Éditorial Les stages de printemps d'INFORMATIQUE POUR TOUS ont globalement donné satisfaction. Quand on sait dans quelle précipitation ils ont été préparés et combien étaient nombreuses les difficultés à surmonter rapidement, on est tenté de voir dans ce succès les prémices de la réussite d'ensemble du plan. Faisant ainsi oublier les trop fréquents altermoiements du passé, l'administration et les constructeurs ont prouvé qu'ils pouvaient réagir vite et efficacement. L'effort de nombre d'enseignants compétents, mobilisés pour l'organisation comme pour les réalisations informatiques nécessaires (nanoréseau, logiciels...), a été décisif. De même rien n'aurait été possible sans les connaissances, l'expérience et le dévouement des formateurs qui répondirent favorablement à l'appel qui leur fut lancé. La plupart de ces collègues sont membres de l'E.P.I. L'association a également, en cette affaire, tenu son rôle habituel : rôle d'information, de liaison mais aussi d'aide directe notamment par la mise à disposition gratuite de deux de ses dossiers, du logiciel LIRA... 609 stages ont été organisés alors qu'il en avait été prévu 500. Une fois de plus, les candidatures ont très largement dépassé l'offre : selon les académies, il y eut trois à cinq fois plus de candidats que de places. Dans ces stages, au rythme soutenu, éprouvant pour tous, l'enthousiasme, l'intérêt, l'activité des stagiaires ont bien répondu aux efforts et aux attentes des formateurs. Toutefois, aussi intensifs qu' aient été les travaux, pouvait-on en six jours, faire plus qu'une approche des divers aspects de l'informatique pédagogique ? La responsabilité d'un « site informatisé », l'animation d'un atelier exigent beaucoup plus. La demande de formations complémentaires est unanime. Sera-t-elle satisfaite ? Mais, par elle-même, la multiplication des instruments informatiques ne transformera et n'enrichira pas plus l'enseigne- ment que ne le ferait la multiplication des manuels scolaires. Dans la perspective actuelle de la généralisation rapide de l'informatique, une fuite en avant par l'accumulation des moyens matériels et logiciels ne pourra longtemps retarder le moment des choix pédagogiques fondamentaux. Aussi exhaustif qu'il soit, le catalogue des usages possibles de l'ordinateur ne saurait suffire. Le développement accéléré de pratiques hétéroclites rend de plus en plus pressante la nécessité d'une intégration cohérente de l'informatique dans l'ensemble des cursus et des domaines scolaires et universitaires. Cela n'ira pas sans problèmes et les enseignants doivent être associés à l'indispensable débat. C'est pour contribuer à la recherche de solutions et pour favoriser le débat que l'E.P.I. a entrepris l'élaboration d'un nouveau manifeste (cf. Bulletin n° 37, pages 5 à 10). Le Bureau national souhaite en présenter le projet dans le bulletin de rentrée pour que l'Assemblée générale de novembre puisse se prononcer. Paru dans la Revue de l'EPI n° 38 de juin 1985. ___________________ |