaux et
culturels de l'informatique soit assurée par les lettres,
l'histoire-géographie, les sciences économiques et
sociales, les enseignements artistiques. La dimension culturelle de
l'informatique (son histoire, sa philosophie, ses relations avec les
autres sciences, les arts et les lettres) doit être
développée. Les élèves puis les
étudiants ont besoin d'une vision globale qui replace
l'informatique dans son contexte. Les programmes des
différentes disciplines doivent être modifiés en
conséquence et les enseignants formés.
- Démarches innovantes
Il est souhaitable de promouvoir des démarches
pédagogiques innovantes permettant d'enrichir les objectifs
recherchés.
Ainsi, les élèves provenant de collèges
différents ont besoin de faire un bilan concernant leur
aptitude à lire un texte, à prendre des notes, à
rechercher l'information, à l'échanger, à
prendre des initiatives, à rédiger des
résultats... Dans tous ces domaines, l'informatique apporte sa
contribution.
L'étude d'un thème de travail ouvert sur toutes les
disciplines permet de mettre en oeuvre des démarches analogues
à la conduite d'un projet et de développer l'autonomie
de l'élève et les travaux en petits groupes. C'est
l'occasion d'activités d'autoévaluation.
L'informatique est particulièrement bien adaptée
à l'enseignement modulaire en permettant à
l'élève une certaine autonomie et au professeur une
diversification des auxiliaires pédagogiques conforme à
l'esprit de cette innovation.
Option diversifiée en première et terminale
Certains élèves souhaitent aller plus loin pour
mieux comprendre et mieux maîtriser l'informatique et les
technologies associées ; leur demande doit pouvoir
être satisfaite par une option diversifiée.
Prenons l'exemple des sections littéraires : elles
entretiennent des relations privilégiées avec
l'écriture, la langue. L'exploitation des ressources du
traitement de texte y sera approfondie. Des études
lexicographiques seront entreprises. Il sera fait appel aux
spécificités des hypertextes, etc. L'exigence de
rigueur n'aura rien à envier à celle de l'option
proposée aux sections scientifiques.
Cette diversification en fonction des centres
d'intérêt se fera à partir d'un cadre
général commun permettant à ceux qui le
souhaitent d'atteindre à l'issue de la classe de Terminale une
maîtrise de quelques domaines :
- fonctionnement technique et logique de l'ordinateur,
- types de raisonnement qui forment le fonds commun de toutes
les productions informatiques et des principes intellectuels qui
président à toute création en ce domaine,
- programmation structurée,
- problèmes humains (économiques, juridiques,
éthiques et sociaux) que pose l'informatique,
et d'aborder une initiation aux recherches actuelles (par exemple,
aux applications en intelligence artificielle).
Il faudra tenir compte de l'expérience riche et multiforme
qui s'est constituée dans le cadre de l'option informatique
des lycées. Plusieurs approches différentes ont
été pratiquées dans le cadre de la
pédagogie de projet depuis 1981 ; une synthèse est
rapidement possible si une telle décision d'option
informatique diversifiée en Première et Terminale est
prise, l'EPI y apportera immédiatement sa contribution.
Pour une meilleure prise en compte de l'informatique dans les
différentes disciplines
Les éléments de technologie et la culture qui se
rapporte à leur utilisation (démarches,
méthodes, mode de raisonnement) doivent être
intégrés dans toutes les disciplines. Ces
dernières doivent évoluer et prendre en compte ces
apports pour s'adapter constamment aux nécessités de
l'éducation et de la formation. Les Directions
pédagogiques et le Conseil National des Programmes doivent
veiller à la mise en oeuvre des réformes
nécessaires afin que l'Ecole ne soit pas hors de son temps.
La charte des programmes a elle-même souligné,
notamment dans son alinéa 2.2.4., l'importance des
technologies modernes dans les disciplines, tant en ce qui concerne
les contenus que les méthodes.
- En terme de compétences
Devant l'insuffisante prise en compte des apports de
l'informatique par trop de projets de programmes émanant des
Groupes Techniques Disciplinaires, l'EPI a été conduite
à faire de nouveau des propositions concrètes.
Savoir rechercher l'information, la traiter, communiquer,
l'interpréter, apprendre par soi-même dans des
activités de recherche individuelle et collective en
manipulant des matériels récents sont autant de
compétences qui doivent être progressivement acquises
tout au long de la scolarité ; l'utilisation
raisonnée du traitement de texte, de banques de données
ou de la simulation, constituent des pratiques qui permettent de les
mettre en oeuvre.
Outre une familiarisation et une certaine maîtrise de
l'informatique qui est omniprésente hors de l'Ecole, ces
approches disciplinaires doivent permettre l'acquisition de
compétences qui - si elles ne sont pas exclusivement
liées à des pratiques informatiques - n'en sont pas
moins fortement renforcées par l'utilisation de l'ordinateur
et des technologies associées :
- formulation rigoureuse des problèmes à
résoudre en vue d'un choix pertinent des outils,
- recherche et traitement de l'information de toutes
natures : chiffrée, textuelle, graphique ...
- pratique de la modélisation, et de la simulation pour
ses apports spécifiques,
- esprit de recherche, prise de décisions,
curiosité, esprit critique,
- communication avec les autres, en cours de travail et au
moment de la publication,
- réflexion sur la technique (informatique et
société).
Ces différentes compétences peuvent être
acquises individuellement et collectivement (démarche de
PROJET) dans des activités motivantes car elles sont :
- en phase avec la réalité hors de l'Ecole,
- finalisées : utilisation de l'informatique pour
faire quelque chose d'utile difficile à mettre en oeuvre
par d'autres moyens,
- efficaces : elles permettent l'acquisition de
méthodes favorisant l'accès aux différentes
connaissances.
Leur caractère méthodologique et transdisciplinaire
est une composante essentielle de la formation du citoyen de demain.
- En terme de contenus
L'EPI a transmis au Conseil National des Programmes et aux
Directions Pédagogiques quelques propositions minimales
concernant les apports de l'informatique à différentes
disciplines de l'enseignement général au lycée.
Ces propositions peuvent être complétées dans le
cadre de concertations souhaitables avec les structures
compétentes dépendant du Ministère de
l'Education Nationale.
Conclusion
La décision de promouvoir progressivement un enseignement
d'informatique pour tous à l'école
élémentaire, au collège et au lycée,
facilitant l'approche informatique dans toutes les disciplines,
serait en conformité avec la loi d'orientation sur
l'Education : " Ils [les écoles, les
collèges, les lycées et les établissements
d'enseignement supérieur] dispensent une formation
adaptée dans ses contenus et ses méthodes aux
évolutions économiques, technologiques, sociales et
culturelles du pays et de son environnement européen et
international "; ajoutons les évolutions scientifiques.
Elle serait une incitation forte pour les Universités et
les IUFM à assurer dès maintenant la formation
informatique des futurs enseignants dans toutes les disciplines. Elle
imposerait l'adaptation des concours de recrutement.
Paris, le 17 octobre 1992
Ce texte complète celui approuvé par
l'Assemblée générale de l'EPI en octobre 1990,
"Pour le développement de l'informatique pédagogique dans le système éducatif". Il a été largement diffusé, accompagné d'un Communiqué de presse, en novembre 1992.
Paru dans la Revue de l'EPI n° 68 de décembre 1992.
Vous pouvez télécharger cet article au format .pdf (146 Ko).
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Association EPI
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